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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Rousseau était blasé de sa société, de ses contemporains et de leurs moeurs, ainsi il créa son monde idéal avec toutes ses idées qui ont inspiré les romantiques et enchanté plus d'un jusqu'à présent. Pour ce faire, il choisit la forme épistolaire, d'abord genre en vogue, ensuite il pouvait s'exprimer avec plus de liberté en se détachant de l'essai, ce qui a donné une oeuvre à mi-chemin entre roman et essai. Ce roman était peut-être l'aire de repos où il pouvait reformuler ses idées qu'il développait dans ses ouvrages majeurs (Du contrat social, La lettre à D'Alembert et l'Emile) dans la même période.

En effet, Rousseau a fini par choisir le roman même s'il considérait la littérature comme source de corruption des moeurs. L'intérêt de cette oeuvre ne réside bien entendu pas dans l'intrigue, simple et assez commune de l'amour entre deux jeunes personnes. le véritable intérêt (selon moi) est ce choix de vivre selon sa propre pensée et humeur loin des conventions instaurées par la société. de choisir sa propre éthique et la suivre. de même la passion souvent décrite comme destructrice et source de dégradation, Rousseau l'élève et la rend salvatrice menant à la vertu. En plus de l'amour entre ces deux jeunes, l'amour de la nature est là, ainsi que celui de la vie champêtre (ce qu'on retrouve plus tard chez Bernardin de Saint-Pierre).

La lecture fut longue et lente, c'est du lourd, un roman complet où l'on trouve un peu de tout, comme si l'on lisait plusieurs. Il demande beaucoup de persévérance et d'attention, mais à sa fin on s'en sort satisfait (surtout si l'on est un peu rousseaulien). le bon Jean-Jacques est un prosateur sublime.
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Voilà un des livres que j'aime le plus à offrir à mes amies.
Je trouve que les romans par lettres constituent des phénomènes artistiques vraiment intéressants.
De prime abord, entrer dans une correspondance d'inconnus ne me semble pas très intéressant et mon indifférence est encore accentuée lorsque je sais que ces personnages sont fictifs. A priori, je n'aime donc pas trop et pourtant, sitôt que j'arrive à m'imposer l'effort de lire quelques dizaines des premiers épîtres, me voilà entraîné irrésistiblement jusqu'à la dernière missive. Cela s'explique, je crois, du fait que le lecteur d'un roman par lettre doit faire l'effort de reconstruire l'histoire et les personnages à partir des indices qu'on lui donne exclusivement dans les billets échangés par les personnages. Cela implique un effort et prend un certain temps d'adaptation, mais une fois que les fondations nécessaire à la reconstruction sont en place, le lecteur participe à l'écriture, se prend à rêver à ce qui se produit et aux personnages comme si tout cela existait réellement et c'est pourquoi ces romans si ardus à aborder laissent souvent, lorsqu'ils sont réussis, comme c'est le cas pour La nouvelle Héloïse, les souvenirs les plus indélébiles dans l'esprit de leurs lecteurs.
Dans le cas de ce roman par lettre en particulier, l'approche des personnages est légèrement facilité au lecteur puisque Rousseau y présente une Héloïse nouvelle, personnage idéalisé à partir de la maîtresse du grand Abélard dont la tragique histoire d'amour a été immortalisée dans un échange de lettre authentique du XIIe siècle. Si on fait abstraction de la médiocrité de Saint-Preux par rapport à Abélard, le portrait général de la situation dans le roman reproduit assez bien l'horizon historique où les destins d'Héloïse et d'Abélard se sont croisés, et cela permet à Rousseau de mettre génialement en contraste le progrès offert par ses idées morales par rapport à celles qui ont fait le malheur de la véritable Héloïse. En effet, l'Héloïse de Rousseau trouve une douce sérénité rendue possible par l'acceptation de son repentir et l'accomplissement de la vertu que l'ancienne, malgré tous les efforts d'Abélard, n'arrivera jamais à atteindre. Ce succès n'a évidemment rien d'une démonstration, mais il donne envie au lecteur de croire en sa possibilité.
La conclusion est en effet sublime, autant sur le plan artistique que moral. Rousseau, cet homme de coeur aux belles idées et à la sensibilité communicative, est ici au sommet de son art, accomplissant l'exploit trop rare d'une synthèse intellectuelle parfaite entre formes romanesque et philosophique.
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Oui c'est long; oui c'est lourd; oui c'est sentimentaliste; oui beaucoup des observations et idées exposées sont démodées. Mais tous ces défauts me rendent comme plus attachant cette oeuvre maîtresse de Rousseau; on s'y plonge et on s'y perd jusqu'à la fin, dans un délire rationalitico-romantique; et l'on comprend pourquoi ce fut longtemps le livre le plus populaire de Rousseau. Tout est comme fondu dans la beauté du sentiment individuel, sensualité, passion, amour, vertu, devoir, religion et même irréligion, tous ces sujets de discordes sont réconciliés dans les personnages idéaux que Rousseau fait exprimer si admirablement, dans ses chimères où il a compensé la réalité toujours si peu satisfaisante; aucun moderne ne peut être insensible à cette oeuvre. On a beau se défendre contre la pensée de Jean-Jacques, qui sans doute provoqua bien plus de mal que de bien, on ne peut s'empêcher d'en être séduit, surtout quand elle prend les traits si sublimes de cette Julie, dont effectivetement quiconque ne l'idolâtre pas « ne sent pas ce qu'il faut aimer ».
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Impeccable, comme toujours M. Rousseau.
Incontournable de la littérature, c'est impressionnant comment il arrive à aborder nombre de sujets diverses tout au long de ses échanges épistolaires. Avec une ligne directrice qui est la famille les amis et leur inter-relations, il ne juge jamais mais donne son avis et des conseils sur tous les sujets importants de la vie. Lu en lecture commune avec Nadou38 on a pas réussit à tenir le rythme des échanges car le livre est trop touffu, à chaque page il est possible de disserter pendant des heures. Nadou38 plus expérimentée à réussissait à fixer son attention sur les protagonistes et l'histoire tandis que moi, j'étais emporté par les digressions et les divers sujets soulevés, comme l'éducation, et ainsi perdait de vu l'histoire en elle même. L'intrigue est bien ficelée, l'histoire étonnante, et les protagonistes sont très attachants. Seul bémol la taille du livre, il faut avoir une attention soutenue, Rousseau c'est pas l'Equipe...
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LA merveille des merveilles: si, d'aventure, vous n'aimez pas Rousseau, lisez ce livre: une des plus belles écritures de la littérature française.
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L'histoire d'une passion avortée pour la belle Julie, c'est un roman épistolaire où l'on suit ses échanges avec le jeune Saint-Preux, son amoureux. L'histoire est un peu trop romantique à mon goût, mais le style du grand JJ est dans les meilleurs de la langue française.
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La forme épistolaire permet d'imaginer ce qui a pu se passer et de s'attacher aux personnages. Rousseau était un bon ambassadeur de son pays!!! A l'époque, cette oeuvre est devenue une source d'inspiration pour d'autres poètes qui sont allés en Suisse attirés par ses écrits remplis de belles descriptions.
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La Nouvelle Héloïse est un livre que je devais lire depuis longtemps, après tout, Rousseau était avant tout pour moi un philosophe, et j'étais curieuse de découvrir ce qu'il avait bien pu produire dans le domaine de la littérature, outre ses Confessions.
Si le volume de papier de la Nouvelle Héloïse a pu me paraître impressionnant, et si j'ai parfois trouvé le temps long à cause de mon obstination à le finir rapidement, je n'ai jamais regretté d'avoir entrepris sa lecture.
Son caractère épistolaire a permis à Rousseau de varier les styles et de dévoiler la psychologie de chacun et l'évolution de ses personnages au fil du temps, prévenant l'ennui et le manque de relief. Il a donné à ses personnages une profondeur psychologique peu commune, et encore mieux, il a doté chacun d'eux d'une pensée, d'une réflexion sur le monde, sur la religion, sur la vie, ce qui lui a permis d'instaurer un véritable dialogue entre eux, et non la seule énonciation des faits. de fait, si certaines lettres peuvent sembler longues (ce qui pose notamment problème à ceux, dont je fais partie, qui détestent devoir fermer un livre en plein milieu d'une lettre, ou d'un chapitre...), la présence des lettres plus courtes permet de maintenir le rythme de progression.
La présence des réflexions philosophiques de Rousseau dans les lettres de ses personnages amène une réelle profondeur et vient brouiller les frontières (censées être) si rigides entre philosophie et littérature. Dans La Nouvelle Héloïse, vous pourrez obtenir un aperçu assez complet du système philosophique de Rousseau, mais aussi des exemples de son application dans la vie réelle, notamment chez Julie. J'ai personnellement beaucoup apprécié cette interpénétration de la philosophie et de la littérature rousseauiste.
Par ailleurs, si la philosophie côtoie les nouvelles de la vie des amis de Julie, elle n'étouffe aucunement la saveur poétique de l'oeuvre, qui n'est pas enfermée dans une rigidité que la prose peut parfois causer. Au contraire, poésie et lyrisme, pour ne pas parler de romantisme avant l'heure, ce qui serait anachronique et injustifié, poésie et lyrisme donc sont présents et viennent ouvrir le champ de la réflexion et de la morale vers la beauté de la nature et la puissance des sentiments, si forts tout au long de l'oeuvre.
Ce fut ainsi pour moi une excellente lecture, mêlant aux lettres du quotidien la philosophie et la poésie du grand Rousseau. C'est une oeuvre aboutie, qui n'est pas devenue un des premiers best-sellers de l'histoire (au sens moderne du terme) , avec toute l'agitation que cela implique, sans raison.
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