Quand le cœur est meurtri, que l’âme désespère
L’homme ne peut, hélas ! Dans sa douleur amère
Trouver l’oubli que dans la mort.
Car il n’a plus la Foi qui dompte la souffrance,
Il ne croit plus à rien pas même à l’Espérance
Qui adoucit les coups du sort.
Enfant déshérité des biens de cette terre
J’ai traversé la vie sans que père ni mère
Conduisent mes pas chancelants
Et j’ai dû expier à chaque défaillance
Le crime de l’amour qui me donna naissance
Sans me donner aucun parent.
La misère et la Faim furent mes deux nourrices
Des hommes j’ai subi toutes les injustices,
Et j’ai connu tous les dégoûts.
Sans ressentir au cœur un sentiment de haine
Je me vois, aujourd’hui, succomber à la peine
Et je rougis d’être jaloux.