C'est étrange comme un simple son ou une simple odeur pouvait vous ramener loin en arrière, faire renaître des personnes disparues, les rendre proches, comme si elles étaient en face de vous.
Comment un simple orphelin de Cokecuttle, un ancien ramoneur éconduit, un garçon des rues vivant sous les ponts, un évadé de l'orphelinat de Miss Parrott, pouvait-il se retrouver à la merci d'un renne volant, en plein vide, au-dessus des forêts et des glaces des pays du Nord, avec trois lutins retenus à ses basques ?
Le Falou fit de son mieux pour l'instruire : il lui apprit les rudiments de la lecture grâce aux majuscules des enseignes à l'entrée des manufactures, à former des lettres grâce à des éclats de charbon, à compter grâce aux clous des caisses de bois, enfin à rêver grâce à son inestimable imagination et à son goût du récit. Ce dernier point de pédagogie était celui auquel il attachait le plus de prix : "savoir rêver" était selon lui le seul moyen tangible de fuir l'enfer noir de CokeCuttle en 1851.
A l'heure où débute ce récit, en cette nuit froide du jour et du mois de l'année, le 16 octobre 1851, les habitants de Cokecuttle dormaient paisiblement, abattus par leurs longues heures passées aux ateliers et aux usines.
Depuis que nous avons quitté le monde des hommes, il y a plus de mille ans, peu à peu les légendes et les personnages fabuleux de notre temps disparaissent des mémoires ; les croyances se font rares ; certaines s'évanouissent et ne sont pas renouvelées.
Il faut que noël serve aux adultes afin qu'il se souviennent que eux aussi ont été des enfants
Sur le toit d'une maison de Londres, un garçon était monté à toute vitesse pour suivre le plus longtemps possible la course du Père Noël dans le ciel. Lorsque celui-ci disparut, en passant au-delà des nuages, l'enfant saisit une bougie et, dans sa magnifique naïveté enfantine, l'alluma pour la pointer du bout de son petit bras vers les nuages, en espérant éclairer toute la nue et voir encore un peu le Père Noël...
Cette bougie, mes amis, c'est tout l'esprit de Noël. Puisse-t-il ne jamais nous quitter.
"...Harold insista pour que l'emballage du jouet soit de nouveau identique au cadeau illuminé offert par la petite Lucie. "Il faut qu'un présent soit une fête ! Déjà ! Avant même que l'enfant l'ait ouvert !"..."
Mais notre ami ne fut pas surpris ; il ne s'étonnait plus de rien désormais.
On le comprend.
Harold réfléchit qu'en effet il était actuellement dans un souterrain habité par une colonie de lutins et qu'il y était parvenu grâce à un pommier géant en guise de monte-charge, pour le coup il devait provisoirement mettre de côté ses réflexions sur les possibles et leurs contraires...