la pensée militaire allemande ne va s’en tenir qu’à la dimension tactique - celle du combat pur – se coupant d’une vision stratégique et, au-delà, politique du conflit. Elle reste, en cela, l’héritière des guerres napoléoniennes qu’elle pousse jusqu’à leur extrémité conceptuelle au point d’en interpréter à contresens CLAUSEWITZ. Ainsi, l’armée allemande conçoit-elle la victoire comme une addition de succès tactiques se traduisant dans la recherche systématique de la percée suivie d’encerclements et de véritables batailles de destruction des forces ennemies.
A travers les interactions, et les interférences, entre décision politique et décision militaire, c’est un aspect particulier de la société soviétique que l’on éclaire. La dynamique des évolutions, comme leurs spécificités, sont autant de raisons de s’interroger sur le statut d’une institution militaire, à la fois immergée dans et séparée de la société qui lui donna le jour.
Le projet est … [de] regarder comment la société soviétique a pensé et fait la guerre. A travers cette démarche naturellement pluridisciplinaire, on va s'interroger sur les processus et les chemins par lesquels une société produit une approche spécifique et construit, ou ne construit pas, une institution militaire adéquate à cette approche.