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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Hubert Garden est le responsable sécurité d'une grande boîte de travaux publics. Il est chargé de veiller sur la sécurité des agents, mais aussi, et surtout, de faire en sorte que les accidents coûtent le moins cher possible à la société ! Ce qui donne l'inoubliable séance d'ouverture du roman où Hubert vient en pleine nuit mettre des chaussures de sécurité à un ouvrier qui est tombé dans un trou de travaux et des protections aux piques métalliques, tout cela avant d'appeler les secours ! Mais malgré sa bonne volonté, il y a encore trop d'accidents et la société le rétrograde sur un autre poste. A bout de nerfs, il décide de se venger de sa société avec les armes qui sont les siennes….

Voilà un polar jubilatoire, ou plutôt un roman noir car s'il y a des assassinats, il n'y a besoin ni d'enquête ni de police ! La quatrième de couverture cite « le couperet » de Westlake comme thème similaire, je citerais également « Les visages écrasés » de Marin Ledun qui rivalise de noirceur sur le monde du travail et du harcèlement ! Un excellent polar et un auteur à suivre !

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Neuville. Être Inspecteur Général à la Sécurité dans une grosse boite de TP ce n'est pas une sinécure. Surtout avec un chef qui en demande toujours plus. Hubert Garden aime son job, il est cadre, fier de l'être, mais une petite promotion lui conviendrait à merveille. Quand ce grave accident se produit il se rend immédiatement sur les lieux. Il fait nuit noire. Il s'exécute tout en recommandant vivement aux collègues choqués du blessé de taire ce qu'ils ont pu voir.

Chez V2V on ne plaisante pas avec la sécurité. Hubert intervient sur tous les chantiers pour démultiplier les mesures de sécurité, pour inspecter et sévir si nécessaire. Non, on ne plaisante pas. L'entreprise pourrait fermer sur le champ. Mais toute organisation a ses failles. Regardez ces ouvriers étrangers qui ne portent pas leur casque. Comme ils ne parlent pas notre langue, ils n'ont pas dû comprendre ce qui leur avait été précisé. Hubert a une conscience professionnelle à toute épreuve qu'il met aussi en pratique lorsqu'il est nécessaire de colmater les brèches. C'est l'homme providentiel. L'entreprise pourrait fermer sur le champ. Malheureusement, une flopée d'accidents surviennent et le chef assure que Hubert n'a pas bien fait son boulot. Il va redescendre d'un cran dans la hiérarchie. Non mais.. ! Alors que son couple va à vau-l'eau - recroquevillé dans la caravane posée là sur le terrain de leur future maison où Diane tente de faire naître quelques légumes rachitiques -, que Diane gratte son eczéma dans ce mouroir où monsieur Sénéchal lui demande une petite gâterie puis rumine à cause de sa stérilité, la nouvelle de son déclassement va réduire les ambitions de Hubert à zéro.

C'est cet homme déchu, qui prend enfin son destin en main, se débarrassant de ces lests – loyauté, rigueur, soumission -, qui va se mettre à nu. Et sa haine va se répandre insidieusement, silencieusement, avec application, pour tout détruire sur son passage, pour effacer sa honte, pour expurger le chancre.
La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/06/chronique-ordinaire-d-un-massacre-annonce.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Une grosse entreprise du BTP et l'effet boomerang comme dans "le dîner de cons", car d'entrée de jeu Yvan Robin n'a pas l'intention d'assommer ses lecteurs avec la misère du monde qu'est devenue l'inhumanité des entreprises et leurs hierarchies pyramidales qui font de chaque employé un pion et non un être humain digne de confiance et de professionnalisme.

Donc au lecteur de plonger dans la danse, celle du jeu de massacre sur l'air de la danse macabre de Camille Saint-Saens...

Hubert Garden a pour job de faire respecter les procédures de sécurité mais ne pouvant être sur tous les chantiers à la fois, son rôle est plutôt de faire en sorte que chaque accident ne soit imputable à la "boîte" et pour cela il ne recule devant rien, c'est le "Monsieur Propre" du BTP.
Mais voilà les accidents se multiplient et Hubert dont la particularité physique : les ongles rongés jusqu'au sang, en dit long sur son état psychologique, est sur la sellette et un siège éjectable.

Il est épuisé, se remet en question encore et toujours, sa vie personnelle va mal, plus apte au quotidien car son entreprise c'est une pieuvre qui l'a pris dans ses tentacules et qui le serrent à l'étouffer en prenant tout son temps.

Yvan Robin nous présente cette situation en trois actes, comme au théâtre.
Le premier acte plante le décor et nous voyons la situation D Hubert se dégrader et nous assistons à la "fracture" qui s'effectue dans son psychisme.
L'absurdité du fonctionnement de certaines entreprises est bien décrite notamment la construction hiérarchique des hautes sphères et les objectifs fixés, qui changent constamment et ne sont pas réalisables.
La perte de contrôle du salarié qui subit cette dégradation permanente jusqu'à ne plus avoir les idées claires, ne plus savoir, ne plus être...

Le deuxième acte met l'accent sur sa situation personnelle et entre en scène sa femme qui elle aussi a des problèmes: incapacité à procréer, difficultés d'un boulot d'aide-soignante pénible etc...
Et cet acte là me gêne car il tend à donner à ce couple une image de "looser", ce qui n'est pas la majorité des cas de "burn out", où celui qui subit cet effondrement total se replit sur lui-même, il en dit le moins possible à son entourage, par honte, désespoir et bien d'autres sentiments qui se mêlent dans une confusion extrême.
Le plus souvent l'entourage est stable et solide, même s'il subit les influences de cette dégradation, là l'auteur prête à son personnage des difficultés autres : enfance d'un mal aimé, un mariage pas très réussi qui le fragiliseraient.
Sa femme n'est en rien le réconfort dont il a besoin, et leur vie sociale est inexistante...
Pour moi cette partie est le maillon faible de cette histoire car elle tend à discréditer le syndrome d'épuisement professionnel.

Le troisième acte: la fracture est totale, Hubert est passé des troubles "normaux" de l'épuisement : difficultés à se lever, à se préparer, à entrer dans l'entreprise, à avoir le minimum de relations correctes avec ses collègues au plongeon inexorable.
Il devient différent de ce qu'il est, différent de ceux qu'il cotoie et indifférent aux mille signaux que la vie lui envoie.
Son cerveau enregistre les faits sans les appréhender ni rien ressentir, la dichotomie est avérée.
"Il n'y a rien à comprendre, répétait Hubert à voix basse" est-ce-bien sûr?
Ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire est-ce la sagesse?
C'est un roman noir sur un phénomène social de plus en plus important et pas suffisamment reconnu, Yvan Robin a une belle plume avec un vocabulaire soutenu et il sait parfaitement jongler avec le burlesque.
A lire sans oublier que la réalité est bien plus dure que ce roman.
@Chantal Lafon de Litteratum Amor 23 septembre 2016
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Notre héros vit parfaitement bien sa vie de contrôleur de chantier. Un accident arrive? Pas grave, il met tout en place pour que la boîte soit protégée. Un rôle ingrat qui va le faire dérailler face à l'intolérance de sa société.
Une première partie jouissive entre humour et effroi d'un homme qui pense être bien dans sa peau, mais qui court droit vers le burn-out. Sa femme, aide-soignante dans un ehpad au management plus que douteux, fait preuve aussi d'un ras-le-bol quotidien. Ces deux êtres qui n'arrivent plus à s'entendre/à se comprendre accélèrent leur tension, perdent tout sens. Et Bam, le dérapage tant attendu survint.
La deuxième partie du livre tient ses promesses avec un humour noir & corrosif, des scènes où nos deux protagonistes disent fuck à la société. Ils perdent leur humanité. La faute à qui? Pas besoin de chercher plus loin que l'entreprise qui les emploie. Mais ce serait si simple d'accuser seulement nos chefs. Un livre anti-capitaliste avec quelques longueurs, mais une volonté d'égratigner (ou plutôt défoncer) notre société qui fait du bien en pleine crise sanitaire.
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Ce n'est pas le premier livre de cet auteur mais c'est le premier chez Lajouanie et je ne l'espère pas le dernier. Ce livre avait été encensé par Gérard Collard. C'est ce que je considère comme un gage de qualité même si j'ai parfois été déçu par certaines de ses recommandations.
C'est l'histoire de Hubert et de sa femme Diane. C'est un couple plutôt banal. Ils vivent dans une caravane en attendant que leur maison soit construite mais cela semble être long. Diane tente comme elle peut tout au long du livre d'entretenir son jardin. On sent que c'est quasiment une obsession pour elle, pour se sortir de son quotidien. Dans la vie, elle travaille dans une maison de retraite. Elle n'aime pas son travail on le comprend très vite. Je comprenais ce qu'elle ressentait par rapport à son travail qu'elle a sûrement apprécié au début mais qui est vite venu dégradant pour elle. Cette femme est aussi bouleversante car on sent que la vie ne l'a pas épargné, elle a été victime de nombreuses fausses couches. Sa relation avec son mari est très difficile. Hubert lui travaille dans une entreprise de construction, il est en charge de la sécurité. On comprend assez vite que rien ne va vraiment dans son travail (comme dans sa vie). Il est soumis à une forte pression de la part de ses supérieurs et très vite il le vit extrêmement mal. On apprend que mentalement il est faible et souffre de crises d'angoisse qui lui font faire des choses assez extrêmes.
On ne peut pas dire que l'on s'attache aux personnages car là n'est pas l'essentiel du livre selon moi. L'essentiel est l'histoire que vont vivre Hubert (principalement) mais aussi sa femme face à leur travail respectif. Ces deux personnages ne supportent plus leur travail et la pression à laquelle ils sont confrontés. Leur couple va même en souffrir. L'un et l'autre vont péter les plombs. Hubert est celui qui part vraiment en live, il sombre dans une folie meurtrière pour se venger. L'auteur nous questionne (selon moi) sur notre rapport au travail : qu'est que nous sommes capable de supporter dans notre travail ? Notre travail ne nous aliène t il pas ? A travers ces deux personnages la montée en puissance dans la folie est très bien décrite. Elle est cependant lente. le livre a un peu de mal à décoller, je me suis demandé quand est ce que cela allait enfin bouger car on s'ennuie un peu au début. Mais l'écriture est quand même agréable quoi qu'assez étrange au début. On passe de moment à la troisième personne du singulier à des moments où Hubert ou Diane se parlent à eux même. Mais ces changements, une fois habitué, sont intéressants pour mieux les comprendre.
Ce livre n'est donc pas un coup de coeur mais c'est une lecture qui m'a fait beaucoup réfléchir et au final j'ai passé un bon moment à suivre ces deux personnages dans cette spirale infernale. C'est un livre très noir mais avec un message sur notre société et notre rapport au travail que beaucoup devrait lire.
Lien : https://leslecturesdamandine..
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