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Je pensais lire un roman sur l'histoire de la Ménagerie de Versailles mais ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais.

On y fait la connaissance du marquis de Dunan qui cherche les faveurs du Roi Louis XIV. Il pense pouvoir y parvenir lui offrant des animaux exotiques pour sa ménagerie. Il va donc se rendre en Afrique pour collecter les animaux.

J'ai détesté ce personnage et cette histoire débordante de tout un tas de choses qui me déplaisent comme les préjugés, le racisme et la cruauté animale. Au final, cela m'a laissé un peu la même impression que pour « Le Singe de Hartlepool » de Lupano.

La chute de l'histoire est saisissante, tout ça… pour ça !

Pour la petite histoire, il me semble fort improbable qu'il puisse y avoir eu un gorille empaillé à cette époque. le gorille n'a été découvert qu'en 1847.

Bref, une lecture que je vais m'empresser d'oublier.




Challenge Temps modernes 2023
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Le marquis de Dunan est prêt à tout pour entrer dans les grâces de Louis XIV, dont il fréquente le palais. c'est ainsi que lui vient une idée lumineuse: partir en Afrique et en rapporter, par voie maritime, de nouvelles espèces sauvages: lions, éléphanteaux, girafes, singes... Il embarque donc sur l'Aurore auprès du jeune Dubignan, dont le père était taxidermiste, et du père Bernard, chargé de veiller, grâce à ses messes, à la sécurité de l'équipage.
Après quelques semaines de voyage, ils débarquent sur l'île Saint-Louis et y découvrent sauvagerie et barbarie... mais pas celles qu'on imagine.

La Ménagerie de Versailles est un court roman d'aventures, historique mais surtout faussement léger et véritablement sarcastique. En peu de pages finalement, on fait l'aller-retour Paris-Saint-Louis en philosophant sur l'âme, la religion, la liberté.
J'ai beaucoup aimé la légèreté de ton, cette écriture précise, et cette courte plongée au XVIIème siècle.
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Deux mondes et leur perversité : la cour de Louis XIV, avec ses rivalités, ses empoisonnements, sa description de l'étiquette (l'honneur de vider les excréments du Roi), la sauvagerie de ce dernier, son bon plaisir vénéneux et tout puissant , l'attention mise au plus minime de ses actes, pouvant aller jusqu'à la perdition et la mort( disgrâce de Molière après le Bourgeois gentilhomme, puis réhabilitation de ce dernier, et donc disgrâce de ses détracteurs ), et , de l'autre côté du monde , Saint Louis du Sénégal et le récit de l'esclavage à ses débuts.
le marquis de Dunan, courtisan et gigolo, car sa fortune a fondu à la proximité du Soleil, décide de regagner les bonnes grâces du Roi en lui apportant des animaux exotiques, et de l'abreuver de récits de chasse au lion. Il part donc à Saint Louis, à la recherche de girafes, lions et gorilles, malgré le danger, croise les bateaux portugais – les premiers à avoir caboté le long de la côte d'Afrique, et les premiers à avoir instauré le commerce des esclaves-, et contemple avec horreur , lui qui décrit Versailles non comme un endroit pernicieux dépendant de la toute puissance d'un seul homme, mais comme un jardin de délices, avec horreur donc, les châtiments corporels faits aux Noirs, leur passivité, leur acceptation de la mise en esclavage.
Ceci ne lui fait pas abandonner son désir des femmes (qu'il ne faut pas aimer, dit il ,
qu'il faut consommer comme des plats succulents ) , de toutes les femmes et parfois la mère et la fille, au début chacune son tour, puis les deux ensemble, c'est mieux.
Ton léger pour raconter des horreurs, Frédéric Richaud nous rappelle à l'aide d'une langue érudite, citant Leibnitz et Descartes, un moment de l'humanité où le commerce rentable des esclaves fut légiféré et donc justifié dans le Code Noir , commandité par Louis XIV . Ce ton léger n'est pas sans rappeler Voltaire, décrire sans avoir l'air de juger, alors que ce qui est dit est parfaitement sérieux.
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Un roman express comme je me plaît à les appeler, du genre 150 pages à tout casser, un calibrage de caractère à la limite de l'acceptable.
Le type de lecture qui ne vous demande que quelques heures de concentration pour en finir, et surtout qui repose vos yeux meurtris et hébétés par le énième tome de je ne sais quelle saga de sept cent pages qui l'a précédé.
On entre dans l'intrigue avec délectation, pas de lourdeur avec des descriptions sans fin, Richaud pose le décor sans fioritures inutiles et excessives.

Rares sont les oeuvres où il ne faut pas moins de trois chapitres pour être enfin en osmose avec l'histoire, et y être scellé.
Frédéric est un fantasque, il joue des mots avec fluidité et simplicité, être compris est déjà le premier devoir d'un auteur vis à vis de son lecteur, mais en y regardant à deux fois et en étudiant la syntaxe avec minutie, on aperçoit une structure, un entremêlement sans pareil, plus subtils et raffinés qu'il n'y paraît au premier abord.

En  conteur qui se respecte, il tente de faire sonner son récit de manière acidulée et cotonneuse. 
Une légèreté pas si anodine que cela, nous percevons derrière tout le burlesque suintant de la plume de Richaud, que s'écoule une gravité et une noirceur sans pareille, une dénonciation générale de la condition humaine, des moeurs nobiliaires toujours donnée avec les commissures des lèvres retroussées.
Après tout n'est ce pas là le rôle d'une fable, de crier tout haut les aberrations d'une époque à travers quelques mises en scènes bien souvent animalières ?
En quoi une civilisations s'arroge-t-elle le droit d'établir les règles de construction de l'humanité.
Je passe ici la liste des arguments tous aussi pathétiques et vulgaires dressée à cette occasion, range les théories Lévi Straussiennes

Richaud à travers ce thème de l'esclavagisme, n'opère point tant à une dénonciation du phénomène en tant que tel, mais plutôt l'utilise pour servir les desseins d'une dérision de cet amas de gens bien nés s'appropriant les règles et critères de hiérarchisation, de classification même de la race humaine.

« Sans Foi, Ni Loi, Ni Roi ».

Certes on sent une grande amertume, mais le comique n'en est que plus relevé, la dérision devrais je même souligner.
Nous pourrions même nous tourmenter dès le début de l'ouvrage avec une question centrale, La Ménagerie est-elle bien celle que l'on croit ou que l'on doit, n'en cache-t-elle pas une plus sauvage qu'elle n'y paraît ?

A travers le personnage du Duc de Dunan, et de tant d'autres, Frédéric place d'ores et déjà les plus beaux clichés de cette ère faste et « ensoleillée ».

En passant par cette burlesque et quasi canine adulation pour Sa Majesté, homme prêt à se contorsionner dans les plus humiliantes courbettes, à se vautrer dans les plus sales bourbiers pour s'attirer les bonnes grâces, le spectacle rectal, du Roi Soleil.

Un espèce d'adoration sirupeuse qui tranche parfaitement avec un marquis bis composant charnellement avec ces dames comme d'un brigand du tiroir caisse ( un Arsène Lupin autrement dit). 
On passe d'un portrait d'homme pesant et inintéressant, à un véritable Don Juan à la filouterie frôlant l'intelligence suprême. Il nous sert une vision des femmes plus que pragmatique et matérialiste.

En bref, la Ménagerie de Versailles est un moment délectable ... Périple aux avant gouts désastreux et prévisibles dans la finalité non dans le déroulement ce qui est fort agréable.

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J'ai trouvé l'histoire fort bien troussée et propice à une réflexion sur l'intemporalité des vanités humaines et ce désir de plaire aux puissants.
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Un sympathique petit livre qui nous emmène à la chasse aux animaux exotiques dans notre fauteuil mais qui n'en n'engendre pas moins une vaste réflexion sur la captivité de telles bêtes. Nous sommes au 18è siècle; le capricieux Louis XIV se met en tête de constituer une ménagerie à Versailles. Il confie cette mission insolite au Marquis de Dunan. Mais il y a un hic. Point de lions, éléphants et autres girafes en France à cette époque. Qu' à cela ne tienne, Dunan monte une expédition pour aller chercher en bateau ces bêtes sauvages in situ en Afrique. Je ne vous en dirai pas plus sur l'expédition afin de ménager le suspens. Les conditions de voyages sont déplorables et ....le climat de Versailles bien différent de celui de l'Afrique.
Ce petit opus pétillant écrit dans un style tout à fait charmant se lit aisément.
Outre la réflexion sur la captivité des animaux exotiques, on notera quelques idées outrageantes à nos yeux du 21è siècle, véhiculées par l'Eglise catholique sur les" Noirs." (lu en 2017)
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Lu il y a très très longtemps, je m'en souviens encore car il m'a fait découvrir Versailles et ses "coutumes" (un peu étranges et typiquement aristocratiques).
L'humour de ce livre ne m'avait pas échappé, la critique de cette société complètement à côté de la réalité non plus.
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Ce cher Marquis désire se faire briller auprès de Louis XIV qui, depuis peu, s'intéresse à une petite ménagerie installée au chateau royal, aussi tente t-il tout d'abord d'abuser des services d'un empailleur, mais cette science n'est pas encore vraiment au point. Diantre, que faire ? Eh bien partir en Afrique, visage poudré et perruque sur le crane, et le voici montant une expédition en quête de gros animaux sauvages... Ce bouquin est un délice sans autre prétention que nous charmer de sa plume et du choc des cultures, sans oublier l'étendue de la vanité humaine et de la farce quotidienne de l'Etiquette qui entoure ce bon vieux Louis XIV.
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Retour à la cour de Louis XIV. Ou si peu. Car le marquis de Dunan vient d'avoir une brave idée : émerveiller le Soleil avec un fantastique défilé de faune africaine qu'il se fait un devoir d'aller chercher en personne à Saint Louis.
Sa réputation et sa fortune sont en jeu.
Il affrontera le roi de la Savane tout l'or du roi de France.
Ou juste un regard.
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On sent que l'auteur s'est amusé en écrivant ce livre et nous aussi en le lisant!
Lecture rapide et agréable. Une bonne critique de la cour et des puissants.
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