… Alors si par malheur il arrivait qu’un kangourou ou qu’un crabe me grignote dans ce pays sauvage, sois bien persuadée que je te sais forte, capable de vivre une belle vie, car tu es douée pour le bonheur.
Luce pris sa mère dans ses bras, et la joue posée sur le crâne nu, elle la berça contre sa poitrine.
"-Ne me torture pas, amor...
Elle sourit gaiement en le dépouillant de sa chemise avec détermination :
-C'est moi qui te veux, Esteban !"
Ma chérie,
Pardon de ne pas avoir donné de nouvelles. j'ai été trés occupée. Mais je crois de toute façon qu'il etait bon pour toutes les deux de prendre du recul. Je suis sûre que tu t'en sors comme un chef. Tu es forte, je le sais.
La porte claqua. Pour Luce, la soirée, soudain, avait moins d'attraits. Elle baissa le son de la chaîne. Quelques ados jetèrent un coup d'œil furtif à leurs portables. Vampires et sorcières avaient tous des mères douées de pouvoirs redoutables. A la moindre incartade, elles étaient en mesure, d'une seule imprécation, de les précipiter sans merci dans un monde glacé privé d'Internet, de jeux vidéo, et, pire, du prochain concert de Sepulcral Deer. Alors, ils s'éclipsèrent les uns après les autres, non sans prendre soin de glisser au fond de leur sac à dos les accessoires les plus voyants de leur appartenance gothique.
En revenant d'une soirée gothique, Luce découvre une lettre sur son bureau : sa mère est partie en Australie, pendant quatre mois. Luce, intriguée par cette fuite, remonte le passé de sa mère. Cette histoire conduira la jeune fille à chercher en Espagne...
Un frémissement de rage secoua la jeune gothique.
La mother est définitivement larguée, une vraie tare....
Bon vent !
Elle avait oublié l’époque où la fillette admirait sa maman par-dessus tout, quand celle-ci opposait le rempart de ses bras en berceau à la dureté du monde, au chagrin, à la mort…Elle avait oublié l’époque où la fillette admirait sa maman par-dessus tout, quand celle-ci opposait le rempart de ses bras en berceau à la dureté du monde, au chagrin, à la mort…
(Abigail)
Ma chérie,
Pardon de ne pas avoir donné de nouvelles. j'ai été trés occupée. Mais je crois de toute façon qu'il etait bon pour toutes les deux de prendre du recul. Je suis sûre que tu t'en sors comme un chef. Tu es forte, je le sais.
(Abigail)
Cent ans s'étaient écoulés depuis la découverte de la lettre où Inès annonçait son départ. Cent ans depuis cette fête où, pour la première fois, elle avait parlé à Léo. Un brusque retour de chagrin la fit gémir intérieurement.
"C'est fini de toute façon. Réfléchis plutôt à ce que tu vas dire. Comment Inès va-t-elle t'accueillir ? Et si elle t'avait déjà rayé de sa vie ? Tout de même, je suis sa fille, sa fille unique... Elle ne peut pas me rejeter comme ça, non ?"