A paraître le 22 août prochain, "
La vie" est le cinquième roman de l'écrivain français
Régis de Sa Moreira, également auteur des romans "
Pas de temps à perdre", "
Zéro tués", "
Mari et femme" et du très commenté "
Le Libraire".
Reposant sur le concept selon lequel chacun d'entre nous est lié à quelqu'un qui se veut lui-même lié à quelqu'un, etc, "
La vie" est un roman construit en cascade, chaque narrateur prononçant un court monologue, souvent sur le ton de la confession, pour exprimer un petit bout de vie avant de céder la parole à son mari/son chien/ sa fille/son psy/son ex/ses voisins,...
A noter que la figure de la blogueuse en prend un sacré coup :
" Je l'ai su dès que je l'ai vue qu'elle ne tiendrait pas le rythme. Nous sommes des lectrices professionnelles, pas des ménagères romantiques.
Même les auteurs ont peur de nos invitations, ils préfèrent se cacher chez eux et envoyer leurs romans à ces connes de bloggeuses...
Si j'ai envie que le monde entier sache que mon plat préféré est le rôti de porc aux pruneaux, c'est mon droit, non ? Il faut bien s'occuper quand on n'a personne dans son lit..." p.13
Animaux, bébés, hommes et femmes de tous bords, défunts ou vivants, exerçant toutes sortes de professions, les êtres croisés au détour des pages partagent en quelques mots la lassitude au sein de leur couple, le souvenir nostalgique d'un amour de jeunesse, la solitude de toute une vie, l'envie d'aller voir ailleurs, le deuil, le récit d'une rencontre fortuite dans le métro, tous ces événements de
la vie qui participent du quotidien.
Mises bout à bout, leurs solitudes se chevauchent, se répondent pour rendre compte d'une solitude commune.
" Ma femme m'appelait sa moitié. Ca me faisait froid dans le dos à chaque fois. Si j'étais sa moitié, comment elle fait pour vivre à présent ? Elle savait à peine cuire un oeuf...
J'ai appris depuis, rien de tel qu'un divorce pour vous secouer un peu. Je sais même faire les soufflés au fromage maintenant, c'est plus facile seule évidemment, personne n'arrive en retard pour le dîner. Presque tout est plus facile seule en fait, à part être seule.
Je commence tout juste à comprendre ce que ma mère essayait de me dire...
Hélas, l'expérience n'est pas communicable. le pire pour moi c'était de mettre la table pour une personne, j'avais l'impression d'être une actrice dans un film mais que personne ne me filmait.
le week-end j'allais au restaurant, au moins il y avait des figurants..." p.21
Si j'étais au départ séduite par le concept de ce roman, je me suis assez vite lassée sur la longueur.
Peut-être n'aurait-ce pas été le cas dans le cadre d'une nouvelle. Mais bâtir tout un roman sur ce seul concept était selon moi une entreprise un peu trop mince.
J'ai déploré que tous les personnages s'expriment tour à tour d'une même voix et que l'écriture de l'auteur ne parvienne pas vraiment à retenir mon attention.
Comme ce fut le cas pour "Tu n'es pas seul(e) à être seul(e)" ou encore "La Patience des buffles sous la pluie" sur le même thème, il m'est arrivé de trouver quelques bonnes idées, de sourire à certaines réflexions dans lesquelles je me reconnaissais mais je garderai toutefois comme souvenir de ce roman celui d'une lecture globalement fade, vite lue et oubliée, qui selon moi ne vaut pas les 15 euros demandés...
J'espère être davantage conquise par "
Le Libraire" qui se trouve dans ma PAL depuis un bon moment.
Je remercie néanmoins Babelio de m'avoir offert ce livre à l'occasion d'une opération Masse Critique spéciale.
Lien :
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