Le tabac, c'est tabou !
On en viendra tous à bout !
Tous, je sais pas, mais Andy semble bien décidé à y renoncer une bonne fois pour toutes. Beaucoup plus pour Lynn que pour lui-même, il faut bien l'avouer.
Patch : marche pas...
Volonté : marche pas...
Amputation des deux bras : tentant mais possiblement handicapant...
Hypnose : marche...ra pas. En tout cas, c'est dans cet état d'esprit qu'il aborde cette énième tentative. le temps malgré tout d'invoquer le Dieu Coué afin de mettre toutes les chances de son côté - j'y crois à mort, j'y crois à mort...- et voilà notre Andy dans les p'tits bras musclés de Morphée. le gars est concentré et détendu puis détendu et concentré histoire de casser la routine. Ce qui n'empêchera pas un réveil douloureux. Andy a régressé, passant de 50 balais à l'âge ingrat de la puberté. 15 ans, la vache ! Un vécu d'un demi siècle dans un corps d'ado. Passé l'effet de surprise, notre Andy, qu'est loin d'être le dernier des glands, se dit qu'il lui faudra juste refuser cette fameuse cigarette alors clopée durant une soirée pour effacer à jamais son passif en arsenic, monoxyde de carbone, polonium, acétone, ddt...bref, que du bon.
Comme un gros air de Camille Redouble que j'avais très mollement apprécié, ça augurait pas vraiment du meilleur.
Et puis la très bonne surprise, l'évocation douce amère d'une année lycée charnière, pour notre Marty sans sa Delorean, qui réservera finalement son comptant d'émotions. Outre les questionnements existentiels de notre jeune / vieux héros - surtout ne rien faire qui pourrait bouleverser le futur -, le regard attendri d'un homme se retournant sur son passé tout en se demandant s'il vécût alors pleinement et fit régulièrement les bons choix pousse le lecteur à une réflexion parallèle loin d'être inintéressante.
D'un coup de crayon bicolore tout en rondeur associé à une mise en page anarchique au possible et blindée de dialogues, Alex Robinson revisite l'adolescence et son cortège de petites misères tout en vous claquant un final dramatique impressionnant de charge émotionnelle, ultime blessure enfantine béante enfin cicatrisée...
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Quelle ironie que les vérités les plus profondes ne puissent être exprimées sans tomber dans le cliché.
Aux solitaires, aux losers et aux parias.
En espérant qu'un jour, vous leur montrerez à tous de quoi vous êtes capables.
Pénélope Bagieu présente la bd "De mal et pis" de Alex Robinson.