All You Need Is Kill
Un light novel (roman YA japonais) illustré à la base. Nous n'aurons nous pas droit aux illustrations. Adapté en Manga plusieurs années plus tard, puis on en fera un film (Edge of Tomorow).
J'avais commencé par le Manga. Il fallait donc que je retourne à la source de cette histoire. On oubliera pour le coup l'adaptation cinématographique. Roman et Manga se complètent, l'un apportant l'aspect visuel à l'autre et l'autre apportant une densité scénaristique un peu plus complète.
L'humanité a quasiment été éradiquée par une vilaine espèce envoyée par les ET pour terraformer la terre à leur profit, les Mimics. Seules quelques bases militaires internationales, très opérationnelles, luttent encore contre l'invasion. Kiriya Keiji , petit soldat de base, dans sa combi, armure mécanique, destiné à devenir chair à canon, revit toujours la même journée avec comme unique conclusion : sa mort. Mais comme les samouraïs, il va livrer de nombreuses batailles, tuer d'innombrables adversaires, accumuler de l'expérience sur le terrain, parfaire son entraînement jusqu'à acquérir des automatismes. Kiri-oboeru : le fait d'apprendre en tuant ses ennemis au sabre. (piqué de ma critique du Manga). Rita, fullmetal Bich à la tête des forces spéciales Américaines envoyées en renfort au Japon, spéciale elle-aussi, permettra-t-elle à notre héros de se sortir de ce bourbier ?
De la pure sf militaire, bien grasse (mais sans scène à caractère sexuel) à faire fuir les amateurs de poésie. Une histoire réellement originale avec les explications qui vont bien pour la boucle temporelle. On en regrettera la brièveté du roman. J'aurais aimé la même histoire avec 300 pages de plus pour poser le background, pour développer la psychologie des personnages, pour une immersion encore plus forte. Disons que nous avons un concentré en 150 pages.
C'est violent, rapide, sans temps mort, sans originalité sur ce que pense un bon soldat de base de ses officiers et des bureaucrates. Ah, c'est sûr, on est loin en ce qui concerne la littérature asiatique en matière d'invasion extraterrestre du problème à trois corps de Liu Cixin (chinois - Hiroshi Sakurazaka est japonais, je sais c'est pas pareil).
Mais ce roman est destiné à un public YA, masculin pour divertir, réfléchir un tout petit petit peu et il remplit parfaitement son office.
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Quelle honte d'avoir eu le culot de mettre cette couverture qui n'a rien à voir avec le contenu du livre. Pour tout dire j'ai eu l'impression d'être pris pour un imbécile dès la première page.
Le héros (Tome Cruise sur la couverture) est Japonais ! Oui, oui, c'est sûr, ce n'est pas si évident sur la couverture... L'histoire se déroule au Japon, plus précisément sur une île japonaise ou des troupes militaires de différents pays sont présentes pour lancer une attaque contre les Mimics. Les Mimics étant des bestioles sorties des océans et qui ont pour but d'anéantir la race humaine.
Alors évidemment que toute la partie du livre qui concerne la vie de Keiji Kiriya, ses traditions japonaises et autres est un peu déroutante. de même lorsqu'il rencontre Rita, qui elle, fait partie des forces spéciales militaires US. On est face à une femme aux cheveux rouges, qui se bat au moyen d'une hache géante dans une combinaison totalement rouge. Tout cela à une raison d'être bien détaillée dans le livre mais c'est très loin de cette image ou elle pose sur la couverture avec son fusil à la main.
Je veux bien comprendre que le film soit différent et que ça fait vendre de mettre la tronche de Tom Cruise sur un livre, alors cher éditeur je vous propose un truc. Tant qu'à faire et au point ou vous en êtes, pourquoi ne pas mettre la couverture de Titanic avec Léonardo di Carpacio la prochaine fois que vous voulez vendre un livre qui traite de la pêche intensive dans l'atlantique ? Non parce que à ce stade tout est possible.
Pour revenir à notre roman de SF militaire, il y a un autre défaut qui a rendu cette lecture relativement désagréable. La première moitié du livre, chaque mot qui sort de la bouche d'un soldat est un ramassis d'injures. L'auteur considère manifestement qu'un soldat n'est autre qu'un profond débile qui ne peut pas ouvrir la bouche sans prononcer des énormités très lourdes et très "grasses". Les femmes y sont décrites comme des objets sexuels sans aucun respect. Evidemment quand ces mêmes soldats ferment les yeux, il n'est pas possible que leur imagination voit autre chose qu'une paire de jambes écartées. Au final cela rend les personnages antipathiques et minables. Heureusement les choses se calment à partir de l'arrivée de Rita vers la moitié du livre.
Au Final, le roman manque d'enjeux, les personnages ne sont en aucun cas attachants au point que ça nous fait ni chaud, ni froid de les voir mourir.
C'est bien dommage car l'histoire, elle, est intelligente, intéressante, complexe et tout à fait originale. Je me réjouis de voir le film car cela pourrait être une très bonne surprise, si les défauts du livre y sont gommés.
Certified Bof-Bof by Wiitoo Takatoulire
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Note 3/6
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Je vais crever sur un putain de champ de bataille. Sur une île paumée, sans amis, sans famille, sans copine. Dans la douleur, la peur, couvert de ma propre merde à cause de la terreur. Et je ne peux même pas lever la dernière arme qui me reste pour descendre le bâtard qui me fonce dessus. On dirait que tout le feu qui restait en moi s’est éteint quand j’ai tiré mon ultime balle.
La mort vient sans crier gare, en un battement de cœur, et elle ne fait pas la difficile.
Les soldats qu’elle prend vite – avant même qu’ils ne sachent ce qui les a touchés – sont les plus chanceux. La plupart crèvent dans d’atroces souffrances, les os fracassés, les organes déchiquetés, dans une mare de sang qui imbibe le sol. Ils attendent tous seuls dans la boue que la Mort s’approche dans leur dos et arrache leur dernière étincelle de vie de ses mains glacées.
Il faut avoir plus que des yeux dans une bataille. Tu dois sentir l'impact qui traverse les couches de céramique et de métal jusque dans ton corps. Apprécier la résistance de la détente. Percevoir le sol à travers la semelle de tes bottes. Absorber tous les chiffres que t'envoient tout un tas de capteurs pour connaître l'état du champ de bataille instantanément. Mais je ne savais rien de tout cela. Une recrue à sa première bataille, elle sait que dalle.
Les images ne sont ni de bon ni de mauvais goût. Si en cliquant sur un lien, l’image d’un cadavre apparaît, une bonne mère de famille aurait de quoi faire un procès. Mais si la même photo apparaît à la une du New York Times, elle pourrait valoir le Pulitzer.
Dans une opération impliquant ving-cinq-mille combis, si une compagnie de cent quarante-six hommes était éradiquée, cela ne mériterait pas même un mémo sur le bureau des cadres du ministère de la Défense. Nous étions les agneaux du sacrifice dont le sang allait graisser les rouages de la machinerie de la guerre.
FMA - Full Manga Anime - All You Need Is Kill