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Animal lecteur tome 3 sur 7
EAN : 9782800151892
96 pages
Dupuis (02/03/2012)
3.51/5   39 notes
Résumé :
Certes, on ne peut pas tout lire ! Il y a trop ! Malgré cela, le libraire de BD-Boutik essaie de faire son métier le mieux possible, de conseiller efficacement ses clients en fonction de leur profil et de leurs goûts et envies, de déballer les caisses le matin et d'emballer les retours le soir (souvent avec les mêmes albums...), de gérer une trésorerie de plus en plus fragile et de ne pas insulter les dizaines de gamins qui confondent sa librairie avec une papeterie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome fait suite à Animal lecteur, tome 2 : Il sort quand ? (2011) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il s'agit donc du troisième tome d'une série humoristique, constituant une compilation de gags en 1 bande verticale, chaque page comprenant 1 bande. Il se présente sous un format original : demi A4 vertical, avec des bandes verticales (par opposition à l'habitude des strips qui se présentent sous la forme d'une bande dans laquelle les cases se suivent à l'horizontal). Il est initialement paru en 2012, écrit par Sergio Salma, dessiné par Libon. Ce tome comprend 92 strips. Comme l'annonce le sticker sur la couverture, il commence par une introduction de Jean van Hamme, scénariste de séries comme Thorgal, Largo Winch, Les maîtres de l'orge, XIII. Comme le laisse le supposer la mention citant son nom, c'est le geste qui compte, car elle tient en 2 lignes.

Le personnage récurrent de ces strips est le Libraire. Son nom a été prononcé dans le tome précédent : Bernard Doux, libraire à BD Boutik. Il travaille souvent seul, parfois avec un employé ou avec un stagiaire. Il reçoit régulièrement de nouveaux arrivages, et il doit gérer le retour des invendus. Bien sûr il voit défiler différents types de lecteurs, pas forcément assez à son goût, mais parfois trop d'un certain type. Il donne des conseils de lecture. Il oriente le client vers une bande dessinée correspondant à ses désidératas. Il prend lui-même conseil auprès des représentants des maisons d'édition. Il doit faire face aux évolutions du métier, que ce soit les rééditions en intégrale, les séries dérivées, ou les produits sous licence.

Dans les premiers gags, il commence par utiliser l'avis négatif d'un père outragé par la vulgarité d'une BD, pour le transformer en argument de vente pour un lecteur avide de récits épicés. Il doit ensuite donner le change auprès d'un client pour lui faire l'article sur une bande dessinée qu'il n'a pas lue. Il est confronté au comportement d'un enfant venant prendre une bande dessinée et l'emmenant sans payer, comme il peut le faire avec un fichier sur internet. Il doit gérer le relationnel avec des publics aussi divers que les diffuseurs, les éditeurs, les distributeurs, le banquier et les clients. Il se laisse déborder par l'arrivage pléthorique des bandes dessinées à mettre en place en novembre en prévision des fêtes de fin d'année. Il accueille un client ayant décroché de la bande dessinée il y a 40 ans, et qui retrouve exactement les mêmes titres en rayon. Il essaye de soutenir un éditeur prenant conscience de la surproduction actuelle, de l'ordre de 5.000 titres par an. Etc.

En entamant ce troisième tome, le lecteur se demande s'il est vraiment possible que les auteurs se renouvellent assez pour éviter de se répéter, ou même une forme de routine autour des mêmes thèmes, centrés sur le nombre ingérable de nouveautés, les clients qui ne savent pas ce qu'ils veulent (ou qui le savent trop bien) et les trucs et astuces pour fourguer sa camelote. Il s'agit d'ailleurs d'un a priori assez paradoxal, parce que dans le même temps, il espère bien retrouver ces thèmes mettant en scène Bernard Doux, pour un effet de familiarité rassurante et réconfortante. Effectivement le pauvre libraire est envahi par les cartons de nouveautés en novembre, les auteurs mettant littéralement en scène un embouteillage de cartons devant la devanture de BD Boutik. Effectivement, les clients vont de l'individu entré par erreur et tenant un discours équivoque (il se plaint des effets de la vieillesse, et il cherchait en fait une pharmacie), à l'expert qui sait distinguer les manhwas des mangas, et les tebeo des stripverhalen. Pour autant, même avec ces thèmes déjà abordés, le lecteur ne ressent de redite, car Libon & Salma ont acquis assez de confiance en eux-mêmes pour s'aventurer sur le terrain du registre de comique absurde. Par exemple, Libon représente les cartons disposés comme dans un embouteillage ne pouvant plus avancer, et s'invectivant les uns les autres comme des automobilistes énervés. Pour pouvoir fourguer sa camelote, le Libraire se retrouve à jouer du violon à un client, ou encore grimé comme un clown, et même en train de faire du trapèze.

Au fil des 92 gags, le lecteur se rend compte que les auteurs abordent un nombre conséquent de sujets, et qu'ils sont diversifiés. Il ne s'agit pas uniquement de voir un client venir demander quelque chose d'impossible ou le Libraire essayer de faire acheter une bande dessinée improbable ou d'un intérêt limité. Ils abordent des sujets aussi divers et variés que les critères relatifs de la qualité d'une lecture en fonction de la personnalité du lecteur; la répétition des arguments de vente par des personnes qui n'ont pas lu un ouvrage, la génération du tout gratuit (= génération internet), la caractère indémodable des valeurs sûres (Tilleux, Franquin, Macherot, Alix & Lefranc, Blake & Mortimer), l'accélération des phénomènes de mode (une nouveauté chassée par une autre dans la journée), la précarisation des auteurs de BD, la starification (saint Van Hamme priez pour nous), le décalage qu'il peut y avoir entre une oeuvre et son auteur, la compulsion consumériste, les liseuses électroniques, la gadgetisation de la BD reléguée au stade de cadeau promotionnel, la quadrature du cercle pour un éditeur de BD tout public, les dédicaces en boutique, les études de marché. Les auteurs n'hésitent pas à évoquer des plaisirs rendus étrangement coupables (comme la lecture de BD aux toilettes), ou l'universalité thématique des Schtroumpfs.

Arrivé à la fin du quatre-vingt douzième gag, le lecteur garde à l'esprit les thématiques récurrentes, sans avoir l'impression qu'elles aient été matraquées ou utilisées jusqu'à l'écoeurement, avec plutôt une impression (justifiée) de diversité. Par la force des choses, il s'est retrouvé dans le comportement de plusieurs clients, généralement différents en fonction de son âge. Il peut même porter un regard réflexif sur son positionnement, suivant qu'il reste avide de nouveautés et convaincu qu'il reste des continents entiers (de la BD) à explorer et que chaque semaine apporte son lot de découvertes, ou qu'il estime avoir fait le tour de la question et que 99% de la production n'est que redite, généralement de qualité inférieure. Il en arrive ainsi à se positionner entre ces 2 extrêmes. Il se reconnaît aussi dans l''attitude de l'acheteur potentiel en boutique, ne sachant pas quoi acheter face à la profusion de produits, ou au contraire allant droit au but. Il ne peut que sourire devant quelques comportements compulsifs, comme la soif de voir arriver le tome suivant d'une série. À chaque fois, Libon & Selma se montrent pertinents et incisifs, poussant la logique jusqu'au bout. C'est ainsi qu'un lecteur tient, dans ses mains, le tome 11 de la série le curé des étoiles, le jour même de sa sortie et qu'il demande au Libraire quand sort le tome 12. Ils savent également inverser le point de vue, avec un auteur produisant à une vitesse prodigieuse, ce qui permet au Libraire de répondre à un autre client que le tome suivant devrait arriver en boutique d'ici une heure ou deux.

Comme dans le tome précédent, le lecteur a la bonne surprise de découvrir que malgré le format très contraint d'un gag en 4 ou 5 cases superposées verticalement, les auteurs réussissent à introduire de la variété visuelle. Libon continue de représenter les personnages de manière caricaturale, à commencer par le gros nez du libraire, mais les autres personnages ont également un nez déformé, et souvent avec des yeux plus gros que la normale et tout ronds. L'artiste peut ainsi exagérer les expressions du visage pour des effets comiques. Les personnages sont souvent représentés en plan taille, avec une réelle expressivité, soulignée par le mouvement de leurs mains ou de leurs bras, et l'inclinaison de leur tête. Libon représente également des personnages en pied en train de se déplacer, d'accomplir un mouvement, de manipuler un objet, et assez régulièrement en train d'interagir avec un accessoire ou un élément du décor. Il ne se produit donc pas d'effet de lassitude qu'il pourrait y a voir avec des personnages évoluant sur une scène avec uniquement un décor en toile de fond, avec lequel ils n'interagiraient pas.

En outre, Libon & Salma ont conçu plusieurs gags visuels, une demi-douzaine, qui attestent de leur capacité à raconter une blague avec une chute, sans l'aide de mot, ou avec une unique précision ou une unique réplique. Ils prennent soin de raconter chaque histoire autrement qu'avec seulement une suite de têtes en train de parler. Bien évidemment la majeure partie des gags (57 sur 92) se déroule dans le décor de la librairie BD Boutik. Mais au gré de leur fantaisie, les auteurs savent aussi emmener le lecteur dans la chambre d'un mourant, sur la scène d'un théâtre, dans une église, dans un monastère au moyen-âge, sur les créneaux d'un château fort, sur un banc dans un parc public, devant la vitrine de BD Boutik, dans un désert de western, etc. Ils évoquent aussi le temps d'une case Gaston Lagaffe, en un hommage sincère et émouvant à Franquin, avec Gaston s'étant aménagé un repère douillet au milieu des livres des archives du journal.

Le lecteur ressort de la lecture de troisième tome avec le sourire aux lèvres, l'impression d'avoir lu une vraie bande dessinée, le plaisir d'avoir exploré des thèmes évoquant sa passion nourris de la propre passion des auteurs, réconforté par la force de la vocation de Bernard Doux même quand il vante les mérites d'une bande dessinée qu'il n'a pas lue, ou quand il fait preuve de démagogie éhontée pour caser ses produits. Il ne peut qu'être sensible aux critiques adressées aux liseuses électroniques, surtout s'il est lui-même resté attaché au papier. Il s'est reconnu à moult reprises dans le comportement de tel ou tel client, avec quelques tendances obsessionnelles dans la pratique de sa passion pour la BD. Il constate que Libon & Salma font en sorte de ne pas rester en milieu confiné en situant une partie des gags en dehors de la librairie spécialisée, et en évoquant d'autres acteurs de l'industrie de la bande dessinée, les auteurs bien sûr, mais aussi les diffuseurs, les éditeurs, les distributeurs et les représentants. Bien sûr, il cautionne entièrement leur jugement de valeur sur le fait qu'acheter une BD en grande surface, c'est le mal. Enfin, il se demande s'il ne va pas lui aussi aller brûler un cierge en évoquant saint Van Hamme.
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Et hop, voici le 3ème tome, avalé comme les deux premiers : telle une affamée en une seule fois : c'est toujours aussi efficace.
Alors j'ai aussi dans cette lecture découvert quelques subtilité du langage du lecteur de BD, en autre quand il parle d'une lecture segmentée en petit épisode. Une notion qui m'a beaucoup amusée, parce qu'il m'arrive de faire ce genre de remarque dans mes critiques mais pas du tout avec la même arrière pensée....
Aussi, je tiens à préciser que lorsque je dit qu'il est préférable de ne pas lire une BD en une seule fois, cela ne signifie pas - pour moi - qu'il s'agisse d'une lecture de chiottes !..
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3ème volet des histoires de ce libraire spécialisé dans la bande dessinée. C'est vrai, c'est un peu private joke, il faut suivre une peu ce qui se fait dans le monde de l'édition de bandes dessinées, mais c'est vraiment drôle. Moi, j'ai bien ri.
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Ça y est, j'y suis. Enfin au 3ème!
(Et de mon côté, y'a déjà progrès: rapprochement entre le titre de la série et le nom du célèbre "Hannibal Lechter"..?)
Un petit descriptif de la série s'impose donc: sortes de BD de 4 cases superposées, à lire du haut vers le bas, (changeant donc peut-être certaines habitudes de lectures) disposées en vis- à vis à raison d'une "bande" par page, le format général de ces titres est donc clairement vertical. (Pas comme d'hab. non plus!)
Et du point de vue du contenu, j'y ai vu une large critique de notre société de consommation (pas que de nourriture, pas que pour de l'argent) qui, non contente de produire en quantité des "objets" alimentant nos surplus,canalise (utilise?) également très mal ses énergies individuelles d'imagination et de partages d'idées.
A part ça, excellents gags d'inspiration historique,...
(Lu vite, vite à la bib. sur mes beaux sièges bleus, à ma place favorite...)
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Qui est Animal Lecteur ?? Il est juste à côté du sommaire lorsque vous lisez le magazine Spirou.

Ce sont les histoires courtes d'un libraire de BD. Ces rêves, ces cauchemars, le client exigeant, la cliente indécise, l'amateur, le collectionneur....
On se demande presque s'il n'y a pas du vécue !!

Vous ne voyez toujours pas ?? C'est dommage.
Maintenant qu'il est édité en album (3 tomes) vous n'avez plus d'excuses ;-)
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critiques presse (3)
BoDoi
03 mai 2012
Si l’animal est sympathique, que le dessin est drôle et enlevé, le propos reste toutefois assez anecdotique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
16 avril 2012
Libon et Sergio Lama nous abreuvent de gags en tout genre : quiproquos et comique de situation sont encore une fois au rendez-vous de ce troisième tome.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDSelection
11 avril 2012
Ce troisième tome d'« Animal Lecteur » est aussi bon que les précédents, voire peut-être encore meilleur.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
p.80.
- Patron… Je… je dois vous avouez quelque chose…
- ?
- J’ai acheté une BD dans une grande surface. Ça s’est présenté, j’ai été faible. Je suis désolé !!
- Me faire ça à moi qui vous ai si souvent guidé, initié ! Vous m’avez trahi !
- Ouais j’sais bien, c’est moche. Non, mais je le ferai plus. C’était un samedi, j’étais comme fou !!
- Bon, allez, je vous fais une carte d’infidélité. A la 3ème incartade, ce sera 10% plus cher.
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Monsieur Valentin T. de Nantes est un lecteur curieux. Cette semaine un livre attire son attention. Il a bien envie de l'acheter mais sur la couverture, il y a Tome 1, et en dernière page Suite et fin dans le tome 2. Il se dit qu'il attendra le tome 2 pour l'acheter. (1) Il aura l'histoire complète. (2) C'est plus sûr.
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Quand j'étais gamin, j'adorais une BD. J'étais écroulé en la lisant. Adolescent, j'aimais toujours autant. Ça me parlait et ça me faisait rigoler. Adulte, j'ai continué à aimer. Je trouvais ça drôle et intelligent. J'avais l'impression que ça continuait à m'apprendre à vivre en société. Ça avait, mine de rien, contribué à mon éducation. Puis un jour, tout s'est écroulé. J'ai rencontré l'auteur.
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Je ne vous félicite pas ! Tous ces arbres coupés pour fabriquer ces millions de livres, dont certains franchement… et vote éclairage là ! Combien de watts ? Toute cette déperdition de chaleur ! Quelle gabegie ! Quelle débauche ! Et ces tonnes de sorties, ces tonnes de retours, ça circule en camion, ça bouffe du diesel, ça pollue dans la joie !
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Maintenant, il y a des mangas subtils, des thrillers de politique-science-fiction, des récits bibliques en 25 tomes, des BD comiques sur des métiers sérieux, des histoires sérieuses sur des sujets idiots…
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Video de Sergio Salma (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sergio Salma
Rencontre avec Libon, auteur de BD, créateur de Jacques le petit lézard géant, Tralaland, Hector Kanon, d' Animal Lecteur avec Sergio Salma et de Sophia avec Capucine. Entretien réalisé pour le 9e festival de la BD 2011 de Massillargues-Atuech par Zoom La Rue.
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