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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'histoire d'une femme excessive, passionnée, sans filtres. Elle a jeté son dévolu sur M. et veut consacrer sa vie entière à l'aimer. Rien d'autre n'a d'importance, juste l'aimer. Pas d'autres buts, pas de désir de carrière, simplement l'aimer. Consacrer son temps, son énergie, son être tout entier à l'aimer. Dans le coeur de cette femme sans prénom, juste une initiale, M. comme le M. de son homme, il y a le vide ne pas avoir été aimée enfant, la rage pour un père qui a dépassé les limites, la colère contre le monde entier. M. est une femme qui vit tout intensément, dont les émotions sont décuplées. M. c'est un peu moi, c'est un peu vous…

Je suis toute-puissante, « J'aime être son ombre. J'aime être celle qu'on ne regarde pas. J'aime que ce soit lui le centre. Moi autour. Car s'il n'était pas au centre, je ne serais nulle part. » Lorsque M. rencontre M. le projet d'une vie se dessine : dédier toute sa vie à l'autre, ne vivre que pour lui, annihiler toute forme d'appartenance à soi, plonger en l'autre et n'exister qu'à travers lui. Cette femme aux émotions, aux réactions exacerbées fait penser aux hystériques d'autrefois, celles qui souffrent de l'utérus, une hystérie toute féminine. Si le projet peut paraître intellectuellement noble et un peu fou, consacrer son coeur et son corps à l'autre, pour le faire grandir, pour le faire briller, la réalité est toute autre. « Certaines journées sont longues. L'absence de M. pendant laquelle je ne suis qu'attente. » Dans ce temps de latence, elle s'invente une vie, comble les vides, se ment à elle-même et aux autres, se perd, se vomit pour mieux se remplir de Campari et de sacs à aspirateur. « À m'inventer un cerveau qui n'existe pas. » Faire briller l'autre c'est aussi enlever un peu de sa propre lumière, naviguer dans l'ombre, à vue. « Je veux plus. Plus de M. Quelqu'un qui m'aime autant que je l'aime. Qui ne tient pas debout sans mes bras. Quelqu'un qui m'aime. Quelqu'un qui m'aime. Qui me donne ma chance, ma place. Qui a besoin de moi. » L'essence même de ce roman est cette question implicitement posée à chaque page : « où est donc ma place ? » Si la réponse, à ses côtés, est limpide, les moyens d'arriver à une forme d'épanouissement personnel sont loin de l'être. Cette femme extrême, jouant avec le feu, explosive, tente toutes les expériences dans un seul but, qu'il la voit, et qu'il ne la perde jamais de vue.

Vient alors cette indécence d'exister. Enfermée dans ses colères, ses émotions excessives, son désir foudroyant de ne former qu'un, cette femme écluse toute la panoplie de rage et de frustrations menant à une colère sans limites, démentielle, pléthorique où chaque action du quotidien la suspend à un fil comme un lien ténu à une existence vacillante. M. la fuit, il faut dire qu'elle est épuisante… Elle est entière aussi, elle est un volcan sur le point d'entrer en éruption. Elle attend de l'autre autant de dévotion que la sienne, une fusion sans réserve, une idéalisation philosophique de cette passion qui ne dure pas mais se transforme en quelque chose de nouveau, de plus beau mais aussi de différent. Sauf que… cette transformation ne l'intéresse pas, ce qu'elle veut elle c'est maintenir cet état de dépendance, ce manque qui la maintient en vie, le sexe incendiaire des débuts, les émotions exacerbées qui la font se sentir vivante. Elle veut l'incendie permanent, le feu qui embrase tout. « M, regarde-moi, explique-moi, sauve-moi. M, je m'éteins ; c'est toi qui as le doigt sur l'interrupteur. »

C'est une inadaptée du monde, de ces femmes qui ne transigent pas avec la médiocrité des sentiments, pas de celles qui « ramassent les ongles de pied sur le tapis, arrachés la veille par leur mari. »

Si j'ai trouvé cette femme complètement folle dans ses excès, détraquée dans son projet de rendre un homme fou d'elle, de se rendre indispensable à sa respiration, Loulou Robert est parvenue, dans un style simple, vivant et expressif à me rappeler quelques réminiscences de moi : Une femme amoureuse et dangereuse, impossible à neutraliser dans ses excès, quand ses rêves sont menacés. « Tu as toujours cru qu'elle exagérait. Personne ne pouvait aimer autant. Personne ne pouvait jouir autant. Pleurer autant. Râler autant. Être toujours debout, sur ses gardes, les yeux grands ouverts. Personne ne pouvait se détruire autant. Être aussi extrême. Exigeante. Kamikaze. Capable de tout sacrifier par amour. Tu te trompais. »

Comme M, je pense que la « colère est un puissant engrais » et qu'elle aide souvent, par un bon coup de pied aux fesses, à donner un sens à sa vie. Pas si facile de trouver un sens quand on n'a jamais vécu pour soi, quand il y a toujours eu que l'autre pour prendre toute la place… Loulou Robert dépeint avec grande justesse l'évolution d'une dynamique changeante dans le couple, quand vivre pour soi devient une nécessité vitale. J'ai beaucoup aimé comment, elle transforme ce qui a été aimé au début d'une relation, en un élément rédhibitoire. « Je le rendais animal. Pas cérébral. Ma fureur l'excitait. Aujourd'hui, il me craint. Hésite à m'appeler. Ne m'appelle plus. » Dans un couple, les choses évoluent, ce qui était tendre et délicieux devient haïssable et infernal. La poésie de ce texte réside là aussi.

Si la colère gronde pour les choses qu'on ne parvient pas à changer, avec lesquelles on se débat, qui nous bouffe de l'intérieur, nous transforme, nous fait devenir cette jumelle maléfique inconnue de l'autre, il vient aussi un temps où, par un geste, un sourire, une parole, on retrouve l'autre. « Il ne parle pas, mais je sais. Ce soir, il a entendu mon rire. Il lui a manqué. Il s'est rendu compte des années silencieuses. de son absence. S'est souvenu de la femme dont il est tombé amoureux. (…) Elle a toujours été là. Il l'avait oubliée. »

Trouver sa place est sans doute le cheminement d'une vie. Je vous laisse découvrir comment cette femme va trouver la sienne et surtout se créer une identité. Inutile de dire que ce roman ne m'a pas laissée indifférente… Qu'il a réveillé les souvenirs de la femme de 20 ans, celle de 30, celle de 40 ! Que la passion qu'on a en soi ne disparaît jamais complètement… la colère non plus… Que la vie ne vaut d'être vécue qu'à coup d'émotions fortes qui ne laissent pas forcément de place à la réflexion. Ce roman démontre combien la version tripale d'une femme l'aide à exister, que ses émotions la guident toujours, combien le coeur peut prendre le pas sur tout le reste. Mais pas seulement… Parfois, « le nouveau moi est à l'essai. »

Loulou Robert signe ici un récit si vivant que vous le ressentez jusque dans vos chairs. C'est son quatrième roman. Elle a 27 ans et une maturité émotionnelle rare. Une écriture émotive, nerveuse, puissante, comme la vie.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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« Mon premier c'est désir…

Sa vie est un enchevêtrement d'évènements ; grandir, haïr, se soumettre, abdiquer, se révolter, fuir, partir, courir. Rencontrer. Changer. Aimer. Non pas aimer, adorer, fasciner, mourir par amour, se consommer, brûler, désirer, se battre, détester, remarquer, attiser, attirer, attraper, garder, couver, aimer, embrasser, baiser, mourir ? Non pas mourir, survivre, se battre, s'effacer, être là, perdre, reconquérir, garder, menacer, faire chanter, aimer, se faire aimer, pardonner, s'unir, jouir, enfanter, grandir, protéger, perdre à nouveau. Reconquérir. Encore. Déprimer, pleurer, craindre, enfermer, mais aimer. Aimer ! aimer…

… Mon deuxième du plaisir…

Sa vie forme un camaïeu de sentiments et hasards, oeuvre unique ; confusion, inquiétude, peur, terreur, courage, fuite, hasard, errance, rencontre, foudroiement, renversement, bascule, changement, coup de foudre, regard, désir, passion, instant, avenir, futur, rien d'autre ! amour, amour, amour, partage, choix, deux, eux, nous ! ensemble, amour, passion, violence, rage, désespoir, amour, mort, retour, supplication, désespoir, fin, début. Début, trois, espoir, encore, amour, passion, vie, famille, toujours. Jamais. TOUJOURS !

… Mon troisième c'est souffrir ouh ouh….

Des personnes, des choses, qui font ce qu'elle est. Père. Parti, mère, présente, beau-père, omniprésent, trop, abus, haine, mort. Des fourmis. Des mecs, plein, trop, trop, trop. 3 boutons. Un, deux, trois. M. Lui, les connasses autour, son meilleur pote, inutile, jouer, le gagner, l'avoir, le perdre. Combattant, poisson, seul, des autres, mourir, gagner, jeter. Lui. M. Amour, putain, passion, même ! Mourir, vivre ! Mourir de vivre ? Vivre pour mourir ? le perdre, se perdre, errer, des mecs, d'autres, plein, en même temps, du sexe, trop, eux, hésiter, croire, voir ? Lui ? Retour. Recommencer. Repartir pour un tour. Vivre, de mourir, d'espérer, ma faille, ma fille, sa fille, la nôtre, ses parents, putain, sa mère, son père. L'autre. Oublier, repartir, un ami. Les médecins. Lui, lui. Lui. M. Je dis « M » !!

…Et mon tout fait des souvenirs »

Une vie à aimer. Aimer, aimer, aimer. Follement, rageusement, éperdument, amoureusement, inlassablement, continuellement, incroyablement, surhumainement, misérablement, intensément, impétueusement, insolemment, outrageusement, égoïstement, fatalement. Inextricablement, indiciblement.
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Sujet:
J'aurais pu être un millier de choses, mais j'ai choisi de consacrer ma vie à aimer. "
Dès qu'elle le voit, elle scelle un pacte avec elle-même : il sera à elle.
Il lui prend la main. Elle le suit à Paris. Il devient journaliste. Elle, sa groupie. Elle l'aime, le hurle, le pleure. Rien d'autre n'a d'importance. Elle est jalouse, dangereuse, prête à tous les excès. Elle veut qu'il la regarde encore, qu'il l'aime comme elle l'aime. Sans limites.

Mon avis:
Des phrases courtes comme une respiration difficile, des cris à peine audibles, une apnée insoutenable, une souffrance infinie, une lutte acharnée pour ne pas laisser la mort l'emporter, une funambule dans un monde fait de souffrance, ...
J'ai lu ce livre en apnée, j'ai été M. Et je le referme épuisée et conquise par cette auteure si jeune.
Si jeune pour parler aussi bien de la maternité, pour parler aussi bien de la dépendance, aussi bien des névroses, aussi bien du temps qui passe, aussi bien de la résilience, aussi bien de la "folie", parler des excès, des quêtes infertiles, rien ne peut combler ce vide qui l'habite, rien ne peut panser sa plaie béante...
C est un cri qui me laisse sans voix, et c est un vrai coup de coeur. Pour moi il ne s agit par contre absolument pas d un livre sur une histoire d amour, entre un homme et une femme , mais l'histoire d'une femme qui compose pour survivre.
Son seul amour, sa fille.
C est mon ressenti.
Je vous le recommande
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J'ai découvert Loulou Robert avec son premier roman Bianca que j'avais plutôt apprécié.
Elle adopte un style différent avec son dernier roman.
Le style d'écriture est déroutant, des phrases courtes qui stabilisent. Des phrases simples mais percutantes.
J'ai éprouvé quelques difficultés à entrer dans ce roman mais une fois le style adopté, ce roman m'a dérouté, sonné. ⠀
L'auteure nous conte une histoire d'amour, telle quelle, sans filtre. le lecteur suit l'histoire d'amour d'une femme (dont on ne connait pas l'identité) pour M. ⠀
Le lecteur se prend les sentiments de cette femme en pleine tête. On se rend compte que l'amour est si fort, qu'il en devient violent, dangereux. ⠀
Je me suis sentie comme spectatrice de cette histoire. En effet, c'est assez troublant de ne connaître que le strict minimum sur les personnages.
Mais en même temps, j'ai l'impression de faire partie de leur histoire, tellement les sentiments sont omniprésents et si forts dans ce roman.
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Au milieu d'autres, tous semblables, c'est lui qu'elle remarque. Il parle avec assurance, ses yeux se posent sur les trois petits boutons ouverts de sa chemise et c'est à cet instant précis qu'elle décide qu'il sera à elle. Elle lui donnera tout, elle sera sa muse et le diable qui hante ses rêves.
Leur histoire d'amour sera belle. Violente. Brutale. Romantique. Sale. Et si puissante. Elle les transformera en d'autres, elle les anéantira sous sa coupe.
Elle abandonnera ses rêves et sera femme au foyer, attendant l'homme de sa vie jour après jour, trouvant de pénibles activités afin de remplir le vide de ses journées trop longues. Un enfant pourrait-il tout changer ?

de sa plume incisive et brute, Loulou Robert nous plonge dans le quotidien de cette femme qui ne vit que par l'amour fou qu'elle porte à cet homme. Fait de phrases courtes lancées sur la page comme des couteaux, le texte porte en lui une violence sourde et à la fois si visible.

L'amour ici fait mal, n'est tendre qu'une heure sur deux et imprévisible. L'autrice n'hésite pas a démystifier la femme amoureuse, la rendant plus accessible et surtout plus vraie. Elle fait dire et penser son personnage de façon juste, sale parfois, mais également passionnée et folle. Elle utilise un vocabulaire cru et son écriture coule le texte dans une sorte de poème à l'amour simple et quotidien, fait de fureur et de douceur.

Je remercie vivement la maison d'édition pour l'envoi de ce livre !
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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Boum. Claque. Uppercut.
K.O.
Je suis essoufflée, bouleversée, retournée. Vidée.
Fatiguée, aussi.
Le corps encore tremblant, le coeur toujours serré.
Et l'estomac, noué.
Ça pulse, ça suinte, ça dégueule, ça explose.
Loulou Robert ne nous ménage pas.
Elle nous tire par la main, fort.
Nous pousse, tout droit, vers ce trou, ce fossé, cet abime.
Cette folie. Qui fait peur.
À hurler.
Se briser la voix pour couvrir la sienne.
Se crever les yeux pour, plus jamais, n'oser espérer la croiser.

Elle l'aime, c'est pourtant simple.
Amoureuse, c'est ce qui la définit. Entièrement.
Du début à la fin. Chaque parcelle de son corps qu'elle lui dévoue, lui donne.
Elle n'est qu'amour, capable que de ça.
Aimer. L'aimer. Je l'aime. M.
M et N.
Haine.
La haine qui n'est qu'à quelques pas.
Qui attend, impatiemment. Qui se joue d'elle, d'eux. Tapie dans l'ombre, là, dans ce potager ?
Qui se glisse, vipère vicieuse, une fois la porte du bureau fermé ?
Qui apparaît, douce sadique, dans des textos au destinataire féminin et secret ?
Elle le veut. L'a toujours voulu. Elle l'a.
Il lui échappe. Elle le rattrape.
Peut-on trop aimer ?
Peut-on mal aimer ?
Est-ce l'amour qui rend fou ou la folie qui se nourrit de l'amour ?

Roman puissant, violent, tourbillonnant.
« Je l'aime » est l'histoire d'une femme qui, ayant grandi sans, décide de vouer sa vie à l'amour.
À l'amour destructeur. Celui qui fait du mal en même temps qu'il fait se sentir vivant.
Celui qui est trop fort, trop grand, trop saisissant. Impossible à dominer, à raisonner, à canaliser.
Comme un enfant terrible que nous aurions nous même enfanté.
Un tourbillon que nous ne saurions arrêter.
Les dégâts sont visibles. Prévisibles. Et pourtant... le style, vif et tranchant, nous laisse peu de repos.
L'amour et la folie de cette nous habite, nous oppresse, nous obsède.
« Elle » est mise à nue. Nous aussi.
Impossible de mentir ici, l'authenticité est de mise.
Certains le chantait, Loulou Robert l'écrit : elle l'aime à mourir.

À lire pour cette plongée dans la noirceur humaine !
À offrir à ceux qui souhaitent une histoire d'amour, de celle où « on aime à en crever » ! 🖤
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Ce livre n'est pas un roman, c'est un coup de poing.
Ce n'est pas un roman d'amour, c'est une passion.

L'histoire d'une femme excessive, sans filtre.
Elle est amoureuse. le coup de foudre.
Elle veut, elle aura M.

Inadaptée au monde, détraquée, déséquilibrée, parano, insensée... Loulou Robert nous présente la dangerosité dont une femme amoureuse est capable.

J'ai eu du mal à le lire, j'avoue que le format d'écriture n'est pas des plus aisé. Trop de points, j'en viens à écrire avec ce trop de points.

J'ai aimé, j'ai détesté. J'ai eu du mal mais j'ai bien fait de continuer.
J'ai aimé. À lire...!
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Difficile de critiquer ce livre car j'ai aimé et en même temps je n'ai pas aimé.

J'ai aimé car je trouve le sujet extrêmement intéressant et prometteur. La fascination d'une femme pour un homme qui frôle la folie : c'est un sujet de génie ! En revanche, l'écriture, trop saccadée ne m'a pas plue. Des phrases parfois sans queue ni tête, une association d'idées douteuses ou sans lien apparent... Et puis, certaines péripéties totalement invraisemblables. (Attention spoiler : elle passe de "en couple" à l'HP puis à faire la prostituée dans des bars, tout ce déroulé là est allé trop vite à mon goût et on peine à y croire). En bref, ça aurait pu être un livre génial mais trop de manquements à mon sens.
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Le récit d'un amour pur, qui vire souvent entre obsession et folie.

La lecture est fluide ; les phrases laconiques sont chargées d'émotion, de profondeur et soulignent l'intensité des sentiments passionnels que porte la protagoniste, à l'égard de cet homme nommé M, le grand amour de sa vie.
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Il y a un an je découvrais Loulou Robert et je pris littéralement une claque. L'urgence de sa plume, sa mise à nue des passions et la violence des sentiments n'ont aucun secret pour elle. J'ai été entraîné dans un tourbillon de la vie. D'une vie trop lourde à porter, trop ample à vivre.

C'est donc non sans une certaine fébrilité que j'attendais cette rentrée littéraire. J'attends je l'aime tel l'elu, l'illumination. Et je dois dire que je n'ai pas été déçue : « J'aurais pu être un millier de choses, mais j'ai choisi de consacrer ma vie à aimer. «
Dès qu'elle le voit, elle scelle un pacte avec elle-même : il sera à elle.
Il lui prend la main. Elle le suit à Paris. Il devient journaliste. Elle, sa groupie. Elle l'aime, le hurle, le pleure. Rien d'autre n'a d'importance. Elle est jalouse, dangereuse, prête à tous les excès. Elle veut qu'il la regarde encore, qu'il l'aime comme elle l'aime. Sans limites. »

M aime M. Quelle parfaite allitération pour une imparfaite histoire d'amour. D'Amour comme la folie ordinaire. Comme la folie profonde. M, jeune femme a l'enfance volée, au besoin viscéral d'être aimé. Elle jette son dévolu sur M. Jeune homme qui devient l'homme de sa vie, le centre de sa vie, son poumon, bien malgré lui. On le voit comme bourreau, puis comme une victime, surtout comme faible et incapable de prendre la bonne décision. Les paradis artificiels deviennent le remède. La volonté de vivre ne tient qu'à un fil.

La folie de M. est parfaitement créé et mise en exergue par la narration sur quatre chapitres. Des paragraphes courts. Un point de vue externe, court, sans fioritures se confrontant au point de vue névrosé de M., narratrice au Campari serré et au lexomil facile. Une descente en enfer d'une enfant bafouée qui n'a pas su devenir une femme par elle même.

J'ai tout simplement adoré. Deux êtres définies par deux lettres, deux consonnes identiques. L'un se définissant par rapport à l'autre, qui décline peu à peu au fil du temps, des pages, des exigences. La folie poussée à son paroxysme dans le besoin maladif de l'autre. Un vrai petit bijou que le Je l'aime de Loulou Robert, qui sait décrire mieux que personne les méandres maladifs dans lesquels peuvent nous pousser certains amours, ou absence d'amour.

Belle lecture à vous !
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