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EAN : 9782738108098
506 pages
Odile Jacob (15/04/2000)
4/5   2 notes
Résumé :
Libéral, nous voilà
Le libéralisme continue de faire peur en France. Toujours jugé sauvage, ancré à droite, voire à l'extrême droite, il est associé au culte sans réserve du marché, à un individualisme forcené, sans souci de la cohésion sociale. Pour en finir avec ces idées reçues, Pascal Salin, professeur d'économie à Paris I, présente dans un style vivant et accessible une synthèse de la pensée libérale contemporaine, et la confronte avec les problèmes écon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
UN PUISSANT OUTIL D'ANALYSE ET DE REFLEXION

Un livre indispensable.
Subversif, car il remet totalement en cause la légitimité de l'intrusion croissante des oligarchies dans notre vie privée.
Dépassant la simple logique des mécanismes économiques, il en présente les bases morales.
Très clair, accessible à tous, cet ouvrage passionnant est un puissant outil d'analyse et de réflexion sur notre organisation sociale.

Cet essai, visiblement constamment réimprimé depuis sa première parution en 2000, fait partie des ouvrages à garder à portée de la main.
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
[…] l’existence d’un système de droits de propriété privés dans une société représente une limitation fantastique et parfaitement claire de la prétention éventuelle de chacun à se comporter comme il l’entend, au besoin en portant atteinte à la liberté des autres. Autrement dit, le procès d’intention habituellement fait au libéralisme, à savoir qu’il conduit à l’anarchie, chacun essayant de faire prévaloir ses prétentions sur celles des autres, provient d’une erreur d’interprétation radicale non seulement de ce qu’est le libéralisme, mais plus encore de ce qu’est la liberté.

Pour les contempteurs du libéralisme, la liberté se définit de manière « positive » comme la possibilité – ou le « droit » - de faire ce que l’on veut.
Une telle conception de la liberté ne laisse évidemment aucune place à la propriété, celle-ci constituant précisément une limite à l’action.
Dans un système de liberté positive sans propriété, il n’existe en effet pas de bornes à l’action invasive de chacun sur le domaine des autres, puisque précisément le domaine de chacun n’est pas défini. C’est dans ce cas, et dans ce cas seulement, que règnent l’anarchie et la prédominance du plus fort. Mais il devrait être bien clair que cette conception de la liberté est aux antipodes d’une véritable définition de la liberté, elle en est même la négation. En adoptant subrepticement cette définition, ceux qui sont en fait les vrais destructeurs de la liberté ont les moyens de partir en guerre contre le libéralisme. Leur raisonnement aboutit à cette conclusion qu’un système de liberté absolue conduit à l’anarchie et à l’écrasement des plus faibles, de telle sorte qu’il convient de mettre en place, par la contrainte, une instance suprême de régulation. C’est l’ETAT.

(Ch. 3, Pas de liberté sans propriété, p. 69-70)
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[…] par cette procédure [OPA (offre publique d’achat)], des investisseurs se déclarent prêts à payer des actions à un cours plus élevé que le cours du moment, à condition de pouvoir acheter suffisamment d’actions pour prendre le contrôle effectif de l’entreprise concernée.
S’ils PRENNENT LE RISQUE d’acheter des actions à un tel prix, c’est bien parce qu’ils croient être CAPABLES D’AMELIORER LA GESTION D’UNE FIRME. Et c’est à tort que l’on parle alors parfois d’OPA inamicales : si elles le sont – et heureusement – à l’égard des mauvais gestionnaires, elles sont au contraire favorables aux autres actionnaires et à tous ceux – salariés et consommateurs – qui bénéficieront d’une meilleure gestion. Ainsi, en aidant continuellement à la recherche de meilleurs dirigeants, la Bourse, loin de constituer un jeu à somme nulle, c’est-à-dire une simple loterie, favorise la création de richesses pour le bienfait de tous.

Contrairement à l’imagerie simpliste que certains s’efforcent de diffuser, la Bourse n’est donc PAS LE BASTION DES RENTIERS ni le temple de l’enrichissement sans cause.
Il est impossible de maintenir des rentes obtenues sans effort là où la Bourse joue un rôle.
Et c’est au contraire AU SEIN DE L’ECONOMIE ADMINISTREE que SE CREENT ET SE PERPETUENT TOUTES LES RENTES DE SITUATION ET TOUS LES PRIVILEGES : en témoignent suffisamment toutes ces entreprises publiques dont le déficit ne met pas en cause la situation de dirigeants qui doivent leurs places à leur fidélité politique plus qu’à leurs compétences, ni celle des fonctionnaires et hommes politiques qui ont pris des décisions de gestion.

(Ch. 9, Eloge de la finance, p. 191)
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Il n’existe que deux modes d’action des individus dans une société : ou bien la coopération sociale qui implique l’échange de volontés libres entre individus libres ou bien la contrainte, qu’elle soit physique ou légale. Or, l’un des plus immenses et plus effroyables succès de l’Etat moderne vient de ce qu’il a réussi à accaparer les mots et qu’il a réussi à faire croire que la « coopération sociale » impliquait nécessairement son intervention. [Note de P. Salin : ce mensonge inouï aurait été plus difficile à faire accepter si, au lieu de parler de « coopération sociale » on avait pris l’habitude de parler de « coopération interindividuelle »]

C’est ainsi que par « coopération internationale » on désigne non pas des accords entre individus situés sur des territoires nationaux différents (pour autant que le concept de nation ait un sens), mais des accords entre Etats. Or, un accord entre des organisations dont la nature même est constitué par l’exercice de la contrainte, les Etats, n’a rien à voir avec un accord résultant de la volonté de deux personnes libres.
Dans un cas – celui de la coopération interindividuelle – il y a bien coopération, dans l’autre – celui des accords interétatiques – il y a autre chose…

Il est tout à fait intéressant qu’on n’ose pas parler de coopération sociale dans un système qui repose purement sur la contrainte, par exemple l’esclavagisme ou l’emprisonnement : les esclaves ne coopèrent pas avec leur maître, les prisonniers avec leurs gardiens. Or l’Etat moderne n’entre pas dans des relations contractuelles avec les citoyens. C’est bien pourquoi on peut le considérer comme un maître d’esclaves et pourquoi il est à priori suspect de le présenter comme un lieu de coopération sociale.

En fait, l’Etat entre seulement dans des arrangements qui sont de pseudo-relations contractuelles avec des organisations telles que lui-même (en particulier d’autres Etats) ou des parodies de relations contractuelles, par exemple lors des élections ou lorsqu’il met en place des « conventions collectives » où les volontés individuelles ne sont en fait pas respectées.

(Ch. 3, Pas de liberté sans propriété, p. 83)
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[…] tout acte de contrainte qui établit des obstacles à l’échange est DESTRUCTEUR DE RICHESSES.
L’un des grands paradoxes de notre époque vient de ce que l’on dépense des sommes considérables pour relier techniquement les hommes entre eux par des voies ferrées, routières et aériennes, ou par des réseaux de télécommunications, mais que l’on dépense simultanément une énergie considérable pour freiner les échanges et la liberté contractuelle.
Les craintes injustifiées à l’égard de la mondialisation conduisent à des protections douanières de toutes sortes qui sont la manifestation la plus évidente de cet usage de la contrainte publique.
Il en résulte que des échanges sont freinés ou empêchés et donc que des richesses sont détruites.

D’une manière moins immédiatement visible, c’est aussi tout le système fiscal qui est destructeur de l’échange et donc du progrès humain […]. Il ne faut pas s’en étonner : l’exercice de leur MONOPOLE DE CONTRAINTE LEGALE par les hommes de l’Etat, bien loin de réaliser l’harmonie universelle – ou même l’harmonie nationale – ne peut être, comme tout recours à la force, que DESTRUCTEUR DE LA COOPERATION SOCIALE, source de fractures et d’appauvrissement.

(Ch. 6, L’entreprise, lieu de coopération sociale, p. 124)
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[…] une société libre est une société qui repose sur la définition et la défense des droits de chacun.
S’il en est bien ainsi, il est contradictoire d’imaginer que certains puissent abuser de leur force et empiéter sur les droits d’autrui. Ce n’est pas parce que quelqu’un est grand qu’il va nécessairement frapper les plus petits. Il en sera empêché dans une société libre. Cela n’est, par contre, pas certain dans une société démocratique où les droits individuels ne sont pas considérés comme supérieurs à tout. On peut alors décider de classer les gens dans des catégories, conformément à ce que font toutes les approches collectivistes ; or l’absolutisme démocratique est précisément un collectivisme.
Dans un tel cadre institutionnel, on peut alors imaginer qu’une coalition de grands et de forts décide démocratiquement de frapper les plus petits et les plus faibles.

L’Etat n’étant lui-même que l’expression formelle de ces rapports de force, il est totalement erroné d’imaginer qu’il puisse définir un quelconque « bien commun » ou se constituer en arbitre des intérêts individuels. Il ne faut pas oublier en outre que l’Etat n’est RIEN D’AUTRE QU’UNE ABSTRACTION et que l’utilisation de ce concept est donc dangereuse. L’Etat n’est pas doté de volonté et de pensée. Il est en réalité composé d’hommes et de femmes bien concrets. Or, il ne peut y avoir aucune raison de penser que ces hommes de l’Etat soient à la fois parfaitement bien intentionnés et omniscients. Et même si, dans quelque utopie extrême, on leur attribuait ces caractéristiques, ils seraient alors forcés d’admettre eux-mêmes […] que le « bien commun » n’est qu’un mythe inaccessible dans la mesure où les buts de tous les membres d’une société sont différents et à priori incompatibles. Force est alors d’admettre que le « bien commun » n’est rien d’autre qu’un formidable alibi, continuellement utilisé par tous ceux qui ont un intérêt personnel à introduire des rapports de force dans le fonctionnement d’une société et d’en tirer profit.

3e partie : coopération et conflit, p. 122
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