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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Johnsey est un paysan irlandais de 24 ans qui souffre de timidité maladive et de dépréciation personnelle. Il perd ses parents, qui étaient toute sa vie, à quelques mois d'intervalle, et se retrouve complètement seul dans sa grande ferme. Il a un petit emploi dans une coopérative mais son patron le dénigre sans cesse. Il se fait maltraiter (depuis son enfance d'ailleurs) par une bande de désoeuvrés bas de plafond. Autant dire qu'il broye des idées noires, très noires ! Mais dans son malheur, un passage à tabac plus important que les autres le conduit à l'hôpital où des perspectives de bonheur s'ouvrent à lui, même si elles sont toujours patinées de questions et d'inquiétudes… Propriétaire terrien, ses biens intéressent des promoteurs immobiliers, et à sa sortie de l'hôpital, tous les villageois qui voient cela d'un bon oeil pour la communauté, l'incitent à vendre. Sauf que Johnsey s'y refuse et va s'attirer les foudres et la jalousie de tout son entourage. le persécuté est perçu comme le persécuteur ! Comment trouver sa place quand tous vous abandonnent ? Comment ne pas sombrer dans le désespoir ou la folie ? Un roman sombre sur les travers de la société rurale irlandaise, mais écrit avec des pointes de sarcasme très drôle !
Lien : http://www.reseau-colibris.fr
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Traduit par Marina Boraso

Deux ans après le coeur qui tourne, voici le deuxième roman de Donal Ryan, l'Irlandais annoncé comme le nouveau prodige des lettres irlandaises. J'avais dévoré le premier à sa sortie, donc je me suis aussi jeté sur celui-ci..
Si c'est le deuxième roman publié, c'est en réalité le premier qu'a écrit Donal Ryan. le coeur qui tourne se déroule chronologiquement après Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe. Petit extrait de ce que disait l'un des narrateurs du Coeur (mais qui du coup va vous révéler la fin du roman donc attention spoiler si vous n'avez pas lu les deux romans : "Il y a des années de ça, quand on a enterré le fils Cunliffe et que sa vieille tante a raflé les terres pour les partager entre les gros richards, on s'est pris pour des élus, comme des cons." Mais on peut lire l'un sans avoir lu l'autre !

Nous sommes dans un village du Tipperary. Johnsey a toujours été considéré comme les gens du coin comme un gentil garçon qui n'a pas toute sa tête, un simplet. Toute sa scolarité, il a été harcelé et battu par la bande de gus menée par Eugene Penrose. A présent Johnsey travaille pour la coopérative du village pendant que Penrose et ses potes racailles, devenus chômeurs, continuent de lui chercher des noises à la moindre occasion, juste pour s'amuser. Johnsey s'est lui-même persuadé qu'il était un demeuré. Incapable de trouver une place dans le monde, il vit en retrait, seul, avec ses parents, dans leur ferme. Les choses déclinent encore sérieusement quand il perd son père, puis sa mère (qui ne s'est jamais remise du décès de son époux). C'est du lourd. Il hérite de la ferme et se retrouve à la merci d'une bande de requins qui a décidé de lui faire la peau parce qu'il refuse de vendre les terres à un consortium promettant la prospérité aux villageois. du coup, le naïf Johnsey se retrouve malgré lui, dans le rôle du sale type qui va ruiner la vie de tout le monde. On comprend bien qu'on marche sur la tête dans cette Irlande de la spéculation immobilière.
Donc, comme dans le coeur qui tourne, oubliez l'image d'Epinal du village irlandais tout mignon niché dans la campagne, avec de gentils villageois. La pastorale, ce n'est pas la tasse de tea de Donal Ryan. Les personnages ici sont tous des péquenots, bêtes et méchants. Hypocrites et manipulateurs. Des bouseux qui se liguent contre un pauvre gars qui, à force de manquer de confiance en lui, s'est persuadé depuis tout petit qu'il est un crétin.

Johnsey fait pitié et en même temps agace. Donal Ryan ne l'épargne pas. Cependant, si l'on grince des dents de nombreuses fois à cause de ces personnages pas franchement sympathiques et ce pauvre anti-héros à la limite de l'autisme, c'est surtout le rire qui l'emporte. A force de scènes cocasses et du bagou truculent de Donal Ryan, on oublie complètement cette histoire de spéculation immobilière qui en réalité est finalement très peu présente dans le roman. Franchement, j'ai vraiment eu l'impression parfois, et finalement assez souvent, que Donal Ryan se lâchait, débridait son imagination, avec ce qu'il avait dans la tête au moment où il écrivait. Pour l'avoir entendu à la rencontre au centre culturel irlandais jeudi dernier, je sais maintenant qu'il est capable de se mettre à rire tout seul de ce qu'il est en train de raconter. :)
Too much les scènes à l'hôpital, en compagnie de l'infirmière Jolie Voix et du compagnon de chambre, Dave Charabia, (le tout enrobée d'une histoire matérielle de "chat-téteur"), des personnages qui seront les seuls contacts et "amis" de Johnsey une fois sorti de convalescence, pour composer une sorte de ménage à trois. J'ai failli mourir de rire. C'est assez dangereux de lire ce roman dans les transports (vous êtes prévenus !).

J'ai aimé, je ne peux pas dire le contraire. J'ai beaucoup ri. Mais j'ai quand même préféré le coeur qui tourne pour la performance littéraire. Ici on a l'impression d'un gros délire d'humour, très efficace, mais que le fond de l'histoire, finalement, passait à la trappe la majeure partie du roman, pour ne ressurgir qu'à la fin. Pour moi, c'est l'histoire d'un calvaire, celui d'un jeune homme naïf et inoffensif, dans un monde de brutes qui agissent comme une meute de loups pour déchiqueter un agneau assez couillon. On suit sa vie, mois par mois, pendant une année, de janvier à décembre. Et en décembre, il va se passer quelque chose (The thing about december est le titre original)

Corrosif et terriblement drôle. Terrible c'est peut-être l'adjectif qui convient. :)

Extraits :

Le four à micro-ondes : "Ce machin-là pouvait provoquer des tas de maladies, comment savoir ? Elle racontait qu'une dame était restée devant pendant qu'il chauffait, et alors son foie avait grillé et elle était morte en hurlant de douleur."

"Les mots, par exemple. Ils sont formidables s'ils viennent de quelqu'un d'autre et quand ils sortent de la bouche de Jolie-Voix on dirait une glace à la vanille avec une gaufrette par-dessus, en plein été (...)".

" (... on lui a fait passer un chat-nerf. (...) on lui a déjà posé un chat-téteur qui se chargera de vider sa vessie. Décidément, il y a des chats partout là-dedans"

"Un autre problème avec Dave Charabia, c'est qu'il n'arrête pas de péter, alors que Johnsey a des douleurs dans le ventre quasiment tous les jours à force de se contrôler et de serrer les fesses. A ce stade-là, les vents ne prennent même plus la peine d'essayer de sortir : ils s'arrêtent au bord de la raie avant de rebrousser chemin. du coup, ils se bousculent dans ses boyaux et se bagarrent pour se faire une place. Ca ne peut pas être sain, tout cet air qui s'accumule là-dedans."

"Il ajoute que, de nos jours, ce n'est pas la peine de brancher une fille quand on n'a pas de portable. le texto est l'outil moderne de la séduction. Et toi, mon vieux, tu es aussi un outil, mais pas taillé pour la séduction. Il suffit de quelques messages bien tournés pour qu'une fille s'excite et piaffe d'impatience avant même que tu l'aies rencontrée."

"D'ailleurs, ce style de pantalon que tu portes, ça fait blaireau, passe plutôt aux jeans - modèle boot cut, pas ces merdes De Lee et de Wranglers, comme dans les années quatre-vingt. Pareil pour les bottes, c'est fini ça, trouve-toi des mocassins classe, mais les prends pas noirs, plutôt marron, avec le bout pointu. (...) Y a des mecs qui se baissent le futal jusqu'à la moitié des fesses pour montrer le haut de leur caleçon, mais là tu dois mettre la bonne marque, du Calvin Klein, quoi, le kangourou qu'on te vend chez Penneys, ça le fait pas."

"Siobhán insiste auprès de Dave pour qu'il leur présente l'élue de son coeur. Ferait-elle partie de ces bégueules de la ville qui ont peur de subir une combustion spontanée si elles s'aventurent à la campagne? Et elle enseigne quoi, au fait ? le braille ?"





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Après le beau et choral Coeur qui tourne le roman Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe est un peu l'inverse et se conjugue au singulier, un an de Johnsey, 24 ans, modeste paysan irlandais, naïf et solitaire, dans la fermette héritée de ses parents. Dans cette Irlande en plein boum il se retrouve bien seul, timide et introverti, en proie aux vexations et éventuellement aux râclées des plus forts. Il se trouve qu'en ces années bizarres ses maigres terres en viennent à prendre busquement de la valeur. Et que son refus de céder aux pressions lui vaut un regain d'inimitiés. le ton de cette chronique qui court sur douze chapitres/mois est plutôt relativement allègre tant Johnsey semble s'accommoder tant bien que mal, sans que le ciel d'Irlande ne soit trop bleu pour autant.

Pas d'amis, bien peu à l'aise avec les filles, le garçon se gave de séries télé sur le canapé et tache d'éviter les mauvaises rencontres. L'une de ces rencontres l'expédie à l'hôpital qui lui sera un havre de paix relative et où il trouvera l'amitié et quelque chose qui pourrait ressembler à de l'amour. N'exagérons rien, le bonheur n'est pas dans le pré, fût il vert Irlande, mais une infirmière lui est très dévouée et il se trouve un copain à la figure défoncée mais qui aime la rigolade. S'ensuivront des semaines de réadaptation qui finalement se révéleront les plus sympathiques de sa très moyenne existence. Vous trouverez dans un Une année ... peu de pubs et peu de musique et on n'y danse guère de gigues endiablées.

le combat de cet homme simple, Donal Ryan nous en fait le récit sans faiblesse et l'humour qui perdure un moment n'empêche pas la gravité du sujet. Il cible cette perte de repères et une inquiétante globalisation économique aux effets désastreux. Dans cette désunion des hommes sur cette terre longtemps l'une des plus pauvres d'Europe, il est à craindre que Johnsey, nanti de son seul et maladroit courage, n'ait pas le dernier mot.
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Pour certains, Dieu se montre généreux dans la distribution, et pour d'autres il donne moins et c'est le cas pour Johnsey une pauvre cervelle ramollie, un demeuré même pas fichu de faire tourner la petite ferme que son père lui a laissée en mourant. Après la mort du père, la mère n'arrête pas de se ratatiner et s'abandonne sous un manteau de tristesse. et puis un jour, elle lui fait faux bond et part rejoindre son mari.

La solitude, Johnsey ne peut s'y habituer alors... fixer une corde à la poutre, se placer à la bonne hauteur et réussir un noeud coulant... et puis il y a les insultes, les brimades de jeunes chômeurs de son âge. Bousculé, renversé, roué de coups, il se réveille à l'hôpital et fait la connaissance de "jolie voix" l'infirmière et de Dave Charabia, un moulin à paroles. Mais un jour les terres dont Johnsey a héritées deviennent constructibles, et les ennuis commencent.

Une construction originale, le roman est divisé en 12 chapitres, chacun détaillant un mois de la vie de Johnsey Cunliffe. le jeune homme se souvient à chaque fois de la transformation de la nature au fil des saisons et des travaux à effectuer à la ferme, puis le récit reprend son cours. Roman sur la solitude, la différence, le besoin d'amitié, de tendresse et de sexe, mais aussi sur la cupidité. Un portrait sans concession de la société rurale irlandaise. le lecteur ne peut que ressentir de l'empathie pour Johnsey. Un roman profond et émouvant porté par des mots simples comme l'est Johnsey.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Je ne m'attendais pas à ça, en lisant le résumé je pensais que c'était plus orienté écologie / lutte contre la surconsommation et pas du tout, loin de là.
Malgré tout c'est une belle lecture et je l'ai trouvé très touchante, le personnage principal, un peu simple d'esprit qui va nous raconter son année.
Ici pas de numéro de chapitre mais chaque chapitre correspond à 1 mois, de janvier à décembre, une année entière suivant la suite de la mort de ses parents. Il nous raconte sa vie et les difficultés qu'il rencontre avec les gens du village maintenant que ces parents ne sont plus là pour le protéger.
C'est écrit comme il parle, c'est très décousu, on part dans tous les sens comme cela lui vient, entre les souvenirs, le temps qu'il fait et ensuite ce qui lui arrive ce mois ci.
Une lecture qui ne laisse pas insensible.
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Une année qui m'a paru...longue, donc je ferai court, je n'ai pas accroché.
Lien : https://lecturesindelebiles...
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