Dis au revoir à ton poisson rouge !

L’avantage avec les gens qui parlent tout seuls, c’est q’ils alimentent la conversation d’eux-mêmes et répondent aux questions que vous n’avez pas posées. Ça a quelque chose de reposant.

Elle daigne sourire et je suis content. Je crois que l’himiut est un parachute quand on n’a pas la carrure d’un séducteur.

Une brune de Liverpool, avec l'allure tellement anglaise que rien qu'en la regardant on roule à gauche avec un chapeau melon sur la tête.

Je croise les doigts : Reste plus qu'à espérer un miracle, genre détournement d'avion, amnésie collective des pilotes, pénurie totale de kérosène, ou, (j'ose à peine me l'avouer) le crash du vol Londres-Paris de 15h27 (aucune survivante de préférence).

- Tu veux dire que tu as appris sur un simulateur ? s'exclame-t-elle. Dis-moi que je rêve! Tu es complètement malade ! [...]
- T'inquiète, dis-je, c'est un simulateur très réaliste. Mary et Nelson retiennent leur souffle. Mary à la couleur d'une salade sur le retour, Nelson celle d'un vieux pneu.

- Parle-moi un peu de Camilla. Elle travaillait chez vous depuis longtemps ?
- Je te dis qu'elle n'est pour rien dans cette histoire. [...] C'est comme une mère qui aurait une tête de sœur.
- Justement, c'est pas un peu bizarre qu'elle vous ait quittés comme ça, si brutalement ?
- Tu la soupçonnes de quoi ?
- J'en sais rien. Je trouve ça bizarre, c'est tout.
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Autant soupçonner mon poisson rouge d'un attentat nucléaire.

Je trouve que se comporter en héros sans aucun témoin a tout de même quelque chose d'assez frustrant.

Mieux vaut perdre sa dignité que son humour. Telle est ma devise.

La jambe droite de Mary, tendue et souple en même temps, dessine un demi-cercle sublime dans l'obscurité, tandis que son pied gauche sert de pivot. Compas parfait. Son talon viens frapper de plein fouet la tempe de notre homme, puis presque aussitôt sa mâchoire. Surpris, le type valdingue contre la barrière et s'écroule au sol. Il comptera ses dents plus tard.

- TU L'AS FAIT !
Je confirme. Parfaitement, je me suis jeté à l'eau, j'ai nagé contre le courant. Le crawl, oui. C'était assez difficile, c'est vrai. Le ton calme et détaché avec lequel je raconte tout ça me stupéfie.
- Et moi, comment tu me tenais ?
- sous mon bras gauche.
- Mais alors tu nageais seulement avec le bras droit ?
- Affirmatif, c'est juste un coup à prendre. Je tournais un peu en rond, mais bon.
- Et mon PC, bizarre, il est sec.
- Je le tenais entre les dents.