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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec son personnage d'Edouard Roux, Rochette nous plonge dans le passé du Vercors et rend un vibrant hommage à la nature et aux quelques espèces sauvages qui ont encore la chance d'y vivre en toute tranquillité.
Edouard est issu d'une longue lignée de femmes qui ont de tout temps vénéré les ours. Enfant, il a assisté avec révolte à la mise à mort du dernier ours du Plateau du Vercors dont le corps supplicié fut exposé à la vindicte populaire avant d'être empaillé et exposé au musée de Grenoble. Gueule cassée de la guerre 14-18, il se terre à Grenoble jusqu'à sa rencontre avec Jeanne, sculptrice animalière qui lui confectionne un masque et lui redonne goût à la vie. Pour lui exprimer sa gratitude, il va lui faire découvrir les secrets du plateau du Vercors dont sa famille est gardienne depuis la nuit des temps. Il va lui montrer qu'elle peut vivre de sa passion et l'amener à réaliser le chef d'oeuvre qui la fera reconnaitre.
Les dessins de Rochette, au style brut, épais, comme tracés dans l'urgence sont faits de tonalités froides et sombres comme l'est l'âme de ces hommes avec leur violence, leur peur et leur bêtise. Par cette magnifique et bouleversante histoire, Rochette rend hommage à la nature et aux ours . Ces ours qui, depuis des millénaires sont les cibles de la sauvagerie des hommes.
C'est un album plein d'humanité qui nous amène à réfléchir sur cette société qu'est la nôtre, qui exploite le monde, épuise les ressources de la nature et non seulement réduit de plus en plus les territoires sauvages mais déciment les derniers représentants d'espèces animales ancestrales. Un album qui ne laisse aucun doute sur la nature humaine.
Et si l'homme était un loup pour l'homme ?
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En parcourant cet ouvrage, j'ai eu le sentiment de regarder un film plutôt que de lire une BD tellement j'ai été emportée par cette histoire. Plus d'une fois, les larmes me sont montées aux yeux et je dois dire que j'ai eu du mal à tourner les pages, espérant que tout irait bien, mais craignant le pire. Car l'auteur commence son histoire par le dénouement, et dès le début, on sait donc que tout risque de mal finir.
Le style de dessin est contemporain, mais, en ce qui concerne le récit en lui-même, je trouve que l'on peut se permettre un rapprochement avec les grands auteurs classiques : Hugo, pour la mise en scène de personnages ordinaires dont le drame nous touche au coeur, et Zola, pour la description de la vie sociale.
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La nouvelle bande dessinée de Jean-Marc Rochette commence par une confrontation, celle entre la couverture et la première page, entre un ours – la dernière reine – au sommet des cimes et une plongée dans une prison en pleine nuit, à quelques heures d'une mise à mort. L'histoire oppose l'envie de vivre sur cette terre et la mort qui anime la société des Hommes. Entre les deux, Edouard Roux, soldat des tranchées, dévisagée et sauvée par une artiste. Elle lui redonne un visage, non conforme à la société des Hommes mais qui lui permet de trouver une place singulière sur la terre.
Edouard Roux est un homme en fuite. Il veut se protéger du mauvais air et retourner à l'essentiel. Il aime pleinement Jeanne Sauvage dont le regard se pose sur les beautés de la nature. Elle prend le temps par ses oeuvres de rappeler l'importance des secrets de la nature et de la création. On voit alors les Hommes s'émouvoir mais toujours divisés dans les actes. Là où Edouard montre une certaine radicalité – se réfugier dans les montagnes, prendre de la hauteur pour mieux respirer – ceux d'en bas se perdent.
Dès les premières pages, la tragédie est là. le parcours d'Edouard est parsemé des drames du siècle, de la guerre à la destruction écologique. Jean-Marc Rochette croque les errements humains animés par le pouvoir, le sentiment d'importance et de suprématie. Face à ce monde aveuglément capitaliste, Edouard Roux est un anarchiste. Il est totalement humain, désireux de savourer, et non profiter, les beautés offertes par le monde. Avec des couleurs subtils, allant du rouge au bleu, en passant par des nuances de gris, l'auteur rend un hommage puissant à la nature, à ses mystères. le protagoniste lui permet de voyager dans ces paysages trop beaux pour être seulement admirés. La mise en scène montre un sens de l'observation indéniable qu'il s'agisse des animaux, des soirées mondaines ou du ballet de gestes dans l'atelier. Sous l'épée de Damoclès de la mort et des diktats du monde contemporain, surgit l'amour et tout ce qu'il charrie : l'art, le respect et la conscience de l'environnement.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Une bonne découverte proposée par ma médiathèque pour les Bd bulles concours.

Les graphismes ne sont pas là tasse de thé mais ça ne m'a pas empêché de prendre plaisir à la lecture.

Je remercie ce concours de découverte car sans cela je ne me serais pas dirigée vers cette bd.
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Encore un récit de montagne, diront certains…
Et pourtant, avec les planches et le texte de JM Rochette, chaque histoire est différente et passionnante.

1998 – dans le Vercors.
Un berger tue un ours. Tous célèbrent cet exploit, sauf un enfant, Eduardo Roux, qui aime et protège les animaux. Celui qu'on appelle le « fils de la sorcière », ou « le fils de l'ours » rejeté par les autres enfants et la communauté villageoise.
Edouard, de retour de la 1ère guerre mondiale et « gueule cassée » se refugie dans les montagnes jusqu'au moment, où une sculptrice animalière, Jeanne, lui redonne un visage. Chacun fait découvrir à l'autre son domaine. Un couple fusionnel aux engagements forts

Resté seul dans le Vercors, Édouard ira jusqu'au bout de sa vie (je ne dévoile rien, il s'agit des 1ères pages du récit) pour protéger une ourse des chasseurs.

Le héros de l'histoire est Eduardo, mais également et peut-être surtout, le Vercors. En le replaçant dans la préhistoire, où les hommes se nourrissent de la chair de l'ours, mais le respectent : « tant que de dans la montagne, règneront les ours, le soleil se lèvera le matin, mais au soir où mourra la dernière reine, alors, ce sera le début du temps des ténèbres. »
Au Moyen-âge, où commencent les chasses aux sorcières, envers celles qui protègent et « prient l'ours ».
Dans ce récit, de nombreux thèmes sont traités. L'exclusion de ceux qui sont différents, l'ignorance, la peur, la barbarie. Également la honte, la réclusion pour ceux qui sont victimes. Quand Jeanne refait le bas du visage d'Édouard, c'est lui qui a honte de son visage et Jeanne lui dit : « Honte de quoi ? Ce n'est pas à vous d'avoir honte, mais à la société qui vous a fait ça. »

La plus grande partie du récit se déroule dans le Vercors, planches magnifiques sur les montagnes, sur les animaux. Des planches souvent sombres qui donnent la tonalité au récit.
Les dessins d'animaux sont saisissants de réalisme, tant dans les expressions, que dans le poil. Je repense au regard du singe derrière les barreaux de la page 77. Les peintures de la grotte rupestre que fait découvrir Édouard à Jeanne sont toutes aussi réalistes. Avec notamment celle de l'ourse, (page 117) « la dernière reine » où Jeanne, pourtant spécialiste en la matière dit : « on dirait qu'elle vit. On a l'impression de l'entendre respirer. » Et c'est exactement cela, comme si l'ourse ne demandait qu'à prendre vie !

On comprend surtout – et c'est un des messages récurrents de l'auteur – que l'homme est un loup pour l'homme, pour la nature et pour les animaux qui l'entourent. Un prédateur bien pire que l'ours.
Une BD pour faire réfléchir, une BD pour comprendre et avancer.
Une vraie réussite tant dans le récit, la richesse des thèmes que le graphisme.

Lien : https://commelaplume.blogspo..
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Cet album est une réussite. L'histoire m'a captivé de bout en bout.

Édouard Roux reprend goût à la vie grâce au talent de Jeanne, sculptrice animalière qui lui façonne un masque pour cacher sa visage défiguré durant la Grande Guerre.

On sent que J-M. Rochette maîtrise son sujet car en plus d'être illustrateur il est aussi sculpteur animalier et peintre. Les dessins simples et les couleurs froides (noir, gris...) collent parfaitement à l'ambiance du récit.

Une véritable ode à la nature, à l'amour et à l'art qui a été élu « Livre de l'année 2022 » par la revue spécialisée LIRE-Magazine littéraire.

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Rochette, c'est un trait brut, un peu rude, parfois, et souvent très sombre. Avec ce troisième opus autour de la montagne, le trait est toujours aussi fort, mais l'histoire est lumineuse.
Edouard, un petit garçon du Vercors, voit tuer le dernier ours de la région. Elevé par sa mère seule, il est souvent mis à l'écart pour être le fils de la sorcière. Quelques années plus tard, Edouard revient de la guerre. Sa mère est morte, c'est une gueule cassée. Il va rencontrer Jeanne Sauvage, une artiste parisienne qui remodèle les visages des soldats grâce à des masques. Elle est aussi sculptrice. Edouard va alors l'emmener au coeur du Vercors, pour lui faire découvrir la légende de la dernière ourse…
Dans cet opus, Rochette questionne aussi bien la nature humaine, la place de l'homme dans la nature, et surtout, il met au centre une magnifique histoire d'amour !
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Ce n'est pas seulement un Roman Graphique, une histoire comme cela, où l'on raconte l'histoire d'un soldat à la gueule cassée, ou bien l'histoire d'un ours dans la montagne que l'on chercherait à exterminer.

Il y a de cela, mais autour de cela il y a autre chose de plus grand. Une cohérence. Une âme. Je dirais même un lien, dessiné et scénarisé par Rochette, entre notre Humanité et la Nature qui nous entoure.

Sublime récit, sublimes dessins. Un roman graphique qui mérite son Palmarès et ses excellents critiques sur Babelio et ailleurs.
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Un plaidoyer implacable, un hymne à l'amour et au sauvage dont la violence n'a d'égal que son effarante beauté. Un récit à la fois intime et universel au héros bicéphale (ce couple à l'étrange et romantique complémentarité) parfait, à la conclusion terrible et inévitable amenée comme une étrange délivrance aux allures de désespoirs. Un grand roman graphique dont l'épilogue témoigne jusqu'à la dernière case de ce qui est immortel et nous dépasse avec des atours de simplicité et de bestialité.
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Ce roman graphique a été un véritable coup de coeur.

Tout d'abord le sujet de fond, la relation millénaire entre l'Ours et l'homme, et son évolution au cours du temps. L'histoire suit une famille sur plusieurs générations, celle qui est liée à l'Ours, le respecte et le protège.

J'ai beaucoup aimé la succession des différentes époques, voir la manière dont évoluent (ou non) les mentalités.
Le couplage avec le sujet de la 1ere Guerre mondiale et des gueules cassées se fait parfaitement, les deux sujets n'en forment plus qu'un, avec une belle fluidité.

J'ai aimé Edouard et Jeanne, deux personnages que rien ne prédispose à se rencontrer et qui finalement se lie autour de la reconstruction d'Edouard après la guerre. Les voir évoluer dans le Paris d'après-guerre, parmi les artistes et les lieux emblématiques de cette période, puis dans le Vercors natal d'Edouard.

Sa relation à la nature et la manière dont il l'enseigne à Jeanne et au lecteur est magnifique et essentielle. Elle rejoint les sujets actuels qu'il est fondamental d'évoquer.

De même, la relation entre les humains et tout ce qui leur est étranger, tout ce qui sort du cadre qu'ils ont fixé, et face auquel ils adoptent souvent la violence, est révélatrice et très actuelle.

J'ai aussi adoré le dessin, tantôt très précis tantôt plus flou, alternant des cadrages de paysages où la sérénité de la montagne est frappante, et des zoom sur des détails, des parties de scènes, où le rythme paraît plus rapide.
Cette opposition marque bien la différence entre la violence des tranchées, l'animation du Montmartre des artistes, l'amour naissant entre Jeanne et Edouard, et la quiétude de la montagne et son immuabilité.
Les couleurs sombres correspondent parfaitement avec le ton de l'histoire, qui s'éclaircit lors des passages en montagne.

Un sans faute pour moi, qui m'a beaucoup émue et dont les thèmes me paraissent fondamentaux. Et une magnifique découverte puisque je n'avais encore jamais lu cet auteur.
Lien : https://www.instagram.com/da..
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