La Dernière Reine (BD)

Un hymne à l'amour, l'amour charnel et l'amour de la nature.

Une histoire de destins croisés qui se rencontrent et vivent l'amour de manière intense et brève.
Au milieu de ces instants de bonheur et de vie heureuse, la bêtise et la méchanceté humaine, qu'on appelle la civilisation.
Les humains qui détruisent les relations humaines et la nature qui les entourent.

Une belle leçon de vie joliment dessinées, avec un graphisme sombre et qui suggère et présage l'histoire sombre d'Edouard Roux et de Jeanne Sauvage, ainsi que de la dernière Reine. L'histoire se déroule pour la majeure partie au coeur du Vercors, sublimement magnifié par les légendes locales.

Des personnages émouvants et touchants, qui ont subi des fêlures plus ou moins profondes et visibles, et vont retrouver, ensemble, la foi en l'amour.
Un drame à la fois percutant et magnifique.

Rochette nous entraîne dans des ambiances très variées : la vie sauvage dans la nature du Vercors, les gueules cassées de la seconde guerre et les milieux artistiques des années folles.
L'histoire est racontée avec un profond réalisme. le graphisme et les couleurs mettent en avant la force brute des événements, des humains et de la nature.
La beauté et la violence de l'homme en harmonie avec la nature, mais aussi de l'homme qui la détruit. 

Je n'ai pas l'habitude de lire de la BD.
J'ai besoin d'avoir du temps devant moi et l'esprit « disponible ». En tous cas plus que pour les romans. J'ai donc repoussé cette lecture à un moment où j'étais « prête ».
Bien m'en a pris. Parce que c'est prenant.
D'autant plus quand on reconnaît les silhouettes des crêtes du Vercors. Et qu'on vit à quelques kilomètres de champs de batailles de 14-18.
Le trait sombre nous engloutit. Dans une très belle histoire. Qui donne envie de crier, de protester à chaque case. Bref, j'ai bien fait de préparer ce moment lecture pour le savourer à la hauteur de la beauté du propos et de l'oeuvre.

Excellente Bande Dessinée de 238 pages, dont les graphismes sont magnifiques et touchants avec des thèmes sur les conséquences de la guerre, sur l'homme, la nature et les animaux. Très belle histoire vraiment très touchante, et très beaux graphismes, même les dessins sans texte sont très parlants.

En 1858 dans le Vercors, un ours a été abattu. Depuis des années les ourses et les loups défendaient leur territoire. Les ancêtres disaient que quand la dernière Reine, ourse, sera abattue, ce sera le début du temps des ténèbres.

J M Rochette narre l'histoire d'une gueule cassée, Édouard, complètement défiguré par la guerre de 1914. Il ne voulait plus revenir chez sa mère dans le Vercors, afin de ne pas lui faire voir son horrible visage. Il vouait une haine à la guerre qui l'avait rendu ainsi. Une autre gueule cassée, comme lui, lui conseilla d'aller voir une personne qui faisait des miracles sur un visage détruit comme le sien. Il alla à Paris, voir cette jeune femme. Jeanne Courage qui était une artiste sculptrice faisait des masques en cuir sur demande. Pendant que Jeanne travaillait sur le visage d'Édouard, celui-ci lui parla de sa magnifique région du Vercors, où les ours y régnaient en maître. A force de se voir, l'un et l'autre ressentirent des sentiments, plus forts que l'amitié.
Édouard l'emmena dans la maison de sa mère, en pleine montage. Jeanne était émerveillée. Édouard était heureux. Jeanne découvrit une magnifique forêt pas encore détruite par l'homme, où vivaient les animaux. Il lui fit visiter une grotte, dont les parois étaient entièrement dessinées par les premier hommes. Au fond de cette grotte trônait une statue immense de l'ourse. Il lui expliqua que c'était celle de la dernière ourse, la dernière reine. Jeanne était émerveillée par la beauté de celle-ci. Elle fit de nombreuses esquisses.
de retour à Paris, Jeanne reproduisit l'exacte réplique de la statue de l'ourse.
L'ourse, en fonte finie, fut exposée en galerie. L'exposition fut un succès. Jeanne voulait que le moule fut détruit afin d'éviter toute reproduction. Son oeuvre devait être unique. le jour même du vernissage, l'ourse fut vendue à un prix très élevé. Jeanne continua ses sculptures, mais elle attendait toujours le paiement de l'Ourse. Jeanne et Édouard allèrent voir le galeriste. Jeanne comprit très vite qu'elle ne reverrait plus son oeuvre, ni son argent. Après de nombreuses réclamations, Édouard et le galeriste en vinrent aux mains. Édouard fut arrêté pour coups et blessures. Édouard et Jeanne furent interdits à Paris. Ils allèrent à Grenoble où Jeanne travailla comme sculptrice animalière dans un musée. Peu de temps après Jeanne tomba malade. le médecin diagnostiqua une tuberculose. Édouard l'emmena dans ses montagnes du Vercors. L'air y était vraiment plus pur.
Si Jeanne reprit des forces au printemps, elle ne supporta pas l'hiver. Elle ne voulut pas être enterrée. Édouard respecta ses volontés. Jeanne resta dans la maison et Édouard y mis le feu. de Jeanne, il ne lui restait plus que le masque qui cachait sa gueule cassée. Édouard monta, alors, le plus haut possible dans la montagne. Mourir là-haut était son seul désir, maintenant qu'il ne possédait plus rien. Édouard voulait, désormais, en finir avec la vie. Au moment d'appuyer sur la gâchette, un vieil ours vint vers lui. Il la reconnut, c'était la vieille ourse, la dernière Reine...

Encore un magnifique travail de Jean-Marc Rochette !
Une histoire centrée dans les années folles de l'après première guerre mondiale qui met en perspective 101.925 années (environ !). Et que le lecteur peut décliner à notre monde aujourd'hui, car rien ne change vraiment : la méchanceté et la folie des hommes, leur tendresse et leur générosité, l'art qui guérit les coeurs et les visages, les profiteurs sans scrupules champions de l'accaparement, la nature nourricière et refuge que l'être humain salit, méprise et tue consciencieusement.
Et au milieu de tout cela, un amour trop beau pour que les mesquins ne veuillent pas le piétiner.
Ne passez pas à côté de ce roman graphique.

Pendant des générations, les ancêtres d'Edouard Roux ont été les défenseurs et les protecteurs des ours dans le Vercors. le dernier ours du Vercors a été abattu à la fin du 19ème siècle, Edouard a assisté à cet abattage et au non respect de la dépouille de l'animal majestueux.

Edouard Roux va participer à la 1ère guerre mondiale, à la guerre des tranchées. il échappera à la mort mais reviendra complètement défiguré, rejoignant ainsi le régiment des gueules cassées. Il doit porter une sorte de cagoule pour cacher son infirmité, il est comme dans une grotte protectrice. Grâce à un ami, il rencontrera à Paris, Jeanne Sauvage, sculptrice animalière, qui s'est spécialisée dans la création de masque pour redonner vie aux héros de la grande guerre, héros aux gueules cassées, mis en marge par la société pour laquelle ils ont engagé leur vie et perdu leur identité. le travail fabuleux de Jeanne permet à Edouard de retrouver sa place d'homme et non de bête curieuse.
Edouard fera découvrir le Vercors à Jeanne, sa maison qui accueillera leur amour naissant. Il lui révélera aussi la grotte contenant une représentation ancestrale d'une ourse. le talent de Jeanne en fera une sculpture admirée de toutes et tous. Mais il devait être écrit que le bonheur ne pouvait durer pour ses deux êtres singuliers. l'a dernière reine sauvera Edouard du suicide ou du moins le retardera, Edouard consacrant son énergie pour la protéger, lui donner un avenir.

J'ai découvert le graphisme si particulier de Jean-Marc Rochette. J'ai été fasciné par les paysages. Mais aussi par le jeu des couleurs. le trait qui me semblait noir au début est finalement très poétique. Tout est en estompe, en douceur en opposition à la violence et à l'ignorance des hommes. Edouard, de la lignée des gardiens, accomplira sa mission jusqu'au bout. L'homme protégeant la nature contre l'homme, c'est une belle parabole et cela nous rappelle et nous ramène à des valeurs essentielles : préserver la vie, la biodiversité, respecter les rythmes de la nature.

Fin de la trilogie alpine, après "Ailefroide" et "Le loup", Rochette revient avec un album qu'il a mis 3 ans à réaliser et qui l'a laissé selon ses mots "essoré".

C'est une histoire d'amours. L'amour entre Edouard et Jeanne, l'amour pour la vie à la montagne, loin de la ville, l'amour pour les animaux, l'amour pour l'art...

Edouard est une gueule cassée, une gueule réparée par Jeanne Sauvage, artiste sculptrice animalière. C'est le début d'un amour pur et puissant qui va s'épanouir loin de Paris et ses soirées entre artistes, sur le plateau du Vercors.
Jeanne y découvre la vie simple et Edouard l'initie à la légende de la dernière reine.

Rochette nous livre un récit puissant et beau. Les personnages sont braves et libres, le trait épais et charbonneux donne une force et une épaisseur impressionnantes, il impose aussi une ambiance sombre qui dès les premières pages donne le ton de la tragédie romantique qui va suivre.

Moi qui n'avait pas été emballé par "Le loup", je suis tombé sous le charme de "La dernière reine". Tout est réuni pour avoir un gros coup de coeur !

Un superbe roman graphique, mêlant nature et Histoire.
Édouard Roux a terminé la première guerre vivant mais c'est une gueule cassée et son visage est détruit. Il se rend à Montmartre chez Jeanne Sauvage, afin qu'elle lui fabrique un nouveau visage. Originaire du Vercors, il lui parle de la montagne et des animaux. Jeanne étant sculptrice animalière, il décide de l'emmener découvrir ses montagnes et ses forêts, lui racontant l'histoire du dernier ours abattu sous ses yeux lorsqu'il avait dix ans.
C'est une belle histoire d'amour qui débute, en parfaite harmonie avec les montagnes. Mais comme depuis longtemps, la nature humaine est loin d'être pacifiste.
Hormis les magnifiques liens décrits entre Edouard et les animaux, et sa belle histoire d'amour, il y a aussi des dessins fascinants et envoutants de la nature, montagnes, arbres et animaux.
Une très belle lecture.

En lisant ce livre j'ai aimé les différents tableaux, de 100 000 ans avant JC, jusqu'aux années après la 1ère Guerre mondiale et les nombreuses références aux artistes d'après guerre, Cocteau, Picasso..
Les couleurs sont très belles et présentes dans ce roman,  du noir de la folie et de la bêtise des hommes jusqu'au ciel lumineux dans le silence du Vercors couvert de neige. 

"Tant que dans la montagne régneront les ours, le soleil se lèvera le matin,  mais au soir où mourra la dernière reine... alors, ce sera le début du temps des ténèbres. "

Durant des millénaires, les ours régnèrent sur le plateau du Vercors. Jusqu'à l'arrivée des hommes qui, en quelques dizaines de générations, les décimèrent. En 1898, le dernier ours est abattu sous les yeux du jeune Édouard Roux, ultime descendant d'une lignée de chamanes voués à la protection de la montagne et de ses habitants. Défiguré dans les tranchées de la Somme, Édouard trouve refuge auprès de Jeanne Sauvage, sculptrice animalière dont l'art redonne un visage aux gueules cassées. le coup de foudre est réciproque. Dès lors, chacun s'aventure avec passion dans l'univers de l'autre. Elle l'introduit dans le cercle des artistes de Montmartre et lui, l'initie à la vie montagnarde au sein des paysages majestueux du Vercors. Une immensité où se dissimule la dernière reine. Figure animale immortalisée dans la pierre ou vieille bête, dernière de sa race, fuyant la prédation humaine, l'ourse incarne le pathétique destin d'un monde sauvage voué au déclin. Édouard et Jeanne tenteront de le préserver durant quelques saisons, en vain. L'impitoyable et cynique société d'après-guerre tolère peu la marginalité et leur ferra payer cher leur rébellion. Ce manifeste artistique et écologique sans concession, doublé d'une poignante histoire d'amour, est magnifié par le trait sombre et puissant de l'auteur qui restitue toute sa splendeur au massif du Vercors et à sa faune. Il en résulte un ouvrage mémorable que je conseille dès le lycée à tous les publics, férus ou non d'art et de grands espaces.
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