1er titre que je lis de cette autrice.
le sanctuaire est un roman est très très court, il se lit vite et bien. Une bonne surprise pour moi ce roman, que j'ai apprécié dans sa globalité. En revanche, je n'ai pas du tout aimé certaines scènes assez glauques, entre Gemma et le vieil homme. Des scènes malaisantes, pas forcément utiles, et j'étais bien contente que le bouquin soit court pour ne pas s'étendre là-dessus.
On est dans un monde post-apo, après un virus qui semble avoir décimé l'humanité. Assez intéressant parce que la quasi-totalité du texte ressemble à de littérature contemporaine sans imaginaire. Il est dans la vallée, l'imaginaire, lointain, dangereux. J'ai particulièrement aimé la manière avec l‘autrice renoue avec cet imaginaire en fin de roman. Je ne m'y attendais pas et c'est surprenant, donnant à revoir la totalité du roman et les perceptions des personnages autrement.
Par ailleurs, la famille de Gemma vit dans la montagne. L'écriture est puissante, acérée, comme les sommets de ces montagnes. J'ai adoré ressentir une impression de huis-clos alors qu'on est dans un endroit où les limites et les frontières n'ont justement aucun sens… C'est un trompe-l'oeil très bien exécuté.
En fait cette histoire m'a fait penser à Shining. J'ai vraiment visualisé Jack Nicholson dans ma tête pour la figure du père qui déraille, abruti par la solitude, l'écho de sa propre voix, et l'absence de but et d'avenir. Ce roman est alors pour Gemma une quête de liberté, d'indépendance, une envie de repousser les limites imposées. En cela, la figure de l'oiseau est une belle métaphore choisie par l'autrice.
La narration au « je » et au présent donne en plus au roman une tonalité très universelle, intemporelle, et
le sanctuaire peut alors se lire comme un conte moderne. En tout cas je l'ai pris comme tel et j'ai apprécié son message et la manière dont il le déploie dans ces quelques pages.