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Jan Karsky l'ai a tous rencontrés, ils l'ont tous écoutés mais personne ne l'a entendu.
Voilà comment ce polonais évadé du ghetto de Varsovie va vivre sa vie, bouleversé pour toujours de ne pas avoir su convaincre les alliés de l'horreur et des abominables exactions des SS. Richement documentée les auteurs rendent un hommage à travers Karsky a ceux qui ont choisit la lutte. Coute que coute.
Leurs dessins pour montrer ce que fut l'ignominie allemande (et de ces alliés) sont d'une cruelle vérité. Avec les textes de Karsky, elles renforcent le récit de ce héros.
Alors que la haine antisémite resurgit, cette BD est forcément à découvrir et à montrer à nos plus jeunes.
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Comment raconter les camps de travail, les ghettos surpeuplés, les camps de concentration, à des gens qui ne pouvaient pas croire à des choses pareilles, qui ne pouvaient concevoir des conditions de vie et de mort aussi abominables, aussi inhumaines, même en temps de guerre?
Que faire quand on n'est qu'un simple individu témoin de tant de barbarie ?

Jan Karski fut un soldat polonais avant d'être fait prisonnier, parvenant à s'évader, il devient résistant et son rôle consista non pas à poser des bombes, à détruire des bases militaires ou à échanger des informations secrètes mais il a tenté de révéler aux yeux du monde quelque chose de si terrible qu'il a bien failli passer pour un affabulateur, un simple menteur oublié de l'histoire.

Les auteurs ont volontairement choisi de raconter certaines parties de sa vie plutôt que d'autres. Ils ont insisté sur l'entrée en résistance de cet homme, et peut-être un peu moins sur les horreurs dont il a été témoin.
Les deux tiers du livre sont consacrés à sa vie de soldat, de prisonnier et à ses débuts dans la résistance.
Certes, on a tous vu des images ignobles des camps, des corps, de l'horreur de ces endroits empuantis par la vermine et la mort, mais dans cet album, ces parties sont peut-être montrées un peu sommairement, enlevant du même coup une partie de l'horreur, la rendant presque plus supportable.

Jan Karski a réussi à s'infiltrer dans le ghetto de Varsovie et dans un camp de concentration, il a vu les corps abandonnés nus en pleine rue, les enfants abattus juste pour amuser les soldats nazis, les hommes et les femmes crevant littéralement de faim, à peine vêtus, hagards.
Il a tenté de révéler à des membres de son gouvernement en exil ces faits auxquels personne ne croyait vraiment.
Il s'est ensuite rendu, au péril de sa vie, en France, en Angleterre et même aux Etats-Unis pour témoigner, pour tenter de donner une existence réelle à ces images qu'il avait en tête sans pouvoir lui-même les accepter.

Les dessins ont un style un peu particulier, à la limite de la caricature parfois concernant les visages, et un peu flou concernant les décors, ce qui crée un barrage contre l'émotion et rend peut-être ces actes de barbarie plus supportable, je l'ai toutefois regretté.
J'ai eu l'impression que ce récit, bien que tiré en grande partie des écrits de Jan Karski lui-même était un peu "fade", trop délayé, sans trop d'explications, comme si les auteurs avaient eu peur de heurter les lecteurs.
Mais peut-être que ce qui devrait réellement choquer les lecteurs ce sont ces actes sans nom et ceux qui les ont commis au nom d'une idéologie et non des dessins un peu trop crus, trop explicites....

Je remercie Babélio et les éditions Steinkis qui m'ont envoyé ce livre, qui ne m'a pas tout à fait convaincu, mais m'a davantage donné envie d'aller lire le livre de Jan Karski "Mon témoignage devant le monde", ce qui, au fond, est plutôt une bonne chose.



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« C'est l'histoire d'un homme devenu un héros par hasard mais aussi celle d'un être ordinaire ballotté par les événements. » On découvre avec ce roman graphique l'histoire passionnante de Jan Karski, ce résistant polonais chargé par son gouvernement en exil de dresser un compte rendu de la situation en Pologne sous l'occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Camp de travail, ghetto de Varsovie, camp de concentration..., on plonge avec cet homme au coeur même de l'horreur de l'holocauste. Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso se sont de toute évidence abondamment documentés sur le sujet et proposent un aperçu succinct mais néanmoins parlant des événements qui eurent lieu dans l'Est de l'Europe dès la fin de l'année 1939. Arrivée des Allemands, construction du ghetto de Varsovie, organisation de la résistance..., l'ouvrage nous fait revivre cette période dramatique par les yeux de Karski, témoin privilégié des atrocités commises par les nazis qui ira porter son témoignage jusque devant le président des États-Unis et le ministre des Affaires Étrangères britanniques.

Comme n'importe quel ouvrage consacré à l'enfer vécu par les déportés dans les camps de concentration, ce roman graphique se lit avec beaucoup d'émotion. Certaines scènes sont à peine supportables, notamment au moment où le protagoniste découvre pour la première fois l'intérieur du ghetto de Varsovie et ses habitants, errants, hagards et squelettiques, au milieu des cadavres abandonnés en plein milieu des rues. La longue scène de la visite du camp de concentration est également marquante, tant au niveau des images montrant des dizaines d'hommes, femmes et enfants fusillés ou entassés comme des bêtes dans des wagons, que du texte, tiré du véritable témoignage de Jan Karski. L'ouvrage montre aussi très bien le développement de la résistance polonaise et l'abnégation dont durent faire preuve ses membres afin de contrer les nazis dans la région. Là encore, certains moments sont particulièrement chargés d'émotion, comme celui du passage du protagoniste aux mains de la Gestapo ou encore celui d'une descente des Allemands dans l'un des QG de la résistance.

Un ouvrage poignant et terrible consacré à un homme peu cité dans les livres d'histoire malgré sa position de témoin privilégié des ravages causés par la barbarie nazie en Pologne. Une lecture difficile, donc, mais nécessaire pour de ne jamais reproduire les horreurs du passé (le chemin est malheureusement encore bien long...).
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Merci à Babelio et à Steinkis pour ce cadeau de Noël. Place à la critique.

La première impression est esthétique. C'est un bel album avec des illustrations réalistes et maîtrisées. Bien que je n'adhère pas totalement à ce genre de graphismes, j'ai tout de même trouvé que ça passait bien.
L'horreur de la guerre y est bien représentée. Certaines planches, certaines vignettes, peuvent d'ailleurs heurter la sensibilité des plus émotifs. Les images sont crues mais sans fards. Il n'y a pas d'exagération de la part des auteurs: ils n'ont pas la volonté de choquer, juste de représenter.

Un problème subsiste selon moi: la crédibilité de ce témoignage. Il soulève une vague d'interrogations sur certains aspects. Il est vrai que certains faits m'ont paru invraisemblables, un peu mirobolants. De plus, les deux auteurs ayant dû retailler dans le récit de Jan Karski, je me suis dit que cela avait pu créer des incohérences. En effet, l'adaptation du témoignage est trop rapide. Les actions s'enchaînent sans qu'aucune base ne soit posée. Il aurait peut-être fallu découper ce récit en plusieurs tomes. Ce qui aurait permis de développer.

Je n'ai pas pu m'empêcher de comparer cette adaptation à l'oeuvre d'Art Spiegelman, Maus. De fait, ce roman graphique m'a paru moyennement satisfaisant.

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Hallucinant !
Je n'ai pas d'autre terme pour parler de cette BD.
Si vous la lisez, vous n'oublierez jamais ces images d'une précision extraordinaire, l'horreur qu'elles représentent, et le texte qui les accompagne !
A mettre d'urgence devant tous les yeux d'adultes...
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Je ne connaissais pas Jan Karski, un jeune polonais de bonne famille qui fut un agent de la résistance. C'est toujours positif de réhabiliter un personnage méconnu de l'Histoire qui a joué dans l'ombre un grand rôle. le sujet est grave puisqu'il s'agit de l'homme qui a fait découvrir l'holocauste. Les nazis ont fait périr des millions de juifs durant la Seconde Guerre Mondiale devant le nez des alliés. On s'aperçoit que l'auteur ne les as pas ménagé et de même que les Russes qui ne faisaient guère mieux. Très souvent dans l'Histoire, une dictature en fait tomber une autre. Les vainqueurs s'arrogent toujours le bon rôle mais la réalité est souvent autre.

J'éprouve bien évidemment de la compassion pour ce terrible carnage. Ce qui a changé en moi depuis quelques années, c'est le fait de m'apercevoir que les descendants des rescapés de la Shoah n'ont pas compris la leçon et massacrent à leur tour le peuple palestinien sous le regard impuissant des occidentaux. On dira que les choses ne sont pas aussi simples et qu'il faut parler de terrorisme face aux gentils colons. Mais bon, au bout d'un moment, personne n'est dupe sur ce qui se passe.

Alors oui, cette oeuvre d'un juste parmi les justes est assez marquante. Elle est fort bien dessinée et elle fait passer l'émotion entre l'horreur et la déshumanisation. le personnage de Jan agit avec la plus grande humilité au péril de sa vie pour faire progresser la vérité. L'abomination nazie est à condamner avec la plus grande véhémence. Une oeuvre pour entretenir le devoir de mémoire.
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Soldat polonais pendant la 2e guerre mondiale, capturé, engagé dans la résistance, capturé, torturé, échappé, infiltré dans le volontaire ghetto de Varsovie et dans un camp d'extermination (possiblement celui de Bełżec), Jan Karski à témoigné de l'horreur de la solution finale nazie devant les dirigeants Anglais et États-uniens.

Avec l'espoir de mettre fin plus rapidement à l'horreur.

Une bande-dessinée aux traits malheureusement inégaux, alternant entre réalisme froid et personnage de comics.

L'histoire d'un Juste parmi les Nations
Lien : https://www.noid.ch/jan-kars..
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Cette BD retrace une partie de la vie de Jan Karski. Elle est surtout largement inspirée de son livre témoignage "Mon témoignage devant le monde - Histoire d'un État secret", paru en 1948. Catholique Polonais, résistant, il fut l'un des tout premier à entrer dans le ghetto de Varsovie, puis dans les camps de concentration, pour porter témoignage d'abord à son propre gouvernement en exil puis au président des Etats Unis.

Prisonnier des soviétiques en 1939, puis remis aux allemands, il réussit à s'évader pour rejoindre la résistance à Varsovie. Passé maitre dans l'art de voyager d'un pays à l'autre sans se faire prendre, il va porter des informations jusqu'en France. Il trouve ce pays terriblement insouciant des malheurs et de l'ampleur des souffrances du peuple Polonais. Arrêté puis torturé, il réussit encore à s'évader et repart en résistance. En 1942, malgré la complexité de ce qu'il va tenter, il va pénétrer dans le ghetto de Varsovie. Là, il va être un témoin sidéré par l'horreur de ce qu'il contemple, sans possibilité d'agir. Il voit dans le ghetto des êtres humains qui n'ont plus rien d'humain. Il y découvre surtout dans des rues sales et nauséabondes des cadavres nus abandonnés, des passants faméliques, la misère, la déchéance. L'image d'un monde qu'il ne peut pas reconnaitre ou accepter comme étant le sien. Sous l'habit d'un gardien ukrainien, il entre également dans un camp de concentration. Il est frappé par l'horreur des camps, par cette terreur indicible qu'il va tenter de porter en témoignage. Dans un récit précis et accablant sur l'extermination des Juifs en Pologne occupée par l'Allemagne, il va tenter de révéler au monde l'intention avouée d'Hitler, celle de la fin annoncée du peuple Juif. Face à ces révélations, l'ampleur de l'horreur est tellement monstrueuse que nul ne peut l'accepter, nul ne peut entendre. Les politiques rencontrés sont conscients qu'il ne ment pas mais que ce témoignage dépasse l'entendement humain. Lui déclarant en particulier : « Jeune homme, je ne vous dis pas que vous êtes un menteur, mais je ne vous crois pas. »

La force de cette BD tient dans son graphisme, sombre, tourmenté. Après une première partie relativement colorée et qui montre une époque joyeuse et insouciante, arrive rapidement l'époque obscure. Les visages sont parfois effacés, car seule compte l'idée des Hommes, pas les Hommes eux-mêmes. Les tonalités sont particulièrement sombres, froides, glaciales, les rues et les paysages sont enneigés, ventés, les scènes se déroulent de nuit, témoignant du monde de ténèbres qu'a découvert Jan Karski.
Les pages qui se rapportent à l'horreur dans les camps, montrant profusion de corps, hommes ou femmes, ou des situations que l'oeil ne veut pas regarder, les textes de Karski étant reproduits sur le côté, décrivent à leur façon la noirceur de l'âme humaine et de cette période pendant laquelle la vie de certains Hommes valait si peu cher aux yeux de certains. C'est douloureux, difficile, oppressant parfois, mais c'est un témoignage qui questionne et une intéressante façon de présenter le parcours de cet homme exemplaire que je n'aurais sans doute jamais découvert sans cette BD.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Ce one-shot signé Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso s'inspire du roman autobiographique de Jan Kozielewski (Jan Karski était son nom de résistant) et raconte l'histoire de ce jeune Polonais de bonne famille qui se retrouve happé par la Seconde Guerre mondiale avant de devenir agent de la résistance et témoin des atrocités qui se déroulent en Europe.

« Je sais que beaucoup de gens ne me croiront pas, ils penseront que j'exagère ou que j'invente. Et pourtant, je jure que j'ai vu ce que je décris. Je n'ai pas d'autres preuves, pas de photographies, mais tout ce que je dis est vrai. »

De sa mobilisation dans l'armée polonaise en 1939 jusqu'à ses missions d'infiltration dans le ghetto de Varsovie et dans un camp d'extermination, en passant par son évasion d'un goulag russe, par les tortures qu'il a subies aux mains de la Gestapo et son implication dans l'Armia Krajowa, l'homme n'hésite pas à mettre régulièrement sa vie en danger afin de pouvoir rassembler des informations sur la réalité du terrain et de témoigner des horreurs perpétrées par les nazis. Dépassant toute imagination et provocant la nausée et le dégoût, ce compte-rendu de la situation au coeur même de l'holocauste s'avère difficile à croire. L'homme est-il vraiment capable de tels crimes ?

« M. l'ambassadeur, je n'ai pas dit que ce jeune homme mentait. J'ai dit que je suis incapable de le croire. Ce n'est pas la même chose. »

Si le jeune homme revient de ses missions sans aucune preuve visuelle, Lelio Bonaccorso se charge de nous montrer les images de cette page sombre de l'Histoire. Malgré une mise en images sobre et efficace, certaines scènes sont à peine supportables. Fermer les yeux sur toute cette barbarie n'est cependant pas une option…

À l'instar d'Art Spiegelman (Maus) ou de Joe Kubert (Yossel, 19 avril 1943), les auteurs livrent un témoignage poignant qui invite à ne jamais oublier cette page sombre de l'Histoire et à découvrir le témoignage de ce héros méconnu.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Malgré une histoire hors du commun, le combat et la vie de Jan Karski ont connu peu d'écho dans la fiction ; un moyen toujours efficace pour les rendre accessible à un plus large public. Cette bande dessinée de Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso a déjà le mérite de mettre en lumière le parcours de ce catholique polonais qui, durant la Seconde Guerre mondiale, va rentrer dans la résistance et s'introduire dans le Ghetto de Varsovie puis dans le camp d'Auschwitz afin d'en témoigner des atrocités auprès des Alliés.


Le scénario prend évidemment quelques libertés avec les faits historiques et ceux relatés par Karski dans ses mémoires afin de les simplifiés et de les faire tenir dans un format BD. C'est compréhensible mais cela a un impact sur la fluidité du récit et sur l'impact émotionnel de certains passages. Certaines réflexions, certains sujets ou tout simplement des passages entiers auraient mérité d'être approfondis et allongés comme son entrée à Auschwitz ou tout simplement l'accueil de son témoignage par les Alliés. Compliqué dans un « one-shot »…


Une BD qui n'en reste pas moins intéressante et peut avoir cet avantage de faire connaître Karski du public.
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