- Corrige-moi si je me trompe : tu as quitté l'enceinte des Audacieux pour partir en guerre... en emportant ton maquillage ?
- Ouaip. Me suis dit que les autres auraient plus de mal à me tirer dessus si je les envoûtais par ma beauté ravageuse.
Les Sincères louent les vertus de la vérité, mais ils ne parlent jamais de son prix.
Le bruit et l'activité sont le refuge des affligés et des coupables.
Il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre, quelque chose d'important à comprendre.
… la raison qui m’a fait choisir les Audacieux : ils sont loin d’être parfaits, mais ils sont vivants,. Ils sont libres.
-Il venait te parler de quoi, au fait?
-De toi, me répond-il. Le style discours du grand frère, tu vois. "Ne fais pas l'idiot avec ma soeur", tout ça.
-Qu'est-ce que tu lui as répondu?
Il se lève pour s'approcher de moi.
-Je lui ai raconté comment on s'est retrouvés ensembles... C'est comme ça qu'on en est arrivés au lancé de couteaux.
Et même s’il a commis des actes cruels, notre société n’est pas divisée entre le bien d’un côté et le mal de l’autre. Quelqu’un de cruel n’est pas pour autant malhonnête, de même que quelqu’un de courageux n’est pas pour autant bienveillant. Marcus n’est ni bon ni mauvais, il est les deux.
- Je regrette...
Il incline la tête, soupire.
- Je regrette mon choix.
-Quel choix ?
- Celui des Audacieux. Je suis né pour être altruiste. J'avais décidé de quitter les Audacieux pour rejoindre les sans-faction. Et puis, je l'ai rencontrée, elle, et... je me suis dit que je devais peut-être approfondir ma réflexion.
"Elle"
L'espace d'un instant, j'ai l'impression de voir un inconnu dans la peau de Tobias, quelqu'un dont la vie n'est pas aussi simple que je le croyais. Il voulait quitter les Audacieux et il est resté à cause de moi. Il ne me l'a jamais dit.
"J'ai lu quelque part que le fait de pleurer défie toute explication scientifique. [...] Moi, je crois que nous pleurons pour exprimer la part animale qui est en nous sans renoncer à notre humanité."
Ses mains tremblent. Je cherche les mots qui pourraient l'apaiser, mais je ne peux pas lui promettre que je ne vais pas mourir. On vit dans un monde dangereux, et je ne tiens pas à la vie au point d'être prête à tout pour survivre. Je ne peux pas le rassurer.