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sur 343 notes
Un récit sur l'enfance sous la figure tutélaire et violente d'un père.

📖 Résumé :

La narratrice, Lou, admire son père. L'imaginaire et l'inventivité de ce dernier illumine ses jours, elle l'admire et il la subjugue.

Mais, bien que la période de l'enfance puisse idéaliser, enjoliver la réalité est toujours trouble... Et le personnage paternel démiurge reste humain et chargé de sa propre histoire.

🍵 Pour accompagner votre lecture : le thé Spring of London du @palaisdesthes , un thé earl grey avec citronnelle et écorces de citron - un mélange doux quoique légèrement acide.

💙 Pourquoi ai-je aimé cette lecture ?

✨ La mise en avant de la fantaisie de l'enfance, cette période où chaque caillou n'est jamais un simple caillou et durant laquelle le moindre nuage porte en lui un mythe entier.

✨ L'apparition du réel, le voile de l'enfance qui se déchire : ce moment où le parent s'épaissit du réel, de ses failles et de son passé. Cet instant où l'horreur de ceux qu'on aime le plus saute à la gorge.

✨ L'ambiguïté du personnage de Lou adulte : quoiqu'elle aime son père et qu'elle soit devenue celle qu'elle est grâce à lui, elle ne peut que voir aussi ce qu'elle est à cause de lui.

✨ le personnage du père, Gérard : à la fois empêché par lui-même et absolument coupable de sa violence, quoique débordé par elle, C'est un récit en "bien que" et en "quoique", un récit de l'ambivalence et du gris, de l'amour et de la détestation.

🌿 Pour finir...

Un roman dont j'ai adoré la première partie et dont j'aurais voulu qu'elle dure encore davantage...

"Seul le silence. Un silence lourd comme le ciel. Un silence qui n'est pas pudeur, mais gêne."
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" Un soleil noir. Au capital d'empathie très restreint ".
C'est ainsi que l'autrice de Vers la violence, Blandine Rinkel, décrit le père qui a enchanté, fasciné, et saccagé son enfance. Ogre séduisant à grosse moustache, montrant ses trente-deux dents quand il riait, conteur de légendes antiques et de la sienne propre largement inventée, serrant la gorge de sa fille avec une main en jouant au jeu de la barbichette, lui tordant les bras avec ses grosses mains, balançant des coups de pieds dans la gueule du chien de la famille quand il rentrait du travail, et dissimulant une grenade dans un des tiroirs de son bureau : on est glacée de terreur pendant la première partie du roman, l'enfance de la narratrice, pour l'épouse qui croit le désarmer par la douceur, et pour sa fille qu'il nourrit de viande de cheval pour l'aguerrir et empêcher chez elle le goût pour les activités de "fillette". Un dressage paternel implacable qui la fera, à l'âge adulte, adopter des conduites à risque, à se mettre en danger. Puis, elle s'éloigne du père toxique pour devenir danseuse et végétarienne, écrivaine, poly-artiste, tous métiers et marotte de "fillette". Un magnifique roman sensible bien écrit, décrivant les séquelles laissées par la violence latente dans laquelle baigne l'héroïne. Roman couronné par le Prix des lectrices de Elle, prix qu'il mérite largement.
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Roman écrit, comme le titre l'indique, sous le signe de la violence. La petite fille narratrice Lou est amoureuse de son père, un magicien, un raconteur d'histoires et un homme, flic et ancien marin, qui élève son "moussaillon" à la dure. Sa violence devient souvent incontrôlée et va s'exercer sur une fillette puis un jeune garçon ami-e-s de Lou. On passe vite d'un personnage à l'autre, à peine esquissé.
A 18 ans, Lou quitte sa famille et se consacre à la danse. La violence qu'elle porte se tourne sur son corps et même dans les rapports sexuels elle atteint l'orgasme grâce à l'étranglement. Sa rencontre avec Raphaël va lui apporter plus de douceur et lui permettre de clore la relation au père.
Facile à lire.
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Vers la violence raconte la relation père-fille de Lou, et Gérard, son père. Lou vit une enfance particuliere, en Vendée, avec ce père qui est tantôt tendre et aimant, tantôt violent, imprévisible et excessif. On suit la vie de Lou de son enfance à sa découverte du monde de jeune adulte. L'emprise de son père est présente à toutes les étapes de sa vie.

Cette relation particulière que ces deux personnages ont construite est très ambivalente. Tout au long du roman, on sent la dualité à laquelle Lou s'expose durant toute sa vie : elle ressent à la fois un amour inconsiderable pour son père mais également une haine d'une intensité égale à l'amour qu'elle lui porte.

L'Écriture de Blandine Rinkel est incisive, presque tranchante. Elle met en avant de façon remarquable le caractère déconcertant de Gérard et la relation presque malsaine qu'il entretient avec sa fille. Elle décrit "Son sourire carnassier et son rire bruyant", qui reflète parfaitement bien l'idée que l'on peut se faire du personnage de Gérard. L'autrice a une plume sensible et explique à merveille ce lien invisible presque insaisissable qu'il peut y avoir entre ce père et sa fille.

Un très bon roman contemporain qui a abordé des sujets forts, puissants et dérangeants

Lien : https://youtu.be/Ij3ap6_ZzuQ
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Quel est le rôle que joue un père qui représente tout dans la construction d'une identité ? Lou a été façonnée par l'éducation de son père, de son enfance à sa vie adulte. Elle ne vit que pour correspondre à l'idéal qu'elle pense qu'il voudrait qu'elle soit. Mais quand cette figure paternelle a une personnalité frôlant le pervers narcissique et le colérique notoire, la construction n'est pas évidente.

Face à un père dont on a peur pour ses accès mais aussi ses réactions, Lou se retrouve à composer avec une vie où elle doit être la plus neutre possible. Elle ne doit pas apparaître comme une mauviette pour ne pas décevoir les attentes de la figure paternelle.

Ce roman décrit les relations dans une famille où la peur fait rage et où le comportement d'une personne donne le la aux réactions des autres. le passé du père est toujours d'actualité dans le présent de sa fille. Elle en paye les pots cassés tout en ayant un comportement ambivalent où on oscille sans cesse entre l'amour inconditionnel et la haine sans fin.

Cette lecture est très psychologique, on comprend les réactions face aux événements même si parfois, on aimerait juste en extraire les victimes. Lou est prise dans une toile tissée et même quand elle voudra s'en extraire, un filament continuera sans cesse d'être attaché à elle. L'interrogation de fond est la suivante : la violence entraîne-t-elle la violence et les schémas familiaux sont-ils amenés à se reproduire ?
Lien : https://delivresendecouverte..
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« Vers la violence » n'est pas un livre qui fait verser sa petite larme. C'est un roman qui prend aux tripes. Qui tranche dans le vif d'une relation père fille mêlant affection et violence. Un livre qui dissèque la filiation et qui interroge sur cet équilibre entre intime et devoir au coeur du lien du sang.
Vue dans les émissions littéraires de la dernière rentrée, Blandine Rinkel ne séduit pas mais elle fascine. Elle parle comme elle écrit. Comme un coup de poing, un exposé direct et viril.
Un livre singulier, réfléchi et captivant que j'ai eu grand plaisir à découvrir.
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Excellente première partie qui décrit parfaitement bien la relation toxique entre un père mythomane et sa fille en perpétuelle adoration, jusqu'au moment où le fil se brise, le voile se déchire pour mettre à nu un labyrinthe de mensonges, de faiblesses et de trahisons. La seconde partie est plus maladroite avec des passages sur la danse qui viennent se greffer inutilement sur la volonté de se libérer de la jeune fille devenue adulte, passages parfois lourds même s'ils ont un sens pour Blandine Rinkel, elle-même danseuse. de même, Raphaël ne prend jamais corps parce que parachuté dans le récit sans réelle cohérence. La fin est attendue, si elle ne surprend pas, elle vient couronner le refus de la violence et la fin de l'emprise. Donc, regard mitigé sur ce roman qui fait partie de la sélection du Prix Landerneau des lecteurs.
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C'est l'histoire d'un père fort et flamboyant. Il souffre mais ce sera tout tout plutôt que cette souffrance. En lieu et place de la faiblesse, il y aura la colère sourde, la force, la camaraderie virile. Sur cet être en clair obscur, il y a le regard de sa fille, tantôt admirative, craintive ou dégoûtée. Malgré quelques longueurs, Blandin Rinkel nous offre un portrait juste, terrible et touchant dans lequel on reconnaît tant de générations de pères.
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Avec une écriture brute et sans détours, Blandine Rinkel évoque une enfance douloureuse, une relation déséquilibrée, inégale et traumatisante entre un père et sa fille, les non-dits d'une vie passée. Autant d'arguments pour laisser place à l'amertume, à la rancoeur. Pourtant, paradoxalement, c'est aussi l'amour, la fascination, l'attachement pour ce bourreau familial qui ressort de cette relation. Quand un dilemne se présente à Lou, vient le temps d'une réflexion et de régler ses comptes.
Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs 2024 - le Livre de Poche
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Dans ce portrait captivant d'une relation père-fille teintée d'ambiguïté, se dessine le caractère complexe de Gérard, un ancien militaire devenu flic, dont l'humeur imprévisible et la personnalité tour à tour autoritaire, drôle et charmeuse, fascinent et effraient. Lou, sa fille, est élevée dans un univers où la résistance est une seconde nature, forgeant ainsi une relation intense mêlée d'admiration et de crainte envers son père, un compagnon de jeu, un blagueur, un conteur hors pair aussi bien qu'un tyran.

La mère, en retrait, semble impuissante face à ce duo enchevêtré. La première partie du roman plonge le lecteur dans l'enfance de Lou, marquée par la violence psychologique de son père, tandis que la seconde partie narre sa quête de reconstruction, loin de cette emprise toxique, aux côtés de Raphaël.

Ce récit poignant dépeint avec finesse le passage tumultueux de l'adolescence à l'âge adulte, oscillant entre angoisse et émerveillement. Comment continuer à aimer un père tout en se détachant de son emprise toxique ? Cette question cruciale imprègne chaque page de l'histoire.
L'auteure, dotée d'une plume sensible et incisive, évite tout pathos inutile, offrant des chapitres courts et percutants. Les personnages, extrêmement nuancés, suscitent une étonnante empathie, même envers Gérard, dont le côté fantasque et charmeur camoufle habilement sa nature toxique.

En abordant avec intelligence le thème de la toxicité parentale, ce roman révèle toute sa force et sa puissance, offrant au lecteur une expérience de lecture intense et profonde. Une découverte marquante, à la fois bouleversante et enrichissante, que j'ai eu le privilège de déguster dans le cadre du jury du Livre de Poche 2024.
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