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sur 343 notes
Un père c'est quoi dans les yeux d'une petite fille ? C'est un peu son héros, un homme fort, courageux , toujours là pour la protéger. Elle voit dans ses yeux tout l'amour qu'il lui porte.
Pour Lou son père, Gérard, c'est tout ça et bien plus. C'est aussi un conteur, un homme viril et héroïque mais un père violent verbalement, qui a des accès de colère et qui cache des secrets qui le hantent encore.
Gérard est un être dominant sur sa famille jonglant entre la peur qu'il cristalise sur sa femme et sur la manipulation qu'il exerce sur sa fille.
La première partie du roman parle de l'enfance et de l'adolescence de Lou. Si dans les premières années c'est l'admiration qui prime sur son père, c'est plutôt l'inverse à l'adolescence. Elle craint ses accès de colère où la violence éclate et terrifie la mère et la fille.
La deuxième partie parle du début de la vie d'adulte de Lou. la jeune femme a décidé de s'éloigner de son père mais la violence de celui-ci qu'elle a vécu durant son enfance ont laissé des traces et l'handicap parfois.

Vers la violence c'est un roman sur la complexité d'une relation père-fille. Un livre sur la violence verbale, la peur qui s'insinue dans chaque pore des victimes et sur les séquelles qu'elle laisse sur elles.
J'ai été très marquée par une scène, qui m'a serré le ventre.
Gérard, malgré ses accès de colère et toute cette violence c'est un être marqué par le passé et par la culpabilité qui le ronge.

Un roman qui nous emporte dans un tourbillon.
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Étrange oeuvre que vers la violence. Il y a une progression remarquable dans le rythme de l'écriture, fluide, où d'abord se détachent les images brutes d'un quotidien d'enfant pour laisser place, bientôt, aux images glacantes, secrets des adultes.
Une forme parfaite, une maîtrise incroyable de la narration et des variations de format (récit/lettres/notes) qui donnent un souffle bienvenu à cette fin haletante.
Sur le fond, une réussite également. Est ce parce qu'à l'orée de la quarantaine, ce sont les mêmes questions qui m'assaillent, celles qui surgissent quand, trop tard, on se découvre un, seul, pas seulement glissant sur le toboggan des aspirations parentales ?
Les personnages sont vivants, épais, réels. On en vient à les comprendre chacun, les détester pour les excuser. J'y vois la marque d'un roman remarquable et réussi.
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Lou est une petite fille en admiration devant son père, un ex militaire devenu gendarme, fantasque, loufoque et drôle, dont l'imagination débordante fait de lui un compagnon de jeu exceptionnel. Sa fille, il l'élève à la dure, pas de place pour l'apitoiement, la vie est une aventure et elle se doit d'y faire face accompagnée de son père "sorcier de l'univers" qui l'élève dans le but d'en faire "un monstre de virilité". "L'éducation globale que Gérard m'inculqua tenait moins à savoir comment vivre en société qu'à apprendre comment survivre en forêt ou près des océans, sur une zone de guerre."

Mais ce père qu'elle admire tant la terrorise aussi, car il est capable de passer du rire à la colère en un rien de temps. Charmeur et mythomane, cet homme solaire et déroutant mène son monde à la baguette et ne recule devant rien pour être le centre de l'attention. La violence psychologique qu'il exerce sur sa femme et sa fille et sa mauvaise foi créent petit à petit une atmosphère de peur au sein du foyer et sa jalousie maladive envers les personnes qui entourent sa fille ne font qu'accentuer la solitude qu'elle ressent.Un jour il lui révèle la blessure cachée au fond de lui : Lou est le fruit d'un second mariage. Avant elle et sa mère, il était marié et père de deux enfants, aujourd'hui décédés par sa faute dans un accident. Elle découvre alors que ce père invincible, ce héros de leurs plus belles aventures, est en fait un être brisé, fourbu par le chagrin et que ce rire tonitruant ne fait que cacher les larmes enfouies au fond de lui."Si Gérard et son histoire était condamné à la joie, c'est parce que, s'il se livrait au chagrin, alors il le submergerait."La mère et la fille s'adaptent à cette violence qui couve, agissent en fonction de l'humeur de ce père caractériel et la relation fusionnelle  père - fille se distend. Lou devient une jeune fille puis une adulte qui s'interroge sur ce père qu'elle ne reconnaît plus, sur ce lien peu normal, et voit d'un oeil différent, sur l'héritage qu'il lui a laissé, sur cette liberté et cette violence qu'elle a en elle et ce qu'elle a su et pu en faire en devenant adulte.
C'est un roman magnifique. La plume de l'auteur est belle et juste, parfois tendre, d'autre fois acerbe, à l'image de l'attitude de ce père, qui m'a beaucoup touchée. Cette ambivalence de sentiments, entre l'amour et la haine, est justement rendue, et l'on ressent tout à fait le mal-être de Lou, entre fascination et répulsion pour ce père orgueilleux qui la malmène tout en lui faisant passer des moments exceptionnels. C'est un livre que je referme le coeur serré. J'ai été secouée par cette histoire, tant pour Lou, que pour Gérard, deux êtres qui s'aiment infiniment, maladroitement et violemment. 
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C'est l'histoire de la relation d'une fille à son père. ça pourrait se résumer à cela mais Blandine Rinkel, avec son écriture au couteau, nous emporte bien plus loin. C'est l'histoire d'une aliénation à ce dont on est issu. C'est l'histoire de l'ambivalence des sentiments, troublés par les injonctions paradoxales auxquelles ils soumettent l'instinct de survie. C'est l'histoire d'une douleur qui se transmet sous le masque de la protection. A moins que ce ne soit le contraire. On dévore le roman comme un ogre, comme un loup affamé, en se demandant si la fille aime son père ou si elle le déteste, s'il a réussi à la façonner à son image ou si elle est parvenue à s'affranchir de l'emprise de ce père émouvant et dangereux comme un animal blessé. Mais n'était-ce pas ce qu'il cherchait ? L'armer pour la vie au prix de son détachement, lui qui savait ce qu'était de n'avoir plus rien à perdre ? Incroyable récit qui, jusqu'à la dernière ligne, nous explique comment le détachement devient une manière d'être malgré soi fidèle à une éducation.
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La narratrice Lou raconte. Son enfance, son adolescence, le début de sa vie d'adulte. Sous le prisme de ses relations à son père.
Blandine Rinkel raconte, explique mais n'analyse pas la violence du père, Gérard. C'est ce qui fait de ce livre un roman dans lequel on rentre immédiatement et sans réserve. du moins ce fut mon cas. Il faut sûrement que ça prenne, il faut pouvoir s'identifier à Lou, mais aussi à Gérard. Pas être d'accord, ni prétendre le comprendre, mais au moins se laisser aller à ressentir les émotions, les sentiments qui sont décrits. Si bien décrits !
C'est bien là à mon sens l'intérêt de la littérature, qui permet de développer l'empathie.

Le père, Gérard, est très énigmatique, d'abord. On ne sait pas les raisons de ces réactions, étranges et éventuellement violentes. Puis on apprend des faits de son passé qui expliquent, qui donnent un éclairage sur son caractère et sur ses réactions. La découverte se fait au fur et à mesure que Lou grandit. le rapport à son père évolue mais reste assez malsain, plus encore peut-être. Jusqu'au terme de cette relation…

Ce sont plutôt des violences psychologiques auxquelles Lou doit faire face avec son père, mais c'est bien à son corps qu'elle fait violence ensuite en réaction.

Blandine Rinkel nous emporte dans un récit sans jugement, ou peu, sans exagération, sans psychodrame, et pourtant il y avait de quoi.
L'écriture est fine, précise et nuancée. Elle nous permet un regard intelligent, j'allais dire sur elle, mais plutôt sur Lou, sur le père de celle-ci, Gérard, et un peu sur nous-même bien entendu.

J'ajoute que c'est un beau livre, aux pages agréables à toucher et à tourner, avec une couverture que j'ai beaucoup aimée.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Tout est dans le titre : récit violent, dur à lire dont j'ai exécré le début et détesté la fin, un peu plus ancré dans la réalité d'aujourd'hui tout de même. Outre l'histoire avec le père, certains passages m'ont légèrement fait penser à la saga L'Amie Prodigieuse. Je ne conseille pas ce roman, mais au regard de la grande majorité de très bonnes critiques, un doute subsiste. Si les lecteurs d'aujourd'hui semblent apprécier les livres violents et meurtrier (histoire de la pendaison du chien, etc…), ce n'est pas mon cas.
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Découverte d'une autrice, son 3ème livre m'a pris aux tripes.
Vers la violence...est une histoire d'amour d'un père et sa fille, d'un homme blessé dont les failles engloutiront tout.
Ici la violence n'est pas physique mais vers...elle est dans l'humiliation, dans une attitude ogresque de ce père.
Une histoire servie par un style très félin.
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La narratrice de cette fiction, ( terme par le quel Blandine Kernel tient à qualifier son récit) c'est Lou - ainsi nommée selon la volonté de son père )- qui revient, au moment de la mort de son géniteur, sur son enfance et sur les liens qu'elle a entretenus avec lui .
Lui, c'est Gérard, toujours désigné par son prénom et non, comme on pourrait s'y attendre par Papa ou mon père. Volonté de la narratrice de souligner la distance qu'elle entretient désormais avec lui, probablement.

Un être aimé, charmeur, manipulateur habile : «sorcier de l'univers de sa fille», «affabulateur professionnel» dont elle a découvert au fil des ans le véritable visage, celui d'un «sanguin» d'un «fauve domestique» d'un «ogre» qui lui a transmis insidieusement par une éducation «viriliste» et un entraînement à des activités de résistance, son gène de la violence et de la cruauté.

La relation fusionnelle qu'elle entretient avec lui dans son enfance fait progressivement place au rejet.
A la fin de l'adolescence, elle fuit la maison familiale, part à Londres et intègre un atelier de danse moderne qui devient le moyen de canaliser la violence et l'animalité qu'elle porte en elle . «Danser, c'est laisser sa vie intérieure s'ensauvager et dicter sa loi: laisser tous les non-dits s'exprimer en mouvement, tout remonter à la surface de la peau et vibrer. Danser, c'est s'ensauvager» et finit par fonder une compagnie de danseurs : La Meute, entre Hip Hop et Jazz .

Je suis sortie de la lecture de ce roman partagée entre intérêt, agacement et malaise.
Intérêt pour le parcours intérieur de la narratrice qui passe des scènes de violence vues et vécues dans sa chair à une progressive résilience.
Intérêt pour le thème de la danse moderne : un univers que Blandine Kernel connaît de l'intérieur puisqu'elle la pratique elle-même au sein d'une compagnie qu'elle a fondée).
Interêt enfin pour le contenu des chapitres en italique reproduisant le contenu de notes pour autobiographie intitulées Pour ma défense, écrites par son père, comme s'il préssentait que sa fille lui demanderait un jour des comptes et dans lesquelles il évoque une difficile enfance marquée par la violence .

Agacement face tout ce qui brise la fluidité de la lecture et la linéarité du récit, : la structure éclatée de la seconde moité du roman due à l'éparpillement des scènes indépendantes, la longueur des phrases en exergue aux différentes parties, enfin la présence d'un incipit et d'un excipit consacrés à l'animal prédateur qu'est le loup qui m'ont semblé alourdir inutilement le récit.

Malaise face à des scènes empreintes de perversité.

Si j'ai souvent râlé intérieurement, j'ai cependant globalement apprécié le roman
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Merci à Netgalley et à l'éditeur Fayard de m'avoir permis de découvrir ce récit.
Une jeune femme qui nous raconte son enfance, nous parlant essentiellement de son père, ce "sorcier de l'univers" qui invente des histoires fabuleuses et avec lequel elle partage des mondes imaginaires. Une grande complicité les lient. Avec sa mère c'est plus compliqué, ils forment un couple d'antagonismes, mais elle aussi est fascinée par sa capacité à raconter des histoires et ce côté "homme viril" de grand mec baraqué, policier et ex militaire. Enfant inattendue, la mère avait 40 ans et pensait que c'était trop tard pour elle et le père avait été déclaré stérile suite à un accident. Un drame s'est joué avant sa naissance dans la vie de son père, drame dont elle n'a qu'une conscience confuse enfant et qui lui apparaîtra plus nettement adulte, comme ce sera le cas pour beaucoup d'aspects de la vie et de la personnalité de son père. La narratrice exprime bien ses sentiment ambivalents vis à vis de son père, que ce soit à l'époque ou toujours actuellement, ce qu'elle découvrira de lui plus tard et qui délitera leur lien. Elle parle de la violence sourde et imprévisible qui bercera son enfance et la construira.
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D'habitude, c'est le genre de roman que j'évite à tout prix mais j'ai bien été « obligée » de le lire pour le jury du Livre de poche. La maltraitance envers les enfants et les animaux (et ajoutons-y bien sûr la violence conjugale dans ce cas) est un sujet dont je me tiens à distance, la réalité suffit, pas besoin que la fiction en ajoute une couche pour moi (et comme disait David Goudreault : la réalité dépasse la fiction). Ici il ne s'agit pas de violence physique mais de violence morale, psychologique. le père de la narratrice est un sale type, doté d'un complexe de supériorité et d'infériorité à la fois, qui fascine sa fille unique. On comprendra plus tard ce qu'il a vécu et qui pourrait (ou pas) expliquer son comportement. Plus tard, sa fille devenue adulte s'est éloignée de ce père toxique. Elle est danseuse, elle maltraite son corps, multiplie les expériences et les jeux sexuels dangereux (tout ce que j'aime aussi, qu'on me raconte sans fin des jeux érotiques). Une dernière rencontre, alors que le père est malade, les séparera à jamais.

Cette lettre au père m'a été pénible à lire, je n'ai sans doute pas compris une bonne partie des intentions du livre. Je me suis octroyé « le droit de sauter des pages » (merci, Daniel Pennac). Une chose m'a hérissée aussi : le besoin de citer de nombreuses marques publicitaires, alors qu'il suffit de dire par exemple « la montre » ou « le téléphone ». Ou alors c'est un moyen pour Gérard d'affirmer encore plus sa pauvre vanité ? Je ne comprends pas comment ce roman a eu le grand prix des lectrices de Elle ??
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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