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EAN : 9782130373810
252 pages
PUF (Presses Universitaires de France). (01/05/1982)
4/5   1 notes
Résumé :
Le présent ouvrage explique de manière rigoureuse, mais accessible, les mécanismes de fonctionnement du système monétaire international et les principes qui doivent présider à sa réforme. Ce système est souvent accusé d'être la source des désordres qui viennent ébranler les économies nationales et mettre en échec les politiques économiques. En fait, la monopolisation de la production de monnaie par les autorités monétaires nationales est la véritable cause de ces dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'ouvrage du Pr. Pascal Salin, « L'ordre monétaire mondial » est particulièrement instructif pour maîtriser les mécanismes des systèmes monétaires. Livre accessible à tous, mais nécessitant quand même un minimum d'efforts pour vraiment en tirer profit.

La première partie nous offre des outils d'analyse reposant sur les lois générales de l'économie. Ainsi, Pascal Salin nous montre que dans un système à taux de change fixes, les pays dont les autorités monétaires pratiquent une politique inflationniste (cas, par exemple, de l'Angleterre d'avant Margaret Thatcher) exportent leur inflation vers les pays dont les autorités sont plus vertueuses (cas de l'Allemagne).
On apprend aussi qu'un pays à taux de change flexible est tout simplement un pays où la banque centrale n'intervient pas sur le marché des changes. Ce système sera généralisé en 1974.
De même, Pascal Salin rend parfaitement limpides les mécanismes pourtant complexes de l'étalon-devise-or ou GES (Gold-Exchange-Standart), de l'étalon-dollar, des eurodollars et des pétrodollars.

Publié en 82, avant la naissance de l'Euro, Pascal Salin consacre aussi un chapitre à la simulation de tous les systèmes possibles pour une monnaie commune à différents pays européens.

Une deuxième partie est consacrée à des cas concrets, dont un long chapitre intitulé «1971 : une pseudo-crise ». On découvre dans ce chapitre à quel point les « décideurs » politiques sont de parfaits ignorants des mécanismes monétaires (Mitterrand [ce qui n'étonnera personne], mais aussi Giscard [X-ENA !], Rocard [qui a « enseigné » l'économie dans une grande université parisienne !], et bien d'autres encore).

Mais l'intérêt majeur de ce livre, c'est de nous donner DES CLES POUR COMPRENDRE L'ACTUALITE.
Par exemple, pourquoi les monnaies numériques décentralisées offrent un service social optimal. A l'inverse des « mauvaises » monnaies (car perdant inexorablement leur pouvoir d'achat) produites par les banques centrales. Monnaies que les hommes de l'Etat osent appeler « fiduciaires ».
D'où le grand intérêt (pour les citoyens) de l'introduction du Bitcoin en Centrafrique (après le Salvador), comme monnaie nationale, en parallèle avec le CFA (lié à l'Euro, donc qui risque de suivre celui-ci dans l'inflation qui s'accélère).
Dans l'actualité la plus brûlante encore, ce livre permet de comprendre le bouleversement que représente le paiement de l'énergie russe en roubles.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Nous verrons en effet qu’aucune autorité monétaire ne peut aller à l’encontre des lois économiques, nous verrons que les systèmes monétaires discrétionnaires, si prisés au XXe siècle, n’aboutissent qu’à des impasses et qu’il existe une contradiction étonnante entre, d’une part, la prétention des autorités à gérer les systèmes bancaires et, d’autre part, leur ignorance, bien souvent totale, des mécanismes monétaires.

(Ch. VII, 1971 : UNE PSEUDO-CRISE, p. 158)
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L’histoire monétaire du XXème siècle n’est rien d’autre que l’histoire de la destruction d’un système institutionnel par l’arbitraire bureaucratique. Et ce qui est peut-être le plus extraordinaire et le plus inquiétant dans cette histoire monétaire c’est que les quelques hommes qui ont accaparé ainsi le pouvoir monétaire aux dépens des citoyens sont arrivés à persuader ceux-ci de la supériorité d’un système prétendument plus rationnel, parce que « géré » par les hommes, soi-disant au profit des autres hommes. La preuve est définitivement faite pourtant que les « despotes éclairés », en substituant leur rationalité à celle de leurs administrés, ne peuvent que diminuer le bien-être de ceux-ci par rapport à ce qui se passerait si la propre rationalité de chacun pouvait s’exercer dans le cadre d’un système institutionnel approprié. Ce cadre institutionnel existe dans le domaine monétaire : c’est l’étalon-or – ou un système similaire – si l’on préfère les changes fixes, c’est, sinon, le flottement des taux de change sans intervention des banques centrales. Malheureusement, les banques centrales ont détruit l’étalon-or, elle font maintenant de même avec les taux de change flottants.
(p. 67-68)
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Il faut bien reconnaître en effet qu’il est étonnant que l’opinion soit unanime pour dénoncer l’existence des monopoles privés et les profits “illicites” qu’ils seraient sensés obtenir et que personne ne dénonce le monopole de la création monétaire que les Etats se sont attribués. Pourtant, à la différence des monopoles privés, ce monopole ne permet même pas le développement d’une concurrence potentielle et il dispose par ailleurs de l’appui d’un autre monopole, celui de la force publique. Ce monopole de création monétaire profite d’ailleurs de sa position pour faire ce que l’on peut appeler des profits illicites, puisqu’il prélève un impôt inflation non voté par le Parlement, contrairement aux règles traditionnelles de la démocratie représentative.
(p. 139-140)
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Il faut bien reconnaître en effet qu’il est étonnant que l’opinion soit unanime pour dénoncer l’existence des monopoles privés et les profits « illicites » qu’ils seraient censés obtenir et que PERSONNE NE DENONCE LE MONOPOLE DE LA CREATION MONETAIRE QUE LES ETATS SE SONT ATTRIBUES.

Pourtant, à la différence des monopoles privés, ce monopole ne permet même pas le développement d’une concurrence potentielle et il dispose par ailleurs de L’APPUI D’UN AUTRE MONOPOLE, celui de LA FORCE PUBLIQUE.

Ce monopole de création monétaire profite d’ailleurs de sa position pour faire ce que l’on peut appeler des profits illicites, puisqu’il prélève un IMPOT INFLATION non voté par le Parlement, contrairement aux règles traditionnelles de la démocratie représentative.

(Ch. VI, L’UNIFICATION MONETAIRE DE L’EUROPE, p. 139-140)
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L’Allemagne n’aurait pu éviter la contagion de l’inflation mondiale, qu’en acceptant plus tôt une réévaluation de sa monnaie ou un flottement qui ne pouvait avoir lieu que dans le sens d’une appréciation du Deutsche Mark. Ce pays est donc partiellement responsable de la « crise » de 1971 pour avoir adhéré trop longtemps à la fixité des taux de change, sans en accepter la conséquence logique, à savoir l’alignement de son taux d’inflation sur le taux américain.


[L’auteur nous montre dans son ouvrage, qu’en taux de change fixe, les autorités monétaires pratiquant une politique inflationniste (ici les USA) « contaminent » les pays dont les autorités sont moins irresponsables (ici l’Allemagne où l’hyperinflation de 1923-1924 hante toujours les esprits)]


(Ch. VII, 1971 : UNE PSEUDO-CRISE, p. 170-171)
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