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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore un livre sur le harcèlement me direz-vous ? Oui, mais cette fois, le point de vue change, nous adoptons celui du harceleur.
Et ça change tout.
Comment, pourquoi devient-on harceleur ? On nous les présente souvent comme violent, méchant, sans coeur … certes ce qu'ils ont fait est mal, répréhensible. Mais a-t-on essayé de comprendre comment ils en arrivent là ?
C'est ce que tente de faire Maryvonne Rippert dans ce roman, en choisissant un harceleur comme personnage principal. Il est allé beaucoup trop loin, au point que l'ado harcelé s'est jeté par la fenêtre. La juge lui laisse une ultime chance en lui proposant deux mois de marche et de réflexion avec un éducateur. Puis elle décidera de son sort.
Commence alors un road trip à pied qui s'achèvera peu avant la fin du roman.

Le personnage principal m'a semblé très crédible, on apprend progressivement à le comprendre (sans excuser ses actions). J'ai beaucoup aimé le rôle de l'éducateur. Pour le reste j'ai été moins convaincue. de nombreuses rencontres vont avoir lieu, des personnages hauts en couleur. Ces rencontres me paraissent toutefois très romancées. Elles tombent si (trop) bien à propos, et il y a une accumulation de drames qui font qu'à un certain moment, je me suis dit stop ! Là c'est trop, nous sommes dans la romance, tout devient improbable.
Cela dit, le propos principal tient la route et j'ai apprécié cette lecture. Elle permet un regard différent sur la question du harcèlement, elle interroge, fait réfléchir.
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Je vous confie à l'association Marche Ta peine. Pendant 2 mois, vous allez randonner, vous camperez. Ma décision prend effet immédiatement. Cette longue marche vous permettra de mesurer la gravité de vos actes. Si vous essayez d'échapper à votre punition, vous retournerez en centre éducatif fermé. Il n'y aura pas de seconde chance. Voilà les propos que tient la Juge à Ulis.
Nous allons donc suivre ce dernier dans un road-trip à travers la France. En plus de marcher, Ulis doit tenir un carnet dans lequel il doit écrire chaque jour : Une chose vue, un souvenir et une pensée. Cet exercice nous permet de le voir évoluer dans son comportement.
L'intérêt de l'histoire, c'est qu'elle se place du côté du harceleur. Comment le punir pour sa faute ? Comment aider le jeune à se réparer, le comprendre sans l'approuver, lui laisser une chance de relever la tête et de ressortir grandi de l'épreuve ?
Malgré quelques digressions dans l'histoire qui en font perdre le fil...c'est un ouvrage percutant et poignant !
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Suite à un acte terrible et répréhensible, Ulis est engagé dans le programme éducatif « Marche ta peine ». Une randonnée de deux mois, encadrée par un éducateur, doit lui permettre de réfléchir à ses actes et éviter une détention en centre éducatif fermé.
Le collégien commence ainsi un tour de France en marchant avec André, ancien guide de haute montagne, retraité, bourru et taiseux. En outre, la juge chargée de statuer sur son cas l'oblige à tenir un journal à lui envoyer tout au long de son périple.
Le lecteur découvre peu à peu les deux personnages encore plus complexes qu'attendus et l'acte qu'Ulis a commis.
Au départ, l'adolescent est dans le déni mais peu à peu avec un « apprivoisement » patient à la Saint-Exupéry et l'aide de grands textes de la littérature, André parvient à faire sauter verrous et carapace qui l'empêchent de comprendre et d'évoluer. Il prend conscience peu à peu de ses propres démons, devient lucide puis responsable de ses actes. L'éducateur lui-même est porteur de lourds secrets qui lui donnent sans doute l'écoute nécessaire à sa tâche pédagogique.
Ce chemin de résilience est porté par un texte subtil de Maryvonne RIPPERT, alternant récit à la troisième personne et journal à la première personne,
Ce texte très fort embarque d'emblée le lecteur qui ressent de l'empathie pour Ulis et s'attache à lui, malgré l'extrême gravité de ses actes.
Le traitement de la thématique du harcèlement est original car il confronte à un héros harceleur. Il fait comprendre le processus de mise en oeuvre de la violence, les ressentis et la difficulté à se remettre en cause pour l'auteur tant la souffrance est grande de son côté aussi.
Tous les personnages sont touchants dans leur colère et leurs blessures. Chacun de leurs mots, choisis avec soin, mène sur le chemin nécessaire du pardon, non pas de l'autre mais de soi, d'abord.
Le texte permettra d'engager le dialogue avec les jeunes sur le harcèlement et les conséquences de tels actes.
Roman initiatique découvert dans la pré-sélection du Prix des collégiens et lycéens de la Charente, édition 2023-2024.
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En cette période où les cas de harcèlement sont particulièrement évoqués, alors que les suicides de Lucas et Lindsay, ces derniers mois, ont défrayé la chronique, j'ai cherché, encore, un roman abordant le thème de façon à toucher mes élèves.
Ulis est un jeune adolescent, condamné dès le début du livre à choisir entre une sorte d'incarcération pour mineurs ou une punition qui l'entraine, sans écran et avec un simple sac à dos, sur les routes de France, accompagné d'un éducateur taciturne. L'idée me convainc complètement! Mais dans notre société, on voit bien que c'est complètement utopique: déjà, parce que la culpabilité des harceleurs n'est pas assez pointée du doigt, n'est pas assez clamée, n'est pas assez sanctionnée (oui, "il faut éduquer, pas sanctionner..."; mais l'éducation ne passe-t-elle pas par la sanction, à un moment, lorsque les beaux discours font chou blanc?). le côté irréaliste du roman ne s'arrête pas là: les adolescents parlent comme leurs grands-parents: Ulis dit qu'il s'est trouvé "comme une nouille", que c'est allé "de mal en pis", que tel individu était accoutré "comme un vieux forban"... Ulis prend dans les bras une jeune inconnue de son âge alors qu'elle enterre son grand-père et qu'elle est en larmes (mes élèves sont déjà gênés de s'asseoir à coté d'une personne du sexe opposé, alors de là à l'enserrer pour la consoler!!! Je les vois davantage se moquer du mascara et de la morve qui coulent afin de se donner une contenance!!!). de même, on prive Ulis de son téléphone, on lui confie une tablette sans accès internet pour réviser son brevet, et tout cela se passe sans cris?! Alors qu'Ulis est d'une famille qui ne l'a jamais cadré d'une autre manière que "Tu vas pas t'laisser faire, mon gars, t'es pas une tafiole!"? Et Ulis finit par avoir son brevet assez facilement?! Désolée mais tout cela me semble trop! En revanche, le thème est bien sûr attrayant; l'intrigue met trop de temps à se mettre en place, le sujet du harcèlement se développe trop tardivement mais il est bien traité: on découvre ainsi le point de vue du harcelé, mais également celui du harceleur pour lequel la vie peut également est "foutue". L'idée de culpabilité et de faute qu'on ne peut que difficilement racheter est géniale, et devrait donc à mon sens intervenir plus rapidement pour mieux accrocher le jeune lecteur qui aura tendance à refermer trop vite le livre avec le périple sur les routes de France, les descriptions des champs... Avis donc très mitigé pour moi!
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Deux mois pour réfléchir à ses actes. En marchant. Pour des faits de harcèlement graves, Ulis est condamné par sa juge à traverser la France à pied, avec André, un taiseux qui remplace au dernier moment l'éducateur prévu par l'association "Marche ta peine". Pour l'aider à sa prise de conscience, la juge demande à Ulis de tenir un journal pour y noter quotidiennement 'Ma pensée. Mon souvenir. Une chose vue." Cette prise de notes, ainsi que les rencontres avec des ami.e.s d'André qui partagent avec lui le souvenir d'un même évènement douloureux, et aussi la confiance qu'accordent à l'adolescent deux filles de son âge, Léonie et Nina, aident Ulis à grandir, à comprendre la violence qu'il a fait subir à Noah, un camarade de classe.

Un roman jeunesse raconté du point de vue du harceleur. Son parcours de rédemption, son cheminement réflexif, ne sont pas idéalisés, dans le sens où la victime refuse de lui pardonner. Je ne sais, par contre, que penser de l'épilogue, qui laisse Noah s'exprimer 15 ans après les évènements.
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Des livres sur la question du harcèlement scolaire, j'en ai lu beaucoup. L'intérêt de celui-ci ? la parole d'un harceleur et uniquement la sienne. Une parole postérieure à la survenue d'un événement dramatique pour sa victime. Surtout, Maryvonne Rippert ne fait pas du harcèlement le centre du récit même si c'est ce qui a conduit Ulis à suivre le programme "Marche ta peine". Ainsi, l'autrice préfère se concentrer sur la manière dont ce jeune va prendre du recul sur ses actes. le moyen pour y parvenir ? Une longue marche en solitaire ou presque, loin de son environnement familier et de son entourage, des rencontres avec des personnes hétéroclites, de tout âge et de tous les milieux sociaux.


J'ai beaucoup aimé l'évolution d'Ulis dans cette histoire, la manière dont on passe d'un ado perdu, réfractaire au programme à un ado qui va chercher à apprendre de ses erreurs, comprendre comment il a pu devenir un harceleur et tenter de réparer la souffrance qu'il a pu causer. J'ai aimé aussi la relation qu'il y a entre lui et André, l'adulte qui l'accompagne dans le projet "Marche ta peine". L'histoire personnelle de ce dernier résonne forcément avec celle d'Ulis.


Ce que j'ai particulièrement trouvé judicieux dans Marche ta peine c'est de ne pas se focaliser sur le rôle de harceleur qu'a eu Ulis, de rester une grande partie du récit dans la suggestion plutôt que la description précise des faits de harcèlement, mais aussi, lorsque viendra le temps de la confrontation avec Noah, de ne pas choisir une voix idyllique qui n'aurait pas du tout été crédible. Au contraire, les mots que Noah adresse dans la dernière partie de l'histoire à Ulis sont d'une grande justesse pour décrire la suite de leur relation...Le dernier chapitre va un peu moins dans ce sens et est "de trop" pour moi, mais ce n'est pas très grave.


Un roman à ajouter à toutes les sélections de livres pour lutter contre le harcèlement, un "témoignage" rare et précieux, aussi important que la parole des victimes.
Lien : https://www.lirado.fr/marche..
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Ulis a harcelé un garçon de sa classe de troisième, Noah, le poussant jusqu'au suicide auquel il a réchappé de justesse. Pour éviter le centre éducatif fermé, Ulis accepte de participer au programme Marche ta peine, deux mois de randonnée, accompagné d'un ancien professeur de latin, André, qui cache, lui aussi, un lourd secret enfoui dans les neiges alpines. Pendant ces deux mois, Ulis va rencontrer des amis d'André, et non seulement reconstituer la vie de celui-ci mais comprendre petit à petit pourquoi il s'est attaqué au rouquin Noah, qui acceptera , peut-être, d'ouvrir le dialogue…
Un roman qui aborde beaucoup de sujets ( harcèlement, pardon, homosexualité, inceste, amours adolescentes…), Peut-être un peu trop, mais qui devrait plaire aux élèves de quatrième et de troisième. Bien écrit, à conseiller à de nombreux élèves pour son genre, mélange d'aventure et de drame. Les nombreuses références littéraires peuvent être sources d'inspiration pour les plus grands lecteurs.
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Un peu rebutée par l'écriture qui peut être un peu lourdingue par endroits (surtout dans les dialogues, et le "parlé djeuns" assez raté mais heureusement rare), j'ai fini par me laisser prendre par cette histoire de rédemption. Bon, ce n'est pas incroyablement crédible, et les passages censés être écrit par un adolescent, qui deviennent peu à peu lyriques et sophistiqués, sont tirés par les cheveux. Mais les personnages ont leur charme, et les nombreux secrets dévoilés au fil des pages maintienne un suspense assez réussi.
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Spoilers.

Une belle histoire assez riche au niveau des différentes intrigues et personnages. On ne nous dévoile pas tout de suite ce qui a précisément conduit Ulis à ce programme Marche ta peine, ce qui crée un plaisant effet d'attente et la révélation choquante (tentative de suicide de Noah sa victime). La première partie est un peu longuette et on s'ennuie avec Ulis à marcher dans ces paysages et banlieues moroses, sous la pluie. La mort de Riton, l'ancien guide alpin devenu SDF à Paris, relance heureusement la machine et va conduire Ulis au plus proche du secret qui entoure son accompagnateur André et ses multiples amis. Un drame d'alpinisme ayant aussi pour racine le harcèlement et l'homophobie.

J'ai bien aimé rencontrer tous les proches d'André, le mystère et l'incompréhension devant ces milieux sociaux opposés (vicomtes et SDF) qui semblent pourtant intimement liés, la curiosité d'Ulis et l'enquête qu'il entreprend avec les gens croisés. La relation d'amitié avec Nina, la scène de l'enterrement de Riton est touchante.

Je déplore peut-être que la relation entre Ulis et André n'ait pas été plus variée, les silences et leur caractère taciturne lasse au bout d'un moment. J'ai aussi trouvé que le personnage de Léonie et ses sévères traumatismes étaient un peu too much (agressions sexuelles de son beau-père, et viols dans l'enfance par son grand-père, qui a aussi violé sa fille, mère de Léonie, ça fait beaucoup) et trop survolés, j'aurais préféré qu'on s'en passe plutôt que de rester en superficie comme ça. D'autant que l'autrice a tenu à nous montrer une scène de sexe entre Léonie et Ulis, alors que celle-ci vient de lui révéler le viol subi deux jours avant et les viols incestueux subis dans l'enfance qu'elle avait profondément enfouis dans sa mémoire... Bon, ça m'a gênée, dans ce genre de cas, les victimes sont souvent traumatisées par tout ce qui touche à la sexualité, alors décider quand même de faire une relation sexuelle... Mauvais choix, je trouve. On peut aussi montrer qu'il est possible d'avoir une relation entre amoureux et mettre de côté la sexualité, que ce n'est pas un passage obligé.

Bref, outre le personnage de Léonie, l'autrice s'éparpille peut-être un peu trop, à vouloir aborder une multitude de sujets. La fin ne m'a pas convaincue, avec le départ de l'oncle squatteur Anthony qui permet tout à coup de retrouver une sérénité familiale, alors que l'atmosphère était étouffante et cela me paraissait difficile pour Ulis de retourner dans ce marasme après la Marche libératrice : père macho qui trompe sa femme, absent, grossier, femme soumise et effacée... Un happy-end trop facile.
Mais une lecture agréable qui m'a transportée sur les routes de France ! + de concision aurait rendu le bouquin encore meilleur.
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Au lieu d'aller en détention Ulis va marcher, à travers la France, pendant deux mois avec André . Tous deux vont avancer et se découvrir.
J'aime beaucoup l'idée de randonner au lieu d'être enfermé et même si deux mois c'est court pour évoluer autant et changer ses façons de voir la vie .
Les rencontres faites font évoluer les idées et amènent à réfléchir.
J'apprécie aussi le final car il permet de voir comment les personnages ont évolué au fil des années .Même si le pardon reste parfois impossible à donner cela n'empêche pas de progresser.
" A l'intérieur de toi se cache une étoile.
Je ne serai pas devenu ce que je suis sans Ulis, il n'aurait pas avancé de cette façon sans moi."
J'aime l'espoir que ce livre fait naître !
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