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EAN : 9782919750559
144 pages
Tensing (08/07/2014)
4/5   2 notes
Résumé :
Habituée des montagnes moyennes dites « à vaches », mais aussi à moutons, à marmottes, à chamois… Jeanine Salesse nous présente dans ces pages de Journal de montagne des impressions, des sensations, des émerveillements souvent en compagnie de son père ou d’une amie. Elle aime s’attarder au bord des torrents, parcourir les prairies aux mille fleurs ou les rues d’un village, laisser les souvenirs l’envahir.
La montagne a inspiré des poèmes à Jeanine Salesse : «... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai découvert ce livre « par hasard » car j'ai répondu trop tard à l'opération Masse critique d'octobre et je n'ai pas vraiment choisi les ouvrages pour lesquels je me suis inscrit. le hasard a bien fait les choses puisque j'ai découvert un livre qui m'a beaucoup plu et un auteur dont je me suis senti assez proche.
Cet ouvrage est un « collage » de fragments de différents cahiers que l'auteur a écrits entre 1991 et 1998. Il n'y a donc pas vraiment de continuité entre ces textes, mais on peut quand même y trouver une unité. Il ne s'agit pas du récit d'une ou de plusieurs grandes expéditions en montagne, en haute altitude. Non, mais de simples promenades dans le Vercors ou dans les Préalpes du Dauphiné ou dans les Hautes-Alpes, en dessous de 2000 mètres d'altitude.
Jeanine Salesse observe avec une grande attention toute la nature qui l'entoure, les rochers, les fleurs, les animaux et elle nous la présente avec un vocabulaire très riche et précis. Elle vit réellement un grand partage avec la nature. Muflier, pistachier, épine noire, orchis, Sabot de Vénus, amélanchier, céanothe, scylle, pyrolle : elle nous fait découvrir un grand nombre de fleurs dont j'ignorais même l'existence. Tout ce monde végétal fait remonter le souvenir de sa mère.
Le monde minéral et le monde animal, c'est plutôt celui de son père, photographe, avec qui elle continue de faire des randonnées malgré son âge et la fatigue due à la vieillesse et à la maladie. « La montagne, c'est le père. Difficile de cohabiter avec lui. Imprévisible. Un maintien raide .» On sent que la relation est parfois difficile avec lui, mais elle l'accompagne toujours.

Les différents carnets que Jeanine Salesse remplit, « Encore des notes dans le carnet. En vrac », – et qu'elle égare parfois ! – ne sont pas que les relations, si précises soient-elles, de ses randonnées. La marche est comme un symbole de la vie, elle nous conduit « dans les pas de la randonnée intérieure ». Elle nous permet de partager la difficulté de mettre des mots sur ce qu'on ressent vraiment, le lien entre l'écriture et la lecture, comme entre le silence et la parole. La marche fait aussi remonter les souvenirs familiaux, avec les parents ou avec les enfants : « Je retrouve certains lieux en y glissant mes pas. » Alors, c'est toute la tension entre la présence et l'absence qui surgit entre les mots et les pas. J'ai relevé de nombreux passages qui me parlent, j'en ai cité plusieurs, mais il a bien fallu que je m'arrête !

Pour terminer, une appréciation plus personnelle. Originaire du Plateau suisse et des Préalpes plus précisément, je me suis bien retrouvé dans ce livre comme quelqu'un du même « pays ». Par les paysages et par certains mots comme « pleuviner » par exemple. Mais j'y ai aussi retrouvé une part de mon enfance. Pour moi aussi, les fleurs évoquent ma mère qui les connaissait très bien et qui est décédée. Quant à mon père, il est aussi un amoureux de l'alpinisme et comme le père de l'auteur, il entre dans la vieillesse avec le poids de la maladie. Mes propres souvenirs ont donc coloré ma lecture d'un regard plus aiguisé.
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Ce journal de montagne est constitué d'extraits de cahiers tenus par l'auteur.
Elle y raconte ses balades en montagne, et en profite pour faire des liens avec des réflexions sur sa propre vie. C'est rempli de poésie, mais parfois trop à mon goût (pourtant j'adore la randonnée en montagne ET la poésie). C'est un texte assez intimiste dans lequel j'ai eu du mal à rentrer…alors que je me réjouissais de cette lecture. Toutefois, cela m'a donné envie de lire des poèmes de cette dame. Et c'est peut-être comme cela qu'il faut du lire cet ouvrage : comme un poème en prose.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Encore une fois, je pose les yeux et mes mots rabâchés sur les prairies. Les fleurs m'éblouissent. La plupart, je les connais depuis l'enfance. L'églantine m'émeut violemment, jusqu'aux larmes parfois. La gentiane bleue ! Et c'est le visage de ma mère qui revient. Je regarde les calices avec son regard, son sourire encore joyeux. Je sais ce bleu inimitable à cause de la chair même de la fleur. C'est le signe qu'un bonheur existe même si on ne fait que l'effleurer. Il est dans la contemplation. Ce bleu-là surnage, plus tangible que les anneaux d'or échangés avec mon père, un jour de juin. Un bleu qui contient tout, transcende les branches tombées, arrachées, toutes les déceptions, les paroles mal utilisées... Oui, cause toujours !
Ce bleu, c'est le miroir du bleu à l'âme. Je le sais. Elle le savait. Je me garde bien de toucher aux fleurs. On se sourit. Ce bleu-là sauve du malheur pendant quelques instants. D'année en année, on s'est réfugié dans ce bleu. On s'y appuie pour jardiner le bonheur à petites doses.
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Comment comprendre les gens ? Leur parler ? Les mots sont difficiles à choisir : une parole peut élever un mur ! Ils vont dans des directions imprévues ; entraînent des réactions qu'on ne veut pas. Ils s'accumulent. Le tas grossit. On ne peut plus le mouvoir. Tous ces mots qui disent l'amour, le mal être, les désirs, les regrets sont capricieux. Avec d'autres personnes, celles en dehors de la famille, c'est un peu mieux. Quoique... Enfin, ça peut engorger une vie.
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Se faire confiance, c'est difficile. L'affirmation de soi bascule dans la vanité de projets à court terme. Parfois, cela devient un bardeau pourri. On marche sur quelque chose qui tremble jusque dans le coeur comme s'il n"était pas bien accroché. On essaie de réparer avec des planches mal jointives, des boulons mal serrés.
S"équilibrer dans la chute à venir. Penser à trouver des ailes.
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Peu à peu, la lumière entre dans l'obscurité, s'endort dirait-on. Le silence la berce. On n'allume pas. On la tient contre soi, dans la familiarité des gestes quotidiens. Elle ne se laisse pas recouvrir par les bruits du dehors qui commencent à chuinter dans les ombres glissantes, humides du dimanche de novembre. On voudrait que tout dans ce moment soit comme des mains paisibles. Calme, avenant, recueilli.
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Faire de nos pensées, un foyer qui entretient le don.
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