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Citations sur Le Llano en flammes / El Llano en llamas (20)

Il a dû arriver vers une heure, quand le sommeil est le plus lourd ; quand les rêves commencent ; quand, après le "Dors bien", on remet sa vie entre les mains de la nuit, et quand la fatigue du corps ronge les cordes de la vigilance et les casse.
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Pendant un moment, le vent qui soufflait d'en bas nous a apporté un tintamarre de voix entremêlées, comme celui que fait l'eau pendant les crues quand elle dévale par-dessus les rochers.
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La nuit, tous ces gens énervés se calmaient. Dispersés un peu partout, les feux brillaient et, autour des lumières, les pèlerins disaient leur rosaire, les bras en croix, le regard tourné vers le ciel de Talpa. On écoutait le vent emporter et rapporter ces rumeurs, les mélanger jusqu'à en faire un seul mugissement.
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Il est monté par ici en griffant la montagne, s'est dit celui qui était à ses trousses. Il s'est ouvert un chemin entre les branches à coups de machette. On voit qu'il se laisse emporter par la frousse. Et la frousse laisse toujours des traces.
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On parlerait bien volontiers, ailleurs, mais ici, c'est trop fatigant. Ici on parle et avec cette chaleur qu'il fait dehors, les mots grillent dans la bouche, ils se racornissent, là, sur la langue, et finissent par vous étouffer.
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L'homme avançait en prenant appui sur les cals de ses talons, les ongles de ses pieds raclaient les pierres, il s'égratignait les bras, s'arrêtait chaque fois que l'horizon se dégageait, pour voir où il allait trouver sa fin: "Pas la mienne, la sienne" a-t-il dit. Et il a tourné la tête pour savoir qui avait parlé.
Pas un souffle d'air, rien que l'écho du bruit qu'il faisait en passant entre les branches mortes. Défaillant à force d'avancer à l'aveuglette, mesurant ses pas, retenant même son souffle, il a encore dit: "Je vais où je vais." Et, cette fois, il a su que c'était lui qui parlait.
4e nouvelle: "L'homme" pages 49 et 50 dans l'édition Folio.
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Une goutte d’eau tombe, grande et grosse, qui fait un trou dans la terre et y laisse une trace qu’a tout l’air d’un crachat. Une seule goutte. Nous, on s’attend à ce qu’il en vienne encore, après. Mais il ne pleut pas. Maintenant, si l’on regarde le ciel, on voit le nuage de pluie filer très loin, drôlement vite. Le vent qui vient du côté du village l’empoigne et le lance contre les ombres bleues des montagnes. Et la terre avale la goutte d’eau tombée par erreur, avec une telle soif qu’elle n’en laisse rien.
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On sentait les balles nous fouetter les talons comme si on posait le pied sur un nuage de sauterelles. Et quelque fois, les tirs, de plus en plus nourris, frappaient de plein fouet l'un de nous, qui tombait avec un craquement d'os.
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San Gabriel émerge de la brume mouillée de rosée. Les nuages de la nuit ont dormi au-dessus du village, cherchant la chaleur des habitants. Maintenant le soleil va paraître et la brume se lève doucement, enroule son drap, laisse des effilochages blanches sur les toits. Une vapeur grise à peine perceptible, attirée par les nuages, monte des arbres et de la terre mouillée ; mais elle s'évanouit aussitôt. Et à sa suite apparait la fumée noire des cuisines, à l'odeur de chêne brulé, qui couvre le ciel de cendres.
Là-bas, au loin, les sommets sont encore dans l'ombre.
Une hirondelle a traversé les rues et ensuite a retenti le premier tintement de cloche de l'angélus du matin.
Les lumières se sont éteintes. Alors une tache couleur de terre a couvert le village qui a ronflé encore un peu, endormi dans la chaleur du matin.
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On ne dit pas ce qu'on pense. Ça fait longtemps qu'elle nous a quittés, l'envie de parler. Elle nous a quittés avec la chaleur. On parlerait bien volontiers, ailleurs, mais ici, c'est trop fatiguant. Ici, on parle et avec cette chaleur qu'il fait dehors, les mots grillent dans la bouche, ils se racornissent, là, sur la langue, et finissent par vous étouffer.
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