Pièces facétieuses... Ribes a le sens de la formule !
Inénarrables, caustiques, surréalistes, à se fendre la poire, à se décrocher la mâchoire, à se coincer les zygomatiques, décuplant le sens du mot... non-sens, justement !
9 bijoux d'humour absurde. Ce stylo de 500 kilos qui passe à travers le plafond et finit par susciter une crise de foi chez le paternel du foyer. Ou ce dialogue irrésistible entre un père et sa fille sur le prénom de la fille, oublié parle père... Ou encore ces réflexions philosophiques qui démarrent au musée d'une peinture représentant des carpes... Ribes aime bien les musées et les gens qui commentent les oeuvres d'art avec beaucoup d'aplomb et de manque de culture...
J'ai ri, j'ai réfléchi avec Ribes au sens de la vie et des choses à mesure qu'il étalait l'absurde des situations et déployait ses jeux de mots d'une finesse incroyable. Bref, j'ai adoré.
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On s'en frise les moustaches tellement on se régale !
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LOUISE. Quinze ans d’attente, Jean-Claude, quinze ans que Simone attend d’entrer à la Comédie-Française ! Ça y est, c’est fait, elle est engagée ! Et miracle, on lui offre le rôle dont elle rêve depuis toujours ! Ce soir pour la première fois de sa vie elle vient de jouer Phèdre dans le plus prestigieux théâtre d’Europe, et toi, son beau-frère, tu refuses de lui dire "bravo", juste un petit bravo ! Qu’est-ce que tu es devenu ? un animal ?
JEAN-CLAUDE. Elle vient de jouer Phèdre pour la première fois de sa vie !? Et le jour de notre mariage, tu as oublié peut-être ? Elle en a déclamé un morceau en plein milieu du repas, comme ça, sans prévenir personne, même qu’après les enfants ont pleuré !
Elle nous a foutu une ambiance de merde avec sa vocation et ses alexandrins ! Il fallait que je t’aime pour rester immobile, vingt minutes, le couteau planté dans le gigot, pendant que l’autre hystérique beuglait sa poésie en se caressant les seins ! Et tu voudrais que je lui dise "bravo" à cette grosse vache !
LOUISE. Jean-Claude !!
(extrait de Tragédie)
JEAN : J'ai tout essayé, Claudine, tu le sais, tout, pour arrêter de fumer, rien n'a marché, rien, sauf, la perruque Louis XV, qu'est-ce que j'y peux ! QU'EST-CE QUE J'Y PEUX !?
CLAUDINE : Par amour on peut tout faire, on peut tenir quinze minutes sans tabac, l'amour c'est un bouclier.
JEAN : La cigarette traverse l'amour chez moi, Claudine, ça fait trois ans que je t'aime dur comme fer et t'as vu la couleur de mes bronches ! Charbon. Deux corons, j'en rallume une et c'est le grisou ! Tout pète !
[sketch : BRONCHE ]
JACQUES : j'ai une bonne nouvelle pour toi.
ANDRÉ : Bonne ?
JACQUES : Je crois.
ANDRÉ : Tant mieux.
(un temps)
JACQUES : Je suis devenu plus intelligent que toi.
ANDRÉ : Ah bon ?
JACQUES : OUI.
(Un temps)
ANDRÉ : Quand c'est arrivé ?
JACQUES : Il y a une bonne heure, disons une heure et demie...
[ sketch : ÉGALITÉ FRATERNITÉ]
JEAN-CLAUDE : […] je sors, je fous le camp de ce théâtre et je ne reviens pas, tu m'entends, Louise, je ne reviens plus jamais...je suis à bout...
LOUISE : Tout ça parce que je te demande d'être poli avec ta belle sœur !
JEAN-CLAUDE : Parce qu'elle l'a été elle, sur scène ?! Parce que c'est de l'art, c'est poli ?... parce que c'est classique, c'est poli ? Parce que ça rime, c'est poli ? C'est ça ?
LOUISE : Tu n'es quand même pas en train de m'expliquer que Racine est mal élevé ?!?
[Sketch : TRAGÉDIE]
Portraits croisés : Jean-Michel Ribes en Karl Marx