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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire de famille dans les années 60 dans L'Iran du Shah.
Un père commerçant non grata par la police politique du Shah, une mère effacée et quatre enfants dont une, miraculée. La narratrice est Azam la fille aînée.
Entre Vie politique et vie privée elle nous décrit les évènements surtout tragiques qui advinrent à sa famille élargie, dans ces années-là. Étrangement c'est sa grand mère, une femme dominante mais analphabète, celle-là même qui fit épouser sa fille cadette contre son gré, qui l'encouragera à faire des études universitaires, "tu seras ma première petite fille à entrer à l'université ". Cette femme qui sait ni lire ni écrire gère pourtant des affaires et tient les comptes de leur ménage et de leurs affaires,......une femme dont la mère lui a inculqué une vision tragique de la vie , ne pas penser plus loin que ton prochain pas, un pas, tomber, se relever, un pas, retomber, se relever.....
visiblement adoptée par la petite fille vu qu'elle termine son récit avec cette même vision.
Je pense que la particularité de ce livre vient surtout,
De certains portraits de personnages comme celui de cette grand-mère et celui du grand-père grossiste en or blanc ( le riz, aliment de base de la cuisine iranienne), dont le passage où ce dernier loue le riz, est assez émouvant,
Des descriptions des us et coutumes iraniennes notamment avec les marionnettes, et la fête du Nouvel An chiite, le Newrouz ,
Et d'autres petits détails touchants , comme ces gens qui se lèvent en pleine nuit et sortent en pyjama pour éteindre l'incendie du magasin d'un inconnu, sans poser de questions. C'était dans les années 60, aujourd'hui serait-il de même, aucune idée.....

C'est un livre riche et sincère que je recommande vivement, et un grand مرسی à Marale pour ce premier roman réussi !


"Entre la foi et l'incrédulité, un souffle,
-entre la certitude et le doute, un souffle.
-Sois joyeux dans ce souffle présent où tu vis, car la vie elle-même est dans le souffle qui passe. "
Omar Khayyam



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C'est à partir des souvenirs de jeunesse de sa mère Azam que Marale a construit son roman. Des souvenirs de l'Iran des années 60, un Iran que l'on nommerait encore volontiers Perse, tant les souvenirs qui s'y rattachent son empreints de nostalgie, de douceur, de poésie et parfois aussi de douleur.

La première surprise pour moi fut la découverte du zoroastrisme (religion monothéiste) avec ses rituels et fêtes, dont les célèbres fêtes de Nowrouz inscrites au patrimoine immatériel de l'humanité.
« D'après le calendrier persan, la nouvelle année débute à l'équinoxe du printemps, à ce moment particulier où le jour dure autant que la nuit.
Nowrouz, le premier jour de la nouvelle année est fêté depuis très longtemps dans cette partie du monde, du temps où les peuples vénéraient les quatre éléments fondamentaux, que sont l'eau, la terre, le feu et l'air. »

Ma deuxième découverte fut celle de l'importance de la famille et les occasions multiples de se regrouper avec les grands-parents, les oncles et tantes ainsi que les cousins cousines. Des partages autour de délicieux mets qui donnent immanquablement l'eau à la bouche à la gourmande que je suis.

Ensuite, je vous laisse découvrir la place de l'enseignement pour les garçons et les filles, les rituels autour des mariages et des deuils. Mais aussi le poids de la police du Shah et plus tard celle des mollahs...

Un bien joli roman qui vous titille les sens : odorat, vue, ouïe, toucher sont bien souvent sollicités. L'écriture douce et soignée joue aussi avec vos émotions. Une belle découverte d'un pays aux traditions riches et multiples où l'on perçoit l'importance de la culture, et en particulier celle de la poésie.
Un voyage sur un tapis volant...
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Ce dont les montagnes se souviennent est un récit autobiographique sur une jeunesse en Iran. C'est, en apparence, une enfance heureuse que vit Azam auprès de ses frères, soeur, tantes et grands-parents. Mais certains évènements dramatiques vont piqueter le tapis de l'insouciante jeunesse d'épines acérées et cruelles: l'accident de sa petite soeur, miraculée mais handicapée pour toujours, la mort, en prison, de son très jeune cousin insurgé face à la politique du shah.
J'ai aimé le découpage en chapitres courts, faisant de chacun d'entre eux une petite histoire à part. L'amour familial et amical, la compassion animent l'entourage d'Azam. Sans se focaliser sur la liberté entravée des iraniens et la surveillance continuelle de la famille par les milices du Shah, l'auteure nous dresse le tableau d'un pays cultivé, aux traditions ancrées, vives et chatoyantes mais où la place de la femme reste subalterne, cantonnée dans son rôle de mère ou de future mère. La narratrice dépeint des personnages honnêtes et altruistes que l'on admire et auxquels on s'attache. Celui de la grand-mère est d'une force incroyable. Elle est analphabète mais réussit à donner le change et à se faire respecter même dans le monde des affaires.
Je remercie l'auteure Marale Rostaing qui a pensé que son récit, son histoire familiale pourrait me plaire. Je pense, Marale, que les montagnes qui dominent Téhéran ont encore beaucoup à raconter et j'espère que vous serez là pour les entendre et retranscrire leurs histoires.
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Une envie de nouveautés souffle dans la cuisine de cette famille iranienne. C'est l'envie de cookies américains, plus modernes que les pâtisseries persanes pourtant si délicieusement parfumées.
« Ce jour-là, nous apprîmes à nos dépens que cueillir la modernité des autres avait un prix »
Car, tout à la confection de ces biscuits, ils en ont oublié de surveiller la petite soeur. Une porte ouverte, une piscine et le drame.

Azam partage ses souvenirs avec nous et quelle jolie parenthèse attendrissante que de parcourir ces petits instantanés de vie, là-bas, à Téhéran, avant cette désolation amenée par la dictature des mollahs.
Telle une petite souris, pour savourer les moindres miettes des évocations d'Azam, je me suis installée discrètement dans sa famille, l'espace d'une petite centaine de pages. J'y ai ressenti la volonté des femmes, comme Aziz, la grand-mère, qui insuffle à ses descendantes la force et le devoir d'avancer pas à pas dans leurs vies. J'y ai constaté le poids de la police politique dans le devenir professionnel du père et les convictions religieuses des cousins qui découlent sur un drame. J'y ai savouré les paroles clairvoyantes du grand-père nous contant la puissance du riz.
Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, habitent ces pages de souvenirs avec quelques traditions persanes dont la célébration de leur nouvelle année qui a lieu au printemps pour fêter la renaissance. Je serais bien restée encore un peu parmi eux, assise sur le grand tapis pour piocher dans tous les plats odorants dont la confection se transmet, de génération en génération.

Marale Rostaing, sous la simplicité de sa plume, laisse ressortir les évènements durs ou joyeux, doux ou violents, avec une réelle tendresse que l'on perçoit dans les moindres petits bonheurs ou tragédies de cette famille. C'est une narration au plus près de la vie, pleine de douceur, qui montre l'impact inéluctable des évènements qui se déroulent dans une existence. Ces souvenirs d'Azam ramènent au caractère éphémère des instants avec, parfois, une pointe de mélancolie.

J'encourage Marale à continuer à évoquer ce pays meurtri, ce temps qui passe, ces traces laissées par les uns et les autres mais aussi la lumière du peuple iranien. Je la remercie pour m'avoir orientée vers cette belle lecture auto-éditée qui mérite de rencontrer ses lecteurs et lectrices.
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Voilà une jeune et nouvelle auteure très prometteuse.

Ce dont les montagnes se souviennent reprend les souvenirs de jeunesse d'Azam, la mère de l'auteur. Nous sommes en Iran, près de Téhéran, vers les années 1970 je crois. Marale Rostaing retranscrit et nous fait partager avec beaucoup de sensibilité et de poésie, ce dont les yeux de sa mère ont perçu, avec maturité et sagesse, du monde dans lequel elle vivait alors qu'elle était jeune adolescente.
La transmission orale est une notion chère à l'auteure car ancestrale, spontanée et qui malheureusement a tendance à disparaître devant la multitude d'écrits pas toujours proches de la vérité.

L'auteure nous prend la main et nous invite dans la maison familiale où nous faisons la rencontre de toute la famille. Et quelle famille ! Les frères et soeur d'Azam, Ali le plus grand, un peu effacé, Hamid le petit turbulent qui ne comprend toujours pas comment ni par qui ses devoirs sont tout à coup complétés et la petite Afsaneh dont je vois encore les yeux écarquillés devant le spectacle de marionnettes. Un passage très émouvant.

Naneh, la gouvernante au lourd passé et tellement attachante.
Les parents possédant un commerce pas comme les autres, anéanti chaque fin d'année par un incendie criminel de la police secrète. La solidarité des voisins, du village, apaise leurs tourments.
Aziz Khanoum, une grand-mère aux principes moraux rigoureux, au tempérament de feu, indispensable pour se maintenir une place au sein de la famille, de la société. Mais Aziz est aussi dotée d'un coeur grand comme ça et d'une immense générosité, mais cachés sous ses voiles.
J'ai adoré écouter le grand-père Agha Joon parler de son métier à Azam. Toutes ces jarres emplies d'un riz consciencieusement choisi, destiné à nourrir le pauvre comme le riche. Un vrai poète Agha Joon !
Et la tante Suri, née dans un pays où la femme a si peu de poids. Eternelle rebelle, elle aura peu de choix pour goûter à une liberté certes légitime, mais ici complètement anéantie.

La résilience devient un trait de caractère pour chaque membre de la famille, même face à la mort du cousin Faride.

Ce petit livre de 115 pages regorge d'amour familial dans une société où la femme n'a aucun droit.

Merci Marale de nous avoir convié au délicieux festin, dans le jardin. J'en ai encore l'eau à la bouche de ces saveurs salé-sucré, ces couleurs et ces parfums.
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Marale Rostaing fait don de sa jeune plume à sa maman pour parler de l'Iran à travers son enfance. l'Iran qui enseignait l'essentiel de la vie " la famille,le partage, la joie, le courage." avant le règne des Mollahs. A travers ses souvenirs de petite fille puis de jeune femme la narratrice nous dépeint , en effet, à partir de sa famille l'Iran de son enfance avec ses valeurs,sa culture,ses joies mais aussi ses peines. La nounou qui a fuit un mari violent, une cousine éprise de liberté et pourtant soumise elle aussi à la violence conjugale,un cousin donnant sa vie pour ne pas trahir ses idéaux, les frères et soeurs dans leur légèreté jusqu'au drame qui alourdira pour toujours l'ambiance familiale, le grand père aimant et garant des valeurs ancestrales alors que la grand mère insuffle déjà l'énergie de la lutte féministe. J'ai beaucoup aimé le rythme de ce roman, la pudeur des sentiments,la force de la transmission entre Femmes "Un pas après l'autre,ne pense qu'à ça,un pas après l'autre...Toute notre vie est à l'image de ces petits pas...tu tomberas et tu te releveras.
Et tu tomberas encore.
Et tu te releveras encore."
C'est un premier roman qui m'a été conseillé par son auteure, lectrice babeliote et je l'en remercie.
Marale, votre photo sur le site me permet de penser que vous êtes très jeune... comme quoi la valeur n'attend pas le nombre des années ! Car il y a une belle maturité alliée à la fraîcheur de la jeunesse dans votre roman. J'espère qu'il sera le premier d'une longue série.
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C'est vers les années 60 que l'auteur situe ce roman où s'inscrivent nostalgie, souvenirs d'enfance et regrets d'un paradis perdu: l'Iran avant la Révolution, et l'arrivée des Mollahs.
Azam a été une petite fille choyée dans une grande famille très aisée. le bonheur aurait pu être complet si un dramatique accident n'avait bouleversé la vie de sa petite soeur et par ricochet de toute la famille.
Elle raconte ses souvenirs d'enfance, les membres de sa famille, les changements apportés à l'Iran par les nouveaux dirigeants.
Je me suis promenée avec plaisir dans ce roman doux -amer parfois. Une belle lecture.
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A travers ce roman, l'autrice nous plonge dans la vie en Iran dans les années 60 en suivant le quotidien de sa maman. C'est avec douceur, poésie et simplicité qu'elle nous compte les événements qui ont marqué la jeunesse de cette dernière, avant que la vie de tous les habitants de ce pays ne change radicalement avec les changements politiques qui vont suivre les années suivantes.

Nous allons donc vivre toute cette histoire au côté d'une famille attachante, douce et drôle, qui ne va pas vivre que des jours heureux. Leur quotidien sera marqué aussi par des événements douloureux et qui les changeront à jamais. L'autrice nous plonge tellement bien dans son histoire que sa famille devient un peu la nôtre au fil des pages. Nous avons la sensation d'être à leurs côtés de bout en bout, ressentant intensément leurs émotions et nous sentant, de ce fait, très proches d'eux.

C'est un témoignage hors du temps qui pose un regard différent sur l'Iran et sur son évolution. A travers la vie d'Azam, nous nous intéressons à différents sujets très actuels (religion, handicap, vie d'une jeune fille à cette période, etc.). Autant de thèmes pour autant de réflexions passionnantes et d'arrêts sur image au coeur d'un passé désormais révolu.

C'est un bel hommage à sa famille que nous offre l'autrice et elle nous donne envie de rencontrer ses proches et elle-même, tellement nous avons l'impression de les connaître une fois notre lecture terminée. C'est un récit intimiste et fluide qui nous donne envie de continuer notre chemin encore longtemps avec cette famille si attachante. Qui sait, nous aurons peut-être une fois l'occasion de lire un autre roman qui nous contera la suite de la vie d'Azam et de ses proches?

En bref, je n'ai pas envie de vous en dire trop sur cette histoire, car en savoir le moins possible avant de la commencer, vous permettra d'être d'autant plus touchés par les événements qui y sont relatés.
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De forme autobiographique (bien que l'autrice, née en France, ne narre pas sa propre histoire), le récit raconte la vie d'une famille aisée dans l'Iran pré-révolution islamiste (en 1979). L'autrice maîtrise parfaitement sa plume, et nous nous trouvons plongés, à travers le prisme d'une perspective "féminine", dans la culture iranienne, notamment à travers sa tradition culinaire et religieuse (antérieure à l'islam). Un livre qui invite à mieux connaître le pays, sa culture et ses (terribles) luttes intestines.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Le commentaire de Nathalie :
Un joli roman qui nous raconte une époque révolue, avec des croyances différentes des miennes, mais très intéressantes.
Azam, jeune fille d'une famille iranienne, nous relate les hauts et les bas de sa famille dans un pays loin de celui d'aujourd'hui. Elle nous raconte l'histoire de ses grand-parents, l'amour que porte son grand-papa pour le riz (l'or blanc), ses parents dont son père qui fait dans le commerce pour les dames, son cousin mort à cause de ses convictions, sa tante adorée exilée en Angleterre, car trop libre pour le village. Les joies et les peines, les valeurs et les coutumes d'un peuple encore libre, mais pour combien de temps.
L'autrice nous raconte l'histoire avec une poésie et un amour certain pour ceux qui l'ont entourée.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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