Ce conte est d'une grande beauté, la langue de Quignard, précise et lumineuse, s'y déploie avec aisance, en épouse toutes les péripéties. Il se prête particulièrement à une lecture à voix haute, pour soi-même d'abord et le plaisir d'en éprouver la musicalité, puis une lecture à partager.
Denis Lachaud nous offre un livre comme on propose une errance. Le lecteur qui acceptera de se perdre dans le territoire de ce roman ne le regrettera pas.
Le chemin vers les mots, mère et fille vont le faire ensemble dans ce roman sensible. C'est peu dire que Dominique Mainard y donne à entendre les voix de ses personnages. A nous, lecteur, de nous mettre à l'écoute...
Les personnages de fiction disposeraient d'une certaine autonomie de conscience et d'une marge de liberté. Profitant des failles et lacunes du texte, ils peuvent se créer une vie propre et prendre des initiatives qui échappent à l'auteur lui-même.
Ce récit très riche fait une grande part à la nature et à la sensualité. Par le réalisme des personnages et des liens qui se tissent entre eux, il saura toucher un public bien plus large que celui des amateurs des littératures de l’imaginaire.
Il est peu probable que, en dépit de son titre ambitieux, ce roman parvienne à sauver la vie d'un lecteur (qui sait, après tout...). Mais parce qu'il est un peu foutraque et terriblement jouissif, il a le don de requinquer et de faire sourire. C'est toujours ça de pris !
Histoire de l'humanité ou histoire d'une vie, tout récit vient se graver dans le corps, qu'il s'agisse de griphes gravés au stylet, de cicatrices gagnées au combat ou de simples rides qui font la géographie d'un visage.
Cet ouvrage critique, toujours très argumenté et qui veille à ne pas sombrer dans une naïveté béate face aux pouvoirs supposés de la littérature, est une mine d'information pour le bibliothérapeute. Il est aussi l'occasion d'un travail de réflexion tant sur l'appareil théorique que sur la pratique.
Dans un récit fracturé où se mêlent souvenirs, mails envoyés aux amis et bribes d’histoire familiale, l’auteur partage les étapes d'un chemin vers une issue fatale.
C’est d’amour que nous parle Anna McPartlin, de celui que l’on ressent, de celui que l’on cache. Et avec elle on se pose cette question : de quelle sorte d’amour aimons-nous ceux que nous aimons ?
Le haïku est un texte ouvert qui ne se laisse enfermer dans aucune interprétation. A nous de laisser ses mots et ses images résonner dans notre propre imaginaire, sans précipitation, avec attention au monde et à nous-même.
D’échec en résignation, Virginia nous touche et nous émeut. Naïve et touchante, intelligente mais peu futée, timide et entreprenante… Ses contradictions donnent à ce roman une très grande épaisseur sous un vernis de cocasserie.
“Neverland” est un texte qui nous parle tout autant de son auteur que de notre enfance et nous invite à redonner à l’imaginaire la place qui aurait du rester la sienne, bien longtemps après que nous soyons devenus des grandes personnes.
Simon Critchley appréhende le suicide à partir d'un élément matériel : la lettre d'adieu. Cette lettre est une tentative de communication qui porte en elle-même la preuve de son échec. Elle marque le refus (qui peut sembler paradoxal) de la solitude.
Jamaica Kincaid revisite sa famille comme elle revisite son île natale. Elle l’explore à la manière d’un touriste ou d’un anthropologue, avec distance mais sans détachement.
Ce livre érudit est pourtant très accessible. C’ est une invitation à construire notre propre voyage et à faire de nos histoires familiales des récits… homériques.
Une expérience ratée ne l'est jamais tout à fait. Il faut savoir faire preuve d'audace dans nos relations avec les autres mais il faut savoir aussi renoncer et s'adapter.
Une réflexion à partager avec les enfants dès 6ans.
Ce roman, qui nous interroge sur le regard que nous portons sur les "idiots" et autres "gros balourds", s'adresse à tous les lecteurs curieux d'aller à la rencontre des autres.
Si nos choix nous engagent, ils ne nous déterminent pas. Toutes nos petites décisions comme nos grandes actions peuvent à tout moment influencer notre destin.
Il ne s'agit pas ici de maîtriser un rêve éveillé pour mieux contrôler sa vie, mais d'accepter le mystère, la puissance et le pouvoir de notre vie subconsciente.
Des formules magiques, des épreuves, une quête (à la recherche du chien qui a fugué) : on retrouve dans ce roman les éléments du conte, transposés dans une intrigue résolument contemporaine. Et comme le font les meilleurs conteurs en usant de formules rituelles, Hervé Giraud donne au langage la place qui doit être la sienne : ce qui nous unit aux autres tout en nous permettant de cultiver notre singularité.
Ce roman peut être lu dès 11 ou 12 ans mais il plaira aussi aux adultes. Il est suffisamment riche et subtil pour s'ouvrir à des interprétations multiples. Il pourra donner lieu à des échanges entre ses lecteurs, particulièrement au sein de la famille.
Conte, fable, roman d'amour ou d'émancipation ? Ce roman paru en 1922 est sans doute tout cela à la fois. Si le style en est classique et même élégant, il ne faut pas s'y méprendre : ce petit livre ne demande qu'à nous ébouriffer.
Tout dans ce roman semble couler facilement et se glisser en nous. Le lecteur se retrouve comme en état de porosité, en empathie à son tour avec ce petit garçon qui se glisse dans les histoires et cet homme qui se donne ensuite pour mission d'encapsuler les plus insignifiantes d'entre elles pour leur offrir l'éternité.
Il existe toutes sortes d'enfances, de la plus insouciante à la plus fracassée. Il existe aussi plus d'un chemin de résilience et parmi tous ces chemins, Camilla Gibb a choisi celui de l'écriture.
Ce polar joue habilement du suspense et des ressorts psychologiques. La clé de l'énigme se trouve quelque part, dans les circonvolutions du cerveau de Yunji. Entre jubilation et malaise, le lecteur se laisse conduire et malmener, de mystères en révélations.
"Ça, c'est nous ressentant de la joie de nous être perdus" : ces quelques mots qui décrivent la joie de Girafe et de Judy Garland prises dans l'aventure de la fugue, le lecteur de cette pièce inventive et jouissive pourra les reprendre aisément à son compte !
Le court texte de Claire Keegan n'est pas sans rappeler les contes de Noël de Charles Dickens. Mais Bill Furlong est bien plus attachant que Scrooge ("Un chant de Noël") parce qu'il est plus proche de nous, moins caricatural sans doute. Comme lui, nous sommes parfois amenés à lutter contre la part ordinaire de nous-même, à faire avec courage et détermination, "ce genre de petites choses" qui nous mettent la joie au cœur.
Même si de nombreux éléments autobiographiques ont nourri ce livre de Julie Bonnie, c'est bien "roman" qu'elle a choisi de faire figurer sur sa couverture. Car c'est là, au creux de la fiction, qu'elle donne à entendre, à voir et à soupeser les histoires que racontent les corps des femmes.