Dolly, jeune fille de 7 ans, a l'esprit bien affuté, les pensées qui vagabondent et elle était toute contente de partir à l'aventure avec son père et sa jumelle, Clemesta, un cheval en plastique, son doudou, sa conscience, sa Jiminy Cricket.
J'aurais dû prendre un pied fabuleux dans ce roman qui met face-à-face la poésie d'un enfant face à la duplicité d'un adulte, j'aurais dû avoir les yeux qui brillaient en suivant le récit de Dolly, ses conversations imaginaires avec son cheval en plastique qui semblait doué d'une vie propre, comme le tigre Hobbes du petit Calvin.
Ben non ! Comprenne qui pourra, moi je ne cherche plus à comprendre pourquoi je cale avec des romans que j'ai fluoré en jaune flashy parce que je voulais absolument les découvrir, avant de passer totalement à côté lors de ma lecture.
Bizarrement, le courant n'est jamais passé entre moi et Dolly…
L'auteure a pris un risque en confiant la narration à Dolly, ça passait ou ça cassait. Dans d'autres romans, c'est passé merveilleusement bien et là, j'ai calé presque directement. Oui, l'horreur, après quelques lignes, je sentais que ça n'allait pas le faire, que les réflexions de Dolly allaient me flinguer la lecture.
Et ça ne l'a jamais fait, malgré que je me sois accrochée à toutes les pages de ce road-trip dont on comprend très vite qu'il n'est qu'une fuite en avant et que Dolly ne veut pas voir la réalité en face, alors que Clemesta, le cheval plastique, lui souffle la triste réalité.
Par contre, c'était intelligent de donner la parole à un doudou, à un cheval en plastique, c'est une belle métaphore sur le passage de l'enfance à celui de la raison, l'âge où les gosses remisent le doudou dans un placard, l'oubliant totalement, n'ayant plus besoin de lui.
Le côté fantasmé du père est, lui aussi, bien mis en scène, Dolly vouant un culte à son papa, occultant volontairement ses zones d'ombres, sa violence, le transformant à ce moment-là en un ours en colère. Dolly est dans le déni.
C'est subtil, ces métaphores enfantines sont facilement compréhensibles pour le lecteur qui additionnera tous les indices et saura que l'on se dirige vers un drame absolu.
Tout cela aurait dû m'émouvoir, m'apporter des émotions en vrac et ce fut un bide total de mon côté, ce qui m'énerve, car ce roman me tentait plus que tout et que toutes les critiques sur Babelio sont bonnes. Une fois de plus, je vais à contre-courant.
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