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3,42

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Trois p'tits chats, chats, chats, Trois p'tits chats, chats, chats,
Chapeau d' paille, chapeau d' paille, chapeau d' paille, paille, paille,
Paillasson, son, son, Paillasson, son, son,
Somnambule, somnambule, somnambule, bule, bule… »

Qui n'a pas fredonné dans son enfance cette plaisante petite comptine où la fin d'un mot commençait le début d'un autre ?
Construite sur le système du « jeu de kyrielles », « Maraboutdeficelle » enchaînait les mots en reprenant la dernière syllabe du couplet précédent, déroulant ainsi une longue suite d'expressions reliées entre elles par des vocables communs.

Imaginez maintenant un jeu de « Maraboutdeficelle » avec, non plus un enchaînement de mots, mais avec une succession infinie de personnages !
Un jeu de kyrielles comme dans la célèbre chansonnette, mais qui, au lien d'unir les mots par leur résonnance syllabique, relierait les gens entre eux par le fil d'une pensée, d'un sourire, d'un regard, d'une rencontre fortuite dans la rue, d'un évènement, d'un lien familial, amical ou amoureux… Les personnages se répondant comme en écho, se relayant à tour de rôle pour constituer la longue chaîne humaine de la vie.

C'est ce qu'a imaginé Régis de Sà Moreira dans ce roman choral qui offre la parole à une multitude d'individus, du garagiste au psychanalyste, de la caissière à la célébrité, et même de l'animal domestique à la personne décédée, passant de l'un à l'autre avec l'originalité, la tendresse et l'humour qu'il avait déjà manifesté dans « le libraire » ou « Mari et femme ».
Une idée diablement originale, certainement rarement abordée en littérature, que Régis de Sà Moreira développe avec malice et délicatesse pour déployer sur la croûte terrestre cette longue étole de vie qui saura émouvoir, intéresser ou faire sourire, avec simplicité et tonicité.

Livre du changement constant, la vie passe d'un individu à l'autre, tel un fluide spirituel ou sensoriel, générateur de mouvement perpétuel, serpentant comme un long fleuve, une personne en mentionnant une autre qui en mentionne une autre, et ainsi de suite, à l'infini, jusqu'au bout de la vie et même au-delà…
Ce bref ouvrage au concept insolite attrayant ressemble à une gigantesque ronde humaine ou à un immense jeu de domino zigzagant sur toute la surface du globe.

Dans « Mari et femme », son précédent roman, l'emploi d'une narration originale à la 2ème personne du singulier et l'utilisation de la transmutation des corps comme support à l'exploration de la géographie d'un couple, montraient une belle liberté d'imagination de la part de l'auteur d'origine brésilienne, qui témoignait déjà d'un esprit riche et fantaisiste.
Il récidive ici avec la même indépendance d'esprit et la même inventivité en cumulant les tranches de vies ; instantanées passagers et éphémères où chacun prend la parole à la première personne, se révélant en quelques phrases rapides (4, 5 lignes) avant de passer le relai à son prochain.
De ces échantillons d'individualités qui s'alignent en une procession ondoyante sur quelques 120 pages lues dans un souffle, le lecteur acceptera de ne pouvoir s'attacher à aucun, la fugacité des apparitions imposant de les abandonner aussitôt rencontrer. C'est le jeu ; un jeu de kyrielles auquel l'auteur joue de manière expérimentale, en faisant valoir un joli don d'observation et l'intelligence de ne pas appesantir la démonstration plus que nécessaire.
« La vie », en refusant toute hiérarchie des personnages et en déplaçant continuellement le centre de nos existences de l'un à l'autre, montre surtout que nos histoires individuelles ne sont pas bien différentes les unes des autres et qu'elles peuvent toutes être reliées ensemble par le fil invisible d'une connaissance commune, d'un sentiment, d'un partage…

Exercice de style divertissant et sans prétention, le roman de Régis de Sa Moreira ne bouleversera certes pas la littérature, loin de là, mais son concept insolite et son traitement original en font un petit bouquin estival sympathique, dont nous remercions Babelio et les éditions d'au Diable Vauvert de nous avoir offert la lecture en échange de ces quelques notes…
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Avec ce petit livre sans prétention, Régis de Sá Moreira déroule le fil de la vie, jouant à saute-mouton, d'idée en idée, de personnage en personnage, pour nous parler simplement de la vie, de l'amour, de la mort, de tout et de rien.
Tantôt cocasse, tantôt inattendu, une lecture comme une petite pause entre deux romans plus consistants.
Un exercice de style qui peut paraître un peu vain, tant il est impossible (du fait de son concept même) de s'attacher à une quelconque histoire ou à un quelconque personnage.
Ça ne gâche cependant pas le coté agréable de cette lecture, qui nous rappelle simplement et joliment que nous sommes tous liés les uns aux autres.
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Moi qui suis plus habitué aux comics et à la fantasy, même si je ne refuse aucun genre, je cherchais un roman contemporain simple et rapide ; un spécialiste m'a conseillé (et prêté, merci !) cette Vie de Régis de Sa Moreira (qui semblait au demeurant charmant quand je l'ai croisé au Salon de la 25e Heure du Livre du Mans 2012) et c'est une lecture que j'ai franchement appréciée !

De l'humour bien dosé, un principe très bien mené et une attention portée sur un trait particulier de chaque personnage. Véritablement, c'est le défi, la contrainte, le concept envisagé par l'auteur, qui porte l'essence de cet ouvrage. C'est à la fois ce qui fait de ce livre une attraction, une narration plaisante, mais également un opus d'une longueur limité et d'un intérêt lui-même raccourci. C'est bien dommage car cette idée astucieuse de passer de personnages en personnages m'intéresse au plus haut point, mais ici tout va très vite (la lecture elle-même se fait à une vitesse folle, même si on cherche à repérer précieusement chaque lien qui sert de passage entre deux paragraphes) ; du coup, on s'attache à rien ni personne, il faut bien l'avouer, excepté au concept lui-même, ce qui est déjà pas mal mine de rien. Je me demande quand même pourquoi faire cesser le roman d'une manière aussi abrupte, mais également pourquoi ne pas faire revenir quelques personnages car rien n'empêche que certains personnages se croisent ou se reconnaissent plus ou moins : « le monde est petit » finalement ! Pourtant, incorporer certains vedettes du cinéma, certains faits historiques particuliers, certains morts, certains bébés pas encore nés, tout cela participe du caractère original de ces petites tranches de la Vie, passionnante au demeurant mais trop limitée : c'est proverbial.

Un court roman très intéressant mais trop vite avalé du fait-même de son principal concept puisque choisir de passer aussi rapidement de vies en vies frustre davantage que ça ne peut passionner. La tentation est grande de dire : « de qualité, mais à développer »...

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« La vie » le nouveau roman de Régis de Sa Moreira part d'une idée à la fois originale et amusante. Des micros monologues intérieurs qui s'enchainent de personnages en personnages telle une gigantesque chaine humaine. le ton est résolument léger, drôle, cynique, cocasse, tendre ou désabusé. Ici ou là, le lecteur se retrouve dans certaines pensées et le jeune auteur brésilien réussit le pari de nous amuser jusqu'au bout.
Mais, c'est aussi par cette construction novatrice que le récit arrive très vite à ses limites, impossible de s'attacher aux protagonistes. (Et pour cause). Néanmoins, un roman atypique qui se déguste le sourire aux lèvres. Ne boudons pas notre plaisir.
Pour finir, je remercie Babelio et les éditions du Diable Vauvert de m'avoir permis de découvrir le roman de Sa Moreira.

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J'avoue que l'idée est assez originale puisque cet ouvrage ne se compose en réalité que d'une seule et même phrase. Une phrase qui est commencée par un narrateur, poursuivi par un autre dont il avait été fait mention juste auparavant par le premier narrateur et ainsi de suite. Je ne sais pas si vous me suivez mais c'est en quelque sorte une multitude de narrateurs qui se retrouvent dans ce livre - des narrateurs qui se sont peut-sûrement déjà croisés, soit dans la vie réelle ou simplement dans leur imagination- et qu'ils évoquent tour à tour des pensées sur laquelle le suivant rebondit.

Idée très bien trouvée certes mais ce qui m'a laissé un arrière-goût est que l'auteur fait souvent référence à la sexualité en employant des mots qui n sont pas très flatteurs pour ce superbe sentiment que l'on nomme l'Amour. Alors, il est vrai que je suis assez sensible sur le sujet et que peut-être (sans doute même), je rechigne pour un rien contre l'emploi de tel ou tel terme (à tord ou à raison, je ne sais pas) mais c'est ce qui a fait (et c'est dommage) que je n'ai pas pu me laisser complètement porter par cet ouvrage et m'évader avec lu. Ouvrage néanmoins très bien écrit, très vite lu basée sur une conception nouvelle ! A découvrir !
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Un paragraphe, un personnage et hop au suivant.

Avec cet exercice de style simple et original, Régis de Sá Moreira attrape le lecteur dans une toile aux nombreuses ramifications. le style est toujours aussi poétique et entraînant. A chacun sa lecture, tourner les pages jusqu'à la dernière sans s'arrêter ou faire une pause pour mieux y revenir plus tard.

Une galaxie de personnages, tous liés par les facéties du cosmos. Rien de naïf pourtant, l'auteur a su éviter l'écueil des petites fleurs. Pas de donne-moi ta main, nous sommes tous connectés, juste la vie qui va, la vie qui bat.

Un joli souffle, une lecture qui revigore.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Instantanés de vie qui se succèdent avec une relation linéaire directe, instantanée et éphémère .
Pensées fugitives, de celles que l'on a dans le métro, dans la rue , dans sa cuisine sans vraiment de profondeur...
L'exercice d'écriture est intéressant .
Pour le lecteur, c'est autre chose, au départ on est surpris, intrigué par ces brefs paragraphes, on cherche un lien, un fil conducteur, un retour sur un inconnu déjà croisé,quelque chose à se raccrocher malheureusement non, cela se suit , l'amour, le sexe , le quotidien mais cela ne fait pas une histoire et encore moins un roman.
Comme il n'y a pas de pause, j'ai tout lu , ces petites réflexions sont souvent le reflet de frustration , d'incompréhension, de désir, parfois elles sont amusantes mais je suis restée sur ma faim parce que j'aime bien les vraies histoires !
Merci à Babelio et aux Editions Au Diable Vauvert.


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Ici une multitude de narrateurs dont les pensées s'enchaînent en de brefs paragraphes, des narrateurs qui se succèdent au fil des pensées et des rencontres, des réflexions sur leur quotidien, leur vie en somme comme le laisse suggérer le titre du roman.

L'originalité de cette narration fait la principale qualité de ce roman. Les pensées qui passent du coq à l'âne à partir d'un nom, d'un thème, d'une rencontre ou d'une allusion, rend la narration assez dynamique. le lecteur est donc entraîné dans une ronde sans fin au sein des pensées des narrateurs.

D'un point de vue stylistique donc, ce roman est assez intéressant, car novateur, proche même de certaines expérimentations à la Queneau ou à la Perec.

Cependant, là où le bât blesse est que ces pensées ne présentent guère d'intérêt. Comme si le lecteur était un médium voire un mentaliste, il absorbe les pensées des personnes qu'ils croisent dans la rue, le métro, les commerces, mais ces pensées ne sont que des préoccupations contingentes : les amours, les tromperies, les souvenirs d'enfance, les regrets, les espoirs, les incertitudes, les courses à faire etc., pensées trop brièvement évoquées pour qu'elles s'impriment réellement dans la mémoire du lecteur, de la même façon que nos propres pensées peuvent se succéder et s'oublier aussi vite.

Sans être dénué d'humour, nous constatons à la lecture du roman de Sa Moreira, que, que l'on soit traiteur, serveuse, bébé, mère, père, amant, maîtresse, femme au foyer, homme d'affaires, conducteur de métro ou star de cinéma, nos pensées sont les mêmes, c'est-à-dire aussi les mêmes que le lecteur ou la lectrice lui(elle)-même.

Bien qu'au final il ne me reste guère de souvenirs de cette lecture, très rapide, ce roman présente cependant, je trouve, un réel intérêt stylistique mais manque d'une certaine densité dans le fond, à moins qu'il ne veuille simplement signifier par ce biais que nos pensées ne sont guère intéressantes.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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J'ai ouvert ce livre sans savoir ce qui m'attendait. J'ai découvert une structure de roman pour le moins déconcertante et atypique et j'ai été étonnée de la rapidité avec laquelle on se laisse prendre. Je m'explique : tout au long du roman, le narrateur change à chaque paragraphe. En quelques lignes, on saisit l'essentiel et on se retrouve tour à tour homme infidèle, jeune amoureuse, croqueuse d'hommes, star de cinéma, embryon, passant, guichetière ou encore chien. C'est jubilatoire et totalement divertissant. Un exercice de style vraiment délicieux !
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Difficile de parler de ce livre. Ce roman de Régis de Sa Moreira c'est La Vie, comme le dit si bien le titre de son livre ! Dans La Vie, on assiste à une multitude de monologues intérieurs qui résonne en chacun de nous. Chaque monologue d'une personne renvoie à un autre monologue d'une autre personne en connexion avec elle (son mari, la voisine, le médecin, la caissière, etc.).
J'ai apprécié cette lecture (rapide, le roman comporte 119 p.) mais pas de coup de coeur.
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