Je ne suis pas mécontente d'être arrivée au bout de cet énorme pavé si pesant! (vive la lecture électronique quand les 500 pages sont dépassées). Pesant au sens propre et parfois figuré.
L'Art de la Joie raconte la vie de Modesta (quel prénom inapproprié pour une princesse tout sauf modeste). Née le 1er janvier 1900. le livre se termine dans les années 60. Toute l'histoire de la Sicile défile, deux guerres mondiales, le fascisme, la libération de la Sicile, les compromis politiques après...Histoire des idées, Modesta est très cultivée et partage ses lectures avec ses amantes et ses enfants. Irruption de la psychanalyse.
l'artdela joieCet aspect historique est très intéressant.
Particularismes de la Sicile. Chaque fois Modesta se démarque du continent : coutumes, usages, cuisine... c'est donc exotique et dépaysant.
Modesta naît dans un milieu misérable, avec sa mère et une soeur mongolienne. Quand son père apparaît c'est pour consommer un inceste. La petite fille est confiée aux religieuses d'un couvent où elle va acquérir une excellente éducation : lectures, musique et même astronomie. La Mère supérieure la remarque et lui donne l'occasion de s'introduire dans sa famille noble comme préceptrice de la petite princesse. Modesta se fait apprécier et épousant le fils de famille mongolien devient princesse aussi?
Après l'épidémie de grippe espagnole, Modesta, maintenant chef de famille, quitte la campagne pour Catane. Elle met au monde un enfant, adopte celui que son mari a fait à son infirmière, fait venir une nourrice et son fils. La villa au bord de la mer se remplit d'enfants et d'invités. Nous suivrons maintenant les aventures de toute cette tribu et de ceux qui fréquentent la maisons, domestiques mais surtout amants, militants, amantes....
L'Art de la Joie est l'histoire d'une femme libre, féministe et très sensuelle. Grande amoureuse, Modesta a vite compris qu'il fallait vivre au bout de ses passions parce que l'amour finit par lasser et ne dure pas. Amoureuses et amants se succèdent. Pas de mari, elle ne veut pas de maître. Cet aspect est parfois ennuyeux. Modesta est irrésistible, ni femme ni homme ne lui résiste. Séductrice, belle, sûre d'elle même. Et agaçante pour la lectrice qui la trouve bien imbue de sa personne. Et puis le sexe c'est excitant quand on le vit pas forcément quand on le lit.
Le livre est écrit essentiellement sous forme de dialogues souvent répétitifs. Combien de fois elle se serre contre sa partenaire, sent son sein chaud, la (le) couvre de baisers. Heureusement l'intendant lui apprend à monter à cheval, le médecin lui apprend à nager, Joyce la psychanalyse, Nina l'anarchie ...
Livre féministe, dépeignant une femme très forte, très belle, très intelligente, n'en jetez plus! Certains aspects sont quand même très limite. Modesta a quand même tué deux femmes pour monter l'échelle sociale. Elle est toujours à la limite de l'inceste...
On se laisse immerger dans ce roman-fleuve qu'on rejette parfois pour le reprendre plus tard. Comme l'a très bien écrit Celine de Babelio, on ne sait pas vraiment si on a aimé!
Lien :
http://miriampanigel.blog.le..