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EAN : 9782904235283
356 pages
Allia (01/01/1990)
4/5   1 notes
Résumé :
Ces compagnies de la 15 ème avaient déjà creusé une petite tranchée de quelque cinquante centimètres. Quand on leur ordonna d’ouvrir le feu par-dessus la tête de leurs compagnons qui étaient en train de se replier quasiment à la débandade, ils se dressèrent comme un seul homme sur leur tranchée pour éviter de les toucher et, tout en chantant et en faisant feu, ils résistèrent imperturbablement à leur poste jusqu’à ce que ceux de la 11ème fussent à l’abri derrière eu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est en lisant un ouvrage de Pastor Petit intitulé Dossiers secretos de la Guerra Civil que Ramon Rufat, ancien étudiant en philosophie devenu agent de renseignements de l'armée républicaine qui a passé plus de vingt années dans les prisons franquistes, apprend avec stupeur qu'il a été fusillé en 1938. En 1978, il décide de rédiger ses mémoires afin de rétablir les faits et de laisser un témoignage sur le S.I.E.P., un des services d'espionnage de la République Espagnole si secret qu'il regroupait moins de 20 membres. L'ouvrage est la traduction française de Entre los hijos de la noche o memorias de un agente republicano del Servicio de Inteligencia Especial Periférico (SIEP) durante la Guerra civil española de 1936 -1939. J'avais pris connaissance de l'existence de ce Service via l'excellent travail effectué par le mystérieux collectif Les Giménologues lors de la publication des souvenirs du brigadiste italien Bruno Savadori, alias Antoine Gimenez (Les fils de la nuit).
Le Service d'Information Spécial Périphérique (S.I.E.P.) généralement éclipsé par le S.I.M. (Service d'Information Militaire crée en 1937) était chargé du renseignement en territoire ennemi et à l'étranger.

Espions de la République est un récit bien écrit, très vivant, vulgarisateur, sur les agents républicains, les différentes écoles de renseignements, le fonctionnement du S.I.E.P., et sur les regroupements de guerilleros. L'auteur centre son récit sur le front d'Aragon, la Catalogne, et le Levant, de 1936 à 1938, année de sa première arrestation. Ramon Rufat n'est pas un matamore qui se met en avant, il parle de lui discrètement, à la troisième personne, en tant qu'Agent R2. On apprend à la lecture de l'ouvrage que les officiers rebelles sous-estimaient les espions de la République qu'ils considéraient comme des paysans attardés ou des ouvriers mal dégrossis. Ramon Rufat s'exprimait dans un castillan très académique dénué de « régionalisme » qui aurait pu trahir des origines modestes, et c'est cet atout linguistique qui entre autres lui offrit une couverture parfaite pour ses missions d'infiltration. Arrêté en 1938, il sera emprisonné dans plusieurs prisons de triste mémoire, Alcala de Henares, Saragosse etc … sur lesquelles il publiera au Mexique un autre témoignage, En las Prisiones de España.
A la fin de ses Mémoires consacrés aux Hijos de la noche, ces guerilleros qui pénètraient la nuit en territoire ennemi -« Et restera dans le coeur et dans le souvenir de l'Histoire la satisfaction des espions républicains d'avoir été les plus fidèles serviteurs de l'honneur et de la volonté démocratique de la Nation »-, on trouve des annexes et un index très utiles.
Espions de la République en plus d'être une mine d'informations sur les services balbutiants de l'espionnage espagnol de tout bord dont on ne se rappelle souvent que la "Cinquième Colonne", expression passée depuis à la postérité se lit comme un roman. Les amateurs y trouveront leur compte, surtout ceux qui s'intéressent aux combats qui eurent lieu sur la côte Est de l'Espagne, et sur le front de l'Ebre. Pour l'anecdote, on y trouve même trace du fameux "Mexicain" (voir le Mexicain de Francis Perez Lopez, à La Manufacture de livres) et je cite les deux phrases pour les curieux qui sont toujours à la recherche de références sur ce mystérieux brigadiste de la XV et qui passeraient par là par hasard: "De plus, la colonne Ortiz, au sud de l'Ebre, forma une espèce de section d'"assaut nocturne", sous le commandement d'un certain lieutenant Perez, qui se faisait appeler "le terrible Perez " (p47). Et plus loin « Les différentes colonnes dépêchaient des forces ayant plus ou moins d'esprit combatif. Jusqu'au "redoutable Perez" qui fit son apparition parmi les pigeonniers de Vivel, avec plusieurs hommes armés de naranjeros et de grenades, ainsi qu'une mitrailleuse dont le tireur était un authentique héros." (p71)
Lire ce témoignage au titre magnifique, Entre los hijos de la noche, sur une vie, faite de sacrifices et digne d'un roman, fut une belle expérience de lecture.
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