AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 159 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour commencer cette histoire, rien ne vaut un bulletin météorologique. de la première à la dernière page, il pleut. de temps en temps, la grisaille s'échappe pour faire apparaître quelques minces rayons de soleil ; mais la pluie revient aussi vite, magnifiant les collines irlandaises d'un vert flamboyant et éclatant. Rien que d'imaginer ce paysage, et de sentir cette terre mouillée, cette lourde tourbe, l'envie me prend de me verser un bon verre d'un single malt du coin. Il y a des lectures comme ça qui systématiquement me donne soif…

Un roman qui peint l'Irlande contemporaine, qui affiche ses valeurs.

Un roman qui donne l'envie de prendre le ferry, de respirer les embruns avant de s'assoir dans un pub ou de découvrir les distilleries locales.

Un roman tragique qui n'offre aucun répit au lecteur, qui offre une vision traumatisée dans la vie dans cette lointaine contrée, « l'Irlande profonde ».

Un roman qui raconte l'histoire d'une femme bafouée et solitaire au milieu d'un climat de haine et de revanche. Elle provoque son changement, décide de prendre ses responsabilités et assume ses actes. Assume-t-elle, d'ailleurs ? Ou n'a-t-elle pas simplement conscience de ceux-ci. C'est tout l'ambiguïté de ce livre. La dualité que le lecteur peut avoir en lisant ce roman. Doit-il prendre parti pour cette femme ? Est-ce à la justice de terminer les faits de ce roman ?
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          281
Grace a tué ce mari alcoolique qui la battait comme plâtre. Elle l'a écrasé sur une petite route de campagne, par une nuit glaciale et étoilée, alors qu'il rentrait à pied à la maison. Des années auparavant, Grace a perdu son fils Sean, noyé dans un cours d'eau pendant qu'elle étendait le linge à quelques mètres de lui. Il n'était qu'un enfant. Grace a aussi vu partir pour Dublin son autre fils, Martin, le jour où il a annoncé à ses parents son homosexualité et où son père l'a dérouillé.


Après l'enterrement de son « cher époux » et alors que la police mène l'enquête pour retrouver le meurtrier, elle s'installe dans l'appartement de Martin. Mais le jour où elle avoue son forfait à un journaliste, elle brise définitivement le lien ténu qui la reliait encore à lui. Car en apprenant la vérité, le fils décide de la dénoncer aux autorités…


Un premier roman d'une force et d'une sobriété incroyables. Aucune flamboyance dans ces pages, aucun pathos. Juste le portrait d'une femme en chute libre, d'une femme née victime, rongée par la culpabilité : « Je l'ai fait parce que je voulais me libérer de lui, et maintenant je suis liée à lui plus indissolublement que je ne l'avais jamais été. […] Je voulais le cracher, je l'ai avalé. Je n'aurais pas dû le faire ». « Elle avait tué. Elle avait fait cela, elle avait accroché ce mot autour de son cou et il l'entraînait inexorablement vers le bas ». Et puis j'ai adoré l'atmosphère de Dublin recouverte en permanence d'un capuchon gris, de cette ville sous la pluie et le vent, de ses rues sombres et froides où les manteaux ne sèchent jamais tout à fait.


Le titre anglais (The Long Falling) est bien plus parlant je trouve. Il dit la solitude, la révolte, la résignation. Il dit la misère du coeur et la défaite qui s'annonce, inéluctable. Mauvaise pente est un roman du désastre, terrible et lancinant, qui vous marque au fer rouge. En filigrane, Keith Ridgway, à travers un fait divers véridique lié au droit à l'avortement qui avait défrayé la chronique en 1992, propose la radiographie sans concession d'un peuple irlandais en proie à ses démons, incapable de briser les chaînes le reliant aux siècles passés. C'est tout simplement brillant.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          220
L'Irlande...Ses paysages magnifiques, sa population accueillante...
Vous qui y projetez un déplacement touristique, passez votre chemin ! Car ce livre dépeint l'île sous un jour particulièrement maussade. Il y pleut à chaque page et les paysages décrits le sont avec une morosité collante qui plombe tout désir de découverte.
En outre, les personnages sont presque tous des arriérés rustiques, animés par un conservatisme buté et qui passent leur temps à boire ou prier Dieu.
L'intérêt de l'ouvrage est ailleurs, dans l'analyse des rapports qui relient les quatre protagonistes principaux. L'épouse, d'abord, une femme battue qui finit par tuer son mari en lui roulant dessus. le fils ensuite, chassé du foyer par le même mari lorsqu'il eut dévoilé son homosexualité et qui vit désormais à Dublin au sein de la communauté gay. Il faut y ajouter un journaliste, ami du fils, qui, ayant compris la situation, est tenaillé entre sa conscience et l'envie de faire son métier. On termine par un policier très empathique, pas non plus pressé au vu des circonstances, de mettre l'épouse meurtrière sous les verrous.
On se demande qui, du policier ou du journaliste va finalement entraîner la chute de l'épouse, mais en définitive, c'est le fils qui dénoncera sa mère, par veulerie et aussi par conformisme, comme si l'irlandais était à tout jamais incapable de s'extraire de sa gangue sociale.On devine cependant que l'arrestation de la mère est un prélude à une contestation forte contre une société patriarcale de plus en plus vilipendée et qu'elle ouvre un nouveau chapitre plus qu'elle ne le referme.

Sinon, ne vous y trompez pas, l'Irlande c'est très beau. Vraiment...
Commenter  J’apprécie          1810
Dans le décor d'une Irlande grise et pluvieuse, ce roman raconte l'histoire de Grace Quinn qui a tué son mari. Elle l'a tué volontairement en le heurtant de plein fouet avec sa voiture, à l'endroit précis où lui-même avait fauché et tué une jeune fille quelques années auparavant, alors qu'il conduisait en état d'ivresse. Quinn ne s'est jamais remis de cet "accident". Il l'a fait payer très cher à sa femme , la rouant de coups ou s'enfermant dans un silence de pierre. Manière, aussi, de signifier à Grace qu‘il ne lui pardonnait pas la négligence qui avait causé la mort de leur premier fils. Son forfait commis, Grace s'en va rejoindre son second fils, Martin, à Dublin pour essayer de refaire sa vie. Elle tentera vainement d'avouer à Martin que la mort de son père n'est pas due à un tragique concours de circonstances.

Le roman qui se passe en 1992 est fortement ancré dans la culture irlandaise, sur la morale et ce qui est permis ou pas lorsque l'on vit dans une société si fortement influencée par le catholicisme. En parallèle à l'histoire de Grace, apparaît celle - véridique, précise l'auteur dans une postface - d'une jeune fille de quatorze ans, enceinte à la suite d'un viol, et à qui la justice refuse de quitter l'Irlande pour se faire avorter. Une affaire qui a secoué l'Irlande au début des années 90.

Formidable portrait de femme aux abois, Mauvaise Pente nous plonge dans une Irlande pleine de bruit et de fureur et s'attaque à des thèmes particulièrement difficiles : femmes battues, homosexualité, avortement.

Je n'ai pas pu rester insensible au drame que vivent les deux personnages principaux de ce roman. Terrible dilemme entre amour filial et justice ! J'ai été séduite par le savoir-faire de cet auteur irlandais, par son efficacité et son style. Il nous met immédiatement dans une atmosphère "boueuse". Difficile de ne pas avoir de "la pluie qui nous colle à la peau" à la lecture de ce livre. On ressent l'Irlande comme si on y était ! le talent de Keith Ridgway est de faire monter imperceptiblement la tension pour clore de façon poignante sur une scène de marche de protestation.

Mauvaise pente - prix Femina en 2001 - est un des nouveaux projets du tandem Martin Provost / Yolande Moreau (après le succès de Séraphine) pour le petit écran.
Commenter  J’apprécie          130
Grace, décide un soir de prendre la voiture et d'écraser son mari. Il était sorti boire et l'aurait une fois de plus battu en rentrant à la maison. Elle l'écrase sur la route, à l'endroit exact où quelques années plus tôt, il avait lui même ecrasé une jeune fille... Après l'enterrement, Grace part retrouver son fils à Dublin. Mais il n'est pas si facile de vivre avec un fils qui n'est plus le même, ni de vivre avec une ombre dans son dos, sans cesse présente, cette pensée du crime commis qui fait que la vie ne pourra plus jamais être simple...
Le rythme de ce roman est assez lent, ce qui m'a un peu dérangé à certains moments, et pourtant, à la fin de l'histoire je me dis que c'est un livre vraiment magnifique, avec des personnages complexes, qui font des choix avec lesquels on n'est pas forcémment d'accord, mais malgré tout on veut connaître la fin. On suit en filigrane l'histoire vraie d'une jeune fille de 14 ans qui a été violée et à qui on refuse la sortie du territoire pour se faire avorter. Bref, un livre vraiment intéressant, qui nous plonge dans une ambiance particulière, dans une Irlande pluvieuse, brumeuse, où la vie est loin d'être simple.
Commenter  J’apprécie          80
Grace Quinn, femme bafouée et violentée par son mari elle décide de reprendre son existence en main, elle écrase son mari avec sa voiture.. Alors que la police se me en quête de trouver le chauffard Grâce décide de rejoindre son fils Martin à Dublin. Prise de remords, elle devra lutter avec sa conscience pour dire ou taire la vérité. Et peut-être reprendre une vie apaisée.
Premier roman publié en France de l'irlandais Keith RIdgway, le livre fut couronné par le prix Femina. Magnifique portrait d'une femme dont la vie bascule vers une pente qui va se révéler bien plus terrible que celle ou elle était déjà, celle de la culpabilité. Mais malgré ce sentiment qui l'étreint, une femme qui reste debout, empreinte de cette fierté irlandaise, une femme ordinaire et terriblement humaine, qui espère retrouver une certaine sérenité.
Grand livre.
Commenter  J’apprécie          80
Sous le ciel gris et pluvieux d'Irlande, Grace Quinn tente de commencer une nouvelle vie après avoir supprimé un mari violent, alcoolique et responsable de la mort d'une jeune fille et de renouer les relations étroites qu'elle avait auparavant avec Martin, son fils qui a quitté la maison pour fuir le père et assumer loin de son village natal son homosexualité.
Martin, englué dans des histoires de jalousie amoureuse, ne supporte pas cette nouvelle présence et reste hermétique à l'appel muet de Grace ,le dialogue si nécessaire entre ces deux êtres qui se retrouvent ,ne sera pas entamé , Grace reste avec le poids de son acte et Martin ne voulant pas comprendre ni admettre le geste de sa mère précipitera le dénouement.
Les personnages qui gravitent autour de Grace et Martin sont intéressants, même esquissée, leur empathie pour Grace est évidente.
Au drame de cette femme aux abois, se mêle le fait divers de cette année 1992 qui remue les opinions dans cette Irlande profondément ancrée dans ses rigidités religieuses: l'interdiction pour une jeune fille de 14 ans, violée ,de se faire avorter .

Ce roman se lit d'une traite et laisse une forte impression .
Commenter  J’apprécie          70
Dans Mauvaise pente, Keith Ridgway dresse le portrait d'une société encore empreinte d'Église et de traditions jusque dans la constitution du pays.
C'est l'histoire de Grace Quinn. Elle tue son mari avec préméditation et se réfugie chez son fils Martin, à Dublin. Ce dernier a quitté le foyer dès le lendemain de son coming-out, battu à sang par son père. Quel quotidien a pu amener Grace à commettre l'irréparable ?
La narration du sombre drame familial des Quinn est plombée par une météo défavorable. Elle est toujours absente des spots publicitaires de l'office de tourisme irlandais or il pleut beaucoup dans le pays en février.
Grace est perdue dans cette grisaille, cette boue qui colle aux pieds même dans la capitale, auprès d'un fils enfin retrouvé mais distant.
Un autre fil rouge ponctue cette fiction. On est en 1992 pendant l'affaire X. Une jeune fille violée à 14 ans est empêchée d'avorter en Angleterre. On l'assigne à résidence de neuf mois avec ses parents. Ce fait divers remet en avant la fracture sociale sur la question de l'avortement en Irlande. de nombreuses manifestations en Europe ont lieu dont une, le samedi 22 février 1992 à Dublin, à laquelle participera Grace Quinn.
C'est là, peut-être grâce à la plume de Keith Ridway, qu'un rayon de soleil semblerait percer. Effacer la fracture entre villes et campagnes, entre l'Irlande d'hier et d'aujourd'hui, en écoutant et en défendant ces figures féminines malmenées dans la société patriarcale catholique.
Des progrès ont été faits depuis avec le droit à l'ivg depuis 2018 même si l'accès reste complexe avec de fortes inégalités territoriales, la légalisation du mariage pour les couples de même sexe en 2015. Il est regrettable que la révision d'articles de la Constitution datant de 1937 concernant les termes sexistes sur la famille et le droit des femmes ait été rejetée par referendum ce 9 mars dernier témoignant d'une frilosité générale sur les avancées sociales en Europe.
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman porte très bien son titre. C'est le récit d'une descente aux enfers. le personnage principal ne cesse de chuter tout au long de son périple. Et la pente reste une pente jusqu'à la fin du livre, pas le moindre petit recoin pour se poser, se reposer, respirer, le personnage principal sombre inexorablement.

Ce roman se situe en Irlande. Grace vit à Monaghan avec un mari alcoolique qui la bat, surtout depuis qu'il a écrasé une jeune fille sur la route, un soir de grande beuverie.

Un jour, exténuée, elle tue son mari en lui faisant subir ce qu'il a lui-même fait subir à la jeune fille quelques années auparavant. (Tué par là où il a péché).

Le lecteur ne s'émeut guère de ce crime mais je ne devrais pas généraliser (peut-être certains lecteurs se sont-ils émus de cet acte barbare). Après tout c'était un sale type ! Bon d'accord, je ne suis pas très chrétienne, là. On ne tue pas son prochain, quand bien même ce serait le dernier des salauds. Oui, mais voilà, on a de la sympathie, voire de la commisération, pour Grace… Bon, d'accord, elle aurait pu le quitter, tout simplement. Mais voilà, rien n'est simple dans ce roman.

En tout cas, le fils de Grace, quand il va connaître la vérité, va penser exactement le contraire de ce que je viens de dire : il ne comprendra pas qu'elle ait pu écraser son mari ! Et il va participer à la chute de sa mère.

L'intérêt de ce roman réside dans son mode narratif. Ce n'est pas à proprement parler un roman polyphonique parce que l'auteur ne donne pas la parole à ses personnages. Mais chaque chapitre est focalisé sur un des personnages (la mère, le fils ou un autre). Et c'est magique. On entre dans l'intimité de chacun d'eux par la vision du narrateur omniscient. Je ne sais pas si j'exprime très clairement ce que j'ai ressenti mais j'ai trouvé ça assez extraordinaire.

C'est un livre formidable, original, intelligent, sensible, d'une belle écriture. Mais c'est aussi un livre sombre dans lequel les rapports mère-fils sont terribles. Ils sont dans l'incommunication totale. Ils ne se comprennent pas, sont maladroits.
Lien : http://krol-franca.over-blog..
Commenter  J’apprécie          30
Grâce, mariée à un homme violent avec un fort penchant pour l'alcool, vit dans une ferme dans la campagne irlandaise.
Alors que son mari Mickaël rentre d'une soirée passée au pub, Grace prend sa voiture et le tue alors qu'il se recueillait à l'endroit même où il avait fauché une jeune fille. En le tuant, elle met fin à la souffrance, la douleur, la peur qui faisaient son quotidien.
Une fois les obsèques passées, elle quitte sa campagne pour s'installer à Dublin chez son fils Martin. Mais le fils qu'elle retrouve n'est pas celui avec qui elle avait une grande complicité. Et c'est lors d'une soirée dans un pub avec la survenance d'un événement qui va la perturber que Grâce va quitter son fils et s'installer chez Ida Talbot, une logeuse veuve mais empathique à qui elle dira ce qu'elle a fait.
Alors qu'elle repasse chez son fils, celui ci lui reproche la mort de son père... Elle repart donc.
Il est question du comportement du fils qui rejette sa mère et qui l'a dénonce à la police alors qu'il a subi la violence de cet homme quand il a annoncé son homosexualité.
En parallèle de cette question de justice face à la mort donnée de façon intentionnelle pour se libérer du joug d'un époux violent, il est fait référence à la question de l'avortement en Irlande et notamment quand une grossesse est le "fruit" d'un viol.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (337) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
252 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}