Abou Nouwâs, du haut des toits d'Alep blanchis par la chaleur s'intéresse aux oiseaux en cherchant à noyer son passé...
Tandis que Noha prépare sa réception, cuisine mécaniquement, son esprit s'évade... La bonne société d'Alep commence à envahir son salon, mais elle elle est comme morte... elle n'a même plus de larmes...
De l'autre côté de la rue, Shiri fume sur son balcon. Amère, elle est pleine de révolte, elle vit seule, en guerre contre la terre entière, "elle berce et protège la colère" dernier rempart contre l'assassinat de son âme, tout en observant sa voisine...
En alternance ces trois personnages évoquent leurs souvenirs, qui on peut s'en douter ne sont pas tous bien réjouissants.
Un court récit (100 pages), où se mèlent leurs histoires ; ils sont comme des écorchés vifs dans une région en pleine révolution, semblable à une poudrière.
Simple et bouleversant, sans recherche de style.
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Cannelle, tomates pelées, sept épices, sel. Poivre noir, feuille de laurier, un peu plus de mes sept épices. Le poulet doit être cuit dans beaucoup d'âromes et de parfums, car c'est son bouillon de cuisson qui se chargera de cuire le riz, et le là proviendra le goût de ma "maklouba"[...] Mon corps est là, mais mon esprit navigue par-delà les senteurs et les chaleurs de ma cuisine. (Noha)
Mais Abou Nouwâs ne se rebelle pas contre la volonté divine, lui et son peuple se sont faits depuis longtemps aux déchirements incessants, à la perte brûlante de ce qui est cher, à l'abandon des hommes et à l'amnésie des gouvernements. Le malheur pour habitude, et la dignité comme seul rempart rempart contre la folie.
On peut changer de peau jusqu'à l'infini, mais comment changer ses souvenirs et son âme ? (Shirine)