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sur 322 notes
Un sujet délicat, une période difficile et une belle découverte.
L'histoire se déroule au milieu des années 80 aux Etats-Unis, essentiellement sur New-York et sa banlieue. June est une ado aux jeux solitaires et secrets qui vit avec ses parents et sa soeur Greta dont elle s'éloigne tout doucement. Toutes deux pose pour leur oncle Finn, peintre renommé, qui décide de faire leur portrait avant de les quitter. Finn est homosexuel et atteint du Sida, cette maladie qui fait une apparition en force durant cette période et dont on se sait encore pas grand-chose, il sait qu'il va mourir bientôt, alors chaque dimanche elles sont dans son appartement de New-York avec leur mère, officiellement pour poser, officieusement pour profiter encore un peu de lui.
June admire son oncle et l'aime énormément, mais ne comprend pas les réactions sévères de sa soeur et le retrait de sa mère, lors de l'enterrement June aperçoit un homme très peiné que l'on garde à distance de la cérémonie. Elle ignore qui il est et on lui refuse la possibilité de le savoir, elle sait pourtant qu'il a un lien avec son oncle et June, cette jeune fille anéantie, va tenter de le rencontrer. Une relation se crée entre eux ; June connaîtra des secrets qui modifieront sa vision de la vie et vivra des instants qui vont l'ouvrir aux autres.

Un récit émouvant sur l'amour, le partage et l'impact du Sida, la honte qu'il produit et tout ce qu'on ignore encore à son propos. Les réactions sont dures et le jugement facile, une personne sera le centre du rejet et de la haine mais June en fera un ami, il sera un lien avec son oncle et son monde, cherchant en lui un peu de Finn pour surmonter sa peine et le manque.
Beaucoup d'émotions dans ce roman, l'histoire happe le lecteur très facilement parce que les personnages et leurs contradictions nous touchent, parce que le thème en lui-même et en ce qu'il provoque est sensible et terrifiant, et parce qu'il est facile d'être bouleversé par les situations auxquelles June est confrontée et les souvenirs qui l'attristent. de plus l'auteur dose avec légèreté son intrigue, dévoilant tout doucement une réalité qui ne sera pas bonne à entendre.
Une jeune fille qui va au-delà des préjugés, des jalousies et de ses peurs pour tenir une promesse, en voilà une belle leçon !

Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette découverte.

Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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1986, dans la banlieue de New York. June a 14 ans, sa soeur, Greta, 15 ans. A l'orée de sa mort, leur oncle Finn, artiste de renom, décide de faire un portrait des deux soeurs. La mort de Finn va faire voler en éclat bien des pans de la vie de June, qui avait noué avec celui-ci un lien exclusif, et la conduire brutalement dans le monde des adultes. L'homosexualité de son oncle, le sida dont il était atteint, constituent des tabous pour l'époque. Et c'est dans cette atmosphère de non-dits que June va se lier d'amitié avec Toby, l'ami de Finn, essayant à travers lui de retrouver des parcelles de l'oncle qu'elle aimait.

Ainsi que l'indique la quatrième de couverture, « Carol Rifka Brunt est née aux Etats-Unis et vit aujourd'hui en Grande-Bretagne. Dites aux loups que je suis chez moi est son premier roman. » Cette oeuvre est vraiment bouleversante, à divers titres.
Le premier tour de force de l'histoire réside en son point de vue narratif : l'auteur a décidé de conter l'intrigue du point de vue de June. Sa sensibilité d'adolescente sera le fil conducteur des presque 500 pages.
Le roman ne verse jamais dans un pathos volontaire ou forcé, c'est sa deuxième qualité. L'oeuvre est bouleversante de bout en bout, écrit d'une manière très juste et sensible, très crédible également au regard du point de vue narratif choisi.
« Dites aux loups que je suis chez moi » est un roman d'apprentissage dans lequel l'auteur montre combien June va construire sa manière d'être au monde au regard des deuils qu'elle va affronter, certains réels, d'autres symboliques, nichés à l'envers des secrets et non-dits. le roman entremêle habilement la difficile conquête de soi à l'adolescence, les liens dans la fratrie, dans la famille, et plus largement, le tabou et l'opprobre entourant le sida dans les années 1980 aux Etats-Unis.

La troisième grande qualité de cette oeuvre est son caractère authentique : l'auteur ne verse jamais dans le manichéisme ni la dichotomie facile. Au fur et à mesure de l'avancée de June dans l'intrigue, l'auteur sait décrire avec talent la riche complexification de ses sentiments, comme une palette de peinture qui gagne en nuances et teintes variées. Dès lors, le portrait peint par son oncle se fait l'écho de cet enrichissement intérieur, un miroir tendu par le défunt sur lequel elle projette différentes interprétations grâce auxquelles elle parvient à se construire.
Le dernier tiers du roman est aussi palpitant que poignant et sème encore çà et là quelques secrets enfouis. Une oeuvre talentueuse qui « révèle une auteur à la plume sensible et puissante », comme le souligne la quatrième de couverture.

J'ai pu découvrir cette oeuvre bouleversante grâce à une opération spéciale Masse Critique : je tiens à remercier tout particulièrement Babelio et les éditions Buchet Chastel pour cette très belle découverte !
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"Dites aux loups que je suis chez moi", premier roman de Carol Rifka Brunt, est le livre de blanche que j'ai cru pouvoir apprécier ces jours-ci. La quatrième de couverture m'attirait, les recensions presse étaient bonnes, même l'immense Gérard Collard, l'arbitre des élégances grand public, avait adoré. Diantre !

Milieu des années 80, précisément 87 on le découvrira à une seule occurrence (!). June Elbus est une adolescente un peu à l'écart, rêveuse et passionnée de Moyen-Age. Elle vit avec sa soeur ainée, Greta, et ses parents, comptables tous les deux, à Westchester, la banlieue de New-York où le Professeur Xavier a installé « L'institut Xavier pour jeunes surdoués ». Son oncle maternel Finn (qui est aussi son parrain) est un artiste connu qui vit à Manhattan. Quand le roman s'ouvre, Finn est en train de mourir du sida et il a proposé aux deux soeurs de les peindre ensemble sur un tableau, sa dernière oeuvre, qu'il leur offrira.
A sa mort, June, dévastée, découvre que cet oncle qu'elle adorait avait un compagnon, Toby, que sa famille lui avait toujours caché car elle l'accuse de l'avoir tué en lui transmettant la maladie. Cherchant à garder le contact avec le défunt Finn, répondant à une demande posthume, jalouse aussi de tous les moments d'intimité que Toby partagea avec Finn et dont elle ne fut pas part, June développe progressivement, à l'insu de sa famille, une amitié clandestine avec Toby, personnage fragile et délicat qui vécut dans l'ombre du solaire Finn. Elle en tirera sa première vraie responsabilité, la vérité sur la maladie de son oncle, et quelques lumières sur l'histoire non dite de sa famille.

Les plus âgés des lecteurs se souviendront du traumatisme que représenta l'apparition du sida. Ils se souviendront qu'on le qualifia de « cancer gay » (référence au sarcome de Kaposi, fréquent dans la maladie), de maladie des 4H (Homosexuels, Héroïnomanes, Haïtiens, Hémophiles). Maladie nouvelle, mortelle, inexpliquée au début, sexuelle donc honteuse et homosexuelle donc encore pire, le sida provoqua les réactions et les rumeurs les plus abracadabrantes, de la punition divine jusqu'à Jean-Marie le Pen qui proposa en 86 de rassembler les malades dans des « sidatoriums ».

En 87, Klaus Nomi était déjà mort, Freddy Mercury pas encore.
En 87 aussi, Finn Weiss, l'oncle dont June est secrètement amoureuse, meurt, la laissant orpheline d'un premier amour interdit autant qu'elle l'est de parents que leur travail accapare.

Brunt montre justement la méconnaissance de la maladie, la peur qu'elle inspire, le caractère honteux qu'elle revêt, la nécessité psychologique d'en faire le résultat d'une faute pour laquelle il y a forcément un responsable. Elle montre comment les relations dans une famille se distendent au point de devenir des ersatz, comment peut y naitre la cruauté en réaction à des offenses réelles ou supposées, comment l'amour n'y disparait néanmoins jamais vraiment. Elle évoque les occasions non saisies qui jalonnent un fil biographique et les regrets éternels qu'elles engendrent, ainsi que le trouble qu'on peut ressentir à penser qu'on a étriqué la vie de quelqu'un qu'on aime. Elle oppose le vif attrait d'une vie libre d'artiste à la morne banalité d'une vie rangée. Elle raconte le trouble adolescent, entre choix d'un mentor, responsabilité imposée, désirs naissants ou rejetés, déceptions intimes, et volonté d'émancipation. Tout ceci est bel et bon, d'autant qu'il y a quelques jolis moments et quelques scènes bien vues.

Et ça commençait plutôt bien. June parle à la première personne, dans un langage simple qui s'adresse au lecteur sans en avoir l'air, comme si elle écrivait dans un journal en négligeant le formalisme de la chose, comme ça par exemple : « Donc, comme je le disais, si l'on est de bonne humeur, c'est un chouette endroit pour diner ». Proche et amical, le style accroche. Ton et thème entrainent.

Hélas, au fil des pages, on comprend que l'apprivoisement réciproque de June et de Toby va être très (trop) long, et que c'est définitivement une jeune adolescente qui nous parle. Les enjeux – les entrées dans les thèmes - sont souvent modestes ou puérils ; les actes aussi. Les analyses et les émotions de June sont celles d'une très jeune fille, justes peut-être mais souvent désespérément ennuyeuses tant tout y est limité. Même le trouble sociétal des « années sida », pourtant au coeur du livre, est traité discrètement, trop sans doute, faisant de la maladie un élément de problématique familiale qu'un autre aurait pu remplacer en produisant le même effet.

Brunt se défend d'avoir écrit un livre YA, et pourtant c'est vraiment ce à quoi ressemble "Dites aux loups que je suis chez moi". Les thèmes pas inintéressants du roman sont traités au ras du sol, par les yeux d'une adolescente qui ne voit pas plus loin que le bout de son petit nez, au fil d'un discours qui est trop longtemps égocentré pour qu'on ait encore patience et indulgence au moment où ce discours découvre qu'il ne constitue pas le centre du monde.

Il plaira (de fait il plait) aux amateurs de mélo, à de jeunes adultes souhaitant satisfaire leur goût de la romance littéraire en l'épiçant d'une once de pénible réalité, aux lecteurs (très nombreux) qui pensent que Paulo Coelho écrit de grands ouvrages philosophiques. Je n'en suis pas.
Lien : http://quoideneufsurmapile.com
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June, une jeune ado américaine plutôt renfermée de 13 ans,adore son oncle Finn. Ce dernier est un peintre assez connu dans le monde de l'art et vit à New York. Il existe une véritablement complicité entre eux, que jalouse Greta la soeur de June.

Rien que de très banal en somme, sauf que l'auteure, Carol Rifka Brunt, a transposé l'histoire au milieu des années 80, période terrible où cette maladie qui effrayait car méconnue, faisait des ravages : le sida.

Lorsque Finn meurt des suite de cette maladie, encore honteuse alors, June se retrouve confrontée au monde des adultes, ignorants et hypocrites, cruels et égoïstes.
Elle va faire la connaissance de Toby, "l'ami particulier" de Finn et peu à peu naîtra entre eux une grande complicité car ils sont unis par un lien puissant, l'amour de Finn.

C'est un premier roman vraiment magnifiquement écrit. Les sentiments de perte, de jalousie, le manque y sont développés de manière délicate mais forte, exacerbés par la terreur incontrôlable qu'exerçait alors à cette époque le sida sur le comportement des gens.

June saura pourtant conduire les uns et les autres à une sorte de rédemption, parce qu'elle aimait Fin, et sa soeur, et ses parents, et, finalement aussi, Toby. Parce que malgré ses doutes elle saura dépasser ses peurs en souvenir de Finn, de cette beauté qu'elle a vu à travers lui et leurs escapades new-yorkaises.

Je vous conseille vivement cette lecture.
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Il y a tant à dire sur le roman de Carol Rifka Brunt, son premier, que je ne sais par où commencer.

Par moments, au cours de ma lecture, j'ai pensé au livre de Donna Tartt, le chardonneret. À cause de la peinture, à cause de l'amour, à cause des relations entre différentes générations. À cause aussi de l'exploration minutieuse des sentiments, des sensations, des émotions que l'on veut cacher, mais qui nous dépassent bien souvent.

Ici, nous sommes à New York, pendant ce que l'on a appelé ultérieurement « Les années sida ». L'oncle de June vient de mourir, victime de la maladie. Toby, son partenaire, va se rapprocher de June et, tous deux, vont ensemble tenter de faire le deuil de Finn.

On ne peut pas tout présenter d'un livre dans un billet, et je choisis donc de vous parler plus particulièrement de June, cette adolescente un peu « à part ». June n'a pas encore totalement quitté l'enfance et continue de vivre dans « sa bulle ». Elle est un peu fantaisiste, parfois naïve, mais surtout... pure ! Elle n'a pas encore été complètement « formatée » pour tenir sa place dans la société.

Je dois dire que, si June existait vraiment, je souhaiterais de tout coeur qu'elle ne change pas. Je voudrais que toutes les Junes de ce monde puissent prendre la parole. Et oui, je me suis souvent identifiée à elle, oui, je suis « en marge » et je ne parviens pas toujours à bien comprendre la société. June, à mes yeux, incarne simplement le « bon sens ». Mais, de la même manière qu'elle doit se cacher de sa famille pour rendre visite à Toby, nous devons souvent nous obliger à nous taire, de peur d'être étiquetées : « immature », « utopiste », « gamine » ou encore « un peu simple », « ridicule » et... « malade ».

Ainsi donc, June pose son regard clair et sensible sur tout ce qui l'entoure, sans filtre, sans retenue.

Le sexe, page 222 :

I mean, why did sex have to be so important? Why couldn't people live together, spend their whole lives together, just because they liked each other's company? Just because they liked each other more than they liked anyone else in the whole world?

L'art, page 229 :

The first few were of abstract stuff. Shapes and colors. I didn't want to find them boring, but I did. I knew that if I were smarter, those would probably look like the best paintings in the world, but I am who I am and I want to tell the truth, and the truth is that I thought they were pretty boring.

L'amour, page 273 :

I thought of all the different kinds of love in the world. I could think of ten without even trying. The way parents love their kid, the way you love a puppy or chocolate ice cream or home or your favorite book or your sister, Or your uncle. There's those kinds of loves and then there's the other kind. The falling kind. Husband-and-wife love, girlfriend-and-boyfriend love, the way you love an actor in a movie.

J'ai envie de recommander ce livre, mais j'ai en même temps peur qu'il soit abîmé par des gens qui ne sauront pas le comprendre. Comme j'ai peur parfois de m'exprimer sincèrement et d'être mise à l'index de la société.

Mais, si vous êtes ici aujourd'hui, dans ce petit coin d'internet, c'est que vous faites vous aussi sans doute un peu partie de cette famille des « pas tout à fait comme tout le monde » et que vous avez certainement en vous tout ce qu'il faut pour apprécier pleinement ce livre. Bonne lecture donc ! 😊

Lien : https://marionparciparla.blo..
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Un roman comme aucun autre! Il se savoure petit à petit et laisse un souvenir indélébile.
La vision du sida dans les années 80 est tellement différente de la notre et ce récit est tellement poignant!
A découvrir absolument si vous n'avez pas de mal avec les romans "lents".
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New York, début des années 80, une jeune adolescente raconte son univers, sa solitude, son amour pour son oncle Finn qui va mourir du sida. Un roman qui nous replonge dans l'adolescence, ses certitudes et ses doutes.
Aussi parce qu'il fait écho à mon histoire personnelle, ce livre m'a touchée, bouleversée même.
Très belle écriture et histoire passionnante, je recommande vivement !
Un superbe premier roman découvert grâce à Gérard Collard.
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Voilà un livre dont je n'ai entendu que du bien depuis sa sortie. J'ai pourtant attendu sa sortie en poche pour me le procurer.

Nous sommes donc plongés au coeur de la vie de June qui est dévasté par la mort de son oncle Finn. Elle se raccroche à tout ce qui reste de lui y compris à son petit ami Toby.

Grâce à ce roman nous pouvons être plongés dans les Etats-Unis des années 80. C'est surtout la vision que la population a du SIDA à cette époque qui est mis en avant. On ne sait que peu de choses et les préjugés sont déjà nombreux.

La relation qui a existé entre Finn et June était bien particulière et émouvante. Mais la relation la plus belle de ce roman est sans doute celle qui s'établit entre June et Toby dont cette dernière ignorait l'existence jusqu'au décès de son oncle.

Au contact de son oncle, on voit le personnage principal évolué au fils de ses découvertes. Elle découvre des choses qu'on lui a cachées, des choses qu'elle ne savait pas sur son oncle mais aussi elle ouvre les yeux sur le monde qui l'entoure.

L'auteur arrive à faire vivre Finn, l'oncle disparu en nous parlant de ses peintures magnifiques mais surtout de sa dernière oeuvre qui est le fil rouge de toute cette histoire.

En bref, c'est un très beau roman qui nous parle avec sensibilité de pas mal de sujet : SIDA, art, amour, amitié, passage de l'enfance à l'âge adulte. Un roman à découvrir si ce n'est pas déjà fait.
Lien : http://larepubliquedeslivres..
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Dites aux loups que je suis chez moi a été un coup de coeur pour beaucoup de lecteurs lors de sa sortie en grand format. Alors quand j'ai su qu'il paraitrait chez 10-18, maison que j'affectionne et avec une si belle couverture, il m'était inconcevable de ne pas le lire !

Dans cette histoire, nous suivons June, une jeune adolescente de 14 ans. June est différente, elle ne brille pas comme sa grande soeur Greta et n'a aucun ami. Son monde tourne autour de son oncle Finn, le frère de sa mère dont elle est extrêmement proche, voire fusionnelle. le drame survient quand elle apprend que son cher Finn a le Sida. On est dans les années 1980, aux États-Unis, on connaît mal la maladie, les traitements n'existent pas encore et on meurt, tout simplement…

Dites aux loups que je suis chez moi est un roman d'amours : l'amour familial, L'amour amical, l'amour fraternel mais aussi l'amour interdit. Dans le fond, n'est-ce pas toujours le même amour ? Ce roman fait réfléchir aux sentiments, contrôlés ou pas. Pour June, il s'agit d'un passage à l'âge adulte où elle va rencontrer « l'ami particulier » de Finn, Toby. Toute la famille de June le déteste et l'accuse d'avoir tué leur proche. June va apprendre à se détacher de sa famille et à se faire sa propre opinion de la réalité. Elle va grandir, mûrir, s'amuser aussi et enfin comprendre qu'il faut parfois regarder au-delà des apparences.

Que dire des personnages si ce n'est que je les ai adorés ? June n'a rien pour elle à priori, elle est étrange et pourtant, on s'attache à elle, on partage son chagrin, on est curieux comme elle. J'ai eu la sensation de ne faire qu'un avec elle. J'ai aussi apprécié sa famille qui l'aime beaucoup même s'ils ne montrent pas toujours leurs sentiments. Toby m'a le plus émue, c'est un homme brisé qui puise dans ses ressources et qui veut profiter du temps qui lui reste.

Pour conclure, Dites aux loups que je suis chez moi est un roman qui fait réfléchir sur différents sujets tout en restant facile à lire. Je ne peux que le recommander à tous, il risque de vous marquer !
Lien : http://romansurcanape.fr/dit..
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Nombreux sont les romans à aborder des sujets difficiles comme la maladie, le cancer, le deuil, la guerre… Pourtant, d'aussi loin que je me souvienne, jamais encore je n'avais lu de récit abordant l'un des maux les plus répandus de notre siècle : le sida.

L'héroïne de ce roman, c'est June. Une adolescente de 13 ans qui voue un amour inconditionnel à son oncle Finn, peintre new-yorkais à qui elle rend souvent visite avec sa mère, mais aussi sa soeur, Greta. le roman prend naissance à la mort de Finn, qui décède des suites de cette maladie étrange pour l'époque, innommable, qui vient brusquement de surgir dans notre société. le sida. Finn est un personnage lumineux, solaire, qui est au centre de ce récit. Et puis, Dites aux loups que je suis chez moi, c'est aussi l'histoire de Toby, « l'ami particulier » de Finn dont June ignorait l'existence. Progressivement, une amitié va naître entre ces deux personnages qui se consoleront mutuellement de la disparition de leur premier amour…

Il y a quelque chose de beau, de pur, d'étincelant dans la relation qui se construit entre June et Toby. Tout naît dans la peur, la méfiance, et se mue en quelque chose de beaucoup plus simple, plus naturel. June est une enfant à la fois puérile dans son comportement par moment, et étrangement mature dans sa compréhension des événements qui s'imposent à elle. Ce que j'ai aimé chez ce personnage, c'est qu'elle ne prend pas pour argent comptant tout ce que sa famille lui dit. Elle cherche à comprendre par elle-même, parce qu'elle connaissait Finn mieux que personne, parce qu'elle l'aimait, et parce qu'elle veut tenir ses promesses. C'est une enfant combative, loyale, émouvante.
A travers June, ce sont tous les préjugés d'une époque, toute l'hypocrisie d'une famille et parfois d'une société entière, toute la peur et la méconnaissance de cette maladie qui jaillissent. J'ai beaucoup appris sur l'accueil qui a été réservé à cette maladie et à toutes ces personnes qui en sont atteintes… comment peut-on parfois être aussi cruels avec des gens qui n'ont très certainement pas demandé à contracter le sida ?! Comment peut-on se comporter avec aussi peu de coeur ? Comme dans chaque situation où l'humain ne sait rien, c'est la peur qui prend le dessus, jusqu'à engranger des comportements irrationnels.

Le personnage qui m'a, de loin, le plus bouleversée, c'est Toby. Son sens du sacrifice, son amour pour Finn et June a quelque chose de tellement précieux… Qui ne rêverait pas d'une telle âme soeur ? Toby m'a brisé le coeur, j'ai rarement tant aimé un personnage aussi plein d'humanité et d'altruisme et qui subit une situation si injuste, dont il n'est pas responsable. Car peu importe les épreuves qu'il traverse, Toby reste fidèle à ses valeurs, à son amour, à ses engagements…

Les dernières pages du roman m'ont brisé le coeur, et j'ai du mal à quitter ces personnages qui m'ont accompagnée si longtemps. Je pense que June, Finn et Toby auront longtemps une place spéciale en mon coeur. Ce sont des personnages que je n'ai pas envie d'oublier, et qui m'accompagneront.

En conclusion

Dites aux loups que je suis chez moi est un roman lumineux, étincelant, plein d'injustice et d'espoir à la fois. C'est un roman que j'ai aimé et que je porterai longtemps en mon coeur. Je me suis énormément attachée aux personnages, et probablement plus encore à cette relation qui se tisse entre June et Toby. Un roman indispensable pour comprendre la peur qu'inspirait le sida à une époque où cette maladie était encore méconnue, et pour la beauté et le message qu'il inspire.
Lien : https://carnetparisien.wordp..
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