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Citations sur Le Ministère du futur (27)

Après nos exigences animales de nourriture et d'abri, c'est ce qui vient en premier : la dignité. Chacun de nous en a besoin et la mérite du seul fait d'être humain. Mais le monde cherche souvent à nous en priver. Donc nous luttons. Car la dignité nous vient des autres, c'est dans leurs yeux, dans le regard. L'absence de dignité laisse la place à la colère. Je sais de quoi je parle. Cette colère peut tuer.
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La société est une question de vie ou de mort, il me semble que l'immense majorité des gens s'en rend compte, et les autres ne sont que de sombres crétins.
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Apporter une bonne idée pour répondre à une urgence vitale ne suffisait pas à changer les choses. On ne changeait rien avec une simple idée, même belle.
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L'efficacité a été créée pour mesurer des résultats considérés à l'avance comme positifs [....].
Un examen des archives historiques, ainsi que des exemples de raisonnements par l'absurde telle la Modeste proposition de Jonathan Swift, devraient prouver à l'évidence que l'efficacité est devenue malsaine pour l'humanité. [...].
Il existe clairement une bonne et une mauvaise efficacité, comme il y une bonne et une mauvaise inefficacité. [...].
La prévention en termes de santé économise d'énormes dépenses médicales futures, c'est de la bonne efficacité. [...]. Tandis que les méandres d'une rivière formant une vaste plaine inondable se range dans la bonne inefficacité. p167-168
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Ces pétro-états contrôlaient environ les trois quarts du carbone qui ferait mieux de rester sous terre, et eux aussi demandaient une compensation pour l’argent qui ne rentrerait pas dans leurs caisses s’il renonçaient à vendre ou à brûler ces combustibles.
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J’ai grandi au point de dévorer le monde entier. Tout le sang du Monde est le mien. Qui suis-je ? Vous le savez même si, vous aussi, vous êtes en moi et me voyez donc de l’intérieur. Je suis le marché.
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La violence des émissions de carbone tue beaucoup plus de monde que n’importe quel type de peine capitale n’en tuera jamais. Votre moralité n’est qu’un prétexte pour baisser les bras.
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La main crochue du passé nous agrippe par l'intermédiaire de tous ces gens effrayés par le changement. Alors on ne change rien...
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Il faisait de plus en plus chaud.
Frank May quitta son petit matelas et s’avança jusqu’à la fenêtre. Murs et tuiles ocre, couleur de l’argile locale. Immeubles carrés, comme celui où il se trouvait, toits-terrasses occupés par des résidents qui y dormaient la nuit pour échapper à la chaleur des appartements. À présent, certains d’entre eux regardaient vers l’est par-dessus les garde-corps. Ciel du même ocre que les immeubles, teinté de blanc là où le soleil ne tarderait pas à apparaître. Frank prit une longue inspiration. Qui lui rappela aussitôt l’atmosphère des saunas alors que c’était le moment le plus frais de la journée. Il n’avait pas passé plus de cinq minutes de sa vie dans un sauna, faute d’apprécier la sensation. L’eau chaude, d’accord ; l’air chaud et humide, non. Pourquoi s’infliger une telle impression d’étouffement ?
ici, impossible d’y échapper. Frank n’aurait pas accepté le poste s’il avait su. Cette ville était jumelée à la sienne, mais ce n’était pas la seule, de même qu’il existait d’autres structures humanitaires. Il aurait pu travailler en Alaska. Sans que sa propre sueur lui pique les yeux. Il était déjà trempé, son short aussi, le matelas aussi, là où il avait essayé de dormir. Il crevait de soif mais la bouteille près du lit était vide. Toute la ville résonnait du bruit des climatiseurs, qui bourdonnaient comme des moustiques géants.
Puis le soleil surgit sur l’horizon. Avec l’éclat d’une bombe atomique, ce qu’il était par définition. Le contre-jour assombrit champs et bâtiments dans cette direction, tandis que la tache lumineuse s’élargissait, devenait un croissant aveuglant. La chaleur qui en émanait gifla Frank. Les radiations solaires lui brûlaient la peau. Ses yeux baignés de larmes ne voyaient plus grand-chose. Tout était ocre ou beige ou d’un blanc insoutenable. Une ville ordinaire de l’Uttar Pradesh à 6 heures du matin. Il consulta son téléphone : 38 °C. Ce qui faisait en Fahrenheit – il pianota – 103°. Humidité aux alentours de trente-cinq pour cent. C’était cette conjonction le vrai problème. Quelques années auparavant, il se serait agi de l’une des plus hautes températures humides jamais enregistrées. Non pas d’un simple mercredi matin.
Des gémissements affligés montèrent du toit d’en face. Cris d’horreur poussés par deux jeunes femmes penchées sur le garde-corps, vers la rue. Quelqu’un sur ce toit ne se réveillait pas. Frank s’empressa d’appeler la police. Pas de réponse. Dur de savoir si la communication passait. Des sirènes retentirent, distantes, comme noyées. Avec l’aube, les gens trouvaient des dormeurs en détresse et ceux qui ne se réveilleraient jamais de cette longue nuit torride. Alors ils cherchaient de l’aide. Les sirènes indiquaient que certains appels avaient abouti. Frank vérifia de nouveau son téléphone. Chargé, connecté. Mais aucune réponse du poste de police qu’il avait déjà contacté plusieurs fois depuis son arrivée quatre mois plus tôt. Encore deux mois à tirer. Cinquante-huit jours, beaucoup trop. Le 12 juillet et toujours pas de mousson en vue. Il fallait se concentrer sur chaque journée, une à une. Avant de retourner à Jacksonville en Floride, ridiculement fraîche par comparaison. Frank aurait bien des histoires à raconter. Mais ces pauvres gens sur le toit d’en face…
Le bruit des climatiseurs cessa d’un coup. Provoquant d’autres cris d’horreur. Plus de connexion sur le téléphone. Plus d’électricité. Baisse de tension ou coupure totale ? Les sirènes beuglaient comme tous les dieux et déesses du panthéon hindou.
Les générateurs prirent le relais, engins braillards à deux temps. Carburant illégal – essence, gazole ou kérosène – gardé en réserve pour ce genre d’occasion, passant outre la loi qui imposait le gaz naturel liquéfié. L’air, déjà pollué, ne tarderait pas à s’emplir de vapeurs d’échappement. Autant se mettre le pot d’un vieux bus sous le nez.
Frank toussa rien que d’y penser. Il voulut s’abreuver mais la bouteille était toujours vide. Il l’emporta en bas, la remplit d’eau filtrée au bidon placé dans le réfrigérateur de la réserve. L’eau était encore fraîche malgré la coupure de courant et le resterait un moment dans la bouteille isotherme. Il y ajouta un comprimé d’iode pour faire bonne mesure puis vissa fort le bouchon. Le poids de l’eau le rassura.
La réserve de la fondation abritait en outre deux générateurs et assez d’essence pour tenir deux ou trois jours. Rassurant, là aussi.
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Si les gens mentent, c'est qu'ils se savent en tort. Mais s'il y a vraiment des sources d'émissions inconnues, peut-être causées par la chaleur déjà accumulée, c'est encore pire. Donc il faut espérer que les gens mentent. p96
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