[Cette critique concerne toute cette fabuleuse saga dont je suis juste méga fan!]
Ah ça, je la chéris particulièrement parce qu'elle défonce tout sur son passage. Elle n'est certes pas très connue du grand public, et pourtant, oh mon dieu, mais qu'est-ce qu'elle décoiffe ! Je veux bien sûr parler, comme vous vous en doutez tous, de cette BD hors du commun, dont le septième tome n'est malheureusement pas prévu pour bientôt – et que j'attends depuis des années, en fait – de Cross Fire. Bon, je sais qu'une série romanesque érotique porte le même nom MAIS la saga BD est sortie avant, alors bon. Bref, Cross Fire, c'est le petit bébé de
Pierre-Mony Chan (au crayon) et
Jean-Luc Sala (à la plume). Et mon petit bébé aussi. Bien rangé dans ma bibliothèque à ma maison. Mon petit bébé. Mon précieux, comme dirait l'autre. Cette saga a commencé à être publiée en 2004 chez
Soleil Productions (anciennement éditions Soleil) et compte actuellement six tomes. Depuis la parution de ce dernier tome, Rien que pour vos Dieux, en 2012, bah on attendait la suite, sortie il y a quelques mois. Eh oui ! Cela faisait cinq longues années qu'on attendait désespérément le prochain volume pour savoir si … non, je ne vous spoilerai pas. Je vais juste vous faire baver, comme ça, vous les achèterez (ou les emprunterez, parce que les bibliothèques c'est cool aussi), et vous vous joindrez à moi dans cette interminable attente. Mais je vous jure que ça vaut le coup. Preuves.
> Coup de crayon
Alala… Je ne sais que dire du trait de Chan. Oui, je l'appelle Chan, parce que je les ai tellement lues et relues, ces BD, que j'ai l'impression de le connaître (alors que pas du tout). Ses dessins sont magnétiques : ils attirent l'oeil par leur perfection, leurs multiples détails, leur justesse, leur réalisme, leur beauté époustouflante. Tout y passe, comme si rien n'échappait au coup de crayon de Chan : les expressions des visages, leurs émotions et leurs attitudes, les corps, leurs formes et leurs mouvements, les paysages, leurs couleurs et leur originalité. Les dessins de Chan sont juste magnifiques, il nous balance à la figure des personnages si beaux et si forts, des paysages, des décors, tout est si réussi, si parfait ! Mais pas dans l'exagération, et c'est sûrement sa force. Chan ne s'éloigne pas pour autant de la réalité, au contraire : les proportions sont conservées et les distances respectées. Il possède un coup de crayon graphique et hypnotisant, qui s'améliore de tome en tome. Un coup de crayon qui vous fait dire « qu'est-ce que je donnerais pas pour vivre dans son monde ! »
> Coup de plume
Mais nous ne pouvons saisir toute la beauté de l'art de Chan sans le scénario de Jean-Luc (oui, lui aussi, c'est devenu mon poto virtuel). Pour faire court, c'est l'histoire d'un tueur à gages (le meilleur), Angelo, qui prend sous son aile (parce que le parrain de la mafia pour qui il travaille a une dette à régler et il le fait en prêtant son meilleur élément) une jolie investigatrice (elle est vraiment trop sexy), Sofia, pour la protéger. Au fur et à mesure des aventures, le duo va fourrer son nez là où il ne faut pas (évidemment, sinon c'est pas drôle), et fouiller dans le passé des affaires sombres du Vatican au risque de réveiller des secrets qui auraient peut-être mieux fait de rester endormis. Pendant six tomes (mais où est le septième, punaise ?), Angelo et Sofia vont vivre des aventures plus périlleuses les unes que les autres et mettre leur vie en danger. le duo se transforme en véritable équipe car ils croiseront la route de différents personnages. Jean-Luc nous offre un cocktail explosif d'intrigues louches et trépidantes sur le Vatican, basées à la fois sur son imagination et sur des faits réels (parce que
Freud est aussi de la partie !), ce qui nous met en appétit. le rythme est palpitant et alterne entre présent, avec Angelo et Sofia, et passé, avec des flashback sur des personnages que l'on ne connaît pas encore. Afin que la compréhension du lecteur soit optimale, Jean-Luc et Chan ont décidé de mettre les pages du passé en noir, et de coloriser les cases en orange. Comme ça, personne ne peut se perdre. le rythme est haletant, sans parler du cliffhanger à chaque fin de tome qui nous donne envie de dévorer la suite (quand elle est disponible, bien sûr… #tome7). Jean-Luc nous tient en haleine, du début à la fin, avec une BD à la fois dramatique, historique et humoristique. Oui, parce que les personnages sont vraiment drôles. J'ai oublié d'en parler mais Angelo, c'est une vraie perle, un italien cliché comme on les aime, séducteur à la Don Juan, mais raté, alors c'est très drôle. Et pourtant, il est très efficace dans son job, alors on s'y attache vraiment. Et Sofia, si sérieuse et si coincée, ne va pas résister à ce bouffon (dans le sens “celui qui amuse le Roi”) plus longtemps. Parce que l'humour, c'est contagieux. Bref, Jean-Luc donne aux personnages une réelle identité à travers une personnalité unique et cohérente, qui reste la même du début à la fin.
Je sais, je me suis emportée, mais il fallait que je vous parle de Cross Fire. Et encore, je me suis retenue, parce que je pense que j'aurais pu écrire une dissert' dessus tellement cette BD, c'est la vie. Et puis, une fois que vous l'aurez lue, contactez-moi, et je vous accepterai peut-être dans ma secte…