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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Alors, là, j'ai ADORE ce document!!! Il rassemble en 500 pages tout ce que j'aime: des références littéraires, des réflexions intelligentes et ironiques à la fois, de la bonne humeur, des personnages (réels là, pour le coup!) foisonnants et hauts en couleur, et, enfin, des bribes autobiographiques d'un écrivain - metteur en scène - cinéaste, que je ne connaissais que partiellement, qui me donnent envie de découvrir toute son oeuvre!!!

Quel bonheur de tourner ces pages! On sait que tôt ou tard, Jean-Michel Ribes déclenchera notre envie de sourire! Ces portraits de "grands hommes" et de "grandes femmes" qui ont "fait le buzz" dans les années 60 - 70 sont souvent sans pitié mais écrits avec une courtoisie un brin moqueuse qui fait mouche chez le lecteur!

Difficile de résumer cette grande oeuvre autrement que par un seul mot révélateur de sens: un REGAL!
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Ce qui est très fort avec ce livre, c'est que je l'a pris par curiosité sur la liste de la Librairie Dialogues, dans le cadre de Dialogues croisés et qu'à peine commencé, j'ai eu du mal à le quitter. J'aime bien Jean-Michel Ribes, ce que je connais de lui, son humour et une partie des acteurs qu'il a fait jouer, Philippe Khorsand et Roland Blanche en tête ; mais il a tourné avec tellement de gens différents que la liste serait trop longue à citer ici. Donc je l'aime bien mais je ne l'avais jamais lu, et là je dois dire que sans être surpris je tombe sur des textes de différentes longueurs très bien tournés. Il a l'art de raconter ses histoires, de nous y intéresser même si nos mondes sont totalement différents : l'histoire de l'huissier qui déboule chez Topor lui réclamer une somme colossale et qui demande à assister aux séances d'écriture entre Topor et Ribes est à tomber (p.27), celle du déjeuner avec Raymond Queneau et son épouse (p.78/80) est un pur bijou de drôlerie et d'inconvenance... il y en a plein d'autres, des drôles, des légères, des tendres, des tristes, des vachardes (notamment pour le ministre de la culture F. Mitterrand, couard devant les manifestations des catholiques ultra conservateurs de Civitas contre la pièce Golgota Picnic qui se jouait au théâtre du Rond-Point).

Certaines histoires prennent le temps de s'installer, d'autres sont courtes. Les paragraphes sur les acteurs ou les personnes que l'auteur aime sont souvent courts, directs et sans emphase.

Il use aussi de l'aphorisme : "La pensée vient en pensant, le calcul en calculant, la vie en vivant, l'amour... pas toujours." (p.57) ou de toutes petites scènes :

"Dieu n'a pas d'existence, c'est l'existence." Phrase de Beatrix Beck entendue à dix-huit heures à la radio dans ma voiture le 19 avril 1993 place de l'opéra. Elle me transperce. Je reste pensif. Je brûle un feu rouge. Trois cent cinquante francs d'amende. Trop cher, je continue d'être athée." (p.211)

Au fil des pages que l'on lit sans se rendre compte que le livre est épais, on arrive très aisément à la fin, on croise des auteurs, des acteurs, des cinéastes, des metteurs en scène, des peintres, Gérard Garouste ami d'enfance -qui écrit aussi et que je veux absolument lire on m'en a dit tellement de bien- de JM Ribes ou Jean Cortot -que je ne connaissais pas, beau-père de l'auteur, dont l'oeuvre, enfin ce que j'en ai vu en allant fureter sur Internet me plaît beaucoup, le genre de tableaux dont on ne peut se lasser de regarder, des hommes et des femmes moins connus aux postes pourtant indispensables pour faire tourner un théâtre.

Un bel hommage à toutes les rencontres qui ont nourri Jean-Michel, les bonnes comme les moins bonnes. Se dégage de ce livre une forme de sagesse qui pourrait se résumer par : "profite de tous les instants !"
Lien : http://lyvres.fr
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Les vacances approchent, les Anglais s'éloignent, les mauvaises nouvelles s'accumulent : que faire, que lire ?

e vous propose le remède magique à la maussaderie, à l'ennui et au repli sur soi : Mille et un morceaux de Jean-Michel Ribes.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, le directeur du théâtre du Rond Point à Paris a essuyé les foudres des fondamentalistes catholiques il y a quelques années. Menaces de mort, seau d'excréments sur la tête, manifestations devant le théâtre… Il raconte cet épisode de sa vie dans ces Mille et un morceaux. Je vous entends soupirer : Encore un livre de souvenirs écrit par une célébrité qui s'admire le nombril et le fait lustrer avec ses amis célèbres, et quand je dis « écrit », va savoir qui a mis en mots de vagues entretiens… Erreur ! Ce livre va vous émouvoir, vous faire éclater de rire, et vous séduire par les qualités de son écriture.

L'ennui, comme toute chose détestable, peut se révéler, lorsqu'il est de grande qualité, un mets tout à fait savoureux. Jacques Dutronc, grand amateur d'ennui, avait découvert un endroit à Paris d'une densité d'ennui tout à fait exceptionnelle. Il s'agissait du hall de l'hôtel PLM Saint-Jacques, un cinq-étoiles étouffé dans une tour de béton gris qui s'élevait non loin de l'hôpital Saint-Anne dans le XIVè arrondissement. Il aimait nous y convier Jacques Villeret et moi à l'heure du déjeuner le dimanche, jour rêvé pour s'ennuyer. (…) Là, tels des explorateurs fascinés par la beauté d'une pyramide maya soudainement apparue dans la jungle, nous regardions sans en perdre une goutte le total manque d'intérêt de tout ce qui nous entourait.

La suite vaut son pesant d'humour absurde que je vous laisse découvrir.

Jean-Michel Ribes raconte au pas de charge les chaos et découvertes de son existence avec un sens de l'à-propos inénarrable ; l'art de se moquer de soi sans complaisance, et des autres sans méchanceté aucune. Humour, mais pas ironie.

On rit beaucoup dans ce livre où abondent situations cocasses ou vaudevillesques. Pourtant, qu'on ne s'y trompe pas : le fond de dépression et de fragilité affleure, avec la légèreté de qui peine à trouver un sens à l'existence.

Il y a également du La Bruyère chez ce petit homme un peu rond, une façon de cerner une personne en si peu de mots qu'on est ébloui :

Milan Kundera est un homme solide, fragile, courtois, rugueux. Sa femme veille sur lui. Elle ne le lâche pas des yeux, même quand elle s'adresse à vous, c'est lui qu'elle regarde. Belle, brune, chaleureuse, Olga entoure son mari. Elle fait de la gymnastique avec lui, elle note ce qu'il dit quand ils se promènent, elle surveille ce qu'il mange. (…) de temps en temps, Olga souligne, précise, commente la pensée de Kundera. Il ne s'en offusque pas, il ne l'en empêche pas, il accepte.

Somptueuse description de l'envahissement !

Certains portraits subjuguent par leur côté photographique, d'autres émeuvent par leur délicatesse. Cet homme a le sens de l'amitié et de la fidélité dans le suivi. L'amitié de Ribes, c'est pour la vie. Que de monde, dans ces souvenirs ! Les amis et célébrités se bousculent pêle-mêle, ne cherchez pas de chronologie, nous sommes dans le chaos de la vie et le désordre des émotions, pas dans une biographie raisonnable.

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Lien : http://nicole-giroud.fr/mill..
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