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EAN : 9782260054252
200 pages
Julliard (22/08/2019)
3.59/5   73 notes
Résumé :
" J'aurais pu être un millier de choses, mais j'ai choisi de consacrer ma vie à aimer. " Dès qu'elle le voit, elle scelle un pacte avec elle-même : il sera à elle. Il lui prend la main. Elle le suit à Paris. Il devient journaliste. Elle, sa groupie. Elle l'aime, le hurle, le pleure. Rien d'autre n'a d'importance. Elle est jalouse, dangereuse, prête à tous les excès. Elle veut qu'il la regarde encore, qu'il l'aime comme elle l'aime. Sans limites.

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C'est l'histoire d'une femme excessive, passionnée, sans filtres. Elle a jeté son dévolu sur M. et veut consacrer sa vie entière à l'aimer. Rien d'autre n'a d'importance, juste l'aimer. Pas d'autres buts, pas de désir de carrière, simplement l'aimer. Consacrer son temps, son énergie, son être tout entier à l'aimer. Dans le coeur de cette femme sans prénom, juste une initiale, M. comme le M. de son homme, il y a le vide ne pas avoir été aimée enfant, la rage pour un père qui a dépassé les limites, la colère contre le monde entier. M. est une femme qui vit tout intensément, dont les émotions sont décuplées. M. c'est un peu moi, c'est un peu vous…

Je suis toute-puissante, « J'aime être son ombre. J'aime être celle qu'on ne regarde pas. J'aime que ce soit lui le centre. Moi autour. Car s'il n'était pas au centre, je ne serais nulle part. » Lorsque M. rencontre M. le projet d'une vie se dessine : dédier toute sa vie à l'autre, ne vivre que pour lui, annihiler toute forme d'appartenance à soi, plonger en l'autre et n'exister qu'à travers lui. Cette femme aux émotions, aux réactions exacerbées fait penser aux hystériques d'autrefois, celles qui souffrent de l'utérus, une hystérie toute féminine. Si le projet peut paraître intellectuellement noble et un peu fou, consacrer son coeur et son corps à l'autre, pour le faire grandir, pour le faire briller, la réalité est toute autre. « Certaines journées sont longues. L'absence de M. pendant laquelle je ne suis qu'attente. » Dans ce temps de latence, elle s'invente une vie, comble les vides, se ment à elle-même et aux autres, se perd, se vomit pour mieux se remplir de Campari et de sacs à aspirateur. « À m'inventer un cerveau qui n'existe pas. » Faire briller l'autre c'est aussi enlever un peu de sa propre lumière, naviguer dans l'ombre, à vue. « Je veux plus. Plus de M. Quelqu'un qui m'aime autant que je l'aime. Qui ne tient pas debout sans mes bras. Quelqu'un qui m'aime. Quelqu'un qui m'aime. Qui me donne ma chance, ma place. Qui a besoin de moi. » L'essence même de ce roman est cette question implicitement posée à chaque page : « où est donc ma place ? » Si la réponse, à ses côtés, est limpide, les moyens d'arriver à une forme d'épanouissement personnel sont loin de l'être. Cette femme extrême, jouant avec le feu, explosive, tente toutes les expériences dans un seul but, qu'il la voit, et qu'il ne la perde jamais de vue.

Vient alors cette indécence d'exister. Enfermée dans ses colères, ses émotions excessives, son désir foudroyant de ne former qu'un, cette femme écluse toute la panoplie de rage et de frustrations menant à une colère sans limites, démentielle, pléthorique où chaque action du quotidien la suspend à un fil comme un lien ténu à une existence vacillante. M. la fuit, il faut dire qu'elle est épuisante… Elle est entière aussi, elle est un volcan sur le point d'entrer en éruption. Elle attend de l'autre autant de dévotion que la sienne, une fusion sans réserve, une idéalisation philosophique de cette passion qui ne dure pas mais se transforme en quelque chose de nouveau, de plus beau mais aussi de différent. Sauf que… cette transformation ne l'intéresse pas, ce qu'elle veut elle c'est maintenir cet état de dépendance, ce manque qui la maintient en vie, le sexe incendiaire des débuts, les émotions exacerbées qui la font se sentir vivante. Elle veut l'incendie permanent, le feu qui embrase tout. « M, regarde-moi, explique-moi, sauve-moi. M, je m'éteins ; c'est toi qui as le doigt sur l'interrupteur. »

C'est une inadaptée du monde, de ces femmes qui ne transigent pas avec la médiocrité des sentiments, pas de celles qui « ramassent les ongles de pied sur le tapis, arrachés la veille par leur mari. »

Si j'ai trouvé cette femme complètement folle dans ses excès, détraquée dans son projet de rendre un homme fou d'elle, de se rendre indispensable à sa respiration, Loulou Robert est parvenue, dans un style simple, vivant et expressif à me rappeler quelques réminiscences de moi : Une femme amoureuse et dangereuse, impossible à neutraliser dans ses excès, quand ses rêves sont menacés. « Tu as toujours cru qu'elle exagérait. Personne ne pouvait aimer autant. Personne ne pouvait jouir autant. Pleurer autant. Râler autant. Être toujours debout, sur ses gardes, les yeux grands ouverts. Personne ne pouvait se détruire autant. Être aussi extrême. Exigeante. Kamikaze. Capable de tout sacrifier par amour. Tu te trompais. »

Comme M, je pense que la « colère est un puissant engrais » et qu'elle aide souvent, par un bon coup de pied aux fesses, à donner un sens à sa vie. Pas si facile de trouver un sens quand on n'a jamais vécu pour soi, quand il y a toujours eu que l'autre pour prendre toute la place… Loulou Robert dépeint avec grande justesse l'évolution d'une dynamique changeante dans le couple, quand vivre pour soi devient une nécessité vitale. J'ai beaucoup aimé comment, elle transforme ce qui a été aimé au début d'une relation, en un élément rédhibitoire. « Je le rendais animal. Pas cérébral. Ma fureur l'excitait. Aujourd'hui, il me craint. Hésite à m'appeler. Ne m'appelle plus. » Dans un couple, les choses évoluent, ce qui était tendre et délicieux devient haïssable et infernal. La poésie de ce texte réside là aussi.

Si la colère gronde pour les choses qu'on ne parvient pas à changer, avec lesquelles on se débat, qui nous bouffe de l'intérieur, nous transforme, nous fait devenir cette jumelle maléfique inconnue de l'autre, il vient aussi un temps où, par un geste, un sourire, une parole, on retrouve l'autre. « Il ne parle pas, mais je sais. Ce soir, il a entendu mon rire. Il lui a manqué. Il s'est rendu compte des années silencieuses. de son absence. S'est souvenu de la femme dont il est tombé amoureux. (…) Elle a toujours été là. Il l'avait oubliée. »

Trouver sa place est sans doute le cheminement d'une vie. Je vous laisse découvrir comment cette femme va trouver la sienne et surtout se créer une identité. Inutile de dire que ce roman ne m'a pas laissée indifférente… Qu'il a réveillé les souvenirs de la femme de 20 ans, celle de 30, celle de 40 ! Que la passion qu'on a en soi ne disparaît jamais complètement… la colère non plus… Que la vie ne vaut d'être vécue qu'à coup d'émotions fortes qui ne laissent pas forcément de place à la réflexion. Ce roman démontre combien la version tripale d'une femme l'aide à exister, que ses émotions la guident toujours, combien le coeur peut prendre le pas sur tout le reste. Mais pas seulement… Parfois, « le nouveau moi est à l'essai. »

Loulou Robert signe ici un récit si vivant que vous le ressentez jusque dans vos chairs. C'est son quatrième roman. Elle a 27 ans et une maturité émotionnelle rare. Une écriture émotive, nerveuse, puissante, comme la vie.

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Retrouver Loulou Robert.

Sa rage de vivre et sa justesse. Sa folie. Sa manière de dire les sentiments purs. Sa franchise et son regard qui ne cille pas. Les vertiges qu'elle dépeint en face, profondément. Avec violence. L'écriture sans doute la plus viscérale que je connaisse. Jamais elle ne prend de gants. Chez elle l'amour est âpre, extrême, dangereux. Elle a dans chaque mot une intégrité presque adolescente. Elle est impressionnante. Elle m'a bouleversé à son précédent roman.

On a eu de belles conversations à des moments importants de nos vies. Elle a été là, juste avant la sortie de mon livre. Elle l'a lu, elle l'a aimé. Elle a fait partie des regards que j'attendais et que je craignais car elle n'allait dire que la vérité. Elle m'a proposé de lire le sien, qu'elle venait d'achever. J'ai accepté. Sans réfléchir. Sans calculer que le moment venu, j'allais écrire cette chronique. Juste parce que je savais qu'il serait beau. Qu'elle allait sortir les mots de son ventre et me bouleverser encore. Qu'il faudrait que je l'encaisse. Je l'ai lu trois fois. Je ne lui en ai pas trop parlé. A chaque fois qu'on se retrouvait, elle semblait honnêtement gênée et ne savait pas quoi me répondre. Alors on se parlait de nos vies. de ce qu'on attendait, de cette année étrange qui retournait toutes les certitudes. Loulou connait mon coeur. A la première seconde, elle a connu mon coeur. C'est ce genre d'amie, qui n'a pas besoin de mots. C'est un instinct. C'est un regard aux rayons X. C'est une symphonie de nerfs. Dans l'écriture et dans la vie. C'est quelqu'un qui, d'un seul regard suggère des existences entières. Et qui l'a bien su, sans que j'ai besoin de développer, tout ce que j'avais pensé de son Je l'aime qui parait aujourd'hui chez Julliard.




Pourtant il faut que j'en parle ici.

Parce que dès les premiers mots, elle me chope à la gorge et mon coeur épouse la pulsation de son style. C'est direct. C'est les pensées extrêmes qui vous envahissent la nuit et qui vous peuplent les insomnies. Dont vous vous remettez au matin. Dont vous vous dites que ce n'est pas si grave. Vous les trouvez même parfois ridicules au lendemain, en bombant le torse, un peu trop fort. Sauf que, ces pertes de contrôle, c'était la vérité pure, nue. Loulou me fait songer à ces égarements nocturnes. Elle a une manière de dire la nudité de l'âme. Celle de cette femme qui tombe raide dingue amoureuse d'un mec, M. Elle va se vouer à lui. Elle va voir en lui son sauveur, l'attendre. Tout sacrifier pour vivre avec lui. Jusqu'à frayer dans les cercles qu'il aime, jusqu'à draguer d'autres mecs pour le rendre jaloux. Jusqu'à envisager de devenir actrice pour l'impressionner. Jusqu'à avoir un enfant avec lui. Jusqu'à lui en vouloir. de ses parents, de ses disparitions, de tout ce qu'elle abandonne pour lui sans qu'il le remarque vraiment, sans que ça compte. Jusqu'à la dépression. Jusqu'à avoir peur des rides, des tromperies et du parfum des autres femmes qui s'attarde sur son col. Jusqu'à s'oublier.

Loulou évoque ici une femme qui s'oublie dans l'amour et qui vieillit dans cette amnésie d'elle-même. C'est la première fois qu'elle épouse totalement une vie de femme, c'est la première fois qu'elle sort de l'adolescence. Et que son héroïne ne lui ressemble pas, que sans doute, on ne les confondra pas.

C'est le monologue d'une femme qui se sacrifie par amour sans être payée de retour et raconte sa « descente », parfois avec une ironie drôle et désabusée. Avec cette écriture sauvage et au scalpel qui dit la violence d'un destin qu'on ne remarque pas, sur lequel, sans doute, on ne s'attarderait pas. La femme de M. C'est ainsi qu'elle existe aux yeux du monde. M qui a toujours raison. Elle est celle qui est en dessous de lui. Celle qui l'empêche, celle qu'on ne voit jamais. Celle qui ne compte pas. Celle qui encaissera bien. Elle dira la rage de cette femme invisible. de celle qu'on ne voit plus de l'autre côté des pavillons cossus de banlieue. Celles pour qui l'aspirateur et le Campari deviennent des compagnons précieux, presque vivants. Celles qui se font chier à la campagne (ces « mouroirs avec des poules »), celles qui n'ont plus de rêves à force de réaliser ceux de leur époux. Ce peuple silencieux soumis à la tyrannie à l'ancienne des ménages réussis et de leur propagande.

Pourtant, ça commence par la passion. Cet homme qui concentre tous ses avenirs et tous ses regards. M. pour qui elle ferait n'importe quoi. Pour qu'elle forme une famille avec lui. Pour qu'il l'admire. D'emblée ça semble déséquilibré, d'emblée il est épisodique et fuyant, mais elle s'entraine à ne pas le voir. On sait qu'il la fera souffrir. On sait qu'elle lui en voudra. On sait qu'elle s'anéantira pour lui en prenant cela pour une preuve d'amour. Parce que certains ont besoin d'un geôlier pour leur dire quoi attendre et leur dire quoi rêver. Certains ont la tentation de l'amour comme on l'a d'une disparition. Certains ne savent aimer que leur malédiction. Celui qui, à coup sûr, saura les tourmenter. Sans même le faire exprès, tant ils ne savent pas les regarder ou les comprendre. Alors elle se tordra pour avoir une place dans son univers à lui qui n'en laisse à personne. Jusqu'à n'éprouver plus qu'une amertume sourde contre lui et toutes les couleuvres qu'elle aura avalées pour lui.

Car à côté de sa dévotion absolue, il y a sa faculté à bruler trop fort. A n'être pas commune et pas comme il faut. Quelqu'un qui n'est pas à la taille de l'existence et qui tente de s'y faire, même si elle n'y trouvera jamais sa pointure. Loulou raconte ces naufrages ordinaires, terribles et beaux. Et elle la rend grande, son héroïne. Elle lui donne son regard et ses mots. Elle contemple son désarroi et son ennui en face. Sa rage de vivre plutôt que son désespoir. cette envie d'absolu qui, jamais ne l'a quittée, qui jamais n'a été satisfaite. Sa manière de renâcler, de se révolter contre tout ce qui conspire à la rendre transparente.

On ressent tout, la violence de son désir, de sa colère, de sa déception. Elle lui confère sa fièvre et son sens du frisson. Sa manière de flirter avec les limites et la morale. Sa lucidité nue. Son écriture charnelle et frémissante. Sa manière d'aller au coeur des névroses en peu de mots. Son audace. Son courage. Sa manière de faire absolument corps avec son roman, avec son personnage, avec tout ce qu'elle n'osera jamais vraiment dire à voix haute. Loulou Robert, dans l'écriture et dans la vie, est quelqu'un qui arrache les masques.

Elle demeure proche des grands écrivains de l'intime, mais avec cette manière de violence presque américaine, directe, viscérale. Toujours prête à dire le déséquilibre et la folie qu'il peut y avoir dans un instant, dans un regard qui fait basculer une existence entière. Ce qu'il y a de vénéneux aussi et d'empoisonné dans un amour trop fort. Elle a une manière unique d'écrire les dissonances intimes. de les mettre en lumière, de composer un destin à partir de fausses notes et d'impasses. Toujours on se tient en équilibre au bord des précipices. On se demande à quel moment on tombera, à quel faux pas. Ce qu'il y a d'inexorable dans les défaites, le désenchantement et les cendres qu'il y a au bout de bien des histoires d'amour, de l'autre côté des illusions, juste après la passion et les désirs de vengeance.

Elle écrit ce qu'on observe souvent, dans le regard des vieux, cette désillusion et ces amas de défaites que constituent certains destins. Ceux qui ont ouvert les bras avant de les refermer sur du vide, le blues des trahisons ordinaires. Derrière tout cela, il y a quelqu'un qui ne transige pas avec ses rêves, qui ne les abandonne pas, ses excès et ses errances de jeunesse. C'est à la fois noble et pathétique, car bien souvent, ce sont nos vieux idéaux qui finissent par nous tuer, si on s'obstine à les poursuivre. Certains ne savent pas freiner. Certains ne savent pas vieillir. Certaines ne se résolvent pas aux gestes routiniers d'un amour qui s'éteint. Certains décident de leur trajectoire un peu trop tôt. Et passent leurs vies à s'échiner sous un vent mauvais. En espérant y arriver quand même. Contre toute attente et toute vraisemblance. Jusqu'à l'apaisement, jusqu'aux réminiscences du début de l'amour et des anciens frissons. Jusqu'à la peur de la mort. Jusqu'à la peur de la vie. Jusqu'à avoir en soi suffisamment de distance pour apprendre à en rire.

Loulou Robert sait dire la vérité de ces tourments-là, les rendre sensibles et les donner à ressentir.

J'ai traversé la vie entière de cette femme dans ses mots, toutes les nuances de ses sentiments et de ses défaites, de ses impuissances. Je ne m'attendais pas à ces profondeurs. Je ne m'attendais pas à cette ambition, pas à ces sourires qui parfois viennent vous cueillir au coeur des ténèbres, à ces douleurs et ces détresses ordinaires qui vous vrillent dans ses phrases. Je ne m'attendais pas à y reconnaitre bien des silhouettes que j'ai croisées, sans toujours y prendre garde.


Loulou a le courage de ceux qui disent la vérité. Même dans un roman.
Loulou est quelqu'un que j'admire.
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« Mon premier c'est désir…

Sa vie est un enchevêtrement d'évènements ; grandir, haïr, se soumettre, abdiquer, se révolter, fuir, partir, courir. Rencontrer. Changer. Aimer. Non pas aimer, adorer, fasciner, mourir par amour, se consommer, brûler, désirer, se battre, détester, remarquer, attiser, attirer, attraper, garder, couver, aimer, embrasser, baiser, mourir ? Non pas mourir, survivre, se battre, s'effacer, être là, perdre, reconquérir, garder, menacer, faire chanter, aimer, se faire aimer, pardonner, s'unir, jouir, enfanter, grandir, protéger, perdre à nouveau. Reconquérir. Encore. Déprimer, pleurer, craindre, enfermer, mais aimer. Aimer ! aimer…

… Mon deuxième du plaisir…

Sa vie forme un camaïeu de sentiments et hasards, oeuvre unique ; confusion, inquiétude, peur, terreur, courage, fuite, hasard, errance, rencontre, foudroiement, renversement, bascule, changement, coup de foudre, regard, désir, passion, instant, avenir, futur, rien d'autre ! amour, amour, amour, partage, choix, deux, eux, nous ! ensemble, amour, passion, violence, rage, désespoir, amour, mort, retour, supplication, désespoir, fin, début. Début, trois, espoir, encore, amour, passion, vie, famille, toujours. Jamais. TOUJOURS !

… Mon troisième c'est souffrir ouh ouh….

Des personnes, des choses, qui font ce qu'elle est. Père. Parti, mère, présente, beau-père, omniprésent, trop, abus, haine, mort. Des fourmis. Des mecs, plein, trop, trop, trop. 3 boutons. Un, deux, trois. M. Lui, les connasses autour, son meilleur pote, inutile, jouer, le gagner, l'avoir, le perdre. Combattant, poisson, seul, des autres, mourir, gagner, jeter. Lui. M. Amour, putain, passion, même ! Mourir, vivre ! Mourir de vivre ? Vivre pour mourir ? le perdre, se perdre, errer, des mecs, d'autres, plein, en même temps, du sexe, trop, eux, hésiter, croire, voir ? Lui ? Retour. Recommencer. Repartir pour un tour. Vivre, de mourir, d'espérer, ma faille, ma fille, sa fille, la nôtre, ses parents, putain, sa mère, son père. L'autre. Oublier, repartir, un ami. Les médecins. Lui, lui. Lui. M. Je dis « M » !!

…Et mon tout fait des souvenirs »

Une vie à aimer. Aimer, aimer, aimer. Follement, rageusement, éperdument, amoureusement, inlassablement, continuellement, incroyablement, surhumainement, misérablement, intensément, impétueusement, insolemment, outrageusement, égoïstement, fatalement. Inextricablement, indiciblement.
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Le sujet est sombre : une femme qui parle à l'excès, boit à l'excès, aime à l'excès. C'est une femme capable de tout, sans limite aucune, qui n'a que faire des conventions sociales, de l'image qu'elle renvoie. C'est une femme qui voue sa vie entière à l'homme qu'elle aime, comme d'autres se consacrent à Dieu. Au diable. Cet amour la construit, cet amour la détruit.

L'écriture est incisive, acérée, coupante même et l'auteure jette un regard sans compromis sur la société contemporaine. D'ailleurs, ceux qui s'arrêtent au titre, ceux qui pensent qu'il s'agit d'un roman d'amour se trompent. « Je l'aime » de Loulou Robert, est plus que cela. C'est un livre qu'on se prend en pleine face, comme une gifle, un coup de poing. J'ai fini cette lecture chancelant, en nage et en sang, tel un boxeur après le combat. Mais je suis prêt à remettre les gants, à remonter sur le ring !
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«Quand on n'a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours»

Pour cette semaine consacrée à l'amour, je choisis de vous parler du livre « Je l'aime » de Loulou Robert, mannequin et autrice française, née en 1992.

*Le livre* : C'est l'histoire d'une fille, dont le prénom commence par M, qui aime M, le garçon dont le prénom commence par M. Aime, Aime, Aime. Elle le veut. Il l'obsède. Elle est dangereuse. Névrosée. Elle ose tout. Est prête à tout. Ça fonctionne, ils sont en couple.

Puis, le temps passe. Il devient journaliste. Il a une vie professionnelle, une vie sociale. Elle n'a rien de tout ça. Elle l'aime, c'est tout. Enfin, elle aime aussi le Campari, le Picon et le vin. Elle est seule, c'est tout. Enfin, elle vit également avec ses angoisses. Ses crises de jalousie. Sa solitude. Ses démons.

Les années passent. Un enfant nait. Naissent également avec le temps des événements moins réjouissants: maladie, infidélité, usure.

Le temps qui passe fait table rase du passé, envoie la passion sur les roses, et maltraite la flamme des débuts. Comment un couple affronte-t-il ce temps qui passe et qui abîme ?

*Mon avis* : un roman percutant. Je n'avais jamais lu Loulou Robert. Me voilà touchée - non, ce n'est pas le terme exact - plutôt secouée, par l'écriture et le style haché, haletant, abrupt de cette autrice. C'est brut et sauvage. Sans artifices et sans pudeur. Loulou Robert emmène son lecteur au front. le lecteur est en nage. Il titube. Vacille. Son coeur chavire. C'est le coup de foudre. Comme on en rêve toutes. Mais c'est aussi le désarroi d'une femme, d'un amour trop débordant et d'une descente aux enfers. Loulou Robert m'a embarquée. Un style atypique mêlé à une histoire de vie, je suis conquise !

« Une passion n'est vraie que si elle meurt. L'amour, lui, est éternel ».
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Citations et extraits (103) Voir plus Ajouter une citation
J'aurais pu être prof d'histoire, actrice ou encore pute de luxe ; je suis maman.
J'aurais pu être un millier de choses mais j'ai choisi Daisy.
J'ai choisi de consacrer ma vie à aimer.
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Ainsi, je dédie cette partie de l'histoire à toutes celles qui sont nées, comme moi, de travers. Celles qui ont de sales prénoms, choisis par de sales parents. Des prénoms passe-partout. Des gueules passe-partout et cerveaux passe-partout. Toutes les petites vies sans importance parce qu'on leur a appris à vivre ainsi. Celles qu'on confond avec des garçons. Qui font semblant de ne pas être blessées. Qui portent des pantalons alors qu'elles rêvent de s'habiller en pute. Des putes, celles qui baissent par choix, qui pensent que c'est un métier comme un autre même si la société dit le contraire. Puis les autres. Celles qui se font taper dessus. Qui ferment leur gueule. Qui n'ont plus de dents. Plus de fierté plus d'identité juste un trou qu'on vient agrandir. Les obsédées de l'épilation, qui n'ont plus de sourcils et se les dessinent au crayon. Celles qui regrettent. Celles qui ont des crises d'acné à quarante ans. Qui n'osent pas se plaindre mais qui se sentent mal à en crever. Celles qui crèvent. De faim, de soif, de cancer, d'amour. Celles qui ne sont pas mères et qui sont montrées du doigt. Celles qui vont chez le coiffeur du village, rêvent d'élégance avec une permanente. Celles qui ne vont pas chez le coiffeur. Celles qui ont un accent, ne mentent pas, rougissent, noircissent. Celles qui foirent tout. Qui se font virer des salles de cinéma car trop bruyantes. Les vulgaires. Les hystériques. Les frigides. Celles qui pleurent en regardant le soleil se lever, qui vont se recoucher. Celles qui croient en Dieu car personne d'autre ne croit en elle. Celles qui ne croient plus en rien. Celles qui regardent les Feux de l'amour en cachette. Qui espèrent. Celles qui sont juste mamans. Juste femmes de. Juste au chômage. Juste sans diplôme. Juste caissières, vendeuses ou autre. Les métiers sans importance. Juste déprimées. En colère. Les angoissées. Celles qu'on ne comprend pas, qu'on ne cherche pas à comprendre. Celles qui seront toujours trop ou pas assez.
À toutes celles-là, qui comme moi pensaient ne rien mériter, j'offre ce chapitre de l'histoire, la preuve que les filles comme nous peuvent agir et changer sans rien renier.
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Ainsi, je dédie cette partie de l'histoire à toutes celles qui sont nées, comme moi, de travers. Celles qui ont des sales prénoms, choisis par de sales parents. Des prénoms passe-partout. Des gueules passe-partout et cerveaux passe-partout. Toutes les petites vies sans importance parce qu'on leur a appris à vivre ainsi. Celles qu'on confond avec des garçons. Qui font semblant de ne pas être blessées. Qui portent des pantalons alors qu'elles rêvent de s'habiller en pute. Des putes, celles qui baisent par choix, qui pensent que c'est un métier comme un autre même si la société dit le contraire. Puis les autres. Celles qui se font taper dessus. Qui ferment leur gueule. Qui n'ont plus de dents. Plus de fierté. Plus d'identité. Juste un trou qu'on vient agrandir. Les obsédées de l'épilation, qui n'ont plus de sourcils et se les dessinent au crayon. Celles qui regrettent. Celles qui ont des crises d'acné à quarante ans. Qui n'osent pas se plaindre mais qui se sentent mal à en crever. Celles qui crèvent. De faim, de soif, de cancer, d'amour.
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Tu étais dangereuse, suicidaire, alcoolique, méchante, internée, boulimique, monstrueuse, terrifiante. Jamais médiocre ; toujours sublime.

Enfant, tu t’es promis de ne pas les laisser gagner. Ceux qui ne t’aimaient pas, te saignaient, mouillaient tes draps.

Tu étais fabuleuse. Tu deviens passé. Tu déclares forfait. Prouve-leur qu’ils ont tort. Tu es terrifiante, n’oublie pas. Respire. Souffle la terreur. Ne disparais pas. N’abandonne pas tes démons. Ils t’ont toujours été fidèles.
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Non, madame, si je pouvais, je ratisserais votre gueule mais je me contenterai d'un petit carré de mauvaises herbes. Merci de m'avoir consacré un peu de votre temps si précieux. Le mien est en friche, il pue et crie vengeance.
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Vidéo de Loulou Robert
« J'aurais pu être un millier de choses, mais j'ai choisi de consacrer ma vie à aimer. » Dès qu'elle le voit, elle scelle un pacte avec elle-même : il sera à elle. Il lui prend la main. Elle le suit à Paris. Il devient journaliste. Elle, sa groupie. Elle l'aime, le hurle, le pleure. Rien d'autre n'a d'importance. Elle est jalouse, dangereuse, prête à tous les excès. Elle veut qu'il la regarde encore, qu'il l'aime comme elle l'aime. Sans limites. À coups de phrases courtes et sans artifices, Loulou Robert fait ici le récit d'un amour sacrificiel, tragique et sublime, un amour au quotidien, taillé pour l'éternité. Elle raconte les failles, la folie et la dévotion d'une femme pour un homme. Elle dit la maternité, la vieillesse, la solitude, l'usure d'un couple. Elle dit la vérité d'un corps et de ses cicatrices. Toute une vie à aimer.
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