Transperceneige - Extinctions : Acte 2

Dessin : Jean-Marc Rochette
Scénario : Olivier Bocquet d'après une idée originale de Jean-Marc Rochette

Après un bref arrêt pour permettre aux arpenteurs d'arpenter ( non, ce n'est pas un pléonasme, je l'ai fait exprès ) le terrain, j'ai repris le "transperceneige".
Une lueur d'espoir apparaît, en même temps que la couleur.
Mais ne s'agit-il pas d'un leurre ?
Vont-ils enfin trouver un havre après tant d'années passées à travers neige et brouillard et alors qu'ils sont à bout de force et de ressources ?
Tous les travers de notre société actuelle se retrouvent dans cette bande dessinée.
Et c'est d'ailleurs très bien explicité dans la postface.
Allez, bientôt le tome 3.

Le dessin de Rochette est tranchant, le noir est agressif, dur et sec, les couleurs viennent juste renforcer la présence du noir. Pour l'ambiance, ce tome est formidable, mais on est dans un préquel, les explications de l'univers créé, ce monde glacé qui se meurt, sont trop présentes et on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages, de se mettre dans la tête du héros comme dans les premiers opus édités. Autant ces anciens épisodes étaient très forts parce qu'on se sentait immergé, autant celui-ci est moins indispensable, il n'ajoute rien aux premiers épisodes. Mais c'est tout relatif, c'est tout de même une très bonne bande dessinée justement pour cette ambiance sombre et dure. Je pense qu'elle s'apprécie plus lorsque toute la série se lit à la suite.

Je poursuis ma lecture de la saga "Transperceneige" avec le deuxième tome de la trilogie "Extinctions".

Après un tome 1 dans le dérapage contrôlé, on bascule dans la folie totale, autant du côté des écologistes que du côté du reste du monde. Au final, étonnement, c'est le train qui reste le plus immunisé par la folie ambiante.

Une nouvelle fois, c'est un grand plaisir de parcourir les planches de cette bande dessinée. Très intense, certaines font vibrer et le suspense est au rendez-vous.

J'avoue être toutefois frustré de devoir attendre pour lire la suite.... en 2023?

Le transperceneige devait permettre uniquement à ceux qui ont un billet de monter à bord. Donc tout le monde ne peut pas monter. On trouve déjà ceux qui ont les moyens. Les autres, les pauvres peuvent s'entretuer pour voler des billets. Mais la foule est tellement dense que parfois le train ne s'arrête pas. Et quand enfin il s'arrête, il accepte trop de monde dans les wagons du fond. Difficile de trouver le juste milieu entre ceux qui doivent ou mourir. Et surtout qu'il faut prendre en compte le fonctionnement de la machine. La tension est tout le temps présente.

Surtout qu'on nous propose quatre récits en parallèle, avec un père et son fils, un groupe de criminel et la vie sur le train. Tout se complète et surtout rien n'est gratuit dans les informations données. La gestion des voyageurs pose problème. Il faut trouver des solutions égalitaires. Là une question éthique se pose. Qui définit ceux qui ont le plus de valeur ? Comme faire accepter l'équité pour tous qu'importe son portefeuille ? Et celui qui a une arme à feu, peut-il faire la loi ? La question de la justice prend de la place. Et on voit ceux en Amazonie qui ont construit un refuge dans le sol. Un gourou s'est trouvé d'une communauté. La nourriture risque de manquer pendant un temps. Faut-il tuer quelques personnes ? Comment les choisir ? le gourou a fait un choix radical lui et son second resteront en vie. Mais la mégalomanie prend le dessus et les deux hommes s'affrontent. A la fin, il n'en restera qu'un. Néanmoins peut-il gérer tout le système seul ? Connaît-il tous les systèmes ? Et que t'il faire de tous les cadavres ? 5 ans seul et isolé, ne risque t'il pas de devenir complètement fou.
On ne sait toujours pas trop ce qui s'est passé. Les attentats étaient organisés. Par qui ? Pourquoi ? Voulait-il sauver la planète de l'Homme ? En tout cas, le nucléaire est présent.
Cette théorie se retrouve très souvent dans la SFFF et est utilisée ici avec beaucoup de justesse. On sent le changement de scénariste avec Jean-Marc Rochette et Matz. le texte est plus brut et direct. Cela ne gâche rien. Puisque même le graphisme de Jean-Marc Rochette a changé et est aussi dans cet esprit. Il faut lire la série dans le bon sens car après on a plus de difficulté à raccrocher les wagons. En tout cas, impossible de s'arrêter en si bon chemin. Quelles valeurs humaines vont ressortir ? le tome trois nous le dira.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..

Dans ce deuxième volume qui raconte le départ du transperceneige on commence à voir les dérives que la panique à l'annonce de la fin du monde a provoquées. Les gens qui se battent sur les quais pour monter à bord, les climato-sceptiques qui ne veulent pas abandonner leurs richesses matérielles et pensent résister au froid...
J'ai trouvé très intéressants les propos de Zheng et la philosophie optimiste qui l'a poussé à cette entreprise de sauvegarde de l'humanité dans sa diversité.
Encore plus sombre que le précédent, ce tome laisse présager les horreurs qui vont suivre...