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Citations sur Cyrano de Bergerac (489)

Je crois qu'elle regarde
Qu’elle ose regarder mon nez, cette Camarde !

(Il lève son épée.)

Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !
Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !
— Qu’est-ce que c’est que tous ceux-là ! — Vous êtes mille ?
Ah ! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
Le Mensonge ?

(Il frappe de son épée le vide.)

Tiens, tiens ! — Ha ! ha ! les Compromis,
Les Préjugés, les Lâchetés !

(Il frappe.)

Que je pactise ?
Jamais, jamais ! — Ah ! te voilà, toi, la Sottise !
— Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas ;
N’importe : je me bats ! je me bats ! je me bats !

(Il fait des moulinets immenses et s’arrête haletant.)

Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’emporte malgré vous,

(Il s’élance l’épée haute.)

Et c’est…

(L’épée s’échappe de ses mains, il chancelle, tombe dans les bras de Le Bret et de Ragueneau.)

ROXANE, se penchant sur lui et lui baisant le front

C’est ?…

CYRANO, rouvre les yeux, la reconnaît et dit en souriant

Mon panache.
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LE DUC
Ne le plaignez pas trop : il a vécu sans pactes,
Libre dans sa pensée autant que dans ses actes.
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CYRANO
...
Mais je compte en un livre écrire tout ceci,
Et les étoiles d'or qu'en mon manteau roussi
Je viens de rapporter à mes périls et risques,
Quand on l'imprimera, serviront d'astérisques!

DE GUICHE
A la parfin , je veux...

CYRANO
Vous, je vous vois venir!

DE GUICHE
Monsieur !

CYRANO
Vous voudriez de ma bouche tenir,
Comment la lune est faite, et si quelqu'un habite
Dans la rotondité de cette cucurbite?
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Roxane
-Non, tous les mots qu'il dit sont fins, je le devine!

Cyrano
-Oui, tous les mots sont fins quand la moustache est fine.
- Mais si c'était un sot!...
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Voyez-vous, lorsqu'on a trop réussi sa vie,
On sent, — n'ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal !
Mille petits dégoûts de soi, dont le total
Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure ;
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- Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule
- Ah ? ... Et moi, Cyrano Savinien Hercule de Bergerac
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Travailler à se construire un nom Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non, Merci !
Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ?
Etre terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François ? Non, merci !
Calculer, avoir peur, être blême
Préférer faire une visite qu'un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci!
Mais... chanter, Rêver, rire,
passer, être seul, être libre,
Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de tra- vers,
Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N'écrire jamais rien qui de soit ne sortit,
Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit,
Soit satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles si c'est dans ton jardin que tu les cueilles ! Puis s'il advient d'un peu triompher, par hasard, ne pas être obligé d'en rien rendre à César, vis à vis de soi même en garder le mérite,
Bref, dedaignement d'être le lierre parasite, lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut être, mais tout seul !
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RAGUENEAU

Certes, je ne crois pas que jamais nous le peigne
Le solennel monsieur Philippe de Champaigne
Mais j'arrête, excessif, extravagant, falot,
Il euros fourni, je pense, à Jacques Callot
Le plus fol spadassin à mettre entre ses masques
Feutre à panache triple et pourpoint à six basques
Cape, que par derrière, avec pompe, l'estoc
Lève, comme une queue insolente de coq,
Plus fier que tous les Artabans dont la Gascogne
Fut et sera toujours l'alme Mère Gigogne
Il promène, en sa fraise à la Pulcinella,
Un nez ! ... ah ! Messeigneurs, quel nez que ce nez là !
On ne peut voir passer un pareil nasigère
Sans s'ecrier "Oh ! Non vraiment il exagère !"
Puis on sourit, on dit "il va l'enlever..." Mais Monsieur de Bergerac ne l'enlève jamais.
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Qui j'aime ? ... Réfléchis, voyons. Il m'interdit
Le rêve d'être aimé par une laide,
Ce nez qui d'un quart d'heure en tous lieux me précède;
Alors moi, j'aime qui ?...Mais cela va de soi !
J'aime - mais c'est forcé ! - la plus belle qui soit !
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De GUICHE/DE GRAMONT. — Oui, parfois, je l'envie.
Voyez-vous, lorsqu'on a trop réussi sa vie,
On sent, — n'ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal !
Mille petits dégoûts de soi, dont le total
Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure ;
Et les manteaux de duc traînent, dans leur fourrure,
Pendant que des grandeurs on monte les degrés,
Un bruit d'illusions sèches et de regrets,
Comme, quand vous montez lentement vers ces portes,
Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes.

Acte V, scène 2
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