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Mathieu Kleyebe Abonnenc (Autre)Sarah Schulman (Autre)Julia Burtin Zortea (Traducteur)Joséphine Gross (Traducteur)
EAN : 9782490077489
296 pages
B42 (19/02/2021)
4.28/5   9 notes
Résumé :
Des relations intimes aux politiques globales, Sarah Schulman fait le constat d’un continuum : individus comme États font souvent basculer les situations conflictuelles dans le registre de l’agression, criminalisant leurs opposants pour couper court à la contradiction et échappant ainsi à leur propre responsabilité dans les conflits. En distinguant conflit et agression, l’autrice interroge notre culture de la stigmatisation. Ce travail profond, aussi courageux qu’im... >Voir plus
Que lire après Le conflit n'est pas une agressionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pas emballée.
Le titre est intéressant, voire racolleur. J'espérais trouver un autre point de vue, une façon de me détacher, une meilleure compréhension de la dynamique, voire des solutions pour vivre le conflit différemment ou le résoudre. Ce n'a pas été le cas pendant la première moitié du livre, j'ai lâché l'affaire.
Le contenu me parle moins que le titre. Il est très voire trop "queer-centré": une grande partie des conflits rapportés ont lieu dans l'entourage proche de l'auteur (je ne suis pas sûre que les personnes concernées aient donné leur accord pour voir leur "linge sale" exposé en public), et de ce fait sont donc majoritairement entre personnes homosexuelles. Je n'ai rien contre en théorie. Mais si ça constitue l'essentiel de la réflexion, il est possible que ça fausse le raisonnement. Ou du moins j'aurais aimée que le titre ou le résumé fasse mention du fait qu'il s'agissait d'une étude très partielle voire partiale de certains conflits, et pas d'autres. Il est aussi très ancré dans la culture américaine dans laquelle je ne me retrouve pas.
Ensuite, l'auteure pose certains présupposés comme irréfutables: dans un conflit, les deux personnes sont responsables. Ce qui est très à la mode, mais demanderait à être démontré. Et tout conflit peut être résolu par une discussion. Encore faudrait-il que la discussion soit possible. Et la police ne fait qu'aggraver un conflit existant. Ah. Je ne dis pas que ce soit la meilleure solution, je ne dis pas qu'il n'y a pas des violences policières, mais, dans certains cas, c'est encore la meilleure solution pour faire cesser des violences. Une autre idée que j'ai trouvée surprenante: le VIH est devenu une maladie banale. Alors, soit je suis très mal informée sur mon entourage, soit ce n'est pas encore le cas. En tous cas pas autant qu'un rhume. Et puis il y a le concept de la suprématie de l'homme blanc. Bon, c'est très théorique. Aux Etats-Unis je ne sais pas. En pratique, on trouvera des hommes noirs dominants, des femmes blanches dominantes, des femmes noires dominantes, même si ils/elles sont peut-être moins fréquent/e/s dans nos pays. D'ailleurs, cela vient en contradiction avec les exemples de conflits entre lesbiennes abondamment cités dans le livre, où une femme cherche à exercer son pouvoir sur une autre femme: le problème du pouvoir ne se résume pas à l'homme blanc. Et la violence est forcément physique pour elle. Ah bon. Pourquoi? Parce que c'est plus simple? Parce que la violence physique semble sortir de nulle part? Parce que ça évite de se demander si certains conflits ne sont pas réellement des agressions déguisées, et que ça simplifie sérieusement la réflexion?
Donc pas mal de présupposés qui me choquent, et qui, surtout, ne permettent pas une réflexion aboutie à mes yeux.
Une théorie qu'elle développe et qui pourrait être intéressante, est que avant d'accuser l'autre des problèmes qu'on vit, il faudrait d'abord se responsabiliser. Pourquoi pas, mais il a été montré que c'était contre-productif chez les personnes victimes d'abus (cf Hirigoyen). Mais pourquoi pas, ça se creuse. Mais, en pratique, elle rejette toute la responsabilité des conflits sur l'Etat et la police. Bon, c'est assez contradictoire au final. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais, responsabilisez-vous, mais c'est l'Etat qui est la cause de tout.
Donc pour polémique, le livre l'est certainement, mais parce qu'il contient en lui-même des contradictions. La première chose à faire serait de nettoyer les idées conflictuelles dans le livre lui-même.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il peut arriver que des personnes appellent la police alors qu'aucune violence n'a été commise. Ils peuvent être en colère parce qu'on ne leur obéit pas, ils peuvent chercher à envenimer les choses pour éviter de se confronter à eux-mêmes, ou être engagés dans un jeu de pouvoir, et, dans ce cadre, refuser de parler à l'autre personne et ne pas réussir à faire machine arrière.
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En cherchant à pointer les similarités de comportements entre personnes traumatisées qui se livrent à des projections et personnes dominantes imbues d'elles-mêmes, j'en suis arrivée à la conclusion que les unes comme les autres avaient besoin et envie, pour se sentir à l'aise, de dominer.
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A partir du moment où le mariage gay est autorisé, les personnes qui n'y adhèrent pas refusent, en un sens, l'offre de normalité qui leur a été faite, ce qui signifie qu'elles refusent également une sexualité convenable, approuvée et contrôlée.
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