Grace Quinn, anglaise de naissance, a tout quitté pour venir s'installer en Irlande, dans une ferme au milieu de nulle part, avec son mari. Elle a même coupé les ponts avec sa famille qui désapprouvait cette union. Et elle aurait bien du écouter son père, Grace..... La
mauvaise pente, c'est celle sur laquelle elle glisse lentement mais inexorablement. Petit à petit, elle perd l'estime de son époux qui lui reproche la mort de leur plus jeune fils, noyé dans une flaque d'eau pendant qu'elle étendait son linge, celle de ses voisins après que son mari, ivre, ait heurté et tué une jeune fille avec sa voiture. Pour terminer, elle assiste impuissante au départ de son fils aîné, renié par son père, après qu'il ait révélé son homosexualité. Battue par son ivrogne de mari depuis des années, dévastée par la culpabilité et le chagrin d'avoir perdu ses deux fils, murée dans son silence, elle ne trouvera pas d'autre solution pour se sortir de tout cela que de se débarrasser de son bourreau. Elle partira ensuite rejoindre son fils Martin à Dublin. Ils étaient très proches jusqu'à son départ de la ferme quelques années plus tôt. Mais là encore elle se retrouvera isolée. Martin a grandi, changé ; il se préoccupe plus de l'absence de son compagnon que de la présence de sa mère et se retourne contre elle quand elle lui avoue avoir tué cet homme que pourtant il détestait. Alors elle va fuir, encore, se fuir, jusqu'à ce qu'enfin elle assume son geste.
Mauvaise Pente est un récit d'une grande tristesse : il n'y a pas une once d'espoir dans l'histoire de cette femme brisée, déshonorée, engluée dans une sorte de fatalité. Elle va de deuil en deuil et de malheur en malheur sans vraiment réagir. Une fois à Dublin, elle essaie bien de se raccrocher aux gens qui l'entourent et aux yeux desquels elle a l'impression d'exister, mais en vain. A l'image de la couverture, tout est gris dans ce livre : le temps.... les personnages....Il n'y en a pas un seul que j'ai trouvé sympathique : Grace trop soumise, trop résignée, Martin trop fragile qui dénoncera sa mère, Mrs Talbot qui ne trouve en la compagnie de Grace que le plaisir de satisfaire son besoin de bavardage, Brady le policier qui reste à mi chemin entre son devoir de policier et l'affection qu'il porte à Grace. Je ne parle même pas du mari ivrogne (il n'a pas de nom dans le récit), et pourtant, le seul moment qui m'ait émue, c'est celui où on le découvre en train de prier à l'endroit où il a tué la jeune fille. Triste histoire, tristes personnages....
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