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4,11

sur 1105 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il arrive, lors de certaines lectures, que vos réflexions vous mènent au-delà du sujet que vous pensiez y trouver.
Quand des amis lecteurs me suggérèrent de lire Enfant 44, j'y avait vu, avant tout, une enquête policière autour de meurtres d'enfants atrocement mutilés.
Mais le roman de Tom Rob Smith, ce n'est pas simplement un thriller policier classique.
Plantons le décor… Malgré toutes les horreurs que nous distillent quotidiennement toutes les chaînes d'information, il y a une chose dont nous pouvons nous réjouir, c'est d'être né au bon endroit au bon moment…
Parce que Enfant 44, c'est, avant toute chose, un portrait au vitriole de la Russie de l'immédiat après-guerre, la fin du stalinisme. La misère bien sûr, mais aussi la peur permanente, d'être dénoncé, de perdre son travail, sa maison, sa famille, de finir au goulag ou pire encore. Sur une simple dénonciation, une simple erreur, un simple malentendu.
Léo, lui, fait partie de la police politique le MGB. Il espionne, il arrête, il torture, froidement, aveuglément, par fidélité au régime. Mais il arrive que la roue tourne, et quand, en plus, il décide de braver les interdits pour traquer un meurtrier, il met bien des vies en danger.
Dans un pays où, même vos proches, peuvent devenir vos pires ennemis, il faut du courage et de la persévérance pour parfois découvrir une horrible vérité.
Il y a des romans qui ne vous laissent pas indemnes, assurément celui-ci en fait partie.
En tout cas moi, il m'a drôlement secoué, et, à bien y réfléchir, on n'est quand même pas si malheureux…
Coup de chapeau à un auteur que j'ai découvert avec ce roman, auquel il a donné deux suites), pour l'originalité et la parfaite restitution d'une époque trouble du XXe siècle dans un pays, qui, à peine sorti d'une guerre mondiale s'est enfermé dans un totalitarisme effrayant.
Je vous le recommande….
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Une incursion dans l'Union Soviétique des années 50, voyage qui fait revivre un peu les misères d'un peuple sous un régime totalitaire.

On y rencontre l'obligation de suivre la ligne de parti, au point de nier la vérité. On avait entendu parler d'industries factices et de fabulations dans le domaine économique, mais l'impact sur le travail policier est ahurissant. Puisque « le crime n'existe pas dans le parfait État socialiste », on ne cherche pas les coupables où on les désigne parmi les handicapés…

On y trouve aussi la méfiance et la suspicion qui viennent changer les rapports entre les personnes et teintent même les relations entre les parents et leurs enfants, entre un conjoint et son épouse.

On s'y scandalise devant l'arbitraire de l'attribution ou le retrait de privilèges qui donnent des pouvoirs démesurés et permet d'opprimer les innocents.

On s'indigne aussi devant la logique infâme qui dit que comme les autorités ont sûrement une raison de demander une enquête, alors c'est sûr qu'on trouvera quelque chose, au besoin on l'inventera… (Des suspects relâchés parce qu'ils étaient innocents? On n'avait jamais vu ça!)

Dans ce polar noir, on compatit pour les victimes et on déteste les coupables, mais surtout, on se réjouit de l'écriture de Tom Rob Smith qui anime ce périple au pays de Staline…
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Vie et destin d'un jeune homme frappé par le doute, arroseur arrosé d'une extraordinaire machine à broyer la vérité, Enfant 44 saisit le lecteur par la puissance de son récit et la densité de son regard. Rarement on a lu texte plus oppressant. Pour l'essentiel, l'action se déroule en 1953, en Russie soviétique, année cruciale qui verra la mort de Staline, l'exécution de Béria, chef de la police politique, et la prise du pouvoir par Nikita Khrouchtchev. Leo, brillant officier du MGB, l'ancêtre du KGB, assure bravement sa mission qu'il se persuade de mener dans l'intérêt de son pays et de la révolution. Arrestations, accusations montées de toutes pièces, tortures, exécutions sommaires : il assume. Jusqu'au jour où il se trouve confronté au meurtre d'un enfant, à l'évidence vic­time d'un criminel en série. Mais que signifie ­« l'évidence » quand elle se heurte au ­dogme : le crime n'existe pas dans une société sans classes ?

Thriller impeccable, haletant, parfai­tement vissé, Enfant 44 est surtout le portrait d'une série d'hommes et de femmes pris en étau entre conscience morale et instinct de survie. Tom Rob Smith fait sentir à chaque page la peur, la lâcheté, le mensonge, le dégoût de soi qui les broient, chacun à leur ma­nière.

Vraiment excellent du début à la fin.
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L'URSS, comme s'appelait la Russie dans les années cinquante, sous l'ère de Staline : un membre du MGB (Ministère de la Sécurité d'État) et sa femme enseignante, l'exil et des enfants qui meurent dans des conditions monstrueuses.

Vous voilà parti(e)s pour plus de 500 pages haletantes avec un thriller et un roman d'aventures.

Oublions quelques invraisemblances !

Du même auteur, je vais acquérir "Kolyma" qui se passe au temps de la déstalinisation.
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«Enfant 44» est un thriller original et haletant ayant pour toile de fond le régime soviétique des années 50.
Plus que l'enquête sur les meurtres d'enfant d'un serial killer, c'est la description très bien documentée de cette URSS et la paranoïa d'un régime terrorisant sa population qui m'a tenue en haleine. Les rouages de ce système sont parfaitement décryptés et l'on assiste,à un défilé de dénonciations, de poursuites, d'arrestations, de tortures et d'exécutions sommaires. Tom Rob Smith ne tombe cependant pas dans le piège d'un récit trop manichéen: les personnages sont contrastés et nuancés (l'évolution progressive de Léo, officier zélé chez qui le doute va peu à peu s'installer, est parfaitement décrite) et la plupart n'ont souvent que «le choix» entre leur survie et la délation.
Bien sûr, on a quand même de «vrais méchants» (outre le serial killer, le personnage de Vassili, collègue de Léo, est particulièrement terrifiant) mais le message délivré sur la nature humaine, une fois le livre achevé, est plutôt positif.
Le récit est bien rythmé, le suspense monte progressivement et l'on a du mal à interrompre sa lecture.

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Soyons franc, je n'aurais certainement pas lu ce roman s'il ne m'avait été « imposé » par mon club de lecture. L'URSS communiste des années 50, la violence faite aux enfants… ce n'est pas ce qui m'attire en premier. Il m'a d'ailleurs fallu près de 80 pages pour entrer dans le récit, tant je le trouvais noir et oppressant.
Mais l'auteur sait y faire pour rendre ses personnages… intéressants (attachants n'est vraiment pas le terme). On est emporté par l'histoire, celle de Léo aux prises avec la machine bien rôdée du Parti, celles de ces victimes atrocement mutilées, découvertes à chaque fois près d'une voie de chemin de fer, celle des « coupables » désignés d'office car un tueur en série, ça n'existe pas dans l'URSS des années 50. C'est une invention de l'Occident. Celle enfin de ce pays, de cette dictature et de son peuple, vivant dans la terreur permanente et prêt à tout pour survivre, même à dénoncer les siens.
Pour ce que je connais de la Russie Stalinienne, j'ai trouvé l'atmosphère particulièrement bien rendue : pauvreté, grisaille, laideur ; oppression des citoyens, surveillance, suspicion ; délations, arrestations arbitraires, tortures…Aucun détail n'est laissé au hasard, aucune abjection ne nous est épargnée. Cet univers de souffrances, de privations et de peur sonne juste du début à la fin. C'est lui qui a façonné Léo, lui qui est sa raison de vivre, la seule chose tangible qu'il ait jamais connue. Et pourtant, le doute va naître en lui. Il va lentement s'immiscer dans sa vie, faire voler en éclats ses certitudes et l'amener à tout remettre en question. Une véritable évolution morale et psychologique va s'opérer en lui. Et cette recherche personnelle est tout aussi intéressante, voire plus, que l'enquête qu'il va mener pour prouver l'existence de ce tueur d'enfants.
L'écriture froide et tranchante de l'auteur convient à merveille à son propos. Elle est pour beaucoup dans l'atmosphère glaçante du récit et en fait tout son intérêt comme le cadre historique choisi.
Une lecture prégnante dont on ne sort pas tout à fait le même.

Lien : http://argali.eklablog.fr
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La lecture de la première moitié de ce livre a été pour moi assez éprouvante. Non tant à cause des crimes qui sont pourtant particulièrement sordides mais à cause de la vie dans l'URSS de Staline. J'en connaissais les grandes lignes, les famines, les goulags, les différentes polices, mais ça restait théorique.

Le livre s'ouvre apparemment sur le meurtre d'un petit garçon en 1933 , le second chapitre se déroule en 1953 avec un second meurtre d'enfant. Longtemps on se demande le lien entre les deux époques. Aux deux tiers des réponses commencent à apparaître.
Je ne sais si le personnage principal Leo Demidov était sensé être sympathique mais son honnêteté se double d'une naïveté qui entraîne de nombreuses arrestations et le rend déplaisant pendant une partie du récit.
Il y a deux autres titres avec ce personnages mais je pense attendre un peu pour les lire.

Cette histoire a été inspirée par un tueur en série réel Andreï Chikatilo.
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Ce roman me laisse un sentiment bizarre.
Cela me semble tellement invraisemblable, cette urss stalinienne des années 50. Et pourtant, ce régime de terreur a réellement existé. Cela fait réellement froid dans le dos.

Enfant 44 est un thriller. Un tueur en série massacre des gosses innocents. Déjà, en soi, ce thème n'est pas forcément à conseiller aux âmes sensibles. Mais que dire ici? le contexte historique du roman est terrible. A chaque page on ressent la détresse, la peur, l'injustice, la folie. Les protagonistes sont des hommes et des femmes malheureux, terrifiés, condamnés à une mort certaine à la moindre incartade.
Cette terreur est communicative au lecteur. On est bien sûr pris dans ce thriller, et on veut en connaître le dénouement une fois commencé, mais je n'ai pas ressenti cette lecture comme une lecture "plaisir". J'ai d'ailleurs mis longtemps à terminer ce livre, je ne l'ai pas lu tous les jours, il y avait des soirs où je n'avais pas envie de me plonger dans une telle noirceur.
Et pourtant je ne suis pas un enfant de choeur, et il en faut beaucoup pour m'émouvoir, surtout lorsqu'il s'agit d'une fiction.
Cela doit être la première fois que j'utilise cela pour un livre, mais, âmes sensibles, abstenez-vous! Ce livre est d'une noirceur profonde et renouvelée à chaque page.
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Le totalitarisme dans toute son horreur. Cela fait froid dans le dos, même en pleine canicule.
Vivre ainsi, dans la crainte constante d'une délation, même et surtout sans raison, juste par "vengeance", par "envie", comme les gens pendant la dernière guerre dénonçaient leurs voisins juifs pour s'emparer de leurs biens.
Personne n'est à l'abri, même pas les membres du MGB. Léo en est la preuve vivante. Sa femme et lui en font l'amère expérience.
Finalement, pour moi, les assassinats sont passés au second plan. Bien sûr, c'est atroce. Mais ce que les gens ont vécu pendant cette longue période est, après tout, bien pire.
Pourquoi j'ai enlevé une étoile à un livre qui en méritait cinq ?
C'est la fin qui m'a déçue, vraiment déçue.
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Tiré d'un fait divers réel qui eut lieu dans les années 50 en Union Soviétique, Enfant 44 est un roman haletant qui allie le suspense éprouvant de la traque d'un tueur en série d'enfants à l'ambiance lourde de l'URSS des années 50 sous dictature stalinienne.
Ajoutez à cela une histoire d'amour complexe, mais que j'ai trouvée d'une grande sensibilité, et vous obtenez un roman qui m'a fait trembler devant les scènes de torture, frémir au moment critique des évasions et même essuyer une larme lorsque, sous mes yeux, le tueur est passé à l'action avec un adorable petit garçon passionné de timbres...

Un peu déstabilisée au début de ma lecture par l'imbrication de l'histoire et de l'Histoire, c'est finalement cette parfaite osmose entre les deux qui m'a beaucoup plu: les deux héros, Léo et Raïssa, deviennent des ennemis du peuple du fait de la traque qu'ils mènent, suivant leur conscience.

Au final, un livre qui m'a tenu en haleine de la première à la dernière page... Dommage que le pire décrit ici, que ce soit les horreurs du régime stalinien ou les crimes d'enfants dont il est question, ne vienne pas de l'imagination de l'auteur mais soit directement tiré d'une triste réalité!...
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