Je craignais que l'ennui ne s'installe au fil des tomes, or c'est le contraire qui se produit : Retrouver pour la troisième fois ce gamin revêche et hyper sensible s'avère être un vrai plaisir. La plume de
Romain Rolland, subtile et empathique, y est bien sûr pour beaucoup.
Le père est mort, et
Jean-Christophe est maintenant adolescent, totalement obnubilé par les troubles émois propres à son âge. Une seule chose compte à ses yeux: l'amour, et d'ailleurs ce troisième tome, laissant de côté la carrière musicale du jeune homme, est entièrement centré sur ça : le tumulte de la jeune passion avec la diaphane et évanescente voisine, puis l'éveil et l'embrasement des sens auprès de l'inconsistante mais charnelle Ada.
Encore une fois on admire l'acuité de regard et la finesse de l'auteur à rendre pleinement la réalité de son personnage, surtout sur cette période de vie si délicate, et si inédite en ces termes pour l'époque, de l'adolescence. A suivre!