Mille et un morceaux

e me suis questionnée beaucoup sur ce livre pendant ma lecture et une fois terminé, je ne suis pas plus avancée.
J'ai certes éprouvé du plaisir à le lire, certaines anecdotes sont succulentes, d'autres touchantes, quelques-unes émouvantes. le style est à la hauteur de l'écrivain et de tout ce qu'il représente : vie dédiée au théâtre et à l'humour, style bien personnel empreint d'humilité et de générosité.
J'ai également appris beaucoup de choses sur ce petit « monde » artistique et cette grande « famille » à laquelle il appartient.

Mais au-delà de cela, je me demande surtout quelle est la vocation de cet ouvrage. Est-ce un besoin de Jean-Michel Ribes a eu de coucher sur le papier ses émotions, ses idées, voire d'expliquer certaines la genèse de certaines de ses oeuvres ?
A qui s'adressent ces « mille et un morceaux » ? Quelle en est la finalité ?
Cherche-t-il, par l'écriture de cet essai une légitimité qu'il ne pense pas avoir acquise avec ses pièces ou scenarii ?
Ce sont toutes ces interrogations qui me laissent perplexe et qui « parasitent » la lecture de ces petites tranches de vie bien savoureuses malgré tout.

Jean-Michel RIBES, directeur du théâtre du Rond-Point et enfant qui a grandi dans un milieu où les artistes étaient présents, fait dans ce livre mille et un allers-retours dans sa vie privée et professionnelle.
Sous forme de petits ou plus longs billets, Jean-Michel RIBES revient sur les rencontres qu'il a fait tout au long de sa vie : des poètes qui venaient au domicile de ses parents aux acteurs qu'il a mis en scène, en passant par ses mésaventures (comme le fait d'être soigné par une militante qui condamne une pièce qu'il proposait) et ses réflexions ou questionnements plus ou moins philosophiques, cyniques et humoristiques, tout du moins très poétiques.

Voici un livre qui pourrait se lire sous la forme d'un petit journal, dans lequel on viendrait piocher le souvenir, l'anecdote ou la réflexion du jour.
Mais voilà : le style d'écriture, l'honnêteté, l'humour et la sincérité qui se dégagent des propos de cet auteur attirent et ne laissent pas indifférent. On sourit, on imagine, on s'étonne, on s'agace… mais on ne reste pas de marbre face à tant d'expériences si bien transmises. Et puis, bien entendu, on ne lit pas un billet par jour mais on le dévore ce bouquin !
Petite note : l'âge fait qu'on ne connait pas ou peu certains artistes cités dans le livre. Qu'est-ce que ça aurait été si on les avait connus tous !!!

Cette autobiographie est originale dans sa forme et son fond, jean Michel ribes a collectionné les souvenirs comme dans un herbier. Il restitue dans le désordre, des moments de vie.

Des moments de bravoure comme ses 1eres pièces, loufoques, ses rencontres catastrophiques avec des grands noms du théâtre, ses déboires amoureux notamment avec ses maitresses et sa 1ere femme. Des moments douloureux comme sa crise cardiaque, les attaques de Civitas, sa mise en pension, la maladie de sa femme. Il alterne les souvenirs personnels et professionnels, la mise en lumière d'anonymes, de ses amis, avec des célébrités. Il raconte aussi les dernières fois où il a vu ses amis (Resnais, Carmet), les deuils. Mais aussi des moments plus légers, un portrait entre ombre et lumière qui restitue bien la vie de saltimbanque de l'auteur.

J'ai apprécié cette construction éclatée et l'alternance entre réflexion sur la vie, la religion, l'enfance, la mort et le métier du spectacle. Une vision forcément partisane avec des portraits parfois au vitriol qui est sympathique à lire. J'avais peur de m'ennuyer mais ça n'a pas été le cas car les anecdotes plus ou moins longues permettent de fixer l'attention.

On traverse aussi les évènements historiques comme mai 1968, les présidents de la Ve République, les différents ministres de la culture. Mais aussi les voyages effectués seul avec son groupe de copain ou dans le cadre de missions culturelles à l'étranger.

Le rythme est maintenu, par une série importante de petits chapitres comme des scénettes, comme si sa vie était une de ses pièces. On trouve de l'ironie, de la douceur, de l'amour, de l'admiration à travers ses pages. Je connaissais le personnage de nom, et l'on retrouve le personnage public, le directeur de théâtre à travers ses créations mais on découvre aussi l'homme.

Sa vie ressemble à un roman, et on prend plaisir à suivre ses aventures tantôt drôles ou futiles. Il réussit à nous faire rentrer dans son univers et découvrir les dessous du monde du théâtre et son quotidien. Il partage aussi des pensées sous forme de miettes, des bons mots.

Une autobiographie divertissante originale, agréable, qui casse les codes et qui fait plaisir à lire, qui fait sourire, ou réfléchir à des moments plus triste. Il n'y a pas que du name dropping et c'est ce qui m'a plu. J'ai apprécié les parties personnelles de ces morceaux.

Un agréable moment de lecture pour découvrir la personnalité facétieuse et complexe de Jean Michel Ribes.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..

Je ne connaissais pas l'auteur plus que ça. Son livre m'a donc permis de le découvrir à travers
son autobiographie.
Cette dernière est rédigée de façon un peu fourre-tout. Le passé, le présent, l'enfance, son métier, ou plutôt ses métiers, grâce auxquels il a fait plein de rencontres, tout se mélange. Rencontres d'acteurs, d'auteurs, de comédiens, de scénaristes.bref le monde du spectacle, de la littérature. Un monde que nous simple lecteur ne connaissons pas en général.

C'est drôle, tendre, triste, c'est toute une vie qui défile. Par petits bouts, parfois sous forme de brèves de comptoir.
Ça se lit facilement, et c'est distrayant.

Je ne l'aurais certainement pas acheté, mais même si parfois mon esprit voguait ailleurs ( la vie des autres, c'est parfois difficile de s'y attacher), je ne regrette pas de l'avoir lu.

Lu dans le cadre du grand pris des lectrices ELLE