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Stephen Byrne (Illustrateur)
EAN : 9781401294649
160 pages
DC Comics (19/11/2019)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Fan-favorite writer Mark Russell (The Flintstones, Exit Stage Left: The Snagglepuss Chronicles) brings his acclaimed brand of satire to Wonder Comics--a new young heroes imprint from Brian Michael Bendis--in Wonder Twins!

Exiled from their home planet, shape-changing alien heroes Jayna and Zan (she can morph into any animal, and he can turn into any form of water) must navigate life as students at Morris High School, where they're even bigger outsider... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend la première moitié d'une série en complète en 12 épisodes. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2019, écrits par Mark Russell, dessinés et encrés par Stephen Byrne qui a également réalisé la mise en couleurs. Il contient également les couvertures variantes réalisées par Dustin Nguyen, Ramon Villalobos, Dan Mora, Rafael Albuquerque, Stacey Lee, Emanuela Lupacchino, 3 pages d'études graphiques et une postface de 2 pages rédigées par Brian Michael Bendis expliquant la genèse du projet.

Au lycée Morris, l'animatrice de la radio de l'établissement annonce le décès de Toby le hamster du laboratoire de biologie. Il s'agit de Jayna à qui cette mission a été confiée pour essayer de la faire sortir de sa coquille de timide. Elle continue par les informations sur les animations du jour, pendant que dans l'établissement, Flash emmène son plateau repas dans le gymnase, une élève intervient devant la classe pour expliquer les habitudes bizarres de ses ancêtres hollandais (manger des frites avec de la mayonnaise, manger du chocolat au petit déjeuner). C'est ensuite au tour de Zan de venir sur l'estrade pour parler de la société sur Exxor sa planète d'origine : pas de pauvreté, pas de violence, pas de crime, pas de tensions sociales, et une nourriture insipide, comme en Suède. Tous les élèves baillent copieusement, s'ennuyant ferme à une description aussi plate. Il passe ensuite à ce qui se passe pendant les orages : les habitants déchirent leurs vêtements pris d'une frénésie de désir qui les rend fous les amenant à changer de formes et à s'accoupler. Alors qu'il arrive à la partie sur les fluides corporels, il est interrompu par la professeure. Sur le chemin du retour, Jayna explique à Zan qu'elle en a assez qu'on lui rajoute des tâches qui sortent de nulle part, ne lui laissant aucun répit. D'ailleurs, ils se rendent à leur rendez-vous au Hall de Justice.

Au sein du Hall de Justice, Superman est en train d'expliquer à Wonder Woman et Batman pourquoi ils vont accueillir Jayna & Zan, ainsi que la nature de leurs superpouvoirs (se changer en animal pour elle, en eau pour lui). Les 2 autres superhéros ne sont guère impressionnés. Superman leur répond qu'il l'a promis à un ami, le père de Jayna et Zan, comme un service. Les jumeaux arrivent et Superman leur fait faire le tour de l'installation en leur expliquant que la Ligue a pour fonction première d'éviter que tous les superhéros se retrouvent en même temps sur les mêmes interventions, ou qu'un superhéros comme Black Lightning se retrouve à intervenir en pleine mer, alors que son superpouvoir est basé sur l'électricité. Ils arrivent devant le grand moniteur où Hawkman assure la permanence. Il vient de découvrir le cadavre d'un individu en provenance de la cinquième dimension. Superman sait tout de suite qui est derrière ce meurtre : Mr. Mxyzptlk. La Ligue de Justice part pour aller combattre Mr. Mxyzptlk, alors que Jayna et Zan restent devant l'écran géant pour voir comment ça se passe. Ils commencent à dialoguer avec le Super-Ordinateur.

En 1977, le succès des séries télé Wonder Woman (avec Lynda Carter) et L'homme qui valait 3 milliards (avec Lee Majors) incite les producteurs télé à relancer une saison de dessins animés appelée The All-New Super Friends Hour, à destination des enfants. C'est dans cette série qu'apparaissent pour la première fois Jayna & Zan (sans oublier leur singe domestique Gleek). Ces personnages ont durablement marqué une génération d'enfants qui devenus adultes essayent de les réintégrer dans l'univers partagé DC. En 2018, les responsables éditoriaux de DC Comics décident de confier la création d'une ligne de comics destinés à des lecteurs plus jeunes : les Jumeaux Merveilleux font partie de la liste des propriétés intellectuelles à relancer. le lecteur se réjouit avec Bendis que Mark Russell ait accepté d'être le scénariste de la série. Il est également l'auteur de Prez (2015) avec Ben Caldwell, The Flintstones (2016/2017) avec Steve Pugh, Exit Stage Left: The Snagglepuss Chronicles (2018) avec Mike Feehan, d'excellents comics basés sur des personnages inattendus, comme la Famille Pierrafeu. du coup, même si l'intention est clairement affichée de s'adresser à un public plus jeune, le lecteur adulte reste curieux, et puis, après tout, les comics de superhéros ça n'a jamais fait très mature a priori.

Effectivement, le type d'histoire et le mode de narration ne s'inscrit pas dans le noir et torturé, ou dans l'ultra-violent et le sadique. Jayna et Zan sont bien sympathiques et constructifs, avec un entrain propre à la jeunesse. Les crises qu'ils affrontent sont bien réelles, et leur déroulement suit le même schéma : les adultes ne s'en sortent pas et les adolescents trouvent une solution ingénieuse, plus souvent basée sur la gentillesse que sur la violence. le scénariste respecte les conventions du genre, allant jusqu'à faire en sorte que ce soit le singe domestique qui sauve la mise aux 2 adolescents dans l'épisode 3. Les supercriminels ne sont pas vraiment méchants, et pas vraiment compétents non plus d'ailleurs, affublés du titre de Ligue des Irritants, pas de quoi faire peur. La narration visuelle est à l'unisson du déroulement de l'histoire : douce en apparence, sans violence exacerbée ou voyeuriste, sans volonté agressive. Il faut d'ailleurs un peu de temps pour se rendre compte qu'il n'y a finalement pas tant d'affrontements physiques que ça, et qu'ils ne constituent jamais le pivot du récit, sauf pour l'intervention de Gleek. Par contraste avec les habitudes dans les comics mensuels industriels, Stephen Byrne assure toute la partie visuelle de la narration, y compris la mise en couleurs, au lieu de la chaîne de production habituelle. En particulier, il choisit une palette de couleurs assez douces, à l'opposé des teintes criardes souvent associées aux superhéros et parfois aux comics pour enfants.

En découvrant les premières pages, le lecteur constate également que l'artiste s'adresse bien à un jeune public, mais sans pour autant sacrifier la qualité de la narration visuelle. Il détoure les formes d'un trait fin, en particulier les décors, et il les simplifie en éliminant les détails, tout en restant dans un registre descriptif. Par exemple, les rues sont vraiment très propres et la voirie très linéaire. Il en va de même pour les intérieurs où les espaces et les volumétries sont très faciles à lire. Cela ne veut pas dire que les arrière-plans se limitent à 3 traits qui se croisent pour évoquer vaguement un volume. Dans les scènes d'extérieur, le lecteur peut voir les buildings, la différence entre chaussée et trottoir, les enseignes et les vitrines des magasins. Dans les scènes d'intérieur, il peut voir les aménagements et les meubles différents en fonction de l'usage de la pièce, mais aussi de son propriétaire. Pour s'en apercevoir, il suffit de comparer la cuisine minuscule dans laquelle s'entassent les 6 membres de la Ligue des irritants, et l'immense pièce qui accueille le bureau de travail de Lex Luthor.

Stephen Byrne privilégie le caractère humain chez les personnages, avant leurs superpouvoirs. du coup, même s'ils portent des costumes moulants (et parfois ridicules pour Scrambler avec son oeuf sur le plat comme logo au milieu de la poitrine), les personnages sont avant tout représentés dans des postures normales, mettant en avant qu'il s'agit d'êtres humains. Leur langage corporel est expressif, parfois exagéré pour les moments comiques. D'un côté, il y a bien cet aspect tout public, mais de l'autre il n'y a pas d'impression de moyens limités ou d'économie parce que les auteurs ne s'adressent qu'à des enfants. Les lecteurs de tout âge peuvent donc apprécier la narration graphique qui sait montrer des situations et des états d'esprit nuancés. Par exemple Russell s'amuse à faire de Drunkula, un vampire malade alcoolique qui a décidé d'arrêter le sang pour ne pas risquer de boire celui de quelqu'un qui a consommé de l'alcool. Stephen Byrne montre avec justesse son inquiétude à l'idée de se remettre à mordre les cous et de succomber à cette pulsion qui risque d'entraîner une rechute alcoolique.

Dès le premier épisode le lecteur adulte éprouve une surprise, celle causée par les orages générateurs de comportements sexuels chez les habitants de la planète Exxor. Les dessins sont évidemment très chastes, mais le propos est fort inattendu. Tout au long de ces 6 épisodes, Mark Russell développe des thématiques adultes, intelligemment présentées pour comprendre un niveau de lecture pour les jeunes et un pour les adultes. Il en va ainsi de l'addiction à une substance psychotrope comme l'alcool, de la gestion de prisons par des entreprises privées qui profitent de la force de travail bon marché ainsi mise à leur disposition, de la difficulté de l'individu à comprendre la complexité du monde, des inégalités induites par le capitalisme entre les riches qui estiment que tous les autres sont à vendre, et des citoyens ordinaires qui ont la sensation qu'ils doivent être prêts à tout vendre. La complémentarité de l'artiste et du scénariste se constatent dans la manière dont ils savent aborder ces sujets avec élégance et humour. Lorsqu'il est question de harcèlement de rue, le lecteur suit une jeune fille en train de trouver un mode de prévention du cancer des testicules et qui perd le fil de sa pensée suite aux remarques de 2 gros lourds qui auront peut-être besoin de ce traitement préventif dans l'avenir. Russell se montre encore plus ambitieux quand un des membres de la Ligue des Irritants met en oeuvre une action illégale pour assurer une égalité de tous les êtres humains sur Terre, action intelligente et efficace. Les auteurs montrent alors que ce récit de superhéros pour jeune public est plus intelligent que 99% de la production de comics de superhéros.

Oui, c'est vrai : une gamme de comics pour jeunes lecteurs placée sous la supervision de Brian Michael Bendis n'est a priori pas très enthousiasmante. S'il dépasse ses a priori et qu'il fait confiance au scénariste, le lecteur découvre une version épatante des Wonder Twins, effectivement accessible à des lecteurs d'une dizaine d'années, mais tout aussi lisible par des lecteurs adultes, avec une narration visuelle impeccable et des idées subversives mises en scène avec élégance et intelligence.
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critiques presse (3)
BoDoi
10 novembre 2020
Wonder Twins n’est pas dénué de charme dans sa désinvolture rétro assumée et dans sa volonté de s’adresser à toute la famille. Une exception qui fait du bien au sein d’une production comics incapable de se départir d’un tropisme certain pour la solennité.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LesComics
14 octobre 2020
Wonder Twins est une grande réussite. Drôle, le récit tourne en ridicule la société américaine, même ses symboles de pop culture. Un récit pertinent et profond, plein d’humour et de niveaux de lecture.
Lire la critique sur le site : LesComics
ActuaBD
13 octobre 2020
Une oeuvre étrange, entre nostalgie et parodie, qui ne nous convainc qu'à moitié.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

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