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3,18

sur 1325 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Terminer la lecture de 2084 au moment même où Paris est victime d'actes de barbarie inimaginables est d'une coïncidence glaçante. Voulu par son auteur comme un avertissement pour les sociétés occidentales et pour les démocraties laïques en général, le livre se présente comme une dystopie clairement dans la veine d'Orwell. La dictature religieuse qui y est décrite s'appuie sur le mensonge, l'endoctrinement et la soumission d'un peuple auquel le droit de penser est même dénié. L'on souhaiterait ne dire que du bien de ce roman qui, si l'on fait abstraction de sa composante religieuse, pourrait se rapprocher d'un état des lieux actuel dans certains pays, la Corée du Nord, en particulier. Oui, si l'on se doit de saluer le style de Boualem Sansal et la cohérence de son propos, le récit, qui prend la forme d'une fable terrifiante, est pour le moins cahoteux, perclus d'explications détaillées et parfois fastidieuses de ce pire des mondes. Son héros, Ati, manque de substance, englué comme le lecteur dans les rouages d'une machine monstrueuse. Digressif, dénué de rythme, peu satisfaisant dans sa conclusion, 2084 possède certes un pouvoir d'évocation indéniable mais pas dans sa continuité. C'est une semi-déception dont on peut malgré tout conseiller la lecture en ces temps chaotiques. Peut-être que le monde imaginé par Sansal est celui dont rêvent certains fous. En ce sens, le livre est un acte de résistance.
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Après « Gouverner au nom d’Allah » le romancier algérien Boualem Sansal poursuit sa réflexion sur l’expansion de l’islamisme. Dans "2084 - la fin du monde", Boualem Sansal revisite le roman de George Orwell « 1984 » en mettant en scène un monde totalitaire gouverné par le fondamentalisme religieux. A chaque époque ses démons, si le nazisme et le stalinisme ont largement inspiré Orwell en1949, date de la sortie de son livre, l’inquiétude d’aujourd’hui s’appelle fanatisme, obscurantisme religieux, terrorisme, le tout personnifié par DAECH et l'islamisme radical.
Le livre bien écrit est d’une bonne qualité littéraire malgré certains passages et descriptions un peu longues et d’une intrigue qui manque de rebondissement. Le personnage principal, Ati, manque un peu d’épaisseur et est peu attachant, trop naïf. Mais le résultat reste un livre agréable à lire qui nous laisse réfléchir sur notre démocratie et sur le radicalisme religieux.
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Ce matin, le soleil fait un peu la gueule, la neige qui blanchit les sommets de la belle Ariège se cache petit à petit derrière les nuages grossissant et il se pourrait qu'une nouvelle couche se dépose sur les sommets des blanches Pyrennées!
Je vous dis ça, qui n'a rien à voir avec la présentation du bouquin que je viens de terminer.
Sauf que ces derniers jours, alors que j'étais en pleine lecture, mon esprit s'évadait régulièrement vers la blancheur étincelante de ces sommets immaculés. c'est vous dire si j'avais du mal à me concentrer sur le livre que j'avais entre les mains!
Poutant, l'idée de base est intéressante : un siècle après 1984 et Big Brother après plusieurs guerres dévastatrices, et notamment "la mère des guerres", une apocalypse nucléaire, une tyrannie s'est solidement installée sur ce qui semble être tout ce qui reste de la planète.
Ati, sort du sanatorium dans lequel il a été traité pour une tuberculose, va rejoindre les contrées de l'Abigouv, où personne ne moufte, vu la sévérité du régime religieux qui dispose des cerveaux, corps et quotidiens des habitants de ce "joyeux" pays dedié à Yölah et son délégué Abi!
Tout le monde, il est heureux si on ne se pose pas de question, si on vit selon les préceptes rigides de la foi!

Boualem Sansal a du talent, il n'y a aucun doute, il écrit bien, et il connaît bien son sujet. Par contre, le lecteur que je suis, est noyé dans les détails qu'il amoncelle pour bien expliquer les moindres préceptes de sa dystopie. Et c'est bien là le problème, il en fait un peu trop pour nous expliquer que le peuple décérébré vit dans une totale soumission et qu'il n'y a aucune étincelle d'espoir dans ce monde tellement tristounet qu'on en viendrait presqu'à regretter les écrans rieurs de "Big Brother is watching you".
J'ai failli décrocher à plusieurs reprises tellement j'avais du mal à m'y retrouver dans les différentes descriptions des différentes règles et injonctions imposées par les tyrans en place, et le récit de Ati et de sa quête devient pratiquement anecdotique!

Non, franchement, je suis content d'avoir réussi à terminer ce roman mais surtout soulagé car, le parcours fut souvent long, tortueux et ardu!
Vous l'aurez compris, ce n'est pas un coup de coeur!
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C'est une sorte de suite et hommage à "1984", remis à la sauce actuelle : les dangers de l'islamisme.

Dystopie, et réquisitoire contre les religions, particulièrement l'islam et son Coran, appelé Gkabul, dans le livre.
L'Abistan émerge en 2084 et le Gkabul aussi. Il est le seul pays, il est la seule parole.
Tout ce qui s'est passé avant est tabou, il est interdit d'en parler, de le diffuser.
On a régressé depuis 2015 : les gens circulent à pied ou sur un âne, il y a quelques camions. Comme il paraît que c'est le seul pays au monde, le monde est revenu au niveau de l'Afghanistan.
Les citoyens sont bernés par des informations absurdes, des manipulations, des mensonges. La corruption et la délation sont fortes.
La juste fraternité a de gros moyens : des hélicoptères. Mais d'où sortent ils, puisque nous ne savons pas les fabriquer ? L'Honorable Duc a été soigné à l'étranger. Mais il n'y a pas d'étranger, puisque l'Abistan a vaincu tous ses adversaires, vous êtes tous condamnés à la décapitation !
Mais Ati doute du système....
L'idée est très intéressante. Ce monde construit avec son vocabulaire "novlangue", ou plutôt abilangue.

Cependant, au niveau du style et du scénario, ce livre manque beaucoup de peaufinage, de lissage, de contextualisation.
Le début est très lent. L'auteur semble avoir du mal à poser ses personnages.
On ne voit pas où l'on va.
il y a des incohérences : Abi va au centre de la Terre :comment, le laisse t on passer dans un système que 2015 n'a pas réalisé, alors que 2084 a du mal à avoir des moyens de transport ?
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2084: : il existe une contrée où tout est Religion: le Royaume de la Foi.

Une contrée fermée sous régime totalitaire, où les masses sont manipulées et endoctrinées par des croyances en un Etre suprême et son Appareil d'Etat. La Guerre Sainte y est totale et permanente.
Existe-t-il un ailleurs?
Ati, modeste fonctionnaire, s'apparente à un dysfonctionnement. Dans son esprit de croyant zélé nait insidieusement le libre arbitre. Ainsi qu'une notion incongrue, inacceptable: la liberté d'être.

Fiction philosophique sur fond d'anticipation, dystopie glaçante dans le contexte de fondamentalisme religieux que connait notre époque.
Boualem Sansal produit un livre passionnant pour le contexte choisi mais qui se mérite dans la fiction. Plus intellectuel que ludique, le livre offre à lire et à réfléchir sur le décryptage d'un monde possible, sur le conditionnement des masses et la part noire d'humanité de chaque individu. Mise en perspective dans notre actualité de terrorisme, cette fiction de dictature obscurantiste prend tout son sens.
Il convient de s'accrocher à quelques images amusantes, quelques inventions de science fiction, un brin de naïveté et de transparence du héros pour ne pas sombrer dans la sinistrose qui nous colle déjà bien assez aux basques.

Un auteur dont j'ai beaucoup aimé "Le village de l'allemand", à la plume agréable, ici parfois un peu obscure dans le déroulé de ses explications. Un livre remarqué à juste titre.
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Alors 2084 - 1984, en cent ans : des progrès ? Non vraiment. Pas mieux ! Toujours l'exploitation de l'homme par l'homme, ou le contraire. On tourne en rond. Le progrès, inutile d'en parler. Une hérésie dans le monde créationniste de 2084 : pas d'évolution, la perfection étant l'état originel. Les Shadoks pédalaient toujours. Quand ils ont vu qu'ils n'avançaient pas et ne reculaient pas non plus, ils eurent l'idée de pédaler à l'envers !

C'est bien écrit. Le rythme est toutefois lent, en accord avec un univers figé. Beaucoup de répétitions. Nombreux extraits du Livre pour marquer le lancinant endoctrinement ! Quant à l'histoire, ce n'est qu'après beaucoup d'errements, suite à une maladie inopinée, à l'isolement aux confins de l'Empire dans un sanatorium, que le singulier Ati découvrira qu'en fin de compte quelques clans privilégiés tirent en sous-mains les ficelles à leur plus grand profit. (Phrase trop longue, à oublier). Pourquoi faut-il toujours qu'un petit nombre s'arroge le droit de détenir et défendre la Vérité (d'imposer leur volonté) ?

Bref, on pourrait en faire des tonnes sur le sujet. Je vous en mets juste un kilo. Mille grammes pour être très précis ! Ah, l'expérience de Milgram : le soulagement de la soumission à l'autorité ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_Milgram Car la vérité et le mensonge n'existent qu'à partir que l'on y croit. " Dans le but de créer une cohésion sociale, La Vérité n'est rien d'autre qu'un Rubik's cube manipulé par quelques "malins" pour présenter à chacun une face uniforme dont la couleur varie en fonction de la position occupée dans la société !" *

Alors vive le meilleur des mondes ! Euh .... non, non, pas mieux !

Les trois livres méritent d'être lus. Ils posent tous les trois le triste diagnostic d'un monde de plus en plus normé, aliénant toujours plus les individus, réduisant à la portion congrue leur liberté individuelle. Quant au remède ... ???

* Krout citation 13 juin 2016
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« Dormez tranquilles, bonnes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle »
Le passé n'existe plus, le futur est incertain. Quant au présent, et bien, il n'est pas folichon, c'est le moins qu'on puisse dire. Je ne voudrais vivre ça pour rien au monde.
Cent ans après "1984 de maître Orwell", Bigh Brother, c'est de la rigolade. C'est une société corsetée, avec une surveillance renforcée, hyper ciblée, une atmosphère inquiétante, une misère atroce, des gens qui passent leur temps en dévotion ( 9 prières quotidiennes !!! ) et qui n'ont donc plus de temps pour réfléchir.
Et tout ça pourquoi ? Pour suivre les préceptes religieux de Yölah et d'Abi, son délégué. Pire qu'un retour au Moyen-Age...
Beaucoup d'acronymes qualifient la société : le Samo ( Santé morale ) ; EPD ( Ecole de la Parole Divine ) ; les Joré ( Journées de la Récompense ) etc, etc...
Le radicalisme religieux dans toute son horreur.
Vous avez envie d'avoir peur, vraiment peur ?
Lisez ce livre...
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Ati vit en Abistan. Enfermé dans un Sanatorium pendant de deux longues années, il revient à son ancienne vie. Depuis quelques temps, des doutes l'assaillent : s'il existait bel et bien une frontière, sin son monde n'était pas celui qu'on apprend dès le plus jeune âge, si l'Appareil et la Juste Fraternité ne disaient pas toute la vérité...
Roman complexe et bien construit, cette dystopie nous pousse à réfléchir et à faire inévitablement des rapprochements avec notre propre histoire. Malgré quelques passages assez ardus, j'ai aimé l'écriture de Boualem Sansal et sa façon particulière de dépeindre un monde en perdition...
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Tout commence aux confins de l'Abistan où Ati, le personnage principal, est soigné dans un sanatorium. Mis à l‘écart de la société, il va se questionner et remettre en doute les fondements du système en place, soit un état unique dirigé par une religion totalitaire, où toute remise en question, contestation se termine en exécution.
Après sa guérison il rencontre Nas, un fonctionnaire qui partage ses doutes, et ensemble ils se lancent dans une quête de la vérité.

La première partie du livre est une longue, mais alors longue présentation de l'état Abistanais. Il faut s'accrocher. J'ai trouvé les phrases interminables et la lecture fastidieuse. Très peu de dialogue, et des descriptions à n'en plus finir.
La deuxième partie nous met sur les traces d'Ati et de sa recherche de la vérité, s'il en est une, dans un monde conformiste ou chaque faux pas est sanctionné. Un état dystopique que l'on aime détesté, dont il découvre les manipulations et les intrigues.
L'écriture est belle, mais on reste extérieur à l'histoire, on reste dans la narration avec très peu d'interaction ce qui nous laisse spectateur et non acteur, dommage.
J'aurais aimé que l'action du livre commence plus tôt, et que l'auteur nous plonge dans le récit de l'intérieur.
J'ai ressenti ce récit comme une mise en garde vers un avenir pas si imaginaire que cela.
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Un bel hommage à Orwell que ce remake de 1984. Mais pour moi la filiation entre les deux romans s'arrête là.
Si dans le premier la vision apocalyptique d'une société où l'homme ne serait plus qu'un des rouages aveugles d'une système kafkaïen,se coule dans une narration qui tient le lecteur en haleine, dans le second, rien de tout cela.
J'ai l'impression que l'auteur n'avait pas vraiment su choisir entre l'essai et le conte philosophique dont il emprunte pourtant les codes. Après un début de roman un peu poussif où il plante le décor : celui de l'Abiland, à aucun moment je ne me suis vraiment sentie happée par le récit des pérégrinations de Ati, le personnage principal.
Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce que le récit n'a jamais le rythme endiablé, la légèreté et la force satirique qui anime les tribulations du Candide de Voltaire par exemple.
Bien sûr, Boualem Sansal sait aussi abandonner les effets de manches un peu trop appuyés au profit des clins d'oeil au lecteur (entre autres, le S21, Bigaye, les Sept Soeurs de la Désolation...) mais je n'ai jamais retrouvé l'ironie mordante que j'avais tant appréciée dans le village de l'Allemand.
Même si je rends hommage à Boualem Sansal pour son engagement, son courage politique et sa volonté sans failles de lutter contre l'obscurantisme religieux, se pose, pour moi, une fois de plus, le problème des grands prix littéraires et des critères auxquels ils répondent car ils me semblent parfois trop éloignés des qualités d'écriture intrinsèques de l'ouvrage.
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