C’est justement ça, fit Tyrius en roulant sur lui-même, la queue enroulée autour de ses pattes. Ce ne sont plus des enfants. Les enfants, ça va. Je peux tolérer toutes ces pattes collantes et la bave – et même à l’occasion des boules de poils. Les enfants, c’est mignon. Ils sont contents de te voir. Ils sont tout sourire et veulent des câlins. Mais ceux-là… ce sont des ados. Ils n’écoutent pas. Ils me défient. Ils répondent. Ils pensent tout savoir.
J’éclatai de rire.
J’étais exactement comme ça. Et je le suis encore, fis-je après réflexion. — Ha ha, répondit Tyrius en agitant la queue. C’est une bande de petits diables. — Une bande de diablotins. Démons. Diables. Du pareil au même. — Tu ne m’es pas vraiment d’un grand soutien pour une meilleure amie, commenta-t-il en baissant les sourcils sur ses yeux tout en rabattant les oreilles. Qu’est-ce qui est arrivé à « Je protégerai toujours tes arrières, Tyrius » ou « Je suis de ton côté, Tyrius » ? — Ça va bien aller, fis-je en poussant un long soupir. C’est simplement une phase. Tous les ados sont censés rendre leurs parents dingues. C’est dans leur ADN. Ça leur passera. — Vivement ! fit le chat en se rongeant une griffe de sa patte avant. Attends d’avoir tes propres enfants. Tu verras. Quand ils te répondent, c’est spécialement brutal. — Eh bien, c’est nettement trop tôt pour avoir cette conversation avec Gareth